Un moment de tranquillité interrompu
— with @"PSEUDO"
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Le Harvard Path est l’un de mes endroits préférés sur le campus. Ce petit chemin pavé, bordé d’arbres et de pelouses impeccablement entretenues, offre une parenthèse de tranquillité dans le rythme effréné de la vie universitaire. Aujourd’hui, j’ai besoin de cette pause. Après une semaine à jongler entre les cours, les révisions, et les nuits trop courtes, mon esprit réclame un moment de calme.
Je m’installe sous un grand chêne, mon dos appuyé contre son tronc imposant. L’ombre douce de ses branches m’enveloppe, et je ferme un instant les yeux pour profiter de la fraîcheur qui contraste avec la chaleur du soleil. J’entends au loin les rires et les conversations des étudiants qui passent sur le chemin pavé, mais ici, à l’abri des regards, je me sens seul. C’est un sentiment qui ne me dérange pas, au contraire. La solitude a souvent été une alliée pour moi.
Je sors mon manuel de psychologie, bien décidé à profiter de ce moment pour avancer sur mes révisions. Je feuillette rapidement les pages, cherchant le chapitre sur les troubles de la personnalité. J’ai un examen important la semaine prochaine, et il est hors de question que je le rate. Mais à mesure que je lis, je me rends compte que ma concentration n’est pas au rendez-vous. Mes pensées se dispersent, revenant sans cesse à des préoccupations qui me hantent depuis quelque temps.
Je pense à ma mère. À cette rencontre brève et chaotique avec elle, cette femme que je n’avais jamais connue, mais qui, malgré tout, faisait partie de moi. Elle est internée maintenant, et même si je ne veux pas l’admettre, ça me pèse. Je secoue la tête, tentant de me reconcentrer sur mes révisions. Je ne peux pas me permettre de me laisser distraire par tout ça. Pas maintenant.
Je prends une profonde inspiration et plonge à nouveau dans mon manuel, lisant quelques lignes sur les troubles de la personnalité borderline. Ce sujet m’intéresse beaucoup, sans doute à cause de mon histoire familiale, mais je n’ai jamais vraiment osé l’admettre. C’est peut-être aussi pour ça que je me suis dirigé vers la psychologie.
Alors que je commence à me concentrer un peu plus, un bruit de pas sur le gravier attire mon attention. Je relève légèrement la tête et aperçois une silhouette qui s’avance dans ma direction. Je n’ai pas besoin de beaucoup réfléchir pour comprendre que cette personne n’a pas l’intention de me laisser étudier en paix.
#rplibre
(Ian Beaumont)