lumière tamisée, mise en scène théâtrale. entrailles hurlent d’une autre famine. de toi. ton odeur encore sur la langue quand elle se délie, donne le nom de la réservation. hôtesse accueillante, sourire forcée pour espérer le pourboire de fin de service.- profite de la vue.. murmures contre la nuque avant d’emboîter le pas. chemin tracé jusqu’à nous présenter la table. presque modeste, maquillée d’artifices pour bluffer la clientèle. suffisante, pour seize minutes à te désirer sans t’avoir. calvaire commence à peine installée. - j’ai oublié de te dire.. regard que je prends en otage. laisse l’intensité combler le maigre silence. - t’es beau ce soir. mordille la pulpe de la lèvre, canines plantées dans le rouge à lèvres. pourlèche tes restes, tes baisers qui brulent encore.

concept d'autant plus intéressant qu'il sait que d'un instant à l'autre, on le privera d'un de ses sens. profiter de la vue, il le fait volontiers jonah. admirant la beauté de la brune autant que les courbes qui se mouvent lorsqu'elle lui précède le pas. bien sûr qu'elle ne faisait pas référence à cette vue et il le sait. mais ce n'est pas sa faute, si c'est elle qui attire le plus son attention. toute son attention. la malice déjà trop présente sur ses lèvres lorsque leurs regards se croisent à nouveau. — j'essaie juste de me mettre à la hauteur de mon date de ce soir... compliment qu'il retourne à sa façon, sans trop en faire. quelques mots sincères qui suffisent à susciter le désir, déjà. ouais, c'est dingue l'effet qu'elle a sur lui. — quand est-ce que ça commence ? on peut commander avant ?

@Isla El Saher

distance acerbe. ton parfum envahissant encore l’espace. mirage d’une proximité déjà lointaine. d’un bout à l’autre, les yeux saignent d’avance de se priver de la vision. la tienne. sous l’emprise de tes yeux quand ils parlent de nous. de ce désir qui crame toute lucidité. avide de ta chaire encore pulsante sur mes lèvres. saveur de nos baisers féroces laissent les lippes encore sensibles. encore nostalgiques d’un passé trop proche. attentive, fais grincer la chaise pour me rapprocher. croiser les jambes, la pointe du talon qui frôle ton mollet. consciente, de titiller tes autres sens. du geste calculé pour que ta tête brûle un peu plus. - c’est ta façon à toi de me dire que tu me trouves belle ? caresse le mystère de tes pensées. crâne verrouillée dans lequel je voudrais plonger. me noyer. de ces secrets qui te rendent attractif. envoûtant. - ça va commencer.. les yeux qui se hissent vers la serveuse dans ton dos. ruban entre ses doigts, prête à te rendre aveugle le temps d’un instant. - elle nous donnera le nom des menus, tu choisiras celui qui te parle le plus. léger hochement de tête vers l’employée. lui dire qu’on était prêt. - j’espère que t’as pas trop peur du noir.. ironie, sourire roule sur les canines avant d’être plongé dans le noir. pointé du pied qui laisse glisser une caresse plus affirmée.

pas besoin de contexte, pas avec eux. qu'importe s'ils se croisent au détour d'un couloir, dans l'allée d'un supermarché ou ici, à cette table de restaurant, c'est ce même désir, toujours aussi brûlant, qui se consumer au travers d'un regard. — je crois bien. les yeux bloqués dans les siens, gage de sa sincérité. belle, un euphémisme à son goût, raison pour laquelle il ne l'a pas employé. ouais, parce que les mots ont leur importance, ça jonah l'a appris à ses dépens. — c'est déjà ta grande copine à ce que je vois... l'impression que les deux sont complices et ont comploté contre lui avant leur arrivée. sourire narquois sur les lèvres, il ne la quitte pas du regard, jusqu'à ce qu'on lui ôte la vue pour de bon. le bandeau qu'il sent se resserrer derrière la tête. lippes qui s'étirent davantage en sentant le pied d'isla glisser contre sa jambe. c'est dur. parce qu'entre eux, tout passe par le regard. et que sans ça, il est obligé d'exprimer ses pensées à voix haute. une activité très difficile pour monsieur blum. — j'ai dit que je tiendrais combien de temps déjà ? cinq minutes ? ou dix ? sans savoir quoi faire à part attendre la délivrance. — on aurait large pu doubler en fait. c'est pas si terrible... l'avantage dans tout ça, que mensonge et vérité se confondent.

@Isla El Saher

avec toi. suscite l’intérêt plus qu’un autre. à devenir ce désir addictif. l’attraction qui nous enivre, ne trouve jamais le répit. toujours plus, jamais rassasié. là où mes sens t’appartiennent. tous. - dis le. ferveur dans la demande. l’envie de voir le compliment sur tes lèvres, attiser un peu plus l’attirance qui bousille déjà l’estomac. le bout de mes doigts, ceux qui s’occupent avec l’argenterie pour se combler. de ne pas pouvoir te toucher. - t’es jaloux ? sourire mesquin. se dissipe tout doucement quand le voile écrase les paupières. gênante frustration, de ne pas avoir assez profité des dernières secondes. l’appétit que t’as ouvert chez moi, laisser en reste pour l’autre partie de la soirée. - t’as le droit de déclarer forfait.. je t’en voudrais pas de perdre. pince la lèvre de mes canines. - double le temps alors. réponds dans la même assurance. nouée de mensonges, déjà saoulée par l’attente. l’impatience. plongée dans le noir, là où chaque bruits deviens vite cacophonie.

jamais satisfaite. à ne jurer que par les mots quand pour lui, c'est tout l'inverse. faut qu'il soit décidé jonah pour parler, s'ouvrir, se confier. les compliments en revanche, il sait y faire. mais avec elle, c'est différent. les mots trop fades si bien qu'il préfère le montrer, à sa façon. par le regard, les gestes, le toucher. c'est un tout et elle le sait. — c'est trop faible pour toi. pas de gêne ni de malice, que du sérieux. ce qu'il pense il le dit. le rire qui s'échappe à sa question avant d'être plongé dans le noir complet. le jeu commence et les négociations avec. — t'aimerais... mais ça n'arrivera pas. jonah blum ne déclare pas forfait, même lorsqu'il le devrait. les limites c'est comme les règles, faites pour être dépassées. — très bien. va pour dix minutes alors. oublie pas de me supplier quand t'en auras marre. rictus narquois aux lèvres qui se dissipe rapidement, dans l'attente d'un quelconque rebondissement ou du foutu menu qu'ils sont censés commander, à l'aveugle aussi.

@Isla El Saher

orbes qui se lient une dernière fois. s’affrontent dans ce duel perpétuel. à vouloir sortir les mots de ton crâne, ceux qui se lisent sans jamais être dis. laisse planer l’incertitude. est-ce que c’est réel pour toi aussi ? jusqu’où tu me ressens, jonah. réponses couvertes par le tissu opaque. - j’ai mal entendu.. t’as un faible pour moi ? sournoise. le rictus muet, consciente du faux lapsus. à vouloir tirer sur tes limites, celles auxquelles tu t’accroches. - j’adorerai. que tu cèdes. envoie en l’air cette connerie de jeu. que tu finisses ce que t’as commencé. que je finisse de lacérer ton derme de mes gravures invisibles. - et si c’est toi qui supplie ?

@Isla El Saher les lèvres s'étirent d'un sourire par les mots qui amusent. provoquent. un jeu constant, dont la fin n'a pas été écrite. pas sûr qu'elle le sera un jour. faudrait avoir un brin de volonté pour ça et jonah, tout ce qu'il veut se trouve devant lui. elle, bien sûr.  il a pas besoin de la voir pour la sentir. — c'est pas mon genre. paroles qu'il regrette quasi instantanément lorsqu'elle vient éveiller ses sens du bout du pied.  — essaie pas de tricher. les deux mains passent sous la table pour s'emparer du pied et le bloquer, les doigts qui effleurent la douceur de sa peau de l'autre. — tu veux pas appeler tes copines, qu'on commande ?