At least, would you say « please » ft. Twiggy (26.03)

Le retour de compétition se fit dans la matinée, et pas plus tard arrivé sur Boston que Ji-hun déposa ses affaires à la Maison, puis emprunta les transports jusqu’au laboratoire de l’école de médecine. Il rendit visite aux animaux d’expérience dont il était chargé, puis s'enferma dans un bureau pour reprendre les notes qu’il avait abandonnées au début de la semaine, et pour lire au calme des éléments de recherches qu’il avait sélectionnés. Il ne sortit que pour prendre un café au distributeur quand le besoin se fit ressentir, et pour rejoindre l’un des fast-food du coin afin d'emporter avec lui un menu. Les petite et grande aiguilles tournèrent tout du long sans qu’il ne se permette de distraction, et ce malgré la fatigue qu’il avait accumulée depuis quelques semaines, expliquée par le travail dans lequel il s’était réfugié et les heures d’entraînements qu’il s’était forcé à multiplier.

Après quelques heures de tutorat programmées en fin de journée, il fut de retour à la Pforzheimer House, trouva le chemin jusqu’à la cuisine pour grignoter les tranches de jambon qui lui restaient dans le frigidaire puis alla se doucher. Il se détendit sous le jet et termina sa course dans le fond de son lit. D’ordinaire il aurait ouvert ordinateur et dossiers, mais ce ne fut pas le cas ce soir. Impression désagréable que son organisme fonctionnait au ralenti, exténué il s’endormit aussitôt, bien enfoui sous la couette. Il ne sut à quelle heure il entendit sa colocataire le rejoindre dans la chambre qu’ils partageaient, mais put supposer qu’il était bien trop tard pour qu’une seconde silhouette ne décide de s’inviter dans la pièce. Cette dernière le tira de son sommeil en jurant s’être prise les pieds dans un objet abandonné, la lumière qui suivait ses déplacements obligea le brun à davantage émerger.

Yeux à moitié fermés, il pivota vers l’intruse, et chuchota gentiment : qu’est-ce que tu fais ? Grâce aux faisceaux de la lampe du téléphone, il n’avait eu aucun mal à reconnaître l'étudiante. Il tourna un peu plus son corps pour observer la forme endormie dans son dos, s'assura qu’Alexane dormait encore profondément avant de reporter son attention sur Twiggy.

02:31 pm l’heure d’une réflexion intense, quand son encéphale est en surrégime. de vieux souvenirs qui s'entremêlent à cette douce réalité. dis maman pourquoi la lune brille si fort? tu crois qu'elle a peur du noir tout là haut? tu crois qu'elle essaye de montrer à ses amies les étoiles le chemin pour la rejoindre? que twiggy avait un jour demandé à ses parents. à croire que la lumière qu'elle voyait dans les astres était des éclats provenant du paradis. mioche qui avait longtemps observé le ciel foncé entremêlé de blanc étincelant. elle en avait passé des heures, à tenter de discerner avec ses prunelles le chemin caché pour rejoindre la voie lactée. à vouloir l'emprunter sans jamais le trouver. déception d'une enfance. à faire des avions en papier pour lui adresser des petits mots, parce que la lune serait jamais seule tant que la jeune jenson continuerait à la regarder. continuerait à lui parler. c'était devenu son rituel, d'aussi loin qu'elle se souvienne. à la moindre insomnie, au moindre problème à tenter d'entrevoir cette pluie d'étoiles filantes qui éteindraient ses pensées les plus sombres. elle y voyait un signe rassurant. oiseau de nuit, plus qu'une passion un mode de vie. cette nuit n'était pas différente, à éviter tous les soirs les bras de morphée. twiggy était devenue douée à ce petit jeu. une cigarette au bout des lèvres, le bitume s’insinuant dans ses poumons. un besoin presque vital, alors que de la fumée sort de sa bouche. inhalant, expirant ce poison.l'odeur de tabac sur ses vêtements à aussi teinter les murs dans cette chambre impersonnelle. seule sa lampe de chevet semble l’accompagner. elle gît, observant avec attention le plafond magané. solitude accommodante, et pourtant c’est là que twiggy s'attardait le plus sur sa vie. sur ses décisions, sur ce qu'elle était, sur ce qu'elle devenait. il n'y avait rien de pire que l'anxiété du futur, à vouloir contrôler l’incontrôlable. soupire qui s'échappe de ses lèvres. balançant d'un coup de pied la couverture de son lit. twiggy ressentait le besoin de faire quelque chose, n'importe quoi. de cette énergie qui semblait presque lui transpercer les veines. aussi silencieuse que son ombre, la demoiselle ferma la porte de sa chambre. de toute façon elle n'avait pas encore de colocataire, personne n'était intéressée de la rejoindre et avec raison. son portable dans la main, l'écran illuminait faiblement ses pas. dans cette danse où l'inconnu rejoignait ses pieds. à décider de faire la seule activité dans laquelle elle trouvait un minimum de plaisir, à emmerder son monde. marchant encore un peu, elle s'arrêta devant la chambre de ji hun un rictus machiavélique accroché aux commissures de ses lippes. ouvrant avec une certaine délicatesse l'entrée. on pouvait peut-être appelé ça le karma, la vie mais twiggy marcha sur quelque chose de pointue alors que son pied droit s'était déposé sur la moquette. grognant avec impudence. maudissant le désordre. j'm'introduis dans ta chambre ça s'voit pas? qu'elle articule dans un chuchotement trop fort. décidant de lui foutre la lumière de son portable dans les yeux. ça c'était pour avoir posé une question débile. tu m'croirais si j'te disais que j'avais peur du noir? qu'elle s'exprime en jouant la comédie enfantine, en ayant clairement rien à foutre de sa colocataire. j'veux un café, tu veux pas m'en faire un? c'est l'tien que j'préfère. qu'elle réquisitionna plus tôt que de demander gentiment.

Silhouette aperçue et reconnue, Ji-hun ne sauta pas hors de ses draps, et se contenta simplement de demander dans un murmure ce qu'elle pouvait bien faire là. Il eut soudain une pensée pour sa colocataire qui l'obligea à se hâter de pivoter vers la forme endormie, et de s'assurer qu'elle n'avait pas été dérangée par le bruit fait par Twiggy. Heureusement, il ne fit face à aucun mouvement, put reporter son attention sur l'étudiante qui décida, au même instant, de pointer sur lui son faisceau aveuglant. Habitué à la pénombre, il fut contraint de froncer yeux et sourcils par réflexe, puis de parer la lumière de sa paume levée. Il ne grogna même pas, écouta simplement la raison qui la poussait à se faufiler ainsi dans sa chambre une fois minuit passée.

Et si tu me disais plus clairement ce que tu attends de moi, lui proposa-t-il d'aller à l'essentiel. Il espéra qu'elle ne comptait pas qu'il l'invite à s'endormir là dans ses bras. Ce n'était pas qu'il se fichait de sa peur du noir, ou la jugeait pour ça, mais il ne fallait pas que ça aille trop loin quand même. Un café , répéta-t-il, pas certain d'avoir bien compris sa demande. Il osa tendre son bras vers la table de chevet pour attraper son téléphone et lut ce qu'inscrivait l'horloge numérique sur l'écran. Mais il est deux heures du matin, fit-il remarquer, exclamation murmurée. Pas sûr que la caféine lui ferait le plus grand bien, pourtant il n'hésita pas à répondre à sa requête. Portable reposé, il se défit des draps et enfila le jogging laissé de côté.

Redressé près de son lit, il noua les lacets à la ceinture du pantalon blanc sable qu'il portait, tout en baillant à s'en décrocher la mâchoire, enfin partit à la recherche de ses chaussons abandonnés quelque part dans la chambrée. Il mit un petit temps avant de les trouver mais, une fois fait, ses pieds nus glissèrent dedans, et il rejoignit la jeune femme qu'il invita, d'un geste de la main, à sortir par la porte qu'elle avait empruntée. Si tu pouvais parler moins fort la prochaine fois, demanda-t-il alors qu'ils marchaient dans le couloir jusqu'à l'escalier, tu aurais pu la réveiller. Il s'entendait bien avec sa colocataire, ne voulait pas avoir de problèmes avec elle. La fatigue le faisait trainer un peu des pieds, mais il était loin d'être énervé – son sourire pour témoin.

Supposant que la plupart des résidents n'étaient pas effrayés par la nuit, il ne parla pas avant d'entamer les premières marches vers le rez-de-chaussée. Tu as cours à quelle heure, s'inquiéta-t-il même qu'elle n'ait pas assez d'heures au compteur pour assurer sa journée du lundi.

aussi méthodique que 007, twiggy s'était infiltrée avec une certaine gaucherie dans la chambre de ji hun et de sa colocataire dont elle ne connaissait pas le nom, mais pour le besoin du scénario allait l'appeler 'l'invisible' dans sa tête. pas qui se voulait silencieux et rassurant, alors qu'elle peinait à s'y repérer. ses pieds jouant à un jeu dangereux. si seulement la lune pouvait éclairer un peu plus la pièce, et les étoiles créé un chemin. c'était la faute à tout leur bordel, des affaires qui jonchaient ainsi sur le sol. même dans le noir elle arrivait à discerner le bazar. regard perplexe qui s'attardait sur la silhouette de son ami (?). mot peut-être un peu fort pour désigner leur relation, l'envie était là. et ce moment ne rendrait leur rapport que plus étroit, la gamine en était certaine. le désir de crier bouh pour leur faire peur tiraillait sa gorge,mais se retenait de justesse. ça serait drôle, ça serait mesquin, à l'image de l'ingénue. "et alors il est bien neuf heures du matin quelque part dans le monde, il y a bien des gens sur la planète qui sont entrain de boire du café." qu'elle articule de sa voix angélique décidant de jouer sur les mots alors que sa langue claquait dans sa bouche. prenant soin d'éviter cette note de jugement qu'elle entendait dans la voix du garçon. logique douteuse mais pas complètement fausse il fallait bien lui attribuer. prunelles qui se voulaient malicieuse alors que la demoiselle voyait ji hun tatillonner. "t'inquiète j'me retourne on sait jamais si tu dors en slip" qu'elle souligne sa voix de plus en plus fort parce que clairement rien à faire de l'invisible; qui comme désignait le mot n'existait pas dans l'esprit de twiggy. mioche qui exécute ses paroles , trouvant un passage vers la sortie. elle était fière d'elle, ne pensant pas sincèrement que ji hun sortirait du lit pour une excuse aussi banale néanmoins véridique. s'attardant sur le sermon du garçon, hochement de la tête, roulement des yeux vers le plafond. tout ce qu'elle entendait était "blabla bla".

jambes qui le suivaient dans le labyrinth de la maison pfo. maison si silencieuse loin du brouhaha ambiant de la journée. "au point où elle ronflait, à coté je n'étais que source de discrétion" que twiggy expliqua d'un ton banal. comme si cette simple phrase l'excusait de tout. de toute façon twiggy, des excuses elle en avait trouvé toute sa vie, douée à ce jeu là. "t'es si ronchon quand on te réveille" qu'elle accuse cette fois-ci, lui donnant un petit coup dans l'épaule. hopital qui se foutait de la charité, à bien représenter le tempérament de la jeune jenson. jambes qui se mettaient presque à courir, on aurait dit une ballerine à voler dans les airs. ayant déjà trop d'énergie pour boire un café, ça n'en rajouterait que plus de fuel dans ses veines. j'ai cours à dix heure large large qu'elle chantonne presque. maintenant mon café pas de s'il te plait, de merci. c'était pas une question, mais une implication.

À présent parfaitement habillé et petons bien au chaud dans ses charentaises, il invita Twiggy à sortir de la chambre. Il n'oublia pas de fermer délicatement la porte derrière eux, pour que la lumière du couloir ne vienne pas déranger la jeune femme encore endormie dans le deuxième lit. Dans le long espace qui desservait les chambres, il n'hésita pas à remarquer que l'étudiante avait parlé un peu fort, la réponse de la demoiselle lui arracha quelques souffles rieurs. Tu exagères , fit-il en secouant la tête, sourire accroché aux chairs, je suis sûr que tu les as rêvés ces ronflements. Il n'avait jamais été embêté par quelques bruits nasaux ou gutturaux que ce soit, mais peut-être qu'il dormait trop profondément pour ça.

Ils parcoururent la grande allée, et durant ce laps de temps aucun autre son ne sortit d'entre les lèvres du brun. La plus jeune en revanche prit plaisir à attaquer ses pas lents et à lâcher une tape sur son épaule à laquelle il ne tenta même pas d'échapper ; même pas mal, les entraînements l'avaient forgé. Dix heures, répéta-t-il en murmurant alors qu'il avait quitté l'étage, en sachant que tu ne redormiras pas tout de suite après avoir bu ton café, je doute que ce soit « large ». D'autant plus qu'elle sautillait comme une petite puce jusqu'à la cuisine, signe qu'elle était d'ores et déjà plein gaz, avait probablement carburé la journée à la caféine – ou à la nicotine. Tu le veux comment, ton café , lui demanda-t-il.

Il s'installa près de la machine à grain, parce qu'il ne supportait pas le goût que donnait celles à dosettes ; court, long – noir, au lait fouetté – sans sucre, un carré ? Il ouvrit la porte du placard où il rangeait ses graines de caféier et jugea de la bonne quantité à mettre dans le broyeur. Tu n'as pas mis beaucoup de photos du Spring break, dit-il, ça s'est bien passé ? Avait-elle des souvenirs à lui raconter, des anecdotes à lui confier, ou ne désirait-elle pas trop s'étaler ? Il tenta au moins de faire la conversation, elle ne pourra pas lui reprocher ça. Il régla l'italienne par des gestes confiants qui lui restaient de son expérience en brasserie, là où les latte arts avaient fini par devenir sa marque de fabrique.

Dos à Twiggy, il positionna une tasse de contenance adaptée et activa la machine. Elle resta silencieuse durant le broyage, et Ji-hun put bientôt contempler les filets d'or noir couler. Ils dégageaient une odeur fine et agréable qui l'aurait fait plonger dans les bras de Morphée s'il s'était retrouvé allongé. Ça fait longtemps que tu as peur du noir, s'intéressa-t-il soudainement à sa nyctophobie. Il se tourna pour lui faire face et s'appuya contre le plan de travail. Il ajouta :  c'est la première fois que tu m'en parles, je crois. En tout cas, elle ne l'avait jamais réveillé une seule fois pour ça avant cette nuit-là.

twiggy, c'était une rafale de cent cinquante kilomètre heure qu'on se prenait en pleine tronche.à n'importe quelle heure de la journée , de la nuit. une tornade qui n'en finissait pas, à tout détruire sur son passage. impossible de l'éviter ou de se mettre à l'abri. de cet anticyclone qui annonçait un ciel orageux sur ses pensées les plus joyeuses. à ne jamais être heureuse, parce que la pluie et le vent nettoyaient ses émotions. il n'y avait jamais eu d'arc en ciel, juste un ciel gris. "qui a dit qu'il était question de dormir? pourquoi je fermerai les yeux alors que je peux m'en servir pour admirer le levé du soleil?" qu'elle souligna songeuse, cadence de ses pas qui ralentissait. une évidence pour elle. morphée et elle, c'était une longue histoire d'amour et de haine. et quand morphée osait lui envoyer le marchand de sable elle lui disait d'aller se faire foutre. corps déjà malmené qui s'était habitué au mal à ce rythme incessant. à force de courir, twiggy finirait par tomber un jour, mais pas aujourd"hui. et aussi contradictoire qu'il n'y paraissait , twiggy était capable de s'occuper que d'elle même. égoïste, peut-être que justement elle ne savait pas comment s'y prendre. parce qu'elle ne s'était jamais sincèrement intéressée à quelqu'un d'autre, parce qu'on l'avait jamais fait pour elle.


regard qui se voulait pétillant, de cette énergie un peu trop brillante. "si je te demande un café avec six shots d'expresso tu m'le ferai ou j'vais avoir le droit à un discours moralisateur?" qu'elle quémande à voix haute, ses pupilles battant aussi vite que les ailes d'un papillon. à observer la silhouette du jeune homme.incapable de lire correctement son visage. lui qui était si sérieux, tout le temps. l'ingénu ne le connaissait que ainsi, de ces expressions qui ne changeaient jamais son visage; ils étaient si familier l'un envers l'autre (surtout elle), pourtant ils n'étaient que étranger l'un envers l'autre. twiggy savait qu'il n'en était plus dur de le fourvoyer. à remettre habilement se masque fictif qu'elle portait toujours avec elle. le spring break lui avait donné un instant l'impression d'avoir des ailes pour rejoindre les étoiles qu'elle aimait tant. "j'avais rien d'intéressant à montrer, mojito, piscine, mojito, piscine" vague haussement d'épaule, à croire que ses quelques mots suffisaient amplement à raconter ses vacances. la gamine devait admettre qu'elle s'était tout de même bien amusée, dévoilant ainsi un teint halé[color=#009966]. " tu demandes parce que je t'ai manqué c'est ça?"e préfère s'amuser, sourire moqueur qui se dessinait sur les commissures de ses lèvres. à détourner habilement la conversation. parler d'elle n'avait jamais été un trait de caractère. [color=#009966] " et toi ça a été? mamamia tes photos torses nus " langue qui se tir. incapable de dénier l'inévitable, là où elle n'avait que des os tendu lui avait des abdos à en faire pâlir plus d'un. voix qui se voulait malicieuse, alors que la demoiselle manquait totalement de considération envers les sentiments de son ami. perdre était une émotion douloureuse parfois dévastatrice.


l'envie de lui dire de se dépêcher alors odeur de café qui s'insinuait dans ses narines, parfum si singulier qui lui donnait la fausse impression d'être à la maison. si bon. "si tu veux, tu peux m'offrir une petite lampe de poche pour éclairer mes nuits" que twiggy propose distraite. astucieusement à tourner autour du pot, à éviter de dire un mensonge, à éviter de dire la vérité. capacité à ne jamais répondre à une question qu'elle maitrisait à merveille. il y a des secrets qu'il faudrait mieux oublier. "dis j'croirais presque que tu t'inquiéterai pour moi." mots qu'elle place abruptement dans les airs, tête qui se penche sur le coté pour discerner mieux les traits de son visage.

Twiggy avoua ne pas avoir l'intention de dormir, et Ji-hun espéra qu'elle le laissera tout de même rejoindre son lit à un moment donné de la petite matinée. Ce n'était pas qu'il n'appréciait pas sa compagnie, mais il était resté très actif ces dernières semaines, boudant beaucoup d'heures de sommeil, et il le ressentait. Il n'en fit pas mention, le brun trouvera plus tard une manière de s'éclipser sans la vexer. Parce qu'elle avait beau manqué de tact dans sa façon de communiquer, il ne désirait pas la froisser ou lui manquer de respect ; trop bien éduqué on disait. Ça changeait des personnes qui jouaient avec les mots, au moins il la comprenait. Je te fais un double expresso pour commencer, répondit-il ; morale faite toute en finesse.

Boite hermétique sortie, elle renfermait une belle sélection de grains de café. Son expérience à la Luna Caffe lui avait permis de s'y intéresser, et il avait étendu les enseignements qu'on avait bien voulu lui livrer dans le milieu professionnel à sa vie privée. Pas étonnant que l'étudiante puisse apprécier ses boissons, l'Asiatique se sentait gratifier à chaque tasse qu'on lui demandait. Il tint la conversation, parce qu'il était sociable et ne supportait pas les silences. Les énergies de Twiggy et Ji-hun entremêlées ne leur avaient jamais permis de connaître le vide. Résumé de ses vacances fait en deux mots, la suite le fit sourire d'amusement. Je n'ai pas vraiment eu le temps de m'ennuyer, avoua-t-il. Honnêteté qu'il pourrait probablement regretter.

Même si chaque type de relations lui était important, et qu'il mettait plus d'énergie que quiconque à les faire vivre et évoluer, il y avait des sentiments qu'il n'arrivait pas à intégrer ; le manque en faisait partie. Il tentait d'apprendre et de les comprendre, mais ça n'avait rien de facile pour un homme à qui on avait appris pendant vingt-cinq ans à porter des oeillères, pour ne pas voir tous ces corps qui agonisaient par terre. Un jour on saluait son voisin, le lendemain il avait disparu ; sa vie n'avait été marquée que de départs plus ou moins inexpliqués et il s'y était fait. Il allait pour répondre au retour de question, mais l'exclamation de la plus jeune lui permit de dévier sur un autre sujet que sa défaite aux championnats : content de savoir qu'elles te plaisent.

Il rit, bien évidemment, ne put prendre ça au sérieux. Twiggy serait donc de celles à s'installer dans les gradins pour contempler le corps des sportifs en « moule-bite » ? Il ne lui en voudrait pas, sa remarque était valorisante. Le café corsé s'écoula dans la tasse en deux petits filets. Noir comme le soir. Pourquoi tu ne laisses pas la lumière de ta chambre allumée , l'interrogea-t-il ; la pièce n'était rien que pour elle. La suite le rendit muet. Mètre quatre-vingt-six posé face à la demoiselle qui l'observait, dans son dos la machine continuait de déverser le café. Il la dévisagea de son regard marronné avant de lâcher : c'est vrai. Les phobies, c'était bien ce avec quoi il ne rigolait pas, lui-même savait qu'on ne les contrôlait pas. Par le gong de la cafetière il fut heureusement sauvé.

Il quitta sa position pour venir chercher et tendre ce qu'elle avait exigé : voilà qui est fait ! Mais il ne lâcha pas tout de suite l'anse de la demi-sphère, Ji-hun intensément la regarda, dans l'attente d'un elle-savait-sûrement-quoi. Elle ne lui avait pas dit « s'il te plaît », mais elle pouvait peut-être lui dire « merci » ?

regard qui s'éteignait pour se rallumer alors qu'une négociation soufflait de commencer. front qui se plissait face à la réponse du brun.. "deux ça fait pas six, et j'te dis ça sachant que je suis jamais allée en maternelle" qu'elle argue de mauvaise foi la plus totale. on aurait dit une enfant pourrie gâtée, ce qu'elle avait toujours été. le café c'était une vitalité, un besoin dont elle était devenue accro. gazoline dans son moteur interne. à en consommer pratiquement toute les heures au point ou parfois ses mains se mettaient à trembler. c'était la seule chose que l'ingénue souhaitait bien avaler. liquide que son estomac acceptait sans merci. jamais rien de compact, ou à petit bouchée trop effrayé d'y découvrir des calories cachées. pas de sucre, rien qui pouvait l'achever ou ternir le goût de ce don qu'avait créé les dieux.


gamine qui connaissait pertinemment la vérité, l'avait vu affiché sur les réseaux sociaux. pas qu'elle le suivi avec assiduité, mais monsieur hwang avait une facheuse tendance à poster plusieurs photos par jour.. "c'est sure que tu n'as pas eu le temps de t'ennuyer, t'as perdu" que la mioche souligna une moue presque attendri. si ji hun faisait des efforts de tact à son égard, la jeune jenson n'en avait aucun pour lui. si tu n'étais pas premier tu n'avais rien gagner, parole que son père lui avait toujours sifflé. le défi qui avait toujours scintillé dans ses yeux. incapable de ressentir la moindre compassion. dans sa bouche cela sonnait comme un fait. pas de phrase pour lui remonter le moral, elle n'avait jamais été douée pour ça, rien d'intéressant à dire.


espièglerie qui animait le personnage, prenant le temps d'écouter celui qui avait décidé de venir lui faire un café en pleine nuit. ."bah t'as déjà essayé de dormir dans une chambre allumée toi? t'as l'impression d'avoir le soleil dans la gueule, va expliquer ça à la lune pour t'endormir" qu'elle résuma comme s'il était totalement dépourvu de neurones. à ne pas vouloir voir de la lumière dans son tunnel, twiggy était bien entourée du mal. même si ses nuits étaient courtes, et ses rêves se transformaient en cauchemar. elle avait beau demandé à la lune de l'aider, parfois il fallait simplement réaliser qu'au fond c'était elle qui contrôlait tout ça. pour le moment la jenson était dans un déni le plus total. ."dis juste que tu es trop radin pour m'acheter une lampe de poche" qu'elle rajoute ses lèvres se plissant dans un rictus narquois. à ne jamais lacher le morceau, à toujours vouloir avoir le dernier mot. même si dans cette pièce c'était elle la plus riche. mais on ne le devient pas en dépensant son propre argent. son père aussi lui avait toujours dit ça. des putains de leçon de vie.


twiggy était complètement gênée qu'il est répondu si sincèrement à sa question, elle qui était si habituée à faire des pirouettes dans tous les sens. visage qui devait exprimer sa surprise, alors qu'elle se dépêchait de gommer toute trace de sentiment de son visage. elle qui l'embêtait souvent, trop souvent de cette énergie qui fatigue l'ame. lui à avoir une patience à toute épreuve de cette sagesse de ceux qui ont vécu déjà plusieurs vies. ."ouai bon je suis une grande fille ça va aller" sa voix en était presque timide, devenue plus froide. ça va aller, twiggy se l'était répéter plusieurs fois. même quand elle était au fond du trou, même quand elle était incapable de voir les étoiles. ça va aller,trois mots qui avaient perdu de leur goût sur sa langue. à les souffler comme si ça allait les rendre plus vrai, comme si ça allait changer les choses. c'était trois mots qui berçaient un coeur d'illusion.


doigts qui prenaient délicatement la tasse, main qu'elle empêchait de trembler pour s'asseoir sur le comptoir. toujours pas de merci, parce qu'il avait été acquis il y a de cela plusieurs nuits. ."café café café" qu'elle commençait à chantonner, ses lèvres rentrant en contact avec le liquide chaud. mirette qui l'observait à travers la fumé. ".du coup au vu de ce précédent, j'pense que j'viendrais aussi te réveiller demain" voix articulé alors que son visage semblait briller. silence qu'elle trouvait trop pesant à son gout, parce que demain elle serait à nouveau seule avec la lune, la nuit et ses pensées.

En pleine figure sa défaite fut jetée, c'était encore récent, assez pour lui faire mal de l'avouer. Mais le brun avait appris l'art de balayer ses pensées bien avant qu'il ne soit en âge de parler alors, pour confirmer, ses cordes vocales vibrèrent et ce fut bien assez. Il ne revint pas sur le sujet, se satisfit du compliment adressé à ses photos – à son physique. Il avait travaillé dur pour ça aussi : dans sa première vie pour rendre fier et protéger son pays, dans la deuxième pour que ce dernier ne puisse pas attenter à celle-ci. Pour cible être possiblement pris, par des espions être ramené chez lui, par sa nation être considéré comme un ennemi. Il avait bossé assez de temps dans les camps pour savoir ce qui pourrait l'attendre à ce moment, ça expliquait une partie du pourquoi tous ces entraînements.

Ça doit être ça , répliqua-t-il après qu'elle l'ait traité de radin. Comme la majorité des étudiants boursiers, il gagnait son pain à côté, à coup d'heures de tutorat et d'assistanat. Ça ne l'embêtait pas plus que ça, puisque ça lui permettait de penser à autre chose qu'à cette foutue green card qui pourrait lui passer sous le nez. Il se faisait plaisir aussi, cosmétiques de luxe qui caressaient sa peau, fringues de marque à se mettre sur le dos. Il n'était pas riche, mais tenait énormément à l'apparence, pour côtoyer l'élite voulait dégager un maximum de prestance – parce qu'une bonne éducation et de belles manières il les avait déjà acquises par avance. Et s'il mettait de côté de belles sommes d'argent, il pouvait affirmer que grippe-sou, ô ça non, il ne l'était pas du tout.

Pour avoir connu des périodes de famine abominables, il dépensait pour les autres sans véritablement compter. Alors, si jamais un soir elle trouvait sur sa poignée un petit sac en carton coloré avec une lampe de poche aux motifs imprimés, qu'elle n'ait aucun doute sur la personne de qui ça provenait. Bien sûr que ça va aller, répéta-t-il en approchant ses mains de la tasse pour la retirer. Il se permit de sentir discrètement l'odeur de la fumée qui s'en dégageait, puis tendit à Twiggy sa boisson doublement caféinée. Il patienta qu'elle l'en remercie, mais ça ne sembla pas être au goût de la jeune fille. Il n'insista pas, la laissa se poser sur le comptoir juste là. Il l'écouta chantonner et sourit, un peu charmé par les mimiques de la petite poupée ; à son énergie, comment pouvoir y résister ?

Uhm, je ne serai probablement pas là, l'informa-t-il ; ni ce soir, ni au petit matin. Elle devra ainsi trouver une autre personne à réveiller. Même s'il n'était pas sûr que celle-ci réagira aussi posément qu'il le fit, ça ne coûtait rien de tenter. Rendez-vous nocturne proposé la veille par sa chérie, de la Pforzheimer House il allait découcher pour rejoindre la Maison des Dudleys. Mais si tu as besoin, je te permets d'emprunter mes grains, lui dit-il, comme si elle attendait sa permission pour se servir. Pour toute autre chose, via meetsa, au pire, elle saura le contacter. Il se cala contre le meuble, tout en gardant bonne distance pour ne pas envahir son espace vital et demanda : tu as encore besoin de moi ? La lumière tamisée de la cuisine n'était peut-être pas assez pour l'accompagner ?

remarque qui s'éteignait dans le brasier des flammes. n'arrachant même pas un regard ou un commentaire de la part de ji hun. il avait perdu et se contentait d'un simple silence. il semblait si calme en pleine tempête. gamine qui était déçu de ne rien lui arracher, pensant enfin pouvoir le déstabiliser. maitre de ses émotions, maitre de son bateau il arrivait à éviter les vagues qu'elle lui lançait. soupire qui s'extirpe de sa gorge. "quoi? ne me dit pas que tu es dans l'équipe de ceux qui disent le plus important c'est de participer?" qu'elle tente en vain de titiller, l'absence de réponse ne lui convenant pas. pourtant les silences pouvaient être aussi fort que des actions ou des mots, il suffisait d'être capable d'écouter ce qui se cachait dans ce vide sensorielle. la jeune ingénue n'avait jamais eu la patience de jouer à un tel jeu. l'homme hwang était un mur, à rien lâcher, aucune fissure visible en apparence. à toujours se demander comment il n'avait toujours pas utiliser la force de ses poumons pour l'envoyer en enfer. conversation qui continuait à demi-mot. phrase courte à monosyllabe. un jour l'enfant avait demandé à sa mère pourquoi des personnes parlaient beaucoup, d'autre non. la matriarche lui avait expliqué qu'on avait coupé la langue à certain car ils avaient révéler le secret des anges, d'autres discutaient beaucoup pour dompter et manipuler les démons. que l'un n'existait pas sans l'autre; twiggy n'avait jamais compris ce qu'elle avait voulu dire, encore maintenant cette bribe d'information ne voulait rien dire dans sa tête. à se demander si c'était volontaire de peser ainsi ses propos dans le vide pour voir jusqu'ou ils sont capable de tomber. "j't'ai cassé pourquoi tu dis plus rien" qu'elle s'exclame exaspérée, alors que son doigt venait tapoté une des joues de l'homme. pour vérifier que son visage fonctionnait toujours. peut-être était ce lié au fait que la jeune jenson l'avait réveillé en pleine nuit. c'était moins drole quand on jouait à un jeu toute seule. moue qui se dessine sur ses lèvres , tout en buvant le liquide chaud. elle pouvait presque le sentir parcourir ses veines.

"quoi t'as une amoureuse? ' qu'elle crie trop fort dans la cuisine. on pouvait presque entendre les échos se propager dans la maison. sourire espiègle qui assure ses propos. nettoyant de sa main vide l'air pour se débarrasser des propos de graine de café du garçon; ignorant ouvertement ses propos. . "j'préfère quand c'est toi qui l'fait, faut m'dire ou tu seras pour que je vienne te chercher" qu'elle articule doucement. elle lui avait déjà dit ça, mais il n'avait pas du l'écouter.