-Maelstrom marécageux + Scona

Etouffante est la chaleur. Elle qui sent la pluie. Sur leur tête, la voute céleste se teinte de nuage dont présence se fait prison. Elle –qui sur la surface- fait stagner la lourdeur. Perdu au milieu du bayou. A quelques dizaines de kilomètres de Poverty Point, le groupe archéologiques avaient élus domicile. Eux aussi, étaient en pleine stagnation. A attendre de savoir s’ils oui ou non, commencer le stage. Et dans ce maelstrom, il l’avait retrouvé elle. La faisant intruse. La sur le porche de la cabane, l’ombre gisait silencieuse dans le hamac. Seul le balancement trahissait sa présence. Ainsi, que le rougeoiement de son joint. Lueur qui accompagnait une celle d’une lanterne à la senteur citronnée. À l’extrémité du lieu, le bourdonnement de voix lointaines venaient accompagner celle de la nature. Ses coéquipiers. Eux qui habitaient d’autre bicoque comme la sienne. Fixant un point au loin, le brun se laissait doucement bercé. Profitant d’une légère brise nocturne. Faussement fraiche. Parce qu’elle finissait par se coller à votre peau. Humide. Elle s’agrippait à son torse découvert. Aller savoir pourquoi, l’encadrement avait décidé de dormir ici, alors qu’un peu plus loin se trouvait des zones moins marécageuses.

tire sur l’élastique qui scellait encore la crinière. ondulations brunes qui caressent la colonne, la peau luisante par l’humidité. cherche la fraicheur de l’eau, celle qui ruisselle sur l’épiderme, apaise la musculature. les prunelles qui osent à peine se regarder, les doigts qui osent à peine se poser sur les marques encore colorées. douloureuses. l’instant ne dure que quelques minutes, pressé d’te retrouver. plus envie d’me priver une seconde de plus. d’toi. d’ces moments où j’me sens libre. passionnée. j’aime la dépendance, celle avec laquelle tu m’alimentes. buée qui se libère dans la chambre en ouvrant la porte, serviette autour du corps que je sèche trop vite. enfile un long t-shirt. laisse les traces de pas derrière moi quand j’viens te rejoindre, les cheveux qui dégoulinent encore. contre l’encadrement d’la porte, j’prends le temps de profiter. d’te regarder. d’être remplie d’toutes ces certitudes qu’on savait pas comprendre avant. téléphone dans la main, le redresse pour prendre le tableau en photo. sourire accroché aux lèvres, celui qui apparaît sans s’en rendre compte. - à quoi tu penses ? la demande qui s’impose en avançant jusqu’à toi. les yeux qui ont besoin de leurs doses, envoûtés par le désir qui explose dans tout les sens.

Cascade ébène. Encadre l’ovale à la peau satinée. Sur elle, il appose ses émeraudes. Observe la lumière derrière elle. Elle épouse sa silhouette. Les cuisses dénudées sont mise en valeur par son t-shirt. A lui. Silencieux, il tire une longue latte. Aspire la fumée. Détail l’objet de ses pensées.Régulier. Le battement de son cœur. Progressivement, il entame une symphonie différente. S’emballe légèrement. Quant à lui, les mots s’envolent. « Devine. » Expire la volute empoisonnée dans l’air. Vers elle, il tend sa main. L’invite. « A quoi j’pourrais penser ? »

et j’en oublie les derniers jours passés là-bas. comme à chaque fois, enferme les mauvais souvenirs et les coups dans l’fond d’une mémoire habituée à tout effacer. recommencer, comme si jamais rien n’c’était passé. comme si la petite gosse fragile n’existait plus. que ça m’touchais plus avec le temps. routine salace s’cache derrière les orbes glacés. se réchauffent quand ils s’posent sur toi. s’disent que ça vaut l’coup. toi et moi. haussement d’épaules en attrapant ta main, canines qui se plantent dans ma lèvre inférieure quand je m’allonge près d’toi. - j’en sais rien.. que j’souffle en levant les yeux vers tes lèvres. remonte encore jusqu’à tes billes enserclées par les vaisseaux rouges. - que j’t’ai terriblement manqué.. que ce t-shirt me va beaucoup trop bien.. que t’as envie de mes lèvres, que mon parfum te rends fou.. lippes qui cherchent les tiennes dans le murmure et les attrapes fougueusement. baisers courts entrecoupés par les mots. - que finalement on est capable d’y arriver toi et moi. à être ensemble. à être bien même en étant à deux. les doigts qui se posent sur le bas de ton ventre, remontent sur ton torse pour les laisser retrouver ta peau brûlante. - alors ? à quel point j’ai raison ?

Pas de velours. Se fond dans l’environnement. Couvert par les bruitages nocturne. La main accrochée, elle se glisse près de lui. Entre dans son espace personnel. Détruit toute pensée divagante pour envahir les siennes de sa présence. Gel douche aux notes sucrées. Il s’en imprègne Scott. Grave à jamais la scène dans sa mémoire. Les mots de la brune virevoltent autours de lui. Danse avec son esprit. Elle l’hypnotise Lena. Lippes effleurées pour finalement ne faire plus qu’un. Serment invisible. Unit par des sentiments qui les dépasse. Le corps légèrement tourné, il laisse une main s’égarer. Doigts qui la caressent. Passe de l’arrière de sa cuisse à ses fesses. Fougueux est le baiser. Aspire son souffle. Le rend esclave quant à l’agonie, il en réclame plus. Insert sa serpentine pour rencontrer la sienne. Le bas ventre touché, elle fait naître un brasier. « On y arrivera. » Ramené à la raison par de simples mots. Y arriver signifiait être honnête. Tout se dire. Même les choses qui paraissent futile. Qu’il aurait généralement tût. « Faut que j’te dise un truc. »Pause marqué. Putain, ça lui paraissait tellement con et inutile, mais il devait le faire. Tout lui raconter.

mes lèvres qui découvrent à nouveau les tiennes. humides. arrière goût de tabac. le manque qui implose, ne laisse que peu de répit à ta bouche. les mains déjà demandeuses, les doigts qui cèdent déjà à ta peau. crache un soupir les paupières closes, quand ta main agrippe mes fesses. me colle à toi un peu plus, affirme le désir qui ronge déjà. qui bouillonne dans l’estomac. qui déborde entre les cuisses déjà crispées. langues qui se lient, se cherchent, attisent les flammes qui consume l’être tout entier. front contre le tient, hoche la tête. - parce que t’es tout c’que j’veux. peu importe c’que ça coutera. peu importe à quel point j’perdrais tout l’reste. fronce les sourcils, l’excitation et l’impatience freinée. et l’coeur en suspend. parce que y’a déjà eu trop d’mal avant, parce que j’ai peur des aveux qui pourraient glisser de tes lèvres. poitrine lourde, recule un peu le visage qui s’ferme dans la foulée. - parle. et j’sais même pas si j’avais vraiment envie qu’tu le fasses. la crainte qui vient naître dans le myocarde qui retient ses rebonds.

Douloureuse est l’étreinte. Tiraillé par le désir. Par l’envie de la posséder. Encore et encore. Insatiable. D’elle. Jamais satisfait de leur instant. Trop court. L’air qui manque quand ses lèvres rencontrent les siennes. Souffle brulant. L’épiderme en feu. Le leur. Tout ce qu’elle veut. Tenter par l’illusion. Celle de la croire. De supprimer les doutes qui le submergent. Trop irréel pour qu’il est confiance. Auto sabotage. Se dresse sur son chemin, les obstacles qui se créent lui-même. Et quand l’envie d’honnêteté se présente, il hésite. Est-ce qu’il devrait lui en parler ? Vraiment ? Il sait ce que ça peut déclencher. La crainte passé sous silence, il se lance. Laisses ses lippes s’entrouvrir. Déballer les mots comme si c’était quelqu’un d’autre qui le faisait. « C’est vraiment rien. » Paume qui s’immobilise sur la taille de la jeune femme. Comme pour l’empêcher de fuir. Il ressert son emprise. Enfonce d’une légère pression, ses doigts. Sans remarquer la légère grimace sur l’ovale de la brune. Sans savoir que son corps est meurtri. « J’suis resté pote avec une ex. Elle avait besoin d’un avis pour son numéro de danse. Donc j’ai été la voir. J’voulais qu’tu l’sache. Pas que tu t’imagines des choses si t’en entend parler. » Par le torchon. Le flot s’échappe. Trop rapide pour lui. Pour son âme qui patiente. Sur l’unseelie est braqué ses émeraudes. Guettent une réaction.

iris animés deviennent vides. silencieux. s’absentent dans la crainte d’entendre la confession. l’esprit devient brouillon, le cerveau s’imagine déjà les scénarios, ceux qui m’avaient déjà balafrés. regard baissé dans le vide, tu marques le suspens insoutenable avant de délier tes lèvres. serre les dents aux premières paroles, la pression sur ma hanche devient lointaine. me concentre que sur une seule chose, l’écho de tes mots. encore une. de ces femmes qui t’ont tentées, t’ont eu, t’ont plus avant moi. et je relève la tête dans le silence, les yeux épousent le ciel. reste comme ça une seconde, défait l’étreinte. celle que j’avais déjà entamée. amère devient la salive, l’instant. - y’aura toujours une femme. hoche robotiquement la tête en pinçant les lèvres. - y’en aura toujours dans ton monde. que ça sorte de ton passé ou d’ton présent, t’arriveras jamais à te contenter d’moi. à ne regarder qu’moi. c’est toujours le putain d’même refrain. - et dire que pour venir m’voir danser MOI, t’avais pas l’temps. l’ironie siffle dans la voix, dans le faux sourire qui flotte sur mes lèvres. - et j’prends un avion d’merde juste pour t’retrouver putain.. blasée. le pirds que je repose au sol, abandonne le hamac. tes bras. ce contact martyrisant. - j’suis fatiguée. j’vais m’coucher.

Aura glaciale. Invisible mais présente. Le contact devenu froid. Les orbes s’éteignent. Se referment. Loin de lui. D’eux. De sa main, le corps s’éloigne, tandis que les pulpeuses crachent les mots dans un calme agonisant. Et puis, l’ironie. Elle teinte son ovale. Fait naître une lueur polaire dans ses azurs devenus sombre. Toujours une autre. Il sait de quoi ça à l’air vu de l’extérieur. Il la comprend sans réellement saisir l’ampleur de ses actions. Elle n’a aucune preuve. Aucune sureté avec lui. Parce qu’elle ne le croit pas. Peu importe ce qu’il fera, elle aura toujours cette peur. Inconsciente. Nichée au coin de son crâne. Il le sait. Pourtant, il continue. Sans tact. Il est comme ça Scott. Il agit sans réellement penser aux conséquences. Cependant, il avait eu un doute. Pour cette fois. Une hésitation. Et puis, l’amitié qu’il ressentait pour Magda avait pris le dessus, parce qu’après tout ce qu’il avait vécu avec elle, il lui gardait toujours une place spécial. Pas de sentiment. Juste un espace dans son esprit. Elle avait compté. Comme d’autre avait surement compté pour Lena. Il serait faux de ne pas l’admettre. Balancement incertain. S’agite le hamac, quand après les mots lancés, elle le fuit. L’abandonne. Abasourdi. Résonne à ses oreilles, le bruit du bayou. Fracasse son crâne. Donne résonnance aux paroles prononcées. A son tour, il se lève. Fait craquer le bois pourri sous ses pas. « Arrête de dire d’la merde. » La diplomatie inexistante. Il s’enfonce Scott. Aussi profondément que dans la bouillasse du marécage. L’ombre s’encadre à la porte. Regarde la brune s’agiter. « J’voulais l’aider c’tout. Parce qu’elle en avait besoin. Rien de plus. Et si j’suis pas allé t’voir danser, c’parce que t’es ma meuf ?! T’comprends ? C’dur d’te voir au milieu des chiens ! » La voix qui monte. Lentement. Résonne dans la lumière tamisée. Tâche sur la nuque. Quand dos à lui, elle se présente. Il la voit. Nettement. « C’quoi ça ? » En deux pas, il est à sa hauteur. Tire sur le col de son t-shirt. « Putain. C’est quoi ça ?! »

incapable de réfléchir sainement. y’avait déjà eu trop d’maux avant, trop de trahisons, d’mensonges, de faux pas pour savoir y croire aveuglément. laisse le grincement du hamac derrière moi, laisse l’annonce s’absorber par les bruits de fond. imagine encore le pire, comme si t’allais recommencer. préfère croire qu’tu pourrais encore tout foutre en l’air plutôt que de penser qu’t’étais capable de plus me blesser. ça trinque pour tout l’reste, conséquences des actes manqués. ferme les yeux plus fort quand je t’entends te rapprocher, que tes pas défilent jusqu’à ce que ton ombre m’envahisse. me bloque, écoute tes excuses et ça m’rends dingue de t’imaginer regarder d’autres courbes que les miennes. d’penser que tu pourrais les retrouver attrayantes. excitantes. comme elles l’ont déjà été un jour pour toi. - t’as rien ressentis ? quand t’es allé la voir ?! grogne alors que tu me coupes dans mon élan. la question tombe, tes doigts qui tirent sur le tissus et sans regarder j’sais déjà de quoi tu parles. ma main vient camoufler la trace, mouvement d’épaules pour t’obliger à me lâcher. - j’me suis faite mal. on s’en branle putain ! c’est pas l’sujet là. rejette les scènes qui reviennent frapper l’encéphale. me retourne vers toi pour fixer tes orbes. - t’as rien ressentis scott ?! d’voir ton ex danser pour toi ?