from my trip to your shores
Ford inspire profondément, refusant de laisser la migraine qui l'attaque depuis son vol avoir le dessus. Il n'avait pas prévu se retrouver dans un pays complètement différent à vingt-quatre heures d'avis. Après un vol de dix-sept heures, son crâne menace d'exploser sous la pression et tous les cachets de sa valise ne semblent pas en venir à bout. Debout sur le pavé, les mains derrière son dos, il attend devant l'hôtel l'arrivée de sa nouvelle patronne, mademoiselle Wendy Witter. Ford n'a eu que quelques heures à l'aéroport pour rechercher la jeune femme en question. Le flot d'informations offert par internet lui a peint un portrait intense et complexe qui se dessinera plus en détail une fois face à l'intéressée. Apparemment, Betty, la seule famille que Ford ait jamais considérée, a joué avec le destin de l'au-delà, ayant envoyé son cv à tous ses contacts avant son décès. Il est probablement resté dans la boîte mail de la personne responsable des embauches durant plusieurs mois jusqu'à ce qu'un poste convenable se libère. Ford, ayant eu très peu de raisons de croire en une puissance supérieure, croit pourtant en Betty, comme si elle était encore de ce monde. Il refuse de tirer sur le col de sa chemise, peu importe la chaleur de cette journée d'été. Il lutte contre ses yeux secs, ses verres de contact comme du papier sablé après une nuit dans les airs. Une berline noire se gare enfin devant l'hôtel, le valet se précipitant pour ouvrir la porte. Une jeune femme en tailleur de lin s'extirpe avec grâce du véhicule, perchée sur une paire de talons hauts vertigineux. Ford ne sait pas à quoi il s'attendait, mais le moment est venu, il analysera plus tard sa patronne. Pendant que la valet sors les valises du coffre de la voiture, Ford s'avance à une distance respectueuse avant de se présenter. « Mademoiselle Witter, je suis Ford Fletcher, votre nouvel assistant personnel, à votre service. » Ford tente de se remémorer l'information dans son feuillet d'embauche. Les directives étaient minimales, subvenir aux besoins et aux demandes de Mademoiselle Wendy Witter avec un accès à son calendrier, une partie de sa boîte courriel, une copie de son itinéraire au Japon et un bonne chance presque cynique.
(Ford Fletcher)