(flashback) Les aventuriers de la plage perdue ► Terence & Dakota

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Il courait avec une drôle d’assurance ce soir-là. Il n’avait bu qu’une seule coupe de champagne durant cette soirée, ceci expliquait cela. Il ricanait aussi beaucoup. Pourquoi ? Parce qu’il avait réussi à agacer le maître de réception de l’hôtel dans lequel il séjournait avec toute la tribu d’Harvard et à présent, il essayait de sauver sa peau en compagnie de Dakota. Mais retournons en arrière si vous le voulez bien : Un cocktail se tenait près de la réception de l’hôtel. Une réception qui ne concernait aucun des étudiants d’Harvard puisque ces derniers ne venaient d’arriver qu’aujourd’hui. Le temps de déposer les valises, on espérait de tout cœur que les étudiants iraient se reposer ou se promener en ville. Pour Terence, il en était hors de question. Il voulait faire le tour du propriétaire, voire visiter tout l’agencement de l’hôtel. Le jeune homme était partagé entre son esprit d’architecte en herbe et son envie irrépressible de vouloir embêter quiconque se trouverait à 2 mètres de lui. Dakota en avait d’abord fait les frais, mais puisqu’il s’agissait de sa meilleure amie, celle-ci ne lui fit aucune remarque particulière et l’embêta à son tour. Elle adorait lui renvoyer la balle. Cela marchait comme ça entre eux. Après avoir tout le tour de la piscine, Terence découvrit en fin de journée qu’un cocktail quelconque avait lieu dans le bâtiment. Il voulut s’y incruster et le fit avec brio, discutant sans ménagement avec les invités tout en mettant la main sur une coupe de champagne proposé par le serveur. Lui et Dakota se firent passer pour un couple de peintres bobos, ce qu’ils réussirent sans que les invités ne les trouvent étranges. A vrai dire, c’était une idée de Terence. Il avait le chic pour pondre des magouilles de ce genre, c’était son domaine. Cependant, plus tard, le réceptionniste se rendit compte que les deux prétendus peintres n’étaient que deux étudiants d’Harvard fraîchement débarqués. Terence empoigna alors une bouteille de champagne non-entamée, tendit un verre à Dakota, prit le sien de son autre main et courut avec elle jusqu’à la sortie. Les deux parvinrent à descendre jusqu’à la plage privée et se firent maudire le réceptionniste qui ne pouvait alors rien faire. Terence tendit sa coupe de champagne en direction de celui-ci, l’air de dire « à votre santé », puis se rapprocha davantage de la plage. De toute manière, il n’aurait rien pu faire. Les étudiants d’Harvard devaient être énormément rentables pour cet hôtel.

Maintenant que les deux dunsters étaient « hors de danger », ils se mirent à rire comme des enfants, immensément fiers de la bêtise qu’ils venaient de faire. Terence reprit un brin de sérieux en cherchant une solution pour ne pas se faire complètement mépriser par le maître de réception.  « Je lui rachèterais une nouvelle bouteille, il sera content comme ça ! » Il se remit à rire. A l’évidence, ça ne marcherait pas. Du moins, pas totalement. Il marcha de nouveau sur le sable et finit par s’installer sur un rocher assez large et assez plat pour que les deux puissent s’y installer presque confortablement. Il ne faisait pas encore totalement nuit. Le bleu du ciel passait lentement d’un ton à un autre, obscurcissant progressivement la plage. Le vent était quasi inexistant. Un soir d’été agréable en perspective. « Au fait… bonne vacances à nous ! » s’exclama Terence en relevant la tête vers sa meilleure amie. Il lui sourit tendrement, visiblement plus calme de tout à l’heure. Il reprit la bouteille de champagne et la dévissa prudemment. Il voulait lui dire autre chose, mais sa bouteille avait soudain eu un intérêt plus important. Cela faisait presque 7 ans qu’il étudiait à Harvard, il allait bientôt devenir doctorant et il en était absolument terrifié. Il repensait à la responsabilité de ce niveau d’étude et il avait parfois l’impression d’être un enfant qui entrait par accident dans la cour des grands. Cela impliquait un vrai travail, un emploi du temps certes inexistant, mais une période où Terence devra faire preuve d’une maturité incroyable. Il était parfois un peu comme Peter Pan : Il refusait de grandir. Enfin, seulement « parfois ». A part contrarier un responsable d’hôtel, le blondinet avait réellement la tête sur les épaules. Et Dakota l’aidait également par rapport à ça. Lui aussi aidait la jeune fille. Depuis le tout début de leur amitié à vrai dire. Terence était le bon samaritain de Dakota, et il continuait de l’être. Il pouvait la mettre dans le pétrin mais s’arrangeait sans arrêt pour limiter les dégâts, comme ici. La seule fois où il n’avait pas réussi à le faire fut lors de l’explosion d’Harvard. Impuissant et inutile, il ne pouvait pas faire grand-chose pour l’aider, ni même elle. Terence comprit après ce jour-là qu’il ne pourrait pas toujours être au chevet de Dakota, même avec le plus courageux des efforts. Cela l’attrista durant les jours qui suivirent l’accident, avant qu’il ne se rende compte qu’il devait redoubler d’effort pour être auprès de ses proches le plus longtemps possible. Il l’aimait sa Dakota, plus que tout au monde. Il s’agissait de l’une de ses meilleures rencontres à Harvard alors il n’oserait l’abandonner du jour au lendemain. Oh ça non. Et il s’en égratigna même le doigt à cause de l'emballage du champagne. Il se sentait un poil idiot. « T’en fait pas pour ça, je suis maladroit » Il mentait. Il s’était encore perdu dans ses pensées. Et la maladresse n’avait jamais fait partie de ses défauts, ce qui passerait immédiatement dans les mailles du filet de Dakota. Quel crétin.

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Les cheveux bruns de Dakota virevoltaient, son visage rougit par l'effort faisait face à son meilleur ami. Terence lui sourit et elle ne put s'empêcher de lui répondre en lui servant un sourire des plus éclatant. La belle avait, une fois de plus, suivit les délires de son ami. Leur premier jour au Summer Camp était donc riche en rebondissements. A peine arrivés, il n'avait pas arrêté de taquiner sa protégé, qui n'avait bien évidemment pas hésité à se venger. Mais cela n'avait pas suffit à assouvir les désirs du blondinet, il avait voulu se rendre à une soirée privé ayant lieu dans l'hôtel où résidaient tous les harvardiens. Dakota avait pour habitude de ne jamais lâcher son meilleur ami, elle restait avec lui quoi qu'il lui en coûte, même s'il était probable que cette soirée se termine mal.

Terence et Dakota, le duo inséparable, s'étaient donc rendu à la petite fête en se faisant passer pour une couple d'artistes. La petite robe noire bustier possédant un nœud bleu électrique à la taille, avait suffit à la plonger complètement dans son rôle. Son chignon lui faisait gagner quelques années, au moins quatre ans, heureusement, car une jeune femme de vingt deux ans avait peu de chance de devenir une artiste reconnue.  Ils avaient passés la soirée à discuter avec les invités, prenant des airs pompeux, en buvant du champagne.

Après plusieurs heures, la brunette commençait à se lasser de ce petit jeu, il était temps d'en changer. Justement, le réceptionniste fit son apparition, un air contrarié plaqué sur le visage. Les dunsters comprirent immédiatement la raison de son énervement, Terence attrapa une bouteille de champagne et deux verres. Il en tendit un à Dakota et les deux amis se mirent à courir précipitamment. La brunette ne se retournait pas, continuant d'avancer vers la magnifique plage privé.

Ils s'arrêtèrent enfin, ce qui permit à la belle de reprendre son souffle. Fixant son ami, elle ne tarda pas à rire à gorge déployée. « Je lui rachèterais une nouvelle bouteille, il sera content comme ça ! » Le silence s'installa pendant quelques secondes, avant de laisser à nouveau la place aux rires. " Je suis sûre que ça nous excusera ! " Se penchant en avant, elle tenait son ventre tant celui-ci la faisait déjà souffrir à cause de l'effort. Elle se redressa avec peine et tenta de reprendre rapidement son sérieux. Les deux étudiants continuèrent à marcher pendant un court instant. Dénichant un rocher, ils s'empressèrent de s'y assoir. La jeune femme se déchaussa immédiatement, en profitant pour se masser les talons. Redéposant ses pieds sur le sable encore chaud, elle y enfonça ses orteils et tourna son visage vers son meilleur ami. « Au fait… bonne vacances à nous ! » La jeune femme leva son verre complètement vide vers le ciel d'un bleu foncé fabuleux. Elle qui avait tant hésitée à participer au Summer Camp, elle ne le regrettait plus grâce à cette soirée riche en émotion. En effet, la brunette avait passé un bon bout de temps avant d'accepter de partir en vacances avec les harvardiens et pour cause, les vacances de l'années dernières n'avaient pas été aussi amusantes qu'elle l'avait espérée.  

Perdue dans ses pensées, elle observait la mer rêvant d'y tremper ses pieds. Soudain, elle se mit à observer son meilleur ami,  bataillant avec la bouteille de champagne. Elle sourit, ses yeux brillaient en fixant les jolies bouclettes de Terence, sa mine réjouit se transforma vite en un visage inquiet, il venait de se couper avec l'emballage. « T’en fait pas pour ça, je suis maladroit » Elle leva les yeux au ciel et lui attrapa le doigt afin de l'examiner. Rien de bien grave évidemment, néanmoins la jeune femme sortit un mouchoir de son sac à main afin de le presser sur la blessure. " Il n'y a que toi pour faire ça !" Elle lui tira la langue et remarqua bien vite qu'il était anxieux, ce qui était probablement la raison de sa gaucherie. Elle lui prit la main, tout en continuant à serrer le mouchoir. " Tu m'as l'air bien préoccupé, mon petit chou. A quoi tu penses ?" Terrence était très loin d'être une personne maladroite, bien au contraire, son habileté surprenait très souvent la brunette. S'il avait été soucieux au point de se couper, il devait réellement être tracassé, ce qui surprenait énormément Dakota. Les vacances étaient faites pour se reposer, s'éloigner de ses problèmes et le jeune homme donnait l'impression de les avoir apporté avec lui.

La dunster avait, quant à elle, laisser ses préoccupations à Harvard. Plusieurs choses l'avaient inquiétés ces derniers temps, dans ses relations familiales, amicales et également dans ses études. Elle était arrivée à un point où elle se posait énormément de questions à tous les niveaux et elle n'avait pas encore eu l'occasion d'en parler avec quelqu'un. Cependant, l'étudiante avait expressément décidée d'oublier toutes les interrogations qu'elle avait pu avoir dès qu'elle était sortie de l'avion.


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La joie qui envahissait Dakota à ce moment-ci de la soirée était un cadeau envoyé du ciel. Terence, lui, avait l'impression d'être un traître. Un horrible traître. Il n'avait pas l'habitude de changer d'humeur aussi rapidement mais ce fut malheureusement le prix à payer faute d'avoir voulu explorer le fin fond de ses pensées. Pendant que sa meilleure amie reparaît les dégâts de son doigt ensanglanté, Terence perçût une lueur de déception à travers le regard de celle-ci. Elle n'était pas dupe. Elle savait que la blessure ne représentait rien. Quelqu’un comme sa meilleure amie voyait toujours au-delà de tous les autres. A ses risques et périls, parfois. « Tu m'as l'air bien préoccupé, mon petit chou. A quoi tu penses ? » Touché. Terence releva doucement la tête et observa Dakota. Il aurait pu lui dire qu’il ne s’agissait que de la blessure, essayer de la convaincre jusqu’au bout. Faire quelque chose. Malheureusement, le silence de leur face à face limita les chances de Terence. Ce dernier était un poil condamné à présent. Ses lèvres s’étirèrent en un mince sourire tandis que Dakota pressait un mouchoir contre la plaie laissée par l’emballage. Il n’avait pas tant mal que ça. Après tout, il avait vécu pire et son hospitalisation l’avait depuis définitivement anesthésié contre les blessures mineures. Entre une hémorragie interne, plusieurs cotes fêlés et un bras fracturé, il avait de quoi se considérer comme un héros de guerre. Et Dakota également.
« Pas grand-chose, t’en fais pas. L’avenir, ce truc dont tout le monde a peur, mais je refuse de te gâcher tes vacances alors oublions ça, hein ? » Il sourit de nouveau. Il le pensait vraiment. Il ne tenait surtout pas à plomber le moral de Dakota, notamment pendant cette période de l’année. Certes, il ne lui avait pas tout dit mais il était plus judicieux de se taire. Ils profiteraient de leurs vacances. Point sur la ligne. De plus, il accompagna ses paroles d’un furtif baiser sur le front de sa meilleure amie. « Merci de réparer mes bêtises. Maintenant amusons-nous ! » Il mit très rapidement la main sur la bouteille et l’ouvrit avec plus de prudence. Il eut néanmoins quelques doutes sur le bouchon et décida alors de pencher légèrement la bouteille. Après une coupure absurde au doigt, il n’était pas question de finir la soirée avec un œil au beurre noir. Seulement, handicapé d’un doigt, il se voyait incapable de réellement sortir le bouchon de la bouteille. Il essaya à de nombreuses reprises mais repensant au fait que Dakota allait probablement se foutre de lui jusqu’à la fin des temps il lui tendit la bouteille. Pour dissimiler sa légère honte, il ricana l’espace d’un instant. Le rire guérit les maux, après tout. Dès que la bouteille fut ouverte, il attendit que Dakota la serve puis tendit fièrement son verre : « A nous et… à notre belle connerie. Que l’avenir soit en notre faveur et qu’aucun de nous ne se retrouve sous les barreaux avant la quarantaine ! » Et il but son verre d’une traite. Comme ça. Comme un shooter. Comme le masochiste qu’il avait toujours été. Un élan d’adrénaline, comme toujours. Encore une fois, il ricana, changea de position et observa de nouveau l’horizon, où il ne voyait plus très clairement la mer. Cependant, l’envie de se jeter dedans était toujours dans ses perspectives. Et il était sûr que Dakota partageait cette même pensée.  Un peu plus prudemment, il reprit une nouvelle coupe de champagne.


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« Pas grand-chose, t’en fais pas. L’avenir, ce truc dont tout le monde a peur, mais je refuse de te gâcher tes vacances alors oublions ça, hein ? » Le visage de Dakota s'assombrit pendant un instant, elle n'aimait pas savoir que son meilleur ami était inquiet. Il était d'ordinaire la seule personne qui arrivait à la rassurer, la seule personne qui savait ce qu'il fallait lui dire, alors elle espérait pouvoir faire de même. L'avenir était une chose incertaine que personne ne pouvait modifier à sa guise, il y avait toujours des imprévus, des plans modifiés. Rien ne pouvait être prévu d'avance, même si on l'espérait fortement. « Tu ne vas rien gâcher du tout ! Tu sais bien que ça va me stresser encore plus si tu t'arrêtes là et que tu ne me dis pas réellement ce qui te tracasse. » Elle passa une main douce sur la joue de Terence, tentant de le rassurer du mieux qu'elle pouvait. Elle ne pouvait pas se permettre de laisser passer cette soirée comme si de rien n'était. Les occasions de discuter avec lui étaient devenues tellement rares ces temps-ci qu'il fallait absolument qu'il lui raconte ce qui le préoccupait tant dès à présent.

Le regard de Dakota croisa celui de du jeune Dunster, ses yeux brillaient, comme toujours. Elle lui sourit et tendit son verre vers le ciel pour trinquer à leurs vacances. « A nous et… à notre belle connerie. Que l’avenir soit en notre faveur et qu’aucun de nous ne se retrouve sous les barreaux avant la quarantaine ! » L'étudiante rit fièrement à cette merveilleuse phrase et but également son verre cul sec. L'alcool pétilla le long de son œsophage et elle se mit à rire tout en observant le ciel commençant à s'assombrir. « Je vise plutôt la cinquantaine tu sais ! »

Le jeune homme ne tarda pas à remplir à nouveau les deux verres. Cette fois-ci, il prit plus de précautions en le buvant lentement, Dakota l'imita, profitant pleinement de ce goût qu'elle aimait tant. Elle fît tourner la flute entre ses doigts, pensive. Soudain, elle se leva, déposa son verre là où elle était assise une seconde plus tôt et tendit la main vers Terence. « Allez viens, on va tester cette eau, je sais que tu en meurs d'envie.» Elle le tira et l'entraîna vers la mer. Ses pieds furent rapidement caressés par des vaguelettes. L'eau était tiède, idéale pour une soirée comme celle-ci. L'envie irrésistible de plonger à l'eau était de plus en plus présente. Elle vit rapidement que son comparse ressentait la même chose, elle ne se fît alors pas prier pour se déshabiller. Dakota ôta sa robe, se retrouvant alors en sous-vêtements. être ainsi dévêtue devant son meilleur ami ne lui posait aucun problème, elle était très loin d'être pudique.

Elle avança dans l'eau jusqu'au genoux, puis se décida à plonger à l'eau, ne ressortissant à la surface que seulement quelques secondes plus tard, les cheveux trempés et un sourire béat collé au visage. «Bon sang, je crois que je ne vais jamais quitter cette eau, elle est vraiment trop bonne ! » Elle marqua une pause, profitant pleinement de l'instant présent, avant de reprendre la parole. «Alors, tu es décidé à me dire ce qui ne va pas ? » Elle lui sourit tendrement, espérant ainsi le mettre en confiance et lui prouver que rien ne pourrait gâcher ces merveilleuses vacances.

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Terence savait parfaitement que sa meilleure amie ne lâcherait pas le morceau. Ainsi, il ne fut pas étonnant de constater que cette dernière s’empara de la perche que le blondinet lui avait accidentellement tendue. Quel idiot. « Tu ne vas rien gâcher du tout ! Tu sais bien que ça va me stresser encore plus si tu t'arrêtes là et que tu ne me dis pas réellement ce qui te tracasse. » Et elle avait évidemment raison. Il connaissait parfaitement Dakota, celle qui pouvait passer une journée entière à se faire un sang d’encre à propos de Terence si ce dernier ne pointait le bout de son nez. Et inversement par ailleurs. Cependant, au fond de lui, il avait vraiment envie de balancer le sujet, de l’afficher en grosses et d’en discuter avec calme. Mais une partie de sa conscience jouait les abonnés absents. Comme toujours. « Je le sais parfaitement oui… » Répondit-il. Avant qu’il ne put continuer, Dakota posa une main sur sa joue. Elle se voulait certainement réconfortante, ce qui n’étonna pas l’étudiant. A quand remontait leur dernière réelle conversation déjà ? Lui-même ne s’en souvenait plus. L’année avait été particulièrement mouvementée entre sa dernière année de maitrise, son aventure à présent révolue avec Bentley et les attentats d’Harvard. Toutes les séquelles étaient encore là et il avait ressenti le retour de Dakota comme une longue retrouvaille émouvante, ce qui était le cas à certains moments. Pour seule réponse, le blondinet sourit à Dakota.

Ils trinquèrent alors à leur façon. Dakota suivit la bêtise habituelle de Terence en suggérant qu’elle visait la cinquantaine, à cause de ce qui venait tout juste d’arriver. Ils burent. Trop vite. Puis ils se resservirent. Typique de Terence. Ainsi, pendant que ce dernier buvait avec un plaisir contenu son verre de champagne, il observa sa meilleure amie qui passa très rapidement d’un état passif à un état actif. La demoiselle déposa son verre, se leva, sans explication au préalable, puis tendit une main vers le damoiseau. Soudain, il comprit. « Allez viens, on va tester cette eau, je sais que tu en meurs d'envie.» Un large sourire apparut sur ses lèvres. Décidément, ses hypothèses ne le trompaient pas ce soir. « Moi, en mourir d’envie ? Jamais ! Figure-toi que je comptais éviter de me baigner ce soir, les vagues sont tellement vicieuses ! » Ironisa-t-il avant d’exploser de rire. Après ce très court intermède, il fut vite entrainé par sa meilleure amie qui l’emmena en direction des vagues, qui, elles, s’avéraient ne pas être si vicieuses que ça. Au contraire, la mer semblait particulièrement calme, ce qui était une très bonne chose. De plus, l’eau était tiède. Combo parfait. Le futur doctorant se mit à sourire comme un enfant qui se rendait compte qu’on lui avait rajouté un gouter supplémentaire dans son sac de voyage. Il y avait en effet ici quelque chose de très enfantin mais également très espiègle.

Sortant de sa rêverie, il se rendit compte que Dakota commençait à se déshabiller. Il l’imita donc un peu plus rapidement vu qu’il semblait un peu à la traine. En retirant son tee-shirt, le blondinet ressentit un très léger vertige. Probablement le cul-sec de son verre de champagne. On ne pouvait pas non plus dire qu’il ait mangé énormément dans la journée, ce qui expliquait une bonne partie des choses. Terence en sourit légèrement avant de se rendre compte que sa meilleure amie venait déjà d’entrer dans l’eau. « Et ça attend personne hein ! » Remarqua-t-il avec une pointe de sarcasme. Seulement, ce moment fut particulièrement court puisque l’étudiant courut immédiatement afin de plonger tête la première dans l’eau salée. Il remonta à la surface et leva les bras. « Et voilà un bel homme qui émerge de l’océan ! ». Après cela, il reprit tranquillement sa respiration pendant que Dakota lui faisait part des bienfaits de l’eau, ce que l’étudiant ne tarda pas à approuver. « C’est clair ! J’aimerais bien avoir ça tous les jours à Cambridge tiens. Vive la Floride ! » Il plongea de nouveau sa tête dans l’eau puis remonta. Comme ce qu’il faisait étant petit sur les plages de Blackpool en Angleterre. A la seule différence que l’eau était bien meilleure ici. D’humeur plus calme, il se dirigea alors vers Dakota qui, elle aussi, profitait pleinement de la mer. Cette dernière se mit à lui sourire tendrement, un sourire auquel il se dépêcha de répondre. Il se sentait si bien. « Alors, tu es décidé à me dire ce qui ne va pas ? » Lui demanda-t-elle. Le principal concerné baissa la tête, lâchant un très léger rire. Un comportement exacerbé par le cul-sec, encore une fois. Il respira profondément et laissa son petit taux d’alcoolémie vagabonder autre part. Enfin, il essayait. Ce n’était pas quelque chose qu’on pouvait balayer d’un coup de manche. « Disons que je suis un peu comme Peter Pan parfois. Ca fait 6 ans que je poireaute à Harvard, j’ai maintenant 25 ans et j’ai l’impression que chaque pas me rapproche un peu plus de la vie adulte. Et c’est vraiment pas ce que je veux là tout de suite. Et c’est flippant. Tu trouves pas ça flippant toi ? » Il ricana de nouveau, cette fois-ci sans grande émotion. « Et puis, tu me connais hein. Un pas en avant, trois pas en arrière. Sauf quand il s’agit de mes amis évidemment… enfin presque. Enfin non. » A ce moment-là, il avait l’impression de s’enfoncer. Vraiment. Indéniablement. Il se tut et chercha une solution de secours. Et en regardant le ciel étoilé, il en trouva une. Bingo. « Grande Ourse à dix heures ! » S’exclama-t-il subitement. Il attendit alors que sa meilleure amie se retourne puis il plongea entièrement dans l’eau et partit chatouiller les jambes de Dakota. Il remonta et ricana malgré son essoufflement. « Désolé, c’était tellement tentant ! » Mais malgré tout, il savait que ce ne serait pas suffisant. Après tout Dakota ne lâchait jamais la semelle de son meilleur ami.

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