criminal. (libre)

Jouant avec la flamme de son briquet, son regard onyx planté sur la danse de cette dernière à chaque coup qu'elle allume avant de l'éteindre abruptement. La tête sans cesse tourmentée par les allées et venue de penser furtives. Elle se distrait en attente de son nouveau sbire qui travaillera sous sa garde, ayant encore sous son bras un potentiel vendeur auquel elle devrait lui montrer ce métier obscure du monde illicite. Toutefois, elle acceptera seulement de le prendre sous son aile qu'après avoir mesuré le personnage. Trop de fois qu'elle en a vu d'autres s'essayer de s'y tremper et de faire marche arrière avant de s'en brûler les ailes. Ce n'est pas tout le monde qui peut s'y faire dans ce métier. Seuls les plus déterminés savent dans quoi ils s'engagent et ont encore leur tête sur les épaules et ce dans les deux sens du terme. Son téléphone qui se met à sonner pour lui signaler une nouvelle notification. Elle sort ce dernier de la poche de sa veste, un sourire mesquin qui s'étire sur ses lèvres.

Je suis là.

Rien de plus, ni de moins, qu'une simple phrase reçu d'un numéro inconnu. Au même moment, elle entend la cloche de la porte du bar tinter et son regard se porte sur son nouveau arrivant. Sans une onze de gêne, elle se met à toiser l'inconnue qui s'avance dans sa direction. Son sourire longtemps disparu, son masque froid et sans expression qui avait pris son rôle initial. L'inconnu prend place sur le banc à l'opposé du sien. Elle continue de le dévisager, avant de finir par se prononcer. " J'imagine que c'est toi le nouveau ? " Dit-elle dans son ton habituel, dénuer de toute gentillesse, avec un mordant froid. #libre

La veste Under-Armour noire détrempée par le crachin du début de soirée de Boston, le pnatalon noir Pentagon et les Salomon grises imbibées d'eau par les voitures roulant dans les flaques, Joshua restait sec et chaud sous sa tenue. Sortant de sa séance de kickboxing dans une salle de sport, le militaire embaumait le gel douche fruité sous son arrêt de bus. Le panneau électronique indiquait un délais d'arrivée de sa ligne qui ne se réduisait jamais. On pouvait alors deviner un incident sur le trajet jusqu'à son arrêt. N'ayant aucun livre dans son sac de sport, l'heure était plutôt à l'observation autour de lui : Qui remettait son alliance en sortant honteux et pressé d'un bâtiment, qui faisait semblant d'aller au travail en costume avant d'errer en ville à la recherche d'un boulot. Mais le manège qui l'interloquait se trouvait devant le bar en face de lui de l'autre côté de la rue. Entrecoupé par le passage des voitures, l'officier de la Delta assistait avec un sourire amusé aux tentatives hasardeuses de s'encanailler d'un homme aux abords du bar. Le gars n'avait pas l'air serein, comme s'il se préparait à commettre un acte délictueux et qu'il n'avait pas franchi le cap : franchir la porte. Il ne touchait rien à sa hanche ni à sa ceinture abdomidale, potentiellement pas d'arme à feu à tâter pour se rassurer. L'excitation montait dans le sang de Josh qui se souvenait certaines scènes de collecte de renseignement et de prises de liaison avec des combattants locaux sur ses différents théâtres d'opération. L'homme regardait autour de lui, scruta son portable et tapa un message. Le point de bascule sûrement.

Une lumière surgit subitement, dans l'instant suivant, dans l'habitacle plongé dans l'ombre d'une voiture garée le long du trottoir où Josh attendait. Un hasard sûrement, pourtant une fois son regard attiré par cette voiture, Joshua y remarqua deux hommes scrutant vers le bar. Le conducteur, dont le téléphone s'était allumé, s'était empressé d'éteindre l'écran beaucoup trop lumineux et semblait s'être maudit dans la foulée. Le militaire et doctorant sortit de son abris de bus pour jeter une bouteille d'eau à la poubelle. Se rapprochant de quelques mètres de la voiture, on y décelait un talkie vissé sur la partie centrale du tableau de bord. Bingo. L'air de rien, il retourna attendre son bus, sur les quelques mètres du retour à l'arrêt, il décela un homme de l'autre côté hochant la tête à un kiosque. C'est ce moment que choisit le tableau d'indication pour annoncer l'annulation de son trajet. « C'est encore plus beau quand c'est inutile », pensa le soldat. Et il traversa tranquillement la route sur le premier passage piéton qu'il vit, croisa l'apprenti délinquant sans le regarder mais en souriant gaiement. A l'entrée, son regard se posa successivement sur plusieurs figures, celui-ci se fixa très vite sur le visage d'une femme. Elle était face à l'entrée pour surveiller qui entrait, assez proche pour lire les entrants, assez loin pour s'enfuir par une porte dérobée. Un joli visage qui n'attirerait pas immédiatement les policiers, mais froid, ce visage avait dû voir des choses. Le blond secoua ses cheveux légèrement mouillés, s'avança et à sa remarque, s'assit face à elle. « Moi ? Non je sors du sport. Le mec que tu attends est devant à attendre sous la flotte. Il a pas l'air dégourdi, je suis pas sûr que la patrouille banalisée qui le surveille en tire grand-chose. Par contre tu vas être bonne pour jeter ton portable. Avant ça tu me prends un verre ? » osa Joshua tout sourire face à ce visage impassible, sans lâcher des yeux la porte de sortie des employés en fond de salle.