averses sur les lèvres. ((SCONA))

sur la terrasse, genoux recroquevillés contre la poitrine. aucune vie. aucune pensée. le corps évacue les restes de substances encore actives. redescente difficile. l’aube en paysage. plongée dans l’néant. bruit lointain, tremble la porte d’entrée. hésite à ouvrir, laisse les secondes s’écouler jusqu’aux prochains coups. grogne, traîne la moue jusqu’au bois épais. ouvre, prête à mordre jusqu’à ce que ton visage se dessine. surprise dans les iris, se figent. hésite entre rêve ou réalité. - pourquoi t’es venu ? l’abdomen qui se compresse encore dans le rappel de tes mots.

Filaments rougeâtres. Serpentent dans ses rétines. Fatigue mêlée à la défonce. Trop peu présente pour être seulement responsable de se massacre. Dans sa poitrine, tambourine le pulsant. Sur la porte, bat le poing. Sesame pour les enfers. Même combat. Éternel. La fin perdu à jamais dans les limbes. L’ombre à la peau pale. Le visage émacié par l’addiction. Facilement repérable de l’extérieur. La fin de la montée. Trop peu reluisante. Il passe au-dessus Scott. Ne dit rien pour ne pas fragilisé un lien si ténu. « J’ai été trop loin. » Piqué avant d’être blessé. Technique favorite d’un gamin ravagé par la maltraitance psychologique. Usant de code pour garder le contrôle.

les doigts pressent le bois. garde la distance, les mots qui ricochent en boucle contre le palpitant. blessent à chaque fois. toi, qui détruit même le meilleur de nous. parvient à démolir même les plus beaux souvenirs. comme un rituel, massacres sur massacres quand tu t’sens pris au piège de tes propres sentiments. fissure mon coeur d’une déception lancinante. rejet perpétuel, froisse l’amour comme s’il ne comptait pas. - j’le sais. mieux que personne. quand tes poignards fendent la chaire. mieux que personne, je sais ce que ça fait de t’aimer. d’être victime de ta façon d’aimer. de tes traumatismes. - j’dois faire quoi ? pardonner encore ? oublier encore ? panser pour qu’tu puisses recommencer après ? parce que tu connais pas l’répit. tu sais pas faire du bien. les yeux en attentes dans les tiens. azurs aux vagues silencieuses.

« C’est pas c’que j’te demande. » Translucide est sa tristesse. Frappé par son ectoplasme. Sa voix fend l’air. Sale la plaie. Tabassé de l’intérieur par son propre pulsant. Il fait face à ses conséquences. Pour ce qui est -peut-être- une première fois. « J’sais qu’rien justifie c’que je t’ai dis, mais c’est la vérité. Je connais qu’ça. J’sais pas faire autrement. J’essaie. Mais l’autre soir j’ai pas dessus à m’retenir. » Mots maladroit. « J’aime pas t’savoir près d’un mec. J’déteste ça. Et quand tu m’as demandé de t’attendre.. j’ai eu l’impression qu’tu m’faisais passé après… j’sais que c’est complètement con.. » La voix se tut. Le soupir franchit ses lippes. S’exprime la voix sombre. Mal. Mais quand même. L’exercice lui est difficile. Douloureux.

- si. tranche net. voix étouffée par le noeud au fond de la gorge. - c’est c’que tu me demandes. à chaque fois que tu me blesses, que tu foires, que tu pars.. c’est c’que tu me demandes. résonne dans le couloir, les reproches amères. relâche la porte, avance pour me planter sur la ligne de l’encadrement. - t’attends de moi que j’oublie, que j’te comprenne, que j’attende.. que j’tienne. t’attends d’voir combien d’temps j’peux rester, les douleurs que j’peux supporter pour toi, quand est-ce que j’partirais.. toi et ton coeur contradictoire. tu voudrais m’avoir à vie et me voir prendre la fuite. parce que ce serait plus facile comme ça. parce que ça te soulagerais quelque part. dégringole le timbre, se brise dans les vérités de ton âme déchiffrée. - ouais, c’est con. parce que quand il a fallut.. j’ai toujours tout lâché pour toi. à m’en brûler les ailes. à foncer dans l’mur. à me refaire prisonnière. avance encore, plonge dans ton vert noyé par le regret.- mais toi.. tu fais quoi pour moi ? tu te brules quand pour moi ? corps qui se frôlent sans se toucher. les âmes qui se dévorent.

Rafales. Arrivent en vague successives. Trop vivent pour les arrêter. En silence, accepte les mots. De lui, elle s’approche. Marque la fin de la distance, mais ne fait qu’accentuer la douleur. Il n’a pas l’habitude de se présenter aussi faible. D’admettre un tort. Et peut être qu’au fond, il espérait que l’effort soit souligné, mais rien. Englouti par ses ténèbres. Se fond dans ses orbes. Voix enrouée. Se délivre des entraves de sa trachée. « Maintenant.. » Absorbe des azurs. « …je me brûle »

mots dévalent les lippes. peine entache la voix, la rend fébrile. impulsive sont les prunelles. assène les coups sans penser au reste. sans voir l’effort. coeur assassin, cherche à frapper, s’emballe dans le cercle vicieux. à celui qui écorchera le mieux. toujours le même mécanisme, la même sale façon de fonctionner. fracasse le silence, tes mots me font réaliser que t’es là. que t’es pas partit cette fois. que t’es pas allé déverser ta colère chez une autre. que t’as pas mis tes sentiments en sourdine. réalise les azurs, te regarde différemment. te regarde pour de bon. plus intensément. coupe l’élan de rage. -  ça te fait quoi ?.. bougent les pupilles, cherche les réponses. - de brûler ? respiration entrecoupée. ne sait plus quoi ressentir. besoin d’savoir ce que ça te fait d’être moi pour une fois.

Diffère l’expression dans ses pupilles. Hypnotisé. Abandonne les réponses. S’empêche de réfléchir. « ça m’tue. » Le palpipant au rythme lent, fait pulser la douleur. Elle qui -engourdie par les azurs- finit par se réveiller. Dans ses veines, elle se propage. Déflagration ardente.

sincérité vorace. suffisante. ressens les gémissements de ton âme jusque dans mes entrailles. pulsant gardera la tâche de tes mots. ça, autant que les autres maux. les doigts glissent sur tes tempes, caresse la joue.