Love is a Bitch ¦ Mannex

Tu rigoles légèrement à ses propos. "Navré, mais dis toi que ça t'évite une séance payante chez un psy." T'hausse un peu les épaules en disant cela. "Mais t'as vraiment envie de faire une nouvelle rencontre alors que t'es indécis sur ces filles que tu fréquentes déjà ?" Coureur de jupon, c'est clair que tu vas pas chercher à le rencontrer alors tu peux bien continuer de discuter avec lui comme ça, parce que t'envisage rien de plus et le mettre mal à l'aise ou quoi, tu t'en fiches. Tu le verras jamais. Surtout que tout ça te fout mal aussi, tu ne peux pas t'empêcher de penser à l'espagnol qui torture ton coeur et ton esprit.

HJ : désolée pour le délai

Economiser une séance chez le psy... Certes, je ne vais pas cracher dessus, mais en soi, ce n'est pas comme si j'estimais en avoir besoin. De pencher pour un séjour dans une maison de repos, j'en suis loin. Quand on fait le tri, ce qui ne va pas, je le sais très bien. Je suis fiancé et je flanche pour une fille qui ne sait pas faire preuve d'honnêteté. En fait, c'est plutôt classique. Digne d'un soap opéra que toutes les adolescentes prépubères trouveraient romantique. "Mais t'as vraiment envie de faire une nouvelle rencontre alors que t'es indécis sur ces filles que tu fréquentes déjà ?" Ca me fait rire qu'elle ose le demander, peut-être qu'après tout, elle a des envies de continuer, après. Pourtant, ce n'est pas l'effet qu'elle me fait. " Je peux être sincère ? " de toutes les façons, je le suis la plupart du temps, faut pas déconner. " Je suis venu pour gagner un pari. " Voilà, c'est dit. " Mais je ne suis pas contre le fait de me faire des amies. " J'évite de préciser le et plus si affinité " Tu t'appelles comment ? " ce ne sont pas les règles, mais les interdictions, ça ne me convient pas vraiment.

@Lex Reynolds

Il te pose maintenant une question qui n'attend pas de réponse. Tu l'écoutes donc poursuivre, t'expliquer sa sincérité et tu laisses entendre un petit rire. Un pari. Heureusement que tu fais pas de ses filles qui espère rencontrer un prince charmant via ces rencontres. T'essaie juste de penser à autre chose qu'à lui, de passer à autre chose en fait, même si t'es clairement loin d'y arriver. Alors ouais tu rigoles. "Un pari, c'est toujours un peu ce genre de délire que vous avec entre mec non ?" Au risque de blesser une demoiselle, mais cela vous vous en foutez clairement... Après t'aurais bien été capable de lancer le paris à ta cousine de participer à cet événement, mais dans l'espoir qu'elle rencontre réellement quelqu'un et qu'elle arrête de rester les yeux rivés vers un ex depuis bien trop longtemps partit. Tu rigoles un peu quand il te propose une potentielle amitié avant de te demander ton prénom. "Quel homme demande le prénom d'une femme sans se présenter" Souffles tu alors, parce que si les règles doivent être franchies selon son désir, qu'il soit le premier à le faire.

Un pari c’est le délire des mecs… Ouais peut-être. Je n’en suis pas fier pour autant, en fait, maintenant que ça fait quelques minutes qu’on se parle, je dirais même que je suis loin de l’être. A la finalité, je me dois d’avouer que j’ai moins de choses à perdre que ce que je ne le croyais. Après tout… C’est une séance de psy qu’elle m’a fait, il ne faut pas l’oublier. Donc, je me dois d’en tirer quelque chose qui s’approche de la positivité.  "Quel homme demande le prénom d'une femme sans se présenter" Ca me fait rire la façon dont elle me répond. Et l’écho de son rire que j’entends encore, ça me donne des envies de la taquiner, sans la connaître, je réalise que je veux qu’elle sorte de cette entrevue en étant – par ma personne – marquée. « Un homme qui a posé la question en premier ? » Un mec malin plus que ce qu’on ne le croit. « Un homme qui s’est pris d’affection pour une fille qui lui a menti sur son prénom ? » Tu vois, c’est important de connaître de quelqu’un, son appellation.

@Lex Reynolds

Pendant un instant, t'as l'impression d'entendre un gamin en vue de la réplique qu'il te lance... Mais tu déchantes très vite à ses paroles, te faisant un parallèle avec ton histoire avec un espagnol a qui tu as mentit. "Et qu'est-ce un prénom ?" Questionnes-tu alors, parce que tu connais est de ceux qui ont déjà mentit sur leurs prénom ou encore qui préfère un surnom au prénom complet. "Un choix des parents qui ne plait pas forcément à la personne qui le porte. Une appellation qui peut mal vieillir ou être sujet à moquerie. Est-ce réellement le prénom qui fait la personne ou bien ce qu'elle est ?" Philosophe, tu peux l'être à tes heures, comme à cet instant. "Est-ce qu'une chaise cesse d'être une chaise si on ne l'appelle plus chaise ?" Tu fais une comparaison stupide, dont tu rigoles toi-même, mais l'idée est là et en réalité, t'aimerais pouvoir balancer cela à Manny, lui dire que peut importe si il t'appelle Bernadette ou Alexane, tu restes la même personne, juste l'appellation qui est différente. Parce que t'as toujours été sincère avec lui, dans tes sentiments t'as peut-être mentit sur ton âge et ton prénom, mais jamais sur qui tu étais...

Elle a beau demander ce qu'est un prénom, je ne suis pas prêt à en démordre, loin de là même, parce qu'un prénom, malgré le discours qu'elle me fait sur le fait que ce n'est pas un choix que l'on peut faire, mais bel et bien un de ses parents. Et elle m'achève presque lorsqu'elle me fait la comparaison avec une chaise. Je ne peux pas m'empêcher de rire, parce qu'après la thérapie, je suis donc passé dans un cours de philosophie. " Ouais, mais un prénom, c'est aussi une identité. " pour une personne, c'est limpide, j'en ai rien à faire des objets. " Le prénom, l'âge, le métier... " j'en soupire, avant de me relever, soudainement tendu, à évoquer à demi mot ce qu'avec Lex, il s'est passé. " Si tu peux mentir sur ton prénom, t'es capable de mentir sur tout. " Pour le coup il n'y a rien de plus vrai.

@Lex Reynolds

Tu ne peux t'empêcher de te sentir visé par les mots de l'homme de l'autre coté du mur... Tu hausses un peu les épaules. "Cela dépend de la raison. Un mensonge n'est pas forcément dans un but mauvais. Il faut chercher l'origine du mensonge, le pourquoi du comment avant de tirer des conclusions." Chose que t'as jamais dit à Manny, le pourquoi de ta fausse identité sur les réseaux sociaux, même si tu l'as ensuite vaguement expliqué sur ton réseau sociaux quand justement tu as été affichées à cause de lui. "Quand une personne infidèle trompe son partenaire, il lui ment parce qu'il sait que ce qu'il a fait est mauvais et va blesser la personne qu'elle aime. Quand un enfant dit que ce n'est pas lui qui a mangé le chocolat alors qu'il en a encore plein les mains, c'est parce qu'il sait qu'il va se faire engueuler. Un mensonge ne vient jamais de nul part. Soit tu veux protéger l'autre, soit, tu veux te protéger toi." C'est comme ça que tu le vois toi, un mensonge pour toi à toujours un but, c'est pas juste pour le plaisir de mentir. "J'ai déjà mentis sur mon identité aussi, parce que je fuyais mon père et je ne voulais pas qu'il me retrouve. Alors forcément les personnes que j'ai rencontré non pas connu la vérité sur moi tout de suite parce que quand tu fuis quelque chose, t'as toujours peur de ce que les gens peuvent raconter, surtout sur les réseaux sociaux. Puis même si les personnes ne connaissent pas machin qui connait bidule qui est en lien avec ce que tu cherches à fuir." ça te fait bizarre d'en parler comme ça, d'exprimer pour la première fois de vive-voix tout ce bordel que t'as vu à été à cause d'une pression que t'as pas supporté, à cause de ce désir de ton père de te voir entrer dans le moule...

Je n’aurais pas pensé que de parler de mensonge aurait pu la rendre si vindicative et à fleur de peau. Comme si elle connaissait mon histoire, qu’elle en devinait les tenants et les aboutissants, et surtout, mes maux. Elle parvient même à trouver à la malhonnêteté des justifications, des arguments et une conclusion. Et j’en suis presque au point de lui souligner qu’elle devrait faire des études de droits si ce n’est pas déjà le cas. Elle a clairement ce qu’il faut dans le bide pour l’envisager, si elle arrive à trouver des raisons à tous les crimes et mensonges. Jusqu’à ce que dans sa plaidoirie, elle en vienne à ce fameux point. Celui du mensonge qu’elle a elle-même craché à tous ceux qui ont croisé son chemin. Et plutôt que de m’insurger, plutôt que de lui dire que je ne cautionne tout de même pas ce qu’elle a fait, je choisis une voie. « C’est pour ça alors que t’en parle aussi bien. » Parce que ce discours, elle a dû le sortir bien souvent pour justifier son comportement. « Ouais fin… Tu as aussi l'option de faire confiance aux personnes que tu décides de faire entrer dans ta vie. » On n’est pas dans un film, il ne faut pas abuser. « Et puis ton père, il te voulait quoi de si terrible ? »

@Lex Reynolds

La discussion t'échappe et clairement, tu le sens déjà que tu vas passer au mauvais quart d'heure maintenant. T'as été stupide, t'aurais juste du le laisser parler et pas rapporter le sujet à toi. "Ouais, parce que je suis une gamine et une menteuse." Mot de la part de Manny, mot que t'as toujours au travers de la gorge et qui t'irrite. "Tu fais confiance aux personnes que tu rencontres pour la première fois ? Ou encore au personnes que tu rencontres sur le net toi ?" Le questionnes tu alors avec ironie, pour lui faire comprendre que sa question est un peu stupide avant qu'il te questionne sur la relation que tu peux avoir avec ton père ou plutôt de quoi ton père est capable. "Si je te dis qu'il fait chanter un agent du FBI, tu penses que ça suffit ou tu désires que je t'en dises plus sur la relation entre lui et moi ?" Tu vas clairement omettre de dire qu'à l'origine, c'est toi qui faisait chanter William, bien que toi, c'était pour des enfantillages, juste pour avoir une porte de sortie dans tout les plans foireux ou tu pouvais te trouver alors que ton père s'était tout autre chose...

Je ne l’accuse de rien cette fille qui se trouve de l’autre côté, en vérité, je la connais pas, et je m’amuse juste même si j’i la sensation que ça devient de plus en plus sérieux tout ça. Et quand elle dit avec autant d’aplomb que c’est une gamine et une menteuse, j’ai comme un effet de déjà-vu un brin trop cuisant. Presque au travers du mur qui nous sépare, c’est à une baffe que je m’attends.

Mais elle reprend en me demandant si je fais directement confiance aux gens, « Peut-être pas à la première rencontre, » il faut l’avouer, « mais je te parle de ceux que tu décides de garder dans ta vie. » donc les personnes que tu vois plus d’une fois. Certes, avec une rencontre internet, c’est plus délicat… Mais encore une fois, elle l’avait entre ses doigts, le choix. Mais il y a cette impression qui perdure à l’intérieur de mes pensées, le fait que cette fille invisible, putain, je la connais.

Et si je lui demande ce qui pourrait justifier des mensonges a répétition, c’est clair que je ne m’attendais pas à une telle justification. "Si je te dis qu'il fait chanter un agent du FBI, tu penses que ça suffit ou tu désires que je t'en dises plus sur la relation entre lui et moi ?" J’ignore pourquoi ma réaction première c’est d’émettre un rire nerveux, à me demander si c’est sérieux. Je suis passée d’une comédie romantique à un thriller apparemment. « J’imagine. » voilà, c’est le seul commentaire que je suis capable de faire… Mais parce que je choisis toujours l’option de détendre l’atmosphère. « Je dois m’attendre à avoir un contrat sur la tête ? » de draguer la fille chérie de son mafieux de père.

@Lex Reynolds