(rose) démons.

 

― trigger warning :  ràs. ― date : 19.05.

Plan change, toi qui pensais passer ta soirée entre deux rails de coke et une pizza entière, tu ne te voyais pas refuser la compagnie de ta petite sœur. Tu as toujours l’impression que quelque chose ne va pas quand elle ressent le besoin de passer du temps avec toi. La distance s’est tissée entre vous quand par le passé, elle a décidé de suivre ton paternel. L’amertume ne s’est pas effacée avec le temps, pourtant tu es toujours là, à la surprotéger parce qu’après tout les liens du sang sont plus forts que tout. A la dernière minute, tu ranges rapidement ta chambre, négligemment, tu fais juste assez de place sur la table basse pour y poser les deux boîtes à pizzas que tu as reçues quelques minutes avant.  Sonnette qui retentit, tu préviens tes colocs que c’est pour toi puis tu descends ouvrir la porte.  ― Enfin, j’allais crever d’faim. Viens. Mes colocs sont là, donc on dîne dans ma piaule.  Tu dis dans ta langue maternelle. Tu passes devant, montes les escaliers, guides ta sœur jusque dans ta chambre à moitié rangée : ― Au fait, j’cherche une femme de ménage si ça t'intéresse. La taquinerie lancée dans un sourire, tu te poses sur le bord du lit en éloignant ta manette de console qui traîne encore sur le lit : ― J’ai pris ta pizza préférée et l’autre est à la burrata. désignes les pizzas, toi tu prends une part de celle à la burrata. t'as commandé aucune boisson, mais tu comptes bien descendre aller en chercher après avoir rempli ton estomac.

 

― trigger warning :  ràs. ― date : 19.05.

nostalgie qui s'invite dans les pensées chaotiques. me rappelant parfois à quel point ta chaleur pouvait être bénéfique. à quel point le manque pouvait être flagrant. difficile de l'avouer. plus facile de le montrer. cette envie de prendre soin de toi. de cajoler ce coeur sûrement malmené. d'enlacer ces bras sûrement maltraités. me rendant compte à quel point tu me rendais vulnérable. à quel point tu représentais ma plus grande force. et certainement ma plus grande faiblesse. pointée devant chez toi, j'change tes plans. à la dernière minute. tout comme les miens. c'était plus fort que moi. m'imposer dans ta vie, j'en avais besoin. peu importe si tu me repousses, j'reviens. sans cesse. sans relâche. t'es certainement celui qui m'a le plus ébranlé, si j'suis honnête. parce que t'es en mesure de les entrevoir, mes failles. bien dissimulées. — toujours dans l'excès toi j'réplique en italien, amusée, les lippes qui marquent ta joue avant de m'introduire dans l'entrée de ton appartement. regard furtif qui balaie la pièce, geste que j'répétais inlassablement. comme si c'était la première fois que j'posais les pieds ici. fesses posées sur le lit, assise en tailleurs, bras croisés. me retenant de te jeter un coussin à la figure pour autant d'affront. — pas de soucis, j'dois aussi te changer tes couches c'est ça ? j'suis rassurée en vrai. que nos échanges demeurent toujours bon enfant. malgré les plaies ouvertes par nos actions. qui mettront du temps à se refermer. —  une pour deux ça aurait suffi hein j'arque un sourcil, me rappelant très bien à quel point le choix n'était pas une option. avant. devant se contenter de la moins chère. de la plus petite. des restes aussi. part de pizza chèvre miel que j'saisis à mon tour. prenant le temps de déguster chaque bout. devenu précieux. — tu faisais quoi avant que j'arrive ? j'demande, la bouche pleine. revêtant parfois sans le vouloir cet aspect gamine que j'tends à oublier en grandissant.