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I decided to be serious...it's not a joke { Madisson

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Bon, cette fois-ci je m'y m'étais et pour de vrai ! Cela faisait trois semaines. Trois semaines que j'avais eus un devoir à faire et il était à rendre pour demain, mais j'avais le syndrome de la page blanche. Vous savez quand vous vous retrouvez en face de cet ordinateur, que vous relisez le sujet vingt fois, mais que rien ne vous viens. Ouais, bah je trouvais que ça m'arrivait beaucoup trop souvent depuis la rentrée scolaire. Je soupirais et relisais une nouvelle fois mon sujet de psycho. C'était une sorte de mise en situation où on devait se mettre dans la tête de la personne afin de retourner la situation à son profit dans le but de convaincre cette personne à ne pas agir en n'oubliant pas d'employer les mots clés vu en cours. J'avais pourtant pris mon cours cette fois-ci. Je pouvais relire mes notes sur mes feuilles de classeurs où je ne comprenais que dal ! En soit, ça ne me servait absolument à rien. Je soupirais longuement avant de me mettre enfin à taper une première ligne et d'y réfléchir durant une bonne dizaine de minutes. Ouais, en gros je n'étais pas sortie de cette salle avant vingt-trois heures et sachant qu'il était que treize heures, j'avais le temps de voir les aiguilles de l'horloge bouger.

Trois semaines, c'était aussi le nombre de semaines où Madisson et moi nous nous étions pas adressé la parole depuis la fameuse soirée où tout avait dégénéré. Je n'avais en aucun cas envie de faire le premier pas -comme toujours- et n'avais donc pas pris la peine d'envoyer ne serait-ce qu'un message pour prendre de ses nouvelles. Je venais à penser à elle à ce moment précis, car je venais tout juste de la voir pénétrer dans cette grande salle silencieuse et bonder, avant que la responsable de la salle informatique décide de la placer juste à côté de moi. C'était une blague ? M'étais-je dit dans ma tête. Mais après avoir fait le tour de la pièce, je m'étais rendu compte que c'était la seule chaise de libre. Soit, je ne devais pas me laisser me déconcentrer et devais absolument me concentrer sur ce foutu devoir. Ça pouvait paraît bizarre, mais les seules fois où je m'étais vraiment mis à fond dans un devoir c'étaient les fois où Maidsson m'avait aidée via message vidéo, sms ou même en vrai. La seule fille avec qui j'arrivais à me concentrer QUE sur mes devoirs. Ma main dans ma tignasse, mon cerveau était chaud bouillant là et je savais que je tenais quelques choses, le seul problème c'était que toutes mes idées se trouvaient être en pagaille sans la capacité de les remettre dans l'ordre. Je jetais quand même un coup d'oeil furtive à ce qui était redevenu mon ancienne amie afin de savoir ce sur quoi elle travaillait.

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Trois semaines. Trois putains de semaines et rien n’avait changé. Tout se déroulait comme il y a un an : une dispute, une séparation et l’ignorance totale. J’avais pu le voir de temps à autre dans les couloirs ou dehors, mais uniquement de loin. De toute manière, il ne viendrait pas me voir et je ne comptais pas le faire. Ma douleur et ma colère ne s’était pas calmée, alors je me voyais mal aller vers lui. Evidemment, j’avais pris la pilule du lendemain une fois revenue chez moi, avant d’avoir remis de l’ordre partout. Entre les bouteilles, les bouts de verre, les mégots, les cotons imbibés de sang, les préservatifs et le sperme, il y avait de quoi être dégouté à vie. Je ne ferais plus de fête, même des mini fêtes dans mon appartement, surtout quand il faut se taper tout le ménage toute seule le lendemain. Enfin, passons. Aujourd’hui, j’avais cours et des heures de creux. Parfait pour pouvoir faire un devoir de philosophie. J’avais déjà plusieurs idées, mais seulement des brouillons. Certes, je devais le rendre dans trois jours, mais je préférais m’y prendre à temps, surtout que j’accumulais les heures supplémentaires au travail en ce moment. Ça me permettait de me vider la tête, j’en étais très heureuse.

Salle d’informatique. Dedans, je fus surprise de voir autant de monde. Si j’avais su, je serais allée ailleurs ou je serais retournée chez moi, même si c’était assez compliqué avec mon emploi du temps. Soupirant, la responsable me fit signe de me mettre à la seule place restant libre. Rien que voir ses cheveux de dos me donnèrent la nausée. A croire que le monde entier s’acharne sur nous. Ne rechignant pas, j’allais me poser, restant à une distance raisonnable, l’ignorant comme lui arrivait si bien le faire. Sortant mes affaires, je le vis justes les mains dans les cheveux, s’énervant sûrement sur sa feuille blanche. Intérieurement, je jubilais. Non, je ne lui proposerais pas mon aide et oui, il devrait se mettre à genoux pour que j’accepte de l’aider, s’il me le demandait. Mais vu que sa fierté est trop grande, il ne le fera pas. Et moi je souriais, très amusée de le voir galérer autant alors que son sujet – que j’avais pu vite fait voir – me paraissait bien simple.

Relisant mes brouillons, les rectifiant ou rajoutant certains mots, je savais parfaitement qu’une fois mis en forme et recopier, je serais capable de faire une dissertation exemplaire. En espérant que cela me ramène une bonne note, bien sûr. Mordillant mon stylo, j’arrivais parfaitement à oublier la personne à côté de moi. Sincèrement, je n’y suis jamais arrivée avant aujourd’hui je crois. Il avait toujours le don de me déconcentrer dans mes cours. Ce n’est que quand je lui explique quelque chose qu’il devient sérieux – et encore plus sexy, je dois l’avouer – et qu’il reste sage. Comme un enfant à qui on donne un jouet et qui, fasciné, arrive à jouer dans le silence et la concentration la plus totale. Mais bon, apparemment, ce n’était pas son jour et son sujet ne l’aidait pas du tout. Soit il craquait et me demandait, soit il ne le ferait pas. Le deuxième cas m’arrangerait, car le premier nous ferait discuter et il allait se heurter à ma mauvaise foi et ma colère envers lui.
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J'abandonnais. Oui, c'était tout moi ça, décider de ne pas faire un devoir parce que j'étais saoulé par ce dernier. Pourtant, d'habitude j'arrivais toujours à obtenir des seize minimum même en bâclant un truc à la dernière minute, mais là je séchais totalement. Je ne sais pas si c'était à cause de la présence de Madisson à côté de moi, mais mon cerveau avait encore dix fois plus de mal à se concentrer. Au bout de dix bonnes minutes, je m'étais mis à dessiner sur mes cours en espérant trouver l'inspiration. Les minutes s'écoulèrent encore et toujours. À quatorze, je m'étais enfin mis à taper sur mon clavier sans m'arrêter. Voilà déjà une page word de taper et je décidais de prendre une mini pause en prenant bien le soin d'enregistrer tout mon travail acharné -qui était loin d'être fini- sur ma clé USB. Histoire de m'inspirer un peu, je sortais un bon petit bouquin de philosophie. Nietzsche, mon auteur préféré ! « Il y a toujours un peu de folie dans l'amour, mais il y a toujours un peu de raison dans la folie...ouais... » Gênais-je quelqu'un en lisant à voix haute ? Je m'en foutais, ça m'aidait à réfléchir et c'est donc sans plus attendre que je notais cette merveilleuse citation qui pouvait m'aider pour continuer mon travail. Je décidais alors de m'y plonger et croyez-le ou non, ça me faisait légèrement penser à une certaine situation. D'ailleurs ce n'était pas pour un rien que j'avais lu cette citation à voix haute. Juste dans le but que ça parvienne aux oreilles de la demoiselle. Le roi des piques, c'est bien moi, Austin Da Silva (a)

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Sa désespérassion me faisait toujours autant rire intérieurement. Sa fierté avait bien trop pris de place en lui depuis toujours pour qu’il ose la mettre de côté, rien que pour avoir une bonne note à un devoir. A la place, il dessinait. Ce mec est incroyablement con. Bien profondément en plus. Continuant à peaufiner ma dissertation, je l’entendais taper sur son ordinateur. N’y faisant pas attention, soit il avait eu un déclic – bien que ce soit assez rare, sans me vanter, sans moi – soit il écrivait n’importe quoi, ce qui ne m’étonnerait pas du tout pour être sincère. Vu le temps qu’il avait mis à réfléchir – quoique je doute qu’il en soit capable – peut-être avait-il eu une idée du Saint Esprit. Les miracles existent, apparemment. Moai, il en faudrait un énorme pour lui. L’entendant bouger, je relevais le nez pour le voir sortir un livre. Nietzsche. Serait-il assez intelligent pour lire cela ? Non, je savais qu’il y avait autre chose, et j’en ai eu très vite la confirmation.

AUSTIN – « Il y a toujours un peu de folie dans l'amour, mais il y a toujours un peu de raison dans la folie...ouais... »

Ah ouais, tu veux jouer à ça ? Sauf que moi, à l’inverse de lui, je n’avais pas besoin de bouquin pour balancer ce genre de paroles. Surtout qu’il m’attaque vraiment sur le domaine que je connais le plus : la philosophie. S’il pensait m’énerver, j’espérais qu’il allait comprendre que jouer avec moi sur ce point de vue là, ce n’était vraiment pas bon pour lui.

MADISSON – « La bêtise a deux manières d'être : elle se tait ou elle parle. La bêtise muette est supportable »

Honoré de Balzac. Une façon de lui dire qu’il était tout à fait insupportable, même si ça allait sûrement lui donner envie de continuer. Contrairement à lui, je l’avais chuchoté assez pour que ce ne soit que lui qui l’entende. A l’inverse de cet idiot, je n’avais pas besoin de me donner en spectacle devant toute une assemblée. C’était un problème entre lui et moi. Le reste de la pièce n’avait pas à tout savoir. Après, s’il veut avoir un affrontement en public, d’accord, mais pas ici. Puis, je travaillais et ses conneries me faisaient ralentir. Déjà que j’avais du recopier le devoir de l’autre fois, et là il me retardait ? Hors de questions !
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Comme prévu, cela ne m'étonnait pas qu'elle veuille jouer à mon jeu. Je n'avais jamais vu Madisson rester statique face à mes propos ou à mes gestes ou bien lorsque c'était le cas son regard et sa gestuelle la trompait. Ses propos aurait pu me frustrer, mais je me contentais d'esquivais un sourire amusé sans quitter mes yeux de mon écran. Non, je n'avais pas envie d'accorder de l'importance à mon ancienne meilleure amie. Lui parler de manière indirecte semblait être devenu la meilleure des solutions. Ça pouvait paraître triste comme ça dans arriver là, à ne plus s'adresser la parole alors qu'hier nous nous étions fait la promesse de ne plus se quitter, mais les choses pouvaient changer très vite. Nous en étions la preuve. « les émotions polluent le raisonnement ; la raison dégrade les sentiments. Pile et face de l'humain ne sont pas destinées à se rencontrer, sous peine de déprécier ses talents particuliers » ça pouvait être impressionné que je puisse sortir ce genre de phrase sans même avoir pris la peine d'ouvrir un bouquin, mais les nuits d'insomnies pouvaient s'avérer plus utile qu'on ne le pense. Cette dernière phrase voulait tout dire. En gros nous étions loin d'être compatible et elle devrait ouvrir les yeux et d'en vouloir au monde entier. Je lui avais déjà dit auparavant que je ne ressentais rien pour la demoiselle, alors pourquoi s'acharner ? Peut-être parce que je n'en étais pas sûr moi-même et que j'aimais bien savoir qu'elle m'aimait. Ça me rassurer de me savoir pas seul et surtout, de me savoir aimé. Moi qui avais toujours repoussé un quelconque attachement, je m'étais accordé le droit de m'attacher à une seule personne : Madisson. La seule personne que j'avais perdue. Mais je n'avouerais jamais de part ma fierté d'homme qu'elle me manquait et surtout que j'avais plus qu'aimé la soirée d'hier et pas que pour le sexe attention !

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Peut-être que cette manière de se parler indirectement me convenait tout à fait, au final. Je pouvais lui dire ce que j’avais sur le cœur sans devoir m’énerver et vraiment me concentrer sur son sourire satisfait qui m’agace tant. Venant de terminer ma dissertation, je la rangeais avec mes autres affaires, bien en sécurité de ce con à côté de moi. Sincèrement, je ne savais pas si le fait de balancer des citations ainsi l’aidait ou non pour son devoir, mais je m’en tapais littéralement. Si je l’aidais vraiment ou indirectement, les « merci » étaient rares. Il n’a rien d’une personne normale et j’avais du m’y habituer. Les retards répétées, les conneries toutes plus folles les unes que les autres, son je m’entousisme, cette désinvolte continuelle sur sa manière d’agir autant avec les gens qu’avec ce qu’il a pu se passer dans le passé ou sur les sentiments actuels. Bref. Mais j’avais appris à vivre avec et même si je savais qu’il se payait ma tête très souvent, je continuais à rester avec lui. Pas uniquement parce que je l’aime, mais parce que sa présence me réconforte, me rassure et même si avec lui ça rentre par une oreille pour immédiatement ressortir par l’autre sans analyse, comme un courant d’air, je n’arrivais pas à me passer de lui.

AUSTIN – « Les émotions polluent le raisonnement ; la raison dégrade les sentiments. Pile et face de l'humain ne sont pas destinées à se rencontrer, sous peine de déprécier ses talents particuliers »

Riant à voix basse, cet idiot est vraiment incroyable. Evidemment, c’était facile pour lui de dire ça, car les émotions, il ne connaissait pas ça. Et la raison non plus, à vrai dire. Mais le pire fut lorsqu’il parlait du pile et du face. Du ying et du yang. Cela montrait bien que nous étions totalement opposés. Je ne dirais pas que nous sommes le pile et le face, et que nous sommes complémentaires. Âmes sœurs. Cependant, si c’était le cas, je ne pouvais pas cacher ses talents particuliers … Quoique je veuille bien – moi ou … une autre, même si ça me déchire le cœur d’y penser – que son talent d’être aussi stupide s’efface complètement.

MADISSON – « L'amour est notre vraie destinée. Nous ne trouvons pas le sens de la vie si nous sommes seuls. Nous le trouvons avec un autre »

Thomas Merton ou Père Louis en religion. Je garderais la référence pour moi, sachant très bien que la religion doit être inconnue chez lui. Moi qui pensais qu’il apprenait des choses intelligentes en psycho et bien, je me sentais soulagée de ne pas avoir fait la même erreur que lui. Soit, il est con et il le restera. Oui, je lui parlais d’amour alors que lui ne me parle même plus d’amitié, mais vu que nous ne nous parlions pas face à face, je pouvais bien lui dire ce que je voulais. De toute manière, ça ne l’atteignait jamais alors pourquoi maintenant ? Cette pensée me fit sourire, un peu tristement, je l’admets. Nous ne pouvons pas forcer une personne à nous aimer. Les sentiments viennent d’eux-mêmes avec le temps. Si l’autre tombe amoureux alors que nos sentiments se sont éteints, c’est la loi de la vie. Nous ne devons que l’accepter et se taire. Souffrir en silence et essayer de rester debout par tous les moyens possibles.
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On pouvait très bien trouver le sens de notre vie seul. Franchement, dépend de quelqu'un c'est une marque de faiblesse, ça voudrait dire que si on t'enlevais cette personne tu te retrouverais totalement perdue ? Désorienter ? Ne plus savoir quoi faire de ta vie ? Il fallait qu'elle arrête ses conneries deux secondes ! Mais je gardais tout ça pour moi n'ayant aucune envie de lui parler directement. Ce jeu m'amusait et se trouvait être original. Je n'avais pas à mettre ma fierté de côté au moins, car j'avais horreur de le faire et je crois bien que je ne l'avais jamais fait d'ailleurs. « L'homme est un animal sociable qui déteste ses semblables » déclarais-je d'un ton sec, ne lâchant pas une seule seconde mon écran des yeux. En gros, je préférais largement être seul que mal accompagné. Franchement, qu'est-ce que les autres pouvaient m'apporter ? Je n'en avais rien à foutre des autres. La seule personne à qui je pouvais éprouver un minimum de considération, mais c'était fini à présent. Je la jugeais et la traitais comme les autres, mademoiselle-qui-n'assume-pas-ses-actes. Quel beau petit surnom. Surnom que je garderais aussi pour moi ne voulant une nouvelle fois, pas lui parler.

J'attaquais ma troisième page Works. C'est fou comme en me parlant elle pouvait m'aider n'empêche. J'imaginais que Madisson était la folle à lier tandis que moi j'étais son médecin. C'était un jeu de rôle amusant. Jeu de rôles dont-elle ne connaîtra jamais l'existence, mais elle n'avait pas besoin de savoir ce qu'il se tramait dans ma tête de toute manière. J'avais replongé mon nez dans mon livre avant de le ranger. Il ne m'était plus d'aucune utilité à présent ayant extrait toutes les bonnes idées s'y trouvant. Si seulement elle savait qu'elle m'aidait même à distance j'étais persuadé que cela l'énerverait, car elle aimerait plus que tout que je me plante et même si elle m'avait dit que je méritais ma place à Harvard, elle serait ravi que je me barre et qu'elle ne me revois plus jamais. Malheureusement pour elle, j'étais encore là pour pas mal d'années !
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« Vis sans remords. Aime sans regrets » Voilà ce que je me disais chaque jour. Absolument tous les matins. Sans que je n’y arrive. Depuis qu’il a réapparu dans ma vie, ma douleur est encore plus dure à vivre. Evidemment, lui ne comprend pas. Comme si son passé s’effaçait immédiatement quand il faisait autre chose. Incroyable. Impensable. Impossible. Soupirant doucement, je cherchais quelque chose à faire, mais je n’avais rien apporté à part cette dissertation. Heureusement pour moi, l’heure allait bientôt sonner et je pourrais partir de là. L’entendant continuer à écrire, je savais que je l’aidais. Non, vraiment, je m’en fichais. De toute façon, c’était toujours ainsi. Il arrivait toujours à m’utiliser pour faire ce qu’il veut. Comme l’autre nuit. Bon, d’accord, j’admets – mais jamais en face de lui – que j’étais aussi fautive que lui. Il m’avait proposé de boire, je l’avais fait et ça avait dérapé. D’un côté, je lui en voulais. Mais de l’autre, coucher avec lui – même si ce n’était que de très vagues souvenirs – m’avait fait du bien. Autant de bien que de mal, mais qu’importe. Je voulais juste retenir que j’avais pris du plaisir et que ça m’avait mis du baume au cœur, au moins pendant quelques heures. Dire qu’on l’avait fait trois fois. Un sourire se glissait sur mes lèvres en y pensant, même si ma conscience me donnait des claques en me rappelant que l’on ne couche pas avec une personne sans être en couple et ressentir mutuellement de l’amour. Bon, c’était une petite erreur de rien du tout.

AUSTIN – « L'homme est un animal sociable qui déteste ses semblables »

Monsieur croit que je vais me taire avec son ton sec ? Va te faire, Austin. Levant les yeux au ciel, je me demandais qui m’avait refilé un meill.. ex meilleur ami comme ça. Avant, nous étions comme des inséparables et il ose me dire ça ? Quel con. Bien joué, tu m’as fait mal. Mais tu n’as pas encore gagné.

MADISSON – « L'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l'âme »

Shakespeare. Une réponse à son " ses semblables " qui ne se voit qu’avec les yeux. Enfin, de toute façon, il allait me répondre, moi aussi, et nous allions partir chacun de notre côté quand la cloque sonnerait. Ou bien … Il me vint une idée mais pour cela, il me fallait beaucoup de courage. « Etre aimé profondément par quelqu'un vous donne de la force tandis qu'aimer profondément quelqu'un vous donne du courage » Je n’avais peut-être pas de force, mais j’avais du courage. Le courage de faire ce que j’avais en tête. Enfin, si l’heure me le permettrait et si cet idiot – mais vu qu’il l’est, il n’y a pas de raisons – me répond encore une fois avant que l’on reparte chacun de notre côté pour de bon. Ni lui ni moi n’admettrait les choses alors il valait sûrement mieux en rester là définitivement. Lui dire tout ce que j’ai sur le cœur et n’avoir de toute manière rien à perdre vu notre ignorance mutuelle. Oui, je lui lâcherais tout. Absolument tout.
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Je voyais enfin la fin de mon devoir et j'étais soulagé à pouvoir me dire que je pourrais profiter tranquillement de la soirée qui s'annonçait ce soir au lieu de devoir me pencher dessus en rentrant à cinq heures du matin. C'est pour cette raison que je n'avais pas trop traîné sur mon clavier et que je m'étais empressé de taper quelque chose. De toute façon, j'étais déjà sûr que ça allait plaire à mon correcteur, alors pourquoi se fouler ? Non, non, ce n'était pas du tout de la vantardise, j'étais juste réaliste (a) J'arrivais à prouver -même si je n'avais rien à prouver- que je pouvais faire plusieurs choses en même temps. De un : faire mon devoir, de deux : écouter Madisson et de trois : lui relancer des citations en guise de pique.

Je tapais mon dernier mot et cliquais sur enregistrer afin de ne rien perdre. Tout était bien sain et sauf dans ma clé que je rangeais précautionneusement dans mon sac tout comme le reste de mes affaires qui étaient composé d'un stylo et d'une feuille qui m'avait servi pour dessiner. Je venais de finir pile à temps ! La sonnerie venait de sonner et même si je ne comptais pas aller en cours, car ma dissertation venait de puiser toute mon énergie, je n'allais pas me faire prier pour partir d'ici et m'éloigner de Madisson. « Offrir l'amitié à qui veut l'amour, c'est donner du pain à qui meurt de soif » Toujours aucun regard, je n'allais pas tarder à quitter cette chaise.
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Le voyant tout ranger, j’avouais être curieuse de savoir ce qu’il avait écrit. Si seulement je pouvais me procurer sa clé USB … Ah oui, si seulement. Mais je ne me rabaisserais pas à cela. Après tout, il aurait une bonne note grâce à moi, je ne pouvais en être qu’heureuse d’avoir de quoi pouvoir être en psycho. J’aurai pu suivre deux parcours en même temps. Me vanter ? Non. Mais ça m’aurait plus de le faire. « L’amour commence par donner de l’importance et finit pas l’ignorance » me rappela ma conscience. Si seulement c’était aussi simple. Soupirant doucement, je regardais la montre, voulant à tout prix partir de là. « Le contraire de l’amour, ce n’est pas la haine, c’est l’ignorance » Me vider la tête devenait impossible. C’est juste tout bonnement horrible et je veux sortir de là pour ne plus avoir ce mec qui me parasite l’esprit. Lorsque la sonnerie retentit, je sentis mon cœur s’emballer. Avais-je assez de courage ? Pouvais-je vraiment faire ça ? Qu’allait-il en penser ? Comment allait-il le prendre ? Oh et merde.

AUSTIN – « Offrir l'amitié à qui veut l'amour, c'est donner du pain à qui meurt de soif »

MADISSON – « L'amour ne meurt jamais de mort naturelle. Il meurt parce que nous ignorons comment remplir de nouveau sa source. Il meurt à cause de notre cécité, de nos erreurs et de nos trahisons. Il meurt à cause de blessures et de maladies. Il meurt à cause de la lassitude, du pourrissement et parce que tout est devenu terne »

Me tournant vers lui, je pris rapidement son visage dans mes mains, posant mes lèvres sur les siennes, oubliant tout le reste avant de vite m’écarter, prenant mon sac avant de lui lancer :

MADISSON – « Je peux résister à n'importe quoi sauf à la tentation »

Oscar Wilde. D’accord, la dernière citation ne parlait en rien d’amour. Enfin, pas vraiment. Et sûrement pas à ses yeux. Mais je m’en fichais. A mes yeux, je lui avais tout dit avec mes deux dernières citations et mon baiser. M’en allant rapidement, je ne voulais en aucun cas qu’il me rattrape, me mélangeant à tous les autres. Ça ne changerait rien. Absolument rien. On allait continuer à s’ignorer et être loin l’un de l’autre, autant physiquement que mentalement. Comme après notre rupture. Mais j’avais voulu au moins lui déballer tout ce que j’avais sur le cœur et l’embrasser une dernière fois. Je ne voulais pas que mon dernier souvenir soit de cette fameuse nuit. J’accepte tout, je n’avais pas le choix. Mais je voulais un baiser que je me rappelle vraiment après lui avoir tout dit. C’était fait et je ferais en sorte de ne plus le croiser. Ou du moins, désormais, le moins possible. A mon plus grand regret.
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