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Ma mère vient de m’envoyer par message ta lettre. Je ne sais pas encore quand je rentre et elle pensait qu’il était peut-être bien que je lise ton mot.
Je ne pourrais jamais oublier ce moment également, cette première fois où je prenais l’avion pour te rejoindre, le temps d’une soirée. Sans savoir si j’allais te plaire et inversement, cette soirée où j’ai eu l’impression que le temps s’était arrêté. Ça été et restera le meilleur souvenir de notre relation, ce moment où les disputes n’avaient pas pris encore leurs places. Où les échanges étaient encore différents, délicats et timides. J’en ai passé des autres moments comme notre voyage au studio, comme le soir du nouvel an, je garderais bien tout ça au chaud. Malheureusement, ça n’a pas suffit pour me permettre de passer outre cette soirée, ça n’a pas suffit d’empêcher cette goutte qui a fait déborder le vase. Te dire que je ne suis pas blessé, serait te mentir, car chaque jour je repense aux paroles que tu m’as dites. Chaque jour, je repense à cette scène et je vois le regard apeuré de ma fille, et je me dis que j’ai totalement merdé sur toute la ligne.
Le seul moyen que j’ai trouvé pour déculpabiliser, c’est de la laisser à mes parents, le temps que j’avance et que je panse mes blessures. Je pensais que ça serait plus simple pour moi en prenant mes distances avec toi, mais finalement, c’est horrible. La souffrance, elle est toujours présente, et le seul moyen que j’ai trouvé c’est de m’enfoncer, de reprendre ce que j’avais arrêté il y a quelques années. Et d’accepter de partir d’ici, et ne revenir que pour le SB et repartir après. Fuir, c’est certainement ce qu’il me faut, finir rapidement mes études et repartir en Espagne. C’est la seule solution que j’ai pu trouver à l’instant pour ne plus souffrir et tourner la page. Til tournera la page, elle arrivera à garder les bons souvenirs, oublier les mauvais avec le temps, une chance que les enfants ont, oublier avec le temps, elle a encore tellement de choses à vivre. Mais à un certain âge, on ne peut plus oublier, mais juste vivre avec et avancer.
Je ne pense pas que du mal de toi, je t’en veux, je ne peux pas le nier. Mais le temps fera le reste, et me permettra de ne penser qu’au positif que j’ai pu avoir avec toi. Je ne regrette pas de t’avoir rencontré et de t’avoir aimé, je ne regrette aucun instant malgré nos difficultés, je regrette simplement ces dernières semaines… Je regrette le fait de ne pas avoir pu t’aider, du moins pas autant que tes médicaments. J’espère que tu as réussi à t’en sortir de cette phase, et que tu brilleras grâce à ta force.
S’il te plait, j’aimerai juste savoir une chose. Soit franche, je n’ai pas envie que tu me mentes, même si ça fera peut-être mal sur le coup. Est-ce que j’avais raison d’avoir des doutes sur Maxime ? Est-ce que tu en es certaine que ses fleurs ne venaient pas de lui ? Je t’avoue que j’y pense encore et toujours, et je me dis que c’est impossible que ça soit quelqu’un d’autre … Tu sais ce que j’en pense, tu sais très bien que pour moi, ça n’a jamais été une simple amitié entre lui et toi … Enlève moi ce poids.
Je te souhaite tout le bonheur du monde et que ta vie soit parfaite…
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