— put your gloves up (neal)

La colère pulsait bien trop fort dans le corps. Je la sentais taper vivement à l'intérieur de mon être. Violente. Hurlante. Je peinais à contenir le monstre qui voulait sortir. Je prenais sur moi pour ne pas dérailler. Je prenais sur moi pour contenir ma rage, noyer ma colère et oublier ces désirs noirs de l'être. Milo avait joué avec mes nerfs. Il avait réveillé quelque chose que je ne savais même pas là. Pas à son égard en tout cas. Il avait soufflé sur des flammes allumant un brasier et, putain, derrière il refusait de s'en occuper. Ça alimentait la haine. Ça alimentait le démon. Et, comme si cela ne suffisait pas, il y avait eu des messages déplaisants de mon mari à propos de la Mafia qui s'infiltrait de plus en plus dans mon quotidien avec des missions plus nombreuses. Des missions qui me faisaient vibrer. Des missions qui savaient apaiser la bête en moi. Malheureusement pour moi, pas de mission pour les jours à venir et la bête tournait comme fermée en cage. Je peinais à me concentrer sur le travail alors que j'avais juste envie de frapper ou peut-être de tuer ou peut-être juste de me faire baiser. Merde. Ça s'embrouillait tant. Le partenaire de boxe avait fini par m'écrire de nouveau et je m'empressais de décliner ma présence à la salle. Gamin qui ne saurait pas bien se contenir. Gosse qui préférait éviter Milo à présent. Pourtant, j'avais cédé bien trop vite acceptant de me pointer à la salle. L'envie de cogner était trop forte et, sitôt l'heure venue, je me retrouvais à la salle. Vêtu d'un short, j'avais bien trop vite laissé tomber le haut crevant de chaud tandis que mes poings s'acharnaient sur le sac de frappe. Je n'avais pas cherché le partenaire. J'étais là pour moi. Juste pour moi. Mais, lui venait me trouver. Mon regard sombre se posait sur sa silhouette un bref instant. Les coups s'arrêtaient. Mes prunelles envoyaient des éclairs de colère et je m'empressais de détourner le regard répliquant « Viens donc. Je vais te démolir et tu ne pourras pas dire que je suis faible. » Les poings s'acharnaient de nouveau sur le sac. L'être oubliait la présence du partenaire de boxe. Je replongeais juste pour évacuer ma rage.

J'étais parfaitement conscient que Milo allait être présent ce soir. C'était lui qui m'avait écrit pour savoir si je venais. C'était lui qui avait envie que je sois son partenaire ce soir. J'avais accepté et je savais qu'il serait là. Pourtant, lorsque sa voix s'élevait pour ces mots déplaisants, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'en fait j'aurai aimé que ça aussi il ne l'assume pas jusqu'au bout. J'aurai préféré son absence à sa présence qui venait nourrir ma rage. Une rage sentie dans les coups. Une rage sentie dans les mots que je sifflais à son attention. Gamin prêt à lui mettre une raclée juste pour se venger. Gosse qui n'était pas certain que ce soit une bonne idée. Après tout, je n'étais pas certain d'être capable de m'arrêter. Une fois que la rage prenait vie, il était compliqué de me stopper. Moi le monstre de violence. Lorsque la voix de l'avocat s'élevait, je tournais à peine le visage pour lui tirer la langue comme un gosse. Les mots me déplaisaient. Mais, je me contenais pour ne pas tomber du côté dangereux de ma personnalité. Mes iris sombres captaient du mouvement. Milo s'approchait. Mon corps se tendait aussitôt. Il venait bloquer sa poitrine contre le sac invitant à frapper. Je le fixais. Quelques secondes. J'hésitais. Un bref instant. J'avais envie de le cogner lui. Pourtant, je me soumettais sagement et les poings cognaient de nouveau dans le sac. La rage s'évacuait. Puissante. Violente. Réelle. Lorsque le souffle se faisait court, je m'arrêtais soudainement. La pause était bienvenue, mais je ne m'éloignais pas de ma position. Je ne partais pas loin de Milo. Bien au contraire. Les pieds bougeaient. J'avançais vers lui réduisant la distance entre nous. Le sac de frappe était la seule barrière entre nos corps. Mon regard trouvait le sien et je soufflais « Et maintenant, je peux te frapper ? » Je ne voulais pas continuer à cogner dans le sac. Ça n'aidait même pas. Je désirais le cogner lui. Ma langue glissait avec lenteur sur mes lèvres et je reprenais « À moins que tu préfères que je me mette à genoux devant toi pour t'offrir autre chose. » Un sourcil se haussait sans le quitter des yeux. La proposition était là. Le sous-entendu était soufflé. À présent, c'était à Milo de choisir le terrain. Le combat ou autre chose d'encore plus impactant.