- Noirceur dans les cieux + Scollie

Noirceur dans les cieux. Sombre son les nuages qui camouflent l’illuminée voute céleste. Adossé sur contre sa voiture, les poignets croisés au niveau de son bas ventre, il observe le ciel. Inspire l’air frai, tandis que son réservoir à essence se rempli. Dans ses poumons, l’oxygène s’infiltre en même temps que l’angoisse sourde. Celle de retrouver les inquiétudes. Pendant son absence, il n’avait fait que repousser les problèmes. Préférant les ranger dans un placard et faire comme s’ils n’existaient pas. C’est pas juste. Parce qu’il les a abandonnés. Il l’a abandonné. Naim. Et puis, elle. Ollie. Il avait aussi essayé de la ranger dans un tiroir. De faire comme si tout était lisse. Alors que la lourdeur qui pèse sur leur relation, est bien là. Et il ne sait pas Scott. Si c’est lié à toute ses emmerdes à elle. Ou si c’est autre chose. Alors, il fait ce qu’il sait faire de mieux. Jouer les ignorant. Contourner le problème. Station solitaire. Brisé par les phares.

insomniaque quitte son repère pour rassasier ses envies. prends la direction de la station service. vêtu de noir, c'est dans l'ombre que tu te déplaces. le regard attentif au moindre mouvement. musique qui raisonne dans l'habitacle. les phares qui illumine l'obscurité. tu te gares devant le petit commerçant de la station service. le bruit du moteur qui perdure. les mains qui ne quittent pas ton volant. la tête qui lutte. raison que tu envoies valdinguer en arrêtant ta voiture et en sortant. essaye d'avancer seule, d'ignorer le passé.  l'esprit qui ne le voit même pas, habitué à ce silence.. tu rentres à l'intérieur, marche jusqu'au sucrerie. les bras qui se remplissent machinalement. le tintement de porte attire ton attention. lève le regard vers le miroir. lui. étudiant qui s'approche de la caisse. ton corps qui reste à l'écart, caché. tu décides finalement de venir te placer derrière lui. silencieuse âme.  

Tinte contre ses tympans, la cloche. Signale son entrée. Derrière le comptoir, l’homme lasse l’accueille d’un salut peu cordial. Dénué d’intérêt. Les lippes qui s’entrouvrent, annoncent le numéro de sa borne, avant de dégainer sa carte bleu. Et quand –attendant son reçu- il relève les yeux, c’est son reflet qu’il rencontre. Dans l’écran de la caméra derrière le pompiste. Caméra supposé faire reculer de potentiel voleur. Ollie. Elle a conscience de sa présence. Il en mettrait sa main à coupée. Pourtant, elle l’ignore. Regarde ailleurs. Alors, il agit de même. Prend son ticket, avant de prendre la porte. De l’ignorer. Pour l’instant. Parce qu’il comptait pas la laisser s’en tirer. Contre sa caisse, il reprend place. Devine celle de la brune face à ses orbes. Il patiente le brun. Attend qu’elle daigne se montrer. Et quand il le fait, c’est sa voix qui s’extirpe. Sans qu’il puisse l’arrêter. Trace d’amertume teinté d’ironie. En vain. “Tu comptes m’ignorer ?”

silencieuse. La respiration qui ralentit pour devenir presque inexistante. Tu ne saurais pas dire ce qui se passe là, pourtant, tu te sens fautive ollie. Vie trop compliqué, âme trop martelé. Ignorance que tu devines à ton tour, le regard qui ne s attarde meme pas. Parfum qui te chatouille encore les narines. Vexée de ne rien provoquer. Pose tes sucrerie devant la caisse, pose le billet et sors. Tu t approches de ta voiture, ouvre le coffre avant t entendre sa voix. " c est pas ceux à quoi on joue depuis quelques temps ? " le corps qui ne se retourne pas. Depose tes marchandises et là, tu décides à lui faire face. " tu savais que j etais derriere toi ? " tu pointes le petit magasin des doigts

« Je t’ai vu. » Elle est loin Ollie. De lui. Pas seulement physiquement. C’est sa tête qui est loin. Est-ce que c’est le moment ? Où ils vont sortir ? S’extirper de ce qu’ils tentent de former ? Qu’est-ce qu’ils sont aujourd’hui ? Maintenant. Lui qui est partie plusieurs semaines sans éprouver l’envie de se retrouver ici. Pas à cause d’elle. Pas indirectement. Parce qu’il y pense. À elle. À eux. Et plus il fait travailler ses méninges et plus il perd le fil. « Dans la caméra. » Brise nocturne. Étonnamment pure compte tenu de l’endroit. Minute passe. « On va où ? »

garde volontairement la distance. le corps qui reste en mouvement, t'oblige à rester concentré. un goût d'autrefois dans la trachée comme si le jeu reprenait, comme s'il n'avait jamais été question de plus. tellement plus. hisse les barrières, celles qui t'empêchent de trop réfléchir. bombe à retardement dans le crâne. tu ne peux pas lui en vouloir ollie... t'aurais fuie toi aussi. trop compliqué, trop instable. résignante. le bras qui s'étends pour fermer ton coffre de voiture. claquement. le corps qui s'approche mais qui reste encore loin " je t'ai même pas vu loucher. " le sourire a peine perceptible. silence qui s'installe à sa proposition. le regard qui vacille entre ta voiture et la sienne. hésitante. " j'ai faim... " s'approche de sa voiture. ouvre la porte arrière pour te glisser au milieu de la banquette arrière. silhouette qui s'infiltre à son tour. ton regard braqué sur le rétro central. " là, c'est facile de voir ou tu regardes. " boucle la ceinture. " emmène moi au macdo. "    

Question déviée. Prend place dans sa voiture. Abandonne la sienne. Et quémande. Une distraction. Pour échapper à ce qu’il tente d’entamer. D’habitude c’est l’inverse. C’est lui qui fuit. Pas la personne en face. Néanmoins, il s’exécute. Démarre la voiture pour prendre la route vers ce qu’elle réclame. Jusque là, il accepte. De faire celui qui n’a rien capter. Et puis, subitement, son corps se met en action. Refuse avant sa tête. À peine sur le désert goudronnée, qu’il vient brusquement braqué son volant à gauche pour venir garer la voiture sur le bas côté. Moteur qui gronde encore. Il ne le coupe pas. Sur le volant, ses mains sont crispés. Pendant de longues secondes, son regard reste fixe sur l’horizon. Il hésite encore. Ne sait pas trop quoi dire. Quoi faire. « T’as pas répondu. » Sur le reflet, il vient braquer ses iris. Enfin.

démarre la voiture. le dos qui s'enfonce dans la pénombre de l'habitacle. le regard qui ne se détache pas de son reflet. les doigts qui s'accrochent au tissus de ton pantalon. silence pesant qui souligne le chemin que tu venais de prendre. la fuite. coups de volant qui te sort de tes réflexions. la main qui s'accroche au siège. immobilisé sur le côté. tu la sens venir cette discussion, celle que tu évites par peur d'entendre cette fatalité. celle que tu t'es imaginé ollie. son regard qui t'ignore et qui finalement s'accroche à ton reflet pour glisser ses mots. appuie sur le bouton de ta ceinture. libère le corps. glisse sur le côté pour te placer derrière son siège, la tête qui s'approche pour se positionner sur le côté. " soit plus claire. "  

Mains ancrées sur son dossier. Sent la présence. Alourdie le poids dans sa trachée. « J’le suis pas assez ? » L’ovale qui s’abaisse. Rompt l’échange visuel. Coupe le moteur. Soupire hors de sa cage thoracique. « On va nul part. Pour moi. » Qu’est-ce qui les a éloigné ? Leur charge respective ? Les histoires de la brune ? Ou rien ? Comme une sorte de retour du bâton pour finalement se perdre. Stagner. Pourtant, il les ressent. Les sentiments.

ignore la question. stagne les prunelles sur son reflet. vois la lassitude, celle que tu procures. coeur qui se retourne parce qu'autrefois tu voyais autre choses dans son regard, de la passion. visage qui se tourne et s'éloigne de nouveau. reprends ta position initiale. moteur qu'il coupe. discussion qui arrive, celle qui va te mettre face à ce qui te fait peur. les mots qui chargent l'air ambiant. " pour moi aussi. " nulle part c'est le mot... mains qui s'ancrent sur tes cuisses. soupire qui s'échappe. tu regardes la porte de voiture. imagine un instant la fuite. " mais je comprends. " les mots qui sortent sans retenues. le regard qui revient vers le miroir. " ton regard a changer. tu me regardes plus comme avant... " silencieux aveux, ceux qui te donnent des idées sur la situation.