Vous connaissez ce genre de famille très puissante et très riche se trouvant dans les quatre coins du monde ? Ces familles qu'on qualifie de noble ? J'en fais partie. Nous avons hérité du rang de noblesse il y a déjà de nombreuses années, bien avant la naissance de mes parents. Ce rang nous vient du côté de mon père qui exerce aujourd'hui comme homme politique aux côtés des plus grands. Ma mère elle travaille à la tête d'une entreprise familiale venant de son père, autant vous dire que l'argent ne nous manquait jamais. J'ai une petite sœur de quelques années plus jeune que moi, mais étant le seul garçon de ce couple j'ai été chouchouté depuis le premier jour même si j'ai passé les premières années de ma vie avec diverses nourrisses en compagnie de ma jeune sœur.
J'ai eu une enfance des plus faciles, dès mon plus jeune âge mes notes à l'école rendaient mes parents fiers de moi, mon paternel a toujours vu en moi un homme qui pourrait reprendre sa succession, que ce soit dans son rang politique, à la tête de l'affaire familiale héritée du père de ma mère, ou bien même en portant son nom. Je me souvenais que dès mon plus jeune âge mes parents voulaient que dès ma majorité j'épouse une fille venant elle aussi du milieu de la noblesse. Lorsque j'étais jeune ce détail ne comptait pas trop pour moi. J'étais un élève comme un autre, mais avec un compte en banque dépassant trois fois celui du directeur de l'établissement. Pour ce qui est de mon caractère, je ne suis pas quelqu'un de méchant, bien au contraire, mais disons que je ne suis pas non plus des plus faciles à vivre. Je n'ai jamais caché mon rang social et j'ai toujours apprécié être en compagnie de gens venant du même milieu que moi. Certains diront que je suis frimeur, d'autres que je me la pète et enfin que je suis un petit con vraiment chiant, personnellement je me vois seulement comme le digne successeur de mon père. J'ai eu pas mal de petites copines lorsque j'étais jeune, elles étaient probablement attirées par l'argent de ma famille, l'amour avec un grand A ne viendra que quelques années plus tard. J'étais donc un bon élève, à l'âge de dix-huit ans je suis d'ailleurs entrée dans l'une des universités les plus prestigieuses d'Angleterre. Mais à côté de cela, j'ai toujours aimé le sport et la photographie. Ce sont deux passions dont je suis fier et que je n'ai jamais cachée à personne. Pour la première, j'ai même intégré une célèbre école de gymnastique en tant que coach assistant, place que j'ai obtenu grâce à mon père bien entendu. J'enchaînais donc les cours à l'université ainsi que mon travail de coach assistant.
C'est lorsque j'eus vingt ans que je fis la rencontre de celle qui fera basculer mon coeur. Elle était gymnaste, l'une des filles que j'entraînais. Une belle blonde du prénom d'Olivia. Elle était magnifique et ce fut le grand amour. Mes parents étaient d'ailleurs heureux de cette nouvelle, heureux non pas parce qu'elle était parfaite à mes yeux, mais parce qu'elle venait d'un milieu tout aussi aisé que le nôtre. J'ai toujours été un petit ami jaloux et possessif, mais notre amour était tout de même sans failles. Nous nous sommes mêmes fiancés, j'étais heureux, j'avais tout. Mon poste de coach me plaisait, mes cours à l'université aussi, ma vie familiale ne pouvait aller mieux, je n'avais rien d'autre à demander. J'avais même du temps pour ma passion de la photographie, je n'avais rien d'autre à demander. Cependant rien ne se passe comme nous le voulons dans la vie. Ma belle était sur le point de remporter les olympiques, nous avons travaillé si durs l'un et l'autre pour l'amener à ce niveau mais seulement deux semaines avant ce grand jour, elle se blessa gravement au genou. J'ai de suite accouru vers elle, ses larmes et ses cris étaient insoutenables. Quelques heures plus tard, nous avons appris qu'elle ne pourrait pas participer à ces jeux, mais ce n'était pas grave à mes yeux, sa santé passait avant toute chose. Surtout qu'un heureux événement allait faire basculer notre vie, elle m'annonça lors d'un repas familial entre sa famille et la mienne qu'elle était enceinte de moi. J'étais l'homme le plus heureux du monde et dès cette annonce je m'étais empressé de prévoir des plans avec elle. Malheureusement à peine deux semaines après, elle perdait notre enfant. Sans compter qu'à côté de ça je devais aussi gérer ma petite soeur. Entre nous c'est un peu une relation fusionnelle, bien que nous sommes en partie différents. J'adore mon rang social et l'argent que tout cela évoque, elle n'est absolument pas dans ce délire. Préférant ses études à la noblesse, et puis elle a toujours préféré me laisser cette place, bien qu'elle soit très protectrice envers moi et inversement, on s'adore et rien ni personne ne pourra rien y faire. Mais pour une raison que j'ignore elle a toujours détesté Olivia, depuis le premier jour, probablement la peur de me perdre à ses dépens. Elle ne manquait donc pas l'occasion de me dire à quel point Olive n'était pas faite pour moi, que sa descente en enfer m'entraînera avec elle ... Bref j'avais fort à faire avec ma petite soeur adorée.
L'enfer commença, pour elle comme pour moi. La perte de son enfant seulement quelques semaines après l'annonce fit comme l'effet d'une bombe pour la belle sans compter sur sa blessure. Mais j'étais là pour l'aider, même lorsqu'elle s'est mise à se droguer. J'avais une sainte horreur de toutes ses substances plus infectes les unes que les autres, mais je l'aimais, je voulais l'aider. Je voulais même retenter d'avoir un enfant quelques semaines plus tard, mais elle refusa de l'entendre, tout comme elle refusa de reprendre son sport. Je commençais à en avoir marre, marre de l'aider sans qu'elle ne réagisse, j'ai donc tout laissé tomber, me concentrant sur mon boulot et mes études. J'ai été égoïste je l'avoue, mais je ne pouvais plus la voir dans cet état, c'était trop dur. Je l'ai abandonné, très clairement. Jusqu'à ce qu'elle quitte le pays pour rejoindre Harvard au gré de ses parents. Les mois passaient, elle hantait mes pensées, plus les jours passaient et plus je m'en voulais de l'avoir abandonné. C'est alors qu'à la rentrée de 2013, j'envoyais ma demande d'inscription à Harvard et ni une ni deux, cette université n'a pas attendu très longtemps avant d'accepter ma demande. Je voulais reprendre des cours de politiques pour rendre mon père encore plus fier de moi, mais je voulais aussi retrouver Olivia pour me racheter de mon geste, en espérant que ses problèmes avec la drogue ne soient que du passé, mais j'étais loin de me douter de ce qu'il allait m'attendre à mon arrivée à Harvard .. Très loin, surtout avec ma sœur qui m'accompagne.