guet-apens. ( neal & lion )

tw: sexe.
C'était compliqué dans ta tête. T'avais une partie de ton cerveau qui était plongé dans un brouillard épais, le désir qui prenait le dessus sur tous tes autres sens, et qui se foutait bien pas mal que tu sois le soumis ou le dominant ce soir. Après tout, où était le problème quand on aimait les deux, quand tu savais que quoi qu'il se passe ce serait bon, quand tu avais juste envie de te faire plaisir et de lui faire plaisir pour une seule et unique nuit. C'était peut-être ton problème. Tu cédais si facilement à n'importe quelles avances, jamais vraiment dans la négation lorsqu'il s’agissait de coucher avec quelqu'un tant que tu n'étais pas en couple, est-ce qu'on pouvait dire qu'au fond t'étais juste un mec facile ? Ouais. Peut-être. Mais qu'est-ce qu'il y avait de mal à ça quand ton simple but premier était de vous faire du bien. C'était peut-être pourtant là où était ton erreur. À être d'accord sur trop de choses. À te laisser avoir sur la simple pensée que c'était que du sexe, que t'aimais la plupart des pratiques habituelles, et que s'il avait envie d’un revirement de situation soudain, qui étais-tu pour ne pas lui offrir ça ? T'avais envie qu'il te fasse confiance, qu'il garde un bon souvenir de cette soirée, et sa langue qui s'activait sur ton pouce t'avait fait entrevoir un nouveau monde qui pouvait être à ta portée si seulement tu cédais. Putain. Il avait pas à être si sexy comme ça, si différent que l'être stoic que tu avais plutôt l'habitude de côtoyer. Son gémissement qui te remettait les pieds sur terre alors que tu t'occupais de son cou, et ses mots qui parvenait à tes oreilles. Vu la facilité déconcertante avec laquelle qu'il disait ça, il semblait avoir l’habitude, et votre conversation vous revenait un instant en tête. « Une vraie prostituée de luxe... » Tu soufflais en caressant sa joue, et t'avais même pas un mordant ou une connotation négative à tes mots, t'étais plutôt presque admiratif. Sûrement ton entrejambe qui se sentait bien trop serrée dans ton pantalon maintenant qui parlait pour toi. Il se mettait à t'offrir un safeword et une nouvelle moue se formait sur ton visage. Non. Pas Tournesol. T'avais bien trop de choses autour de ce mot, c’était tes fleurs préférées, c'était le nom de ton scooter, aucune envie que ça se retrouve être ton safeword lorsque tu voulais que quelque chose s’arrête. Alors tu soufflais. « Non. On a qu'à dire… Épine. » Tu lâchais, première idée qui te venais en tête, qui semblait plus appropriée pour toi. Ça faisait mal les épines, ça piquait. Ça marcherait bien pour ce soir. Sa main qui s’occupait maintenant de ta ceinture, il semblait s’impatienter, ce qui te laissais commettre ta plus grosse erreur. « Ok ok… » Tu murmurais, ta main qui venait caresser son bas ventre, avant de se glisser dans son pantalon ouvert pour offrir quelques caresses à son membre à travers son caleçon. « Mais, on peut faire qu'une main ? J’ai jamais fais ça… » Tu lui avouais, et t'étais pas honteux mais tu te sentais si petit devant ton évident manque d'expérience sur tout ces aspects-là de la sexualité. Nouvelle moue, tu venais embrasser ses lèvres comme pour amoindrir sa possible déception. « Et j'veux pouvoir te toucher... »
@Neal T. Hood-Spritz

tw : sexe, arme à feu.
Tu te faisais avoir pour un gain ridicule. La possibilité de pouvoir tout lui faire, vraiment ? Tu ne pouvais même pas dire ce qui t'attirait autant là dedans, ou ce que ça t’apportait de plus que ce que tu pouvais avoir dans la sécurité de la chambre d’Enzo. La satisfaction d’avoir pu baiser ton mécano qui te semblait si inatteignable ? T’en foutre si tu faisais les choses mal ou n’étais pas à la hauteur - ou si dans la fougue du moment vous alliez un peu trop loin - car de toutes manières c’était que pour une seule et unique nuit ? Le sourire en coin qui prenait place sur tes lèvres à ses mots, tu ne pouvais que rétorquer un petit « Si généreux... » amusé, avant de lui demander un nouveau safeword, ne voulant pas attribuer les tournesols à un moment qui pouvait être déclencheur d'un mauvais souvenir. Il acceptait de suite, sûrement inexistant dans son ordre d’importance, après tout, c’était qu'un mot qui ne serait utile que ce soir-là. Puis il agissait, mains urgentes sur la ceinture de ton pantalon, et tu finissais par accepter, par céder à sa demande. Et t'aurais dû plus réfléchir. T'aurais dû te dire que c'était des pratiques qui se faisaient en commun accord avec quelqu'un auquel tu pouvais avoir complètement confiance, avec quelqu'un où tu pouvais peut-être même y donner ta vie tout en sachant qu'il en prendrait soin. C'était quelque chose de réfléchi, de discuté, d’établi, et toi tu te faisais avoir comme si c’était ton premier plan cul. Misérable. Ses yeux qui se fermaient comme pour apprécier pleinement tes caresses, tu finissais par lui demander un compromis sur la situation. T’attacher, oui, mais pas complètement. Te laisser une main vacante, pour te sentir moins à sa merci, pour pouvoir gratifier son corps de la dextérité de tes doigts, sentir l’excitation de la pratique des menottes tout en ayant le confort de pouvoir bouger l’autre main. Comme un bon entre-deux pour quelqu'un qui n'avait encore jamais fait ça. Tu voyais que ça réfléchissait, dans sa tête. Ça aurait dû te donner la puce à l'oreille. Qui perdrait autant de temps à réfléchir sur une chose pareille alors que ça ne changeait pas grand-chose à la pratique ? Quelqu'un qui avait des arrières-pensées, un but tout autre que celui du corps à corps. Pourtant, il finissait par être d’accord, et t’avais le sourire du gamin reconnaissant sur le visage. Tu le laissais prendre les choses en main, le laissant t'attirer vers le lit, et ta main libre venait se réfugier dans sa chevelure, alors que tu répondais avec envie à son baiser. Tu laissais ta langue suivre le tempo qu'il t’imposait, tes sens qui se retrouvaient tous concentrés à la sensation de sa langue, au goût de ses lèvres - si bien que la menotte qui se refermait sur ton poignet te prit par surprise. Tu te laissais aller contre le matelas du lit, l’amenant contre toi de ta main libre, vos lèvres toujours occupées alors qu'il en profitait pour emmener la deuxième menotte sur l'un des barreaux du lit. Enfin attaché. Neal quittait tes lèvres, et tu haletais un peu sur le matelas, reprenant ta respiration et tes sens maintenant qu'il s’éloignait un peu. Tes yeux qui retrouvaient sa silhouette, le frisson qui te parcourait alors que sa bouche était proche de ton membre toujours recouvert, et il finissait par se lever. Tu bougeais un peu sur le lit, comme pour tenter de faire de la place dans ton pantalon qui devenait inconfortable, en vain. Il se déshabillait lentement, comme pour t’offrir un dernier show avant que les choses commencent, et t’humidifiais tes lèvres, ne le quittant pas des yeux. « T'es vraiment sexy… » Tu ne pouvais t'empêcher de répéter - après tout, c'était l'un de tes défauts, tu pouvais être très vocal durant l’acte mais tu complimentais aussi peut-être un peu trop tes partenaires. Tant pis. Il finissait par revenir sur le lit, t'offrant une délivrance que tu pensais mériter alors qu'il baissait juste ce qu'il fallait pour que ton membre en érection se libère de la prison qu’était ton pantalon et ton boxer. Il ne perdait pas de temps pour y glisser sa langue, et tes yeux se fermaient alors que tu lâchais un long gémissement d'être enfin touché là. C’était trop bon. C'était trop court. T'avais besoin de plus. Tu lâchais un son interrogatif à l’entente de ton prénom, pas vraiment concentré sur ses mots alors que tu sentais le feu qui brûlait en toi. Tes yeux curieux qui se rouvraient alors qu'il s’asseyait à califourchon sur toi.

Puis, la douche froide. L'esprit était tellement embrouillé, prêt à te soumettre à ses désirs, qu'aucune réaction ne passait dans ta tête alors que tu voyais d’un coup cette arme pointée sur toi. Une petite voix lointaine qui te demandait si peut-être c’était une fausse, si c’était un autre de ses kinks de jouer avec les armes à feu, jouet qui ressemblait assez à un vrai pour attiser le frisson du danger, au moins dans l'esprit. Une autre voix te demandait de te bouger. De reprendre tes esprits. De ne plus te faire avoir par la succube que pouvait être Neal et de commencer à trouver une solution de secours. Mais t'étais encore trop dans l’entre-deux. C'était vraiment son ton redevenu froid, qui te bloquait sur le matelas, n'osant plus bouger, le souffle qui tentait de pas s’emballer. Tu ne savais pas ce qu'il voulait. Tu ne captais pas pourquoi il te posait cette question alors que vous étiez en train de vous chauffer. Tu ne comprenais pas. Alors dans un balbutiement, tu répondais. « J-je j’bosse au mcdo p-près du campus. E-enfin, j'bossais. J-j’ai posé ma d-démission lundi dernier ? » Tu finissais par dire, la voix plus aiguë au fur et à mesure que tu parlais, l’intonation qui sonnait comme une question alors que tu n'étais pas sûr si c'était ce qu'il cherchait ou voulait entendre - qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire, que tu travaillais dans un fast food ? Tes yeux qui se reposaient sur l'arme, et ton poignet qui tentait de bouger dans un réflexe, le bruit des menottes sur le métal des barreaux du lit alors que t'étais emprisonné. Le cerveau qui s'activait, ta position qui te revenait en tête. Putain. Tu tirais une nouvelle fois, la voix tremblante. « Je… J'suis pas à l'aise… Détache-moi… On avait rien dit sur les fausses armes… » Lionceau qui se raisonnait, cherchait l'explication la plus vraisemblable pour pas vriller, comme pour chercher à rediriger la situation vers une atmosphère bien plus plaisante que la vérité que tu t’efforçais de ne pas encore assimiler.
@Neal T. Hood-Spritz

tw : sexe, arme à feu.
La vie semblait oublier que si tu voulais devenir acteur, c’était pour éviter de vivre ce genre de situation dans le quotidien, préférant user de tes talents en comédie pour imiter les sentiments qui maintenant, pourtant, transpiraient de tout ton être. Et peut-être que là était la clé. Jouer un rôle. Essayer de t’en sortir en te faisant passer pour ce que tu n’étais pas. Mentir ? Mais tu restais un être humain. Avec ses peurs et ses défauts. Et à  cet instant, jouer un jeu semblait vraiment plus dangereux que tout alors qu’il retirait le cran de sûreté dans un petit rire qui t'arrachait un frisson - bien loin que celui de plaisir que tu avais pu avoir précédemment. Alors dans ta tête, ça s’enchaînait, dilemme de savoir si tu devais rester concentré sur lui ou si tu pouvais te cacher à l’intérieur de ta caboche à y éplucher tous les scénarios possibles et trouver ceux où tu ne finirais pas amoché ni mort. Tu lui avais pourtant répondu. Sincèrement. Mais tes mots ne semblaient pas être suffisants alors qu'il reprenait. Son regard qui te donnait froid dans le dos. Si tu trouvais Neal intimidant avant, ça n’en était rien face à l'homme qui se trouvait devant toi à ce moment-là. Tes yeux qui s’écarquillaient tels deux gros bigarreaux alors que tu sentais le métal froid de l'arme se poser contre ton front. Le cerveau qui avait du mal à être d’utilité. Le cerveau qui avait du mal à se focaliser sur quoi écouter, quoi dire, quoi faire. Tu n’osais plus bouger. Comme si le moindre tremblement pouvait activer le réflexe sur son doigt et appuyer sur la gâchette. Comme si ta vie ne tenait qu'à une respiration un peu trop bruyante. Tu en oubliais tout à cet instant, alors que ses yeux froids et calculés transperçaient les tiens, terrorisés. T'oubliais que t’avais une main de libre, t'oubliais que t'avais ta queue devenue molle à l'air. Tout ce qui te venait à l'esprit était que personne ne savait où tu étais précisément, ni avec qui, et que tu pouvais mourir dans la solitude et devenir une disparition inquiétante de plus dans le journal local. Putain. T'avais été trop con. C’était la base d'indiquer avec précision où on allait, envoyer la localisation, surtout pour rejoindre un plan cul. La chose que t'avais dit dans la conversation groupée de la park house était que tu serais au lord hobo pour retrouver ton mec de ce soir. En somme, pas d’informations assez précises pour quoi que ce soit. Sa voix qui te ramenait dans l’horreur qu'était ta vie à cet instant, et tes sourcils qui se fronçaient alors qu'il t’en disait plus. « J-je comprend pas c’que tu veux que J'te réponde… J-j’suis étudiant à Ha-Harvard et j’b-bossais au mcdo... » Tu répétais, avant que l’arme pointé entre tes deux yeux te revenait en tête. « J’dis l-la vérité ! » Tu t’exclamais, le souffle qui se saccadait, tes yeux qui s’affolaient en le regardant, comme pour espérer qu'il y trouve au fond de tout ça ta sincérité. « J-j’suis quelqu'un de so-sociable… Je sais que j’p-parle trop mais j’peux pas f-faire autrement ! » Quoique… Peut-être qu'après ce soir tu sélectionnerais mieux tes connaissances et tu ferais plus attention en choisissant à qui tu voulais gratter l'amitié. Ses dernières paroles qui te revenaient en tête, tu secouais ta tête, sans comprendre où il voulait en venir. « Je- j'ai même pas vu Le Parrain ! » Tu annonçais - un peu honteux. Ouais. T'étais un étudiant en cinéma, tu voulais devenir acteur, et tu n'avais pas encore vu ce classique. À vrai dire, t'étais pas forcément le public pour les histoires de mafieux. Peut-être que si tu l’avais vu t’aurais su un peu mieux sur comment t'y prendre. La panique qui retournait ton estomac comme si ta fin était imminente, tu tirais à nouveau sur tes menottes. « Libère-moi ! Épine… J'ai dis Épine ! » Tu t’écriais dans la pièce.
@Neal T. Hood-Spritz

tw : arme à feu, peur de mourir, crise de panique.
T'avais jamais imaginé te retrouver dans ce genre de situation. Et c'était peut-être ça le problème. On pensait tous que ça n’arrivait qu'aux autres, on écoutait les recommandations et les préventions d’une oreille distraite, pensant savoir comment se comporter et quoi faire en cas de suspicions ou de danger, l'esprit qui se croit intouchable et plus fort que tout ceux à qui c'était déjà arrivé. Puis vient cette journée créée pour se faire ravaler toutes les précédentes pensées, pour faire redescendre ceux qui se croyaient les plus malins, puis les entendre, plus tard, prévenir à leur tour, murmurer des “ça n'arrive pas qu'aux autres” en retour. La prochaine fois, tu prendras beaucoup plus de précautions. Si tu n'étais pas mort, une balle dans le crâne, avant. Après l'incompréhension du départ, l'esprit encore un peu dans les vapes, puis la peur de bouger un seul cil, c’était la frayeur angoissée qui prenait place sur la tétanisante, à tenter de te libérer en vain et à crier paniqué. S'il fallait mourir, autant que tu meurs en ayant essayé quelque chose, en te débattant, plutôt qu'en faisant l'étoile de mer sur le matelas bon marché de l'hôtel du coin. Ça ne voulait pas dire prendre trop de risques et se croire plus malin que l’attaquant. De toute manière, il n’y avait pas de doutes là-dessus, tu ne l'étais pas du tout. Ton corps qui tremblait alors qu'il appuyait un peu plus l'arme sur ton front, injure au bout de ses lèvres qui te faisait arrêter - et ton cœur qui battait si fort que t’avais l'impression qu'il allait exploser. Et peut-être que c'était pas plus mal. Décéder sur ce lit d'une crise cardiaque plutôt que d'une balle dans le front. Fallait voir le positif dans toutes les situations. Neal finissait par se relever - libération de ne plus sentir son poids sur tes cuisses, mais t'osais pas les ouvrir ni les bouger, trop peur que le mouvement lui fasse changer d'avis et qu'il revienne sur ses pas. Ta main libre venait tout de même gratter une seconde ta peau sur le bas du ventre, le réflexe comme si tu répondais à la démangeaison d’un moustique, avant que ton cerveau capte que tu venais de bouger ta main. Putain. Avec toute cette peur, t'étais vraiment trop con. Ou peut-être que les neurones t’avaient précisément fait oublier ce petit détail pour pas qu'tu fasses une connerie précipitée - après tout, il avait été sur toi tout ce temps, t’aurais rien pu faire qui t’aurait sauvé. Si l’arme était baissée, ses yeux étaient toujours sur toi - mais s’il fallait saisir une occasion pour faire quelque chose, n’importe quoi, c'était sûrement dans les prochains instants. T’ouvrais la bouche pour lui répondre, pour jurer sur tout ce que tu avais de plus cher - que tu ne savais même pas ce qu'il voulait réellement dire par ce genre de monde, mais le voilà qu'il commençait à reparler. Alors tu te taisais, pas l’envie de l'énerver encore plus quand il semblait être en grande réflexion. Il se déplaçait. Les pas étaient lents mais il faisait des allers-retours devant toi, réfléchissant à voix haute. Son regard n’était plus sur toi. Si tu voulais faire quelque chose, c'était maintenant. La vérité, c’est qu'il n’y avait pas grand-chose à faire. T'avais pas les clés des menottes. Tu ne savais pas où elles étaient. Et même si tu réussissais à l'ouvrir en cachette, il fallait encore que tu sortes de la chambre. Si tu pouvais le dominer physiquement - en imaginant qu'il n’ai pas son arme - t'avais pas non plus les clés de la chambre qu'il avait dû garder sur lui. En soit, t’étais toujours complètement à sa merci pour sortir vivant d’ici. Mais tu pouvais au moins prévenir. Essayer. Ta main libre qui était retombée sur le lit depuis précédemment, Neal qui avait baissé ton pantalon plus tôt, et ton cellulaire dans la poche de ce dernier qui se trouvait à moitié sous tes fesses, légèrement décalé dû à la position relâchée et ouverte du jeans. Tes yeux qui papillonnaient toutes les secondes entre lui - pour vérifier qu'il ne te regardait pas - et ton téléphone - pour le déverrouiller et cliquer sur la conversation la plus récente - tu te contentais d’envoyer un SOS, ne prenant même pas le temps de regarder à qui. Au vu des gens avec lesquels tu parlais le plus ces derniers temps, ça pouvait sûrement tomber sur Enzo, ou ta soeur, ou même Ace. Et en soit, c'était rien. Rien de précis, rien qui pouvait les aider, au meilleur des cas juste les affoler. Mais au moins ça lançait une sonnette d'alarme. Au moins si tu disparaissais, ils pouvaient éliminer la piste de la fugue. Au moins quelqu'un savait que tu étais en danger. Tu enfonçais le téléphone là où il était pour ne pas te faire prendre, ton regard qui se reposait complètement sur lui, et il semblait… confus ? soucieux ? Et t’entendais bien ce qu'il disait, tu comprenais un peu plus ce qui avait pu lui faire croire que t'étais un danger, mais t'avais un peu honte de devoir avouer que t'étais juste un mec bien trop curieux pour ton bien. Puis d’un seul coup, c’est comme s’il revenait à lui-même. Faudrait pas oublier la victime sur le lit trop longtemps. Son regard qui retrouvait le tien, et le sursaut irrépressible alors qu'il pointait à nouveau cette putain d'arme dans ta direction. Ton souffle qui s'affolait à nouveau, ta main libre qui se levait en signe d’innocence, et toi aussi, t'avais les larmes qui montaient aux yeux. Pourquoi semblait-il si perturbé, alors que c'était toi au bout de l'arme chargée ? « J’te promet ! Je… J-j’avoue qu'au départ, je voulais causer parce que t’étais p-plutôt mignon, mais après j'ai vu que t’étais marié et qu’t’avais une fille et… » Tu déglutissais, les mots qui commençaient à avoir du mal à sortir, la gorge qui brûlait alors que tu t’efforçais à continuer. « J-j’m’entend vraiment bien avec les gosses ! Je viens d'une grande famille je… J’suis vraiment sociable e-et curieux de la vie de t-tout le monde car j-j’aime me faire des potes et- » Les yeux qui piquaient alors que les larmes commençaient à couler, l'arme qui devenait trouble au bout de ton visage. Pourtant, tu continuais de déblatérer, comme si t'avais pas le choix, comme si t'allais finir par trouver le mot ou la phrase qui te sauverait. « J’t’ai jamais suivi ! J’saurais même pas comment faire ça ! J'sors juste beaucoup parce que j-j’ai trop d’énergie pour rester chez moi… » T’en disais trop. Des détails inutiles, pas intéressant, mais t’avais pas le cerveau en mesure de réfléchir à ce qu'il fallait omettre ou absolument dire. Alors tu partageais trop. La sueur qui perlait de ton front, les palpitations qui s'intensifiaient, ton souffle se faisait de plus en plus rapide, de plus en plus bruyant. La peur de mourir qui parcourait tout ton être, parce que tu ne savais pas comment le convaincre. Tu parlais, tu disais ta vérité, mais comment pouvait-il être certain de tes mots et de ta version ? C'était un mec, qui te prenait peut-être pour quelq'un d'autre, un mec armé avec ses idées bien ancrées, que fallait-il dire pour qu'il comprenne qu'il faisait fausse route et se trompait ? Et si jamais il te croyait, n’était-il pas tout de même trop tard ? N’en savais-tu pas trop que tu ne pourrais jamais retourner en arrière et effacer de ta mémoire sur le genre d'homme qu'il était ? Allait-il te laisser vivre en sachant qu'un homme dangereux vivait sur Boston et que tu risquais encore de le croiser ? Avait-il peur que tu commences à en parler autour de toi et ne préférerait-il pas en finir pour ne laisser place à aucun risque ? Tu spiralais, la panique qui menait ton être, tu combattais le vertige alors que tu te sentais suffoquer sous toutes ces questions qui n'avaient pas encore de réponses. Tu déglutissais avec difficulté, la bouche à la recherche d’une bouffée d'air. « Je.. J’arrive p-pas à.. respirer... » Que tu murmurais entre deux souffles saccadés.
@Neal T. Hood-Spritz

tw : arme à feu, peur de mourir, crise de panique, abandon d'un enfant adopté.
Où sont les Avengers quand on a besoin d'eux, am I right ? Toujours bloqué sur ce lit d’hôtel, et le dégueulis de paroles qui peinait à sortir, entre urgence et début d’une réelle panique. Parce que tu ne savais pas ce qu'il voulait entendre, tu ne savais pas comment prouver tes dires, lui montrer que tout ça n'était qu'un quiproquo énorme qui allait malgré toi changer ta vie. Plus vraiment l’envie de prendre part aux films d'actions là tout de suite, t’allais peut-être te cantonner aux comédies romantiques pendant un temps. Le sursaut de peur quand il exclamait que ça le faisait chier après tes explications - et tu renvoyais une piètre image, attaché sur le lit, les larmes salées qui coulaient sur tes joues, ta respiration bruyante alors que tu tentais d'emmagasiner de l’air de n'importe quelle manière, la terreur au fond des pupilles que tout se finisse dans les prochaines secondes. La panique qui se faisait de plus en plus intense, le vertige, le manque de souffle - et t'avais pourtant jamais été une proie à ce genre de comportement. Sauf une fois. La seule fois dans ta vie où ton monde s'était assez écroulé quand, alors que tu rentrais des cours, t’as ressenti l'absence de ton frère ainé passé le pas de la porte. Mis dehors par tes parents, un jour totalement aléatoire et sans aucune forme de ménagement pour vous, t'avais luté assis par terre contre ce même sentiment de panique rempli d’incompréhension, la stabilité de ton petit monde qui s’effritait, la peur d'être le prochain adopté abandonné. La différence, c’est qu'aujourd'hui, c’était littéralement ta vie qui était en jeu, et tu sentais le point de non retour à pas être assez convainquant, l'effroyable vérité que ta vie ne tenait qu'à un tremblement d’index. Tu le prévenais avec difficulté, que t'arrivais plus à respirer, que c'était difficile pour toi de rester comme ça, et les secondes semblaient si longues entre le moment où il reposait l'arme sur la table de chevet, et celui où enfin, il s'approchait de toi après avoir pris le temps d’assimiler la situation. Les clés en main, tu tremblais comme une feuille alors qu'il grimpait sur le lit, finissant par libérer ton poignet de la menotte. Tu te redressais dans l’instant une fois qu'il se reculait, et ton réflexe était de t’éloigner le plus possible, le dos contre la tête de lit, les genoux qui se relevaient alors que tes coudes prenaient appuis dessus, et le silence de la chambre brisé par tes longues inspirations, alors que tu tentais de te calmer tout en reprenant ton souffle. Tu prenais quelques minutes, comme ça, à effacer la situation extérieur, à te focaliser que sur toi et ta respiration, à calmer les palpitations dérangeantes de ton cœur, jusqu'à trouver un semblant de normalité - aussi normal que tu puisses l'être dans cette situation délicate. Puis t'entendais son souffle, et tes yeux sérieux se relevaient sur sa figure, les sourcils froncés. Il semblait sincère, mais qu'est-ce qu'il voulait que ça te fasse, qu'il soit désolé ? T'avais envie de lui gueuler dessus, de lui sortir toutes les insultes les plus créatives et farfelues du monde, de l’attraper par les épaules et de le secouer vivement, de laisser tes poings cogner son torse dans un besoin d’évacuer toutes les émotions compliquées qui traversaient ton être depuis que tu étais arrivé dans cette chambre, de ravager la pièce dans un énervement destructeur qui te défoulerait, t'avais envie de beaucoup trop de choses. Mais tu ne faisais rien, planté au plus haut du lit, tes bras qui entouraient maintenant tes genoux. Parce que l'arme était toujours à bout de bras. Parce qu'il était toujours un homme dangereux. Et que l’énerver dans l’instant t ou se battre avec lui ne t’amènerai rien de bon. L’instinct de survie. Tu laissais le silence redevenir maîtresse de la pièce, vous donnant chacun le temps de reprendre un peu vos esprits. Le dos de ta main qui frottaient contre tes yeux, effaçant les traces de tes précédentes larmes - et putain, t'avais juste envie de voir Enzo. Qu'il vienne te chercher, qu'il vous emmène dans sa coloc, et qu'il t'entoure de ses bras réconfortants pendant des heures. Envie de te perdre dans ses sens, respirer son odeur qui te calmait, toucher la silhouette familière de son corps, refermer la bulle autour de vous pour que plus rien ne puisse t'atteindre. Mais tu ne verrais pas Enzo. La honte de devoir lui expliquer ce qu'il s'était passé, la gêne de lui dire que t'étais parti pour un plan cul et que tu t'étais fait avoir, aucune envie qu'il soit mêlé à ça ou de lui faire du mal gratuitement. Tes orbites qui fixaient Neal, la clope au bec - et tu te sentais légèrement mieux mais t'étais pas encore sorti d'affaire. T'avais envie d'en savoir plus, lui poser des questions, qu'il précise un peu la situation et que tu comprennes avec précision de quoi il parlait et pourquoi il avait tant peur que quelqu'un lui veuille du mal - mais tu te taisais. Curiosité qui n'avait rien de bon, pas l'envie qu'il reprenne l'arme - et puis, le moins tu en savais, le mieux c'était pour ta survie, non ? « Maintenant quoi ? » Car c'était la vraie question qui t'intéressait et t'importait à cet instant. Savoir ce qu'il allait faire de toi. S'il allait te laisser partir. Ou te menacer. Ou ne pas vouloir prendre de risques.
@Neal T. Hood-Spritz