Tumulte dans les veines + Amore

Orbes dilatées. Fixe l’océan. Marée humaine, la folie dans les veines. Tumulte qui l’assaille. En fixe l’immensité sans réellement s’y joindre. L’ambre dans les mains. Porté à ses lippes, disparait. Avalée pour se dissoudre. Reste vide, le cristal. S’accroche au verre, les néons. Illumine un instant, l’usine transformé en club, avant de se noyer parmi la horde. Contre la rambarde, observe sans saveur. L’esprit divague. Besoin de le dépecer. Des pensées. De l’inconfort qu’amène la perte de contrôle. Ce rappel à lui. Incessante. Envie puérile de s’enfoncer. Dans l’alcool. Le temps d’une soirée. Juste avant de reprendre le contrôle. Parce qu’il est comme ça Scott. En chute libre jusqu’à ce qu’il décide de ne plus l’être. De brimer son esprit. Le conditionner pour l’emmener là où il le souhaite. Jusqu’à maintenant, ça avait fonctionné. Malgré les entailles. Elles qui ne coagulent jamais totalement. Se donne mission de ne pas oublier. Ce qu’il le blesse. Ce qu’il fait endurer. Par égoïsme. Par peur.

Dernier rail consumé dans les toilettes, tente d'anesthésier le mal insupportable qui ronge de l’intérieur, celui qui creuse les griffes dans son âme, dévore le cœur. Des résidus de poudre demeurent encore dans tes narines, le dos de ta main frotte le nez, efface toutes traces d’indulgence. Tu flottes, dérivant à travers la foule pour rejoindre le comptoir du bar. Whisky sec réclamé au barman, exiges qu’il te laisse la bouteille quand le verre est servi. Incapable de rester assis, tu bouges, trouves un coin tranquille, là contre une rambarde : — J’crois que la meuf là bas, elle te regarde comme le dernier steak du rayon. doigt pointé en sa direction pour la désigner. Tu lèves légèrement la bouteille de single malt pour lui proposer un autre verre.

Voix grave à ses oreilles. Résonne entre les a-coups des basses. Suit du regard, la direction donné. Trouve la camée. En manque d’une nuit. « Flemme. » Mot lasse sort de sa bouche. Favoris. Tourne enfin son ovale sur l’inconnu. Vaguement, il lui dit quelque chose, mais sans trop le remettre. Brouillard alcoolisé. Les prunelles qui dérivent sur la bouteille. Offrande. « J’fais une pause. » Méfiant. Toujours. Détail un peu plus les traits. Bute sur les pupilles dilatées. « Tu t’fais chier pour remarquer celles qui me matent ou c’parce que t’es trop occupé à me mater ? » Ironie. Sans animosité.

tw ; langage vulgaire, cru.

Les épaules se haussent quand il décline ta proposition. Plus de poison pour toi. Abandonnes le verre vide à tes pieds avant de te redresser. Porte le goulot de la bouteille de verre à tes lèvres, laisse l’alcool s’infiltrer dans tes veines et se mêler aux substances déjà avalées. Ironie te pince, visage aux traits serrés fait face aux siens, crache les mots dans un accent italien :  — J’ai une tête à sucer des bites, moi ? Ambres aux lames acérées plantent les siens. Rire déchire le silence chargé de tension.  —  Cela dit, tu devrais peut -être t'inquiéter d'pas voir les bons appels de phares. L'sourire piquant au coin des lèvres. Reprends une gorgée.

Ricane l’ombre. “Si c’pour voir c’genre d’appel, je m’en passe.” Tentacule dans les iris. Il la voit toujours. Ondule encore. Pourtant, il n’éprouve aucun intérêt. Néons bleus. S’accroche à sa silhouette. Capte le reflet sur sa main tatoué. Disparait pour réapparaitre sur l’inconnu. Plisse les yeux comme pour se souvenir. L’alcool trop présent pour le laisser accéder pleinement. “On s’est pas déjà croisé ?” D’ordinaire, il en aurait rien à foutre. S’évertuant à continuer sa soirée. Sauf que ce soir, il s’emmerde.

tw ; langage vulgaire, cru.

Lippes esquissent le sourire cynique  tandis que tes ambres suivent les mouvements de la silhouette qui cherche désespérément à captiver l’attention.  — Mh, y’aurait pas grand chose à faire avec un cul pareil. billes désinvoltes se décollent du jouet sans intérêt pour les reposer sur ton interlocuteur. — Ouais, c’est possible. Pensif, cherches dans la brume de ton esprit, embrouillée par les substance où tu aurais bien pu le croiser.  — T’es à Harvard nan ? Dud ? parce que c'est là bas que t'y passes la plupart de ton temps :  — A moins qu'on ait déjà boxé ensemble mais je m'en serais souvenu. sûr de rien ce soir, avale encore une gorgée du liquide ambré.

Silhouettes désinvoltes. Les mots lassent. Pourraient presque les faire passer pour deux cons. « Dudley ouais. » Tournoie dans ses veines, l’alcool trop fort. Mêlé au sang. Délaissé un goût âpre sur la langue. Force la concentration pour reconnaître son interlocuteur. Tellement nombreux à la confrérie, qu’il en devient difficile de connaître tout le monde. « C’quoi ton blase ? »