(julia) everyone betrays everyone

(tw ; mention de blessures, solitude, isolement.)

Refuge temporaire pour une âme en peine, posé sur un tabouret au bar de l’hôtel puis que ton corps encore endoloris de ta précédente altercation dont le  visage en porte encore les stigmates  ne te permet pas d’aller plus loin. Les liens du sang volés en éclats, c’est tout ce que tu as perdu et tout ce qui ne reviendra jamais alors pour ne rien regretter, t’enfoncer dans la solitude te semble la meilleure des solutions. Les temps changent et propre famille aussi. Gorgée de whisky avalé, l’amertume du poison te brûle la gorge. L’impression que plus rien n’est assez fort pour apaiser tes tourments.

w/ @Julia Steiner
19 août.

@Amore Morelli/tw: ras

Une paix absolue, est-elle synonyme de vie ? Peindre l'existence sans teinte de souffrance, mais quel non-sens ! Parfois, on a besoin de souffrir pour se sentir vivant, c'est ce que je retiens moi, de cette existence si mal luné. Talons qui claquent le sol, bras qui se retire de sous celles de mes copines. — Changement de plan les meufs. Je ne viens pas avec vous. Index qui s'élance et qui fixe le garçon, assit seul au bar. Respirant autant que moi, la solitude. — Allez oust ! Ne m'en tenez pas trop rigueur d'accord ? Baisers marqués sur les joues, je les pousse à dégager. Et aussitôt, je rejoins Amore. Parfait acolyte avec qui j'ai passé un super moment. Alors pourquoi pas remettre ce soir ? Démarche de louve, le corps se hisse derrière le sien dans le plus grand des silences. Doigts qui gambadent machinalement d'une épaule à l'autre, alors que ma tête penche vers son profil. — En manque d'une bonne compagnie monsieur ? La mâchoire s'étire pour lui exprimer mon plus beau sourire. Constatant au passage les dégâts.

(tw ; mention de blessures, solitude, isolement.)

Orbes se noient dans ta boisson ambrée. Autour de toi, les rires et les conversations des autres clients du bar résonnent comme une cruelle moquerie. Ils sont ensemble, heureux, peut-être même insouciants.  Toi, en revanche, tu sens encore le nuage gris qui plane au-dessus de ta tête. Les phalanges qui pianotent sur ton épaules t’extirpent du mauvais temps. Tu tournes la tête, visage abîmé croisent celui qui est plus rayonnant que le tien. Sourire léger étire tes lippes. — Tu lis en moi comme dans un livre ouvert. L'accent italien s'appuient sur chacun de tes mots. Ta main se plonge machinalement dans tes cheveux ébènes pour replacer les mèches rebelles — Qu'est-ce que la reine du jet ski veut boire c'soir ? D'un geste las de la main, tu interpelles le barman.

w/ @Julia Steiner
19 août.

@Amore Morelli/tw: ras

Les traits qui font face à un visage abîmé, sombre et dépourvu de joie. Rancune et haine submergent le garçon. Aura particulièrement lugubre. Une tâche pour la justicière. — Paraît que j'ai ce don-la, t'y crois ? Corps qui s'élance pour s'installer près de lui, sur un tabouret. Les billes qui jaugent entre ses blessures de guerre et la main qui intime le barman. — Qui a osé abîmer un si bel étalon ? Le doigt s'immisce alors sur son derme, douce caresse sous le menton pour valser son ovale face au mien. Ses ténèbres sont opaques, drapées de noir et rendent sa solitude, évidente. — C'est bizarre, ça te rend presque plus excitant, ces marques. J'en ai même oublié sa question. — Je te laisse choisir. Offre-moi tes connaissances en la matière. Car si je ne me trompe pas, il est quasi à la maison.

(tw ; mention de blessures, solitude, isolement.)

— Mh, Y’a des livres plus faciles à ouvrir que d’autres … Je suppose que ça peut être possible. Dis -tu en haussant les épaules après avoir repris une gorgée. Tu lèves un sourcil en sentant le doigt de la jeune femme glisser sous son menton,caresse inattendue qui réveille une étincelle dans son regard dissimulée derrière la façade ténébreuse qu'il s'efforce de maintenir. — Faut pas se fier aux apparences, j’en suis quand même ressorti victorieux. Les lèvres se tordent en un sourire en coin. Il n’y a pas que ton sang qui a coulé ce soir-là. Notre grave résonne dans ta gorge à ce que tu prends pour un compliment :  — Excitant ? Si je te montrais l’état d’mon abdomen, tu t’jetterais sur moi alors. Le regard taquin, tu te tournes vers elle pour reprendre : — Puisque t’es ici, tu dois goûter au moins une fois au Negroni. D’un geste de la main, tu en réclames un au barman qui s’exécute. Ton attention se reporte sur Julia : — Le parfait équilibre entre la douceur, l'amertume et la puissance. Je suis persuadé que tu vas adorer.

w/ @Julia Steiner
19 août.

@Amore Morelli/tw: ras

— C'est vrai, mais je suis persuadée que même les livres les plus faciles à ouvrir, ont leurs lots de secrets. Et je parle en connaissance de cause, je suis moi-même un livre facile à ouvrir, mais difficile à comprendre, il paraît. Le pire, c’est que j'aime avoir mal, dans ces moments-là, je me sens tellement vivante, je me sens présente. Un peu comme lui par exemple. J'observe son corps, les mimiques de son visage, sa façon de bouger, de sourire alors qu'il n'en a pas réellement envie. — Ah ouais ? Tu l'as éclaté donc ? Tu l'as écrasé comme un vulgaire cafard ? Je n'attendais pas moins de lui, il a la carrure d'un combattant coriace. D'un bagarreur des ténèbres. — Si tu fais ça, sache que tu prends un gros risque d'avoir encore plus mal. Maladroite comme je suis. J'pourrais mettre le doigt là où ça fait super mal. Les billes qui suivent l'échange entre le barman et lui. — J'te fais entièrement confiance. Commande faite et servie quelques minutes plus tard. Verre tournant entre mes doigts, liquide qui coule lentement sur ma langue, mélange explosif, comme il l'avait prédit. — Wow. C'est hard. C'est bon. C'est chaud. Claque la langue contre mon palais. Exquise. — C'bon, je peux mourir moins conne. Rappelle-moi à Boston de visiter plus de bars italiens. Sourire carnassier survolant mes traits. — T'as envie d'en parler ? De ce qui le fait plonger dans sa solitude ce soir. Vif du sujet abordé, je pourrais aussi l'écouter sans juger, tout comme je pourrais honorer son silence.

(tw ; mention de blessures, solitude, isolement, vulgarité.)

Le coude posé nonchalamment sur le comptoir, lèvres écorchées effleurent le bord du verre avant que tu ne boives, ambres curieuses se fixent sur ta partenaire avec intensité : — Mh, et toi t’es quel genre d’livre ? Tu demandes sans détacher tes orbes ténébreuses des siennes. Tu pourrais le deviner … peut -être facile à ouvrir aux premiers abords avec des tas de secrets enfouis ? Léger rire s’échappe d’entre ses lèvres malgré lui, souffle amusé qui trahit sa pensée :  — Écrasé comme un cafard … Un cafard avec beaucoup d’sang, bien que je sois un peu frustré d’pas avoir saigné celui qui le méritait vraiment. Secoues la tête en reposant ton verre, le claquant légèrement contre le marbre du comptoir. — La douleur c’est c’qui rend vivant, non ? Nouveau signe de main pour demander au barman de remplir ton verre. Tu esquisses une grimace amusée en la voyant goûter pour la première fois un Negroni.  — Je serai ton guide si tu veux. tu proposes naturellement. Le verre de nouveau rempli, tu bois de nouveau une gorgée brûlante du poison, la haine qui fume encore dans tes entrailles. Le regard perçant,  tu racontes alors : — C'est l'histoire d'une salope qui s'avérait être mon pote, qui a baisé ma sœur, qui a essayé de baiser mon ex et à qui j'ai péter la gueule sauf qu'en tant que pédale, il a pas eu les couilles d'me rendre les coups alors il m'a envoyé sa pute. Et tu sais quoi, si j'avais pas réagi peut être même qu'il aurait essayé d'baiser ma mère. En reposant ton verre, ta colère l'emporte et, sous la pression de tes doigts, il se brise, éclatant en morceaux qui tombent en un tintement  contre le marbre.

w/ @Julia Steiner
19 août.

@Amore Morelli/tw: ras

— À ton avis ? Quel genre de livre puis-je être ? Malice dans le regard, pas le genre difficile à ouvrir si l'on s'est bien s'y prendre, par contre, les secrets enterrés, ceux que je peine à dévoiler à quiconque, il faudrait avoir envie de les connaître pour me comprendre. — T'as le regard qui brille là. Je peux voir à quel point t'as pu te défouler un peu, même si tu aurais souhaité donner une bonne leçon à la bonne personne. Mais au moins, t'as pu lui faire passer un message. Prochaine fois, il ne se servira pas d'un autre bouclier. S'il a évidemment les couilles. En vrai, je n'ai jamais compris le concept de toujours ramener d'autres personnes dans ce qui devrait être "son" combat. Soit on porte du lourd entre les jambes, soit on ferme sa gueule et on avance. Mais il a raison sur un point. Ce petit détail. — Exactement. Je suis une fervente croyante. La douleur peut à la fois nous faire sentir vivante, mais nous rendre aussi plus fort d'esprit. Et le meilleur exemple ? Ceux qui se donnent à fond malgré la douleur, malgré une vie peu saine. Malgré une maladie incurable. Malgré l'injustice. Malgré les guerres. Etc... — Tu pourrais. Si tu n'oublies pas déjà mon visage d'ici là. Acquiescement. Les lippes qui cherchent la petite provocation innocente. J'écoute ses mots, mais surtout la haine qui s'en dégage. Trahi par l'amitié, je peux aussi la sentir, cette déception au fond. — La trahison de l'amitié. Pensais-tu bien connaître ton pote ? Ta sœur, puis ton ex. Tout porte à croire qu'il était quelque part, jaloux de toi non ? On ne choisit pas sa famille, et je crois aussi qu'on a beau dire qu'on peut choisir ses amis, mais c'est faux. On ne choisit rien en fait. Et c'est ça qui est fascinant, même si ça peut parfois être dangereux. — Son vrai visage t'a été révélé au moins. Il ne pourra plus te mettre des couteaux dans le d... L'arrêt de ma phrase lorsque mes yeux s'écarquillent face à la scène qui vient de se dérouler. Doigts qui s'emparent de sa main. — Wo, wo, wo... Respire... Ta main, ça va ? La colère n'a jamais rien résolu. Par contre là, il saigne de nouveau. Je demande rapidement une petite serviette mouillée pour nettoyer tout ça. Tamponnant doucement sur les petites coupures.

(tw ; mention de blessures, solitude, isolement, vulgarité.)

— Je me méfie des visages d’anges alors je dirais que tu donnes l’impression d’être un livre facile à ouvrir, qu’ça pourrait être très agréable à lire mais qu’ça pourrait devenir aussi très dangereux si on creuse un peu plus. J’ai raison ?  Curieusement, tu demandes avec ton allure de guerrier marqué par la vie. Derrière une apparence aussi lisse et soignée, toi tu es sûr qu’en elle, elle renferme sûrement une porte qui mène au chaos. Avale de nouveau le mélange brûlant en acquiesçant à ses paroles. Et si la douleur est une bonne chose, pourquoi tu t’es senti mourir quand ta sœur t'a trahi ? — Ouais … La douleur forge l’âme y paraît... J'suis sûr qu'elle peut tuer aussi. Y paraît, peut être que pour toi, elle a été fatale. T'es plus le même depuis et tu ne le seras plus jamais. Sourire en coin à peine perceptible, ambres se baladent sur son visage : — J'ai une bonne mémoire, j'oublie rarement les jolies visages, voyons. Soupir s'échappe de tes lèvres à ses prochaines paroles. — Je crois qu'on ne connaît jamais vraiment personne. S'il est jaloux, je lui donne tout, qui a besoin de vivre avec des traîtres ?  Je le laisserais profiter avant d'le saigner à blanc. Je n'oublie pas et je n'oublierai jamais. Les dents serrés, tu souffles. Tu pourrais mourir, étranglé par ta colère si tu laissais les choses se tasser. C'est maladif chez toi, ce feu qui brûle et te consume. Ingérable, si bien que tu finis par exploser le verre que tu tiens entre tes doigts. Tu restes un instant figé, surpris par la violence de stn propre geste. Le tintement des morceaux brisés résonne encore à tes oreilles tandis que tu regarde ta main ensanglantée. Julia s'approche de toi, serviette mouillé dans la main pour essayer de nettoyer tes plaies, tu écartes doucement les doigts, hésitant, laissant ta colère retomber. — C'est rien ... J'crois que j'ai juste besoin de prendre l'air, et d'une clope. Ton regard croise le sien, presque un peu gêné de laisser prendre la colère prendre le dessus.

w/ @Julia Steiner
19 août.

@Amore Morelli/tw: ras

— J'ai tout sauf un visage d'ange. Les traits qui s'étirent pour mimer une petite diablesse. Éclate alors, le rire de sorcière. — Mais t'as vu juste. On va dire que je suis ce genre de livre. Purement imparfait aussi. La suite de son histoire me laisse sans voix. Je pourrais presque voir que son monde est rempli de douleur. Qu'il ne fait qu'accumuler douleur après douleur. C'est triste de vivre comme ça, parce qu'on risque de se perdre à la fin. D'oublier qui on est vraiment. Même si la douleur forge, oui, elle peut tuer également. — J'avoue. C'est un sujet un peu délicat. Le sourire qui déforme mes lèvres. — Et merci du compliment... Trop habituée à n'entendre ça que des bouches de ma famille et de mes potes, ça fait plaisir d'entendre ça, ailleurs. Ce à quoi je ne m'y attendais pas, c'est au bruit du verre qui s'éclate, j'ai encore les yeux grands ouverts face à ce que je pourrais définir comme une forme de détresse, mais qui baigne dans une colère. Le verre en morceaux et la main en sang. Tapotant légèrement dessus avec une serviette, le garçon retire sa main, presque honteux. — Laisse-moi nettoyer ça, et promis, on sort après. Lui fait comprendre qu'il n'a pas à avoir honte. Et têtue comme une mule, je saisis à nouveau sa main pour finir le travail. — On y va ? Corps qui se redresse, main qui glisse dans la sienne. Soupir sourd, ne voyant pas comment le tirer hors de cette douleur et de cette colère. L'extérieur fait énormément de bien, j'dois avouer. — Comment puis-je te soulager ? Le prend par surprise, les cheveux qui volent maintenant par la brise de vent. Quelques mèches viennent néanmoins camper sur mon visage.