FAITH HEATHER MCLOYD ► blake lively

Mon histoire

Je suis née un soir de printemps à Miami, dans une famille aisée qui avait tout pour satisfaire une petite fille comme moi. Mon père était un célèbre journaliste et il s'absentait souvent, du coup, je restais le plus souvent en compagnie de ma mère. Nous avions créé un lien très fort. Je la prenais comme mon modèle, à me maquiller très tôt, à essayer ses vêtements et à faire semblant de défiler devant un public. Ma mère était un ancien mannequin mais quand elle est tombée enceinte de moi, elle a abandonné sa carrière pour s'occuper de moi. J'apprécierai toujours ce geste, car je savais ô combien elle aimait sa passion. J'avais tout pour être heureuse dans ce monde de luxe, je me prenais pour la petite princesse innocente, car au fond je pouvais devenir la vilaine sorcière. Vers l'âge de mes quatre ans, un phénomène spécial s'est produit. Je ressentais quelque chose que je n'avais jamais ressenti avant. Je venais souvent écouter le ventre de ma mère alors qu'elle n'était pas enceinte, j'avais l'impression de communiquer, d'y avoir laissé quelque chose. Remarquant mon comportement étrange, mes parents m'ont emmené chez un pédopsychiatre qui m'a posé un tas de questions. Je me souvenais avoir dit qu'un œuf avait craqué, qu'il y avait quelqu'un d'autre en montrant du doigt le ventre de ma maman. Le spécialiste m'a demandé de dessiner ce que j'avais dans la tête, et j'ai dessiné un cercle pour le ventre, avec un bébé dedans et un tout petit minuscule bébé à côté. Nous avions compris. Cela s'appelait Le syndrome du jumeau perdu. Quand j'étais dans le ventre de ma mère, il y avait un autre bébé alors que nous n'avions que quelques semaines. Notre mère ne savait pas qu'elle attendait des jumeaux, c'était beaucoup trop tôt. Et en effet, durant la grossesse, ma sœur ou mon frère n'a pas survécu et s'est détaché pendant que j'étais en train de grandir seule. Cette nouvelle a encore plus renforcé nos liens. J'ai grandi dans la culpabilité d'avoir tué un bébé qui devait être ma sœur ou mon frère. Mais j'étais forte, donc je gardais cela pour moi, essayant de penser à des choses plus positives. Dès que j'ai commencé l'école, j'ai commencé aussi à faire ma loi, à diriger tout, je faisais ma petite capricieuse qui donnait des ordres. J'avais mon petit groupe d'amies, habillées comme moi, coiffées comme moi, bref j'aimais bien être clonée et être mise en avant. Souvent on dit que les petites pestes méchantes cachent en réalité une souffrance, et bien c'était le cas avec moi. Ma mère m'avait dit qu'il fallait que je me batte, que personne ne pouvait m'atteindre. Une fois avoir eu l'âge pour entrer à Harvard, suivant le chemin universitaire de mon père, je n'ai pas hésité à m'inscrire dans les études de la mode. Tout se passait bien, Harvard était une nouvelle vie loin de Miami et de ses lourds secrets. Mais le jour le plus triste de ma vie, c'était le jour de l'attentat de la bombe à Cambridge. Je n'avais pas cours le jour où ça s'est passé, j'étais dans l'appartement d'une amie, en train de lui mettre du vernis pour la préparer pour son anniversaire. Quant soudain, tout est allé si vite. Des gens hurlaient dans la rue, tout le monde s'agitait. On était en panique totale. Je ne sais plus trop comment ça s'est passé, mais je pense que je me suis évanouie car j'avais trop les boules. En me réveillant, j'ai appris que ma mère avait été touchée et qu'elle n'avait pas survécu. C'était ma mère, ma maman d'amour qui venait de perdre la vie pour une raison absurde. Elle n'avait rien fait, elle ne méritait pas cela. Depuis cet accident, je me renferme comme une coquille dès qu'on essaye de s'approcher de moi. J'avais perdu mon jumeau, et je venais de perdre ma mère. Il ne restait plus que mon père avec qui je m'éloignais au fur et à mesure du temps. Il était tout le temps à droite et à gauche pour son travail. J'ai donc décidé de relever la pente tout doucement et de quand même continuer mes études à Harvard, quoi qu'il arrive, car je sais que ma mère serait fière de moi.
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