Working together | ft Corban

jeudi 15 septembre 2022, nuit

Le réseau avait grandi ces derniers temps, plus encore depuis qu'un adelphe et le paternel avaient mis le nez dans les comptes. Business qui prend de l'ampleur, plus difficile à gérer avec les cours, l'arrivée d'un gamin de huit ans dans mon quotidien et une vie privée. Déléguer. Un risque mais une nécessité si on ne voulait pas aller dans le mur. Des semaines à faire des recherches sur les potentiels collaborateurs de confiance, finalement trouvé parmi ceux qui sont prêts à risquer leur santé physique pour quelques billets. Parmi ceux qui, ce soir allaient encore déchainer quelques foules. Comme toujours, je ne parais pas à ma place proche de la cage, mais il faut bien que Corban puisse me trouver facilement avant l'emmener dans une autre partie des sous-sols du PR, plus confidentielle encore que la cage. En attendant, je devais me contenter d'assister malgré moi à ce spectacle déplorable jusqu'à ce que le jeune homme se montre.

Fallait bien que tu te trouves un travail qui paye un peu et "facile" d'accès parce que les actions ça marche plus ou moins et c'est beaucoup trop instable pour que tu puisses compter uniquement sur ça. Elvira était arrivée comme une fleur et t'avais proposé du travail que, finalement, tu as accepté. C'était tout de même une aubaine qu'elle t'ait reconnu au Summer Camp après t'avoir déjà vu à la cage. Après tout c'était aussi et surtout que son frère est le propriétaire actuel du People’s Republik. Endroit où tu venais à peine de mettre les pieds, rejoignant le rendez-vous établi avec Elvira. La capuche de ton sweat sur la tête, tu la cherches des yeux et, une fois trouvée, tu te rapproches d'elle.- Salut, lâches-tu nonchalamment pour signifier ta présence alors que ton regard s'attarde sur les combattants à l'intérieur de la cage. Ce soir, ce serait toi à leur place. Et tu finiras sûrement par avoir la tête autant en travers qu'eux. Mais d'abord, parlons business.

La cage faisait partie de ces activités familiales - si on pouvait appeler ça comme ça - que je ne cautionnais pas mais que j’étais obligée d’accepter dans notre paysage. Embaucher Corban comme vendeur avec une telle activité annexe est le point qui m’avait fait réfléchir à son équilibre, mais aussi ce qui avait joué en sa faveur lorsque l’on avait réfléchit à ce que quelqu’un rejoigne notre réseau. Visiblement, ses valeurs pouvaient rejoindre les notre et cela s’était confirmé. Je l’attends patiemment, observant ce qui se passe autour de moi, ne détournant la tête que lorsque Corban m’interpelle.  « Hey ! » Notre relation se veut cordiale, sans excès. « Suis-moi. » Je l’invite à me suivre, loin du chaos de la cage pour prendre un accès privé, nous menant au labo.  « Pour le moment, tu ne pourras pas accéder à cette zone seul, il faudra que moi ou Jewell on t’accompagne. Je ne sais pas ce qui t’arrangera le plus, de passer souvent pour ne prendre que des petites quantités ou prendre une plus grande et la stocker ailleurs. Je te laisse gérer comme tu sens. »

Tu la suis sans broncher. Tu sais très bien que ce n'est pas le travail de tes rêves et que si tu te fais prendre tu risques gros. Mais l'argent appelle l'argent et honnêtement ce serait beaucoup plus rentable que ce que tu fais en ce moment. Arrivé au labo, tes yeux balayent la pièce de droite à gauche. - Je t'enverrais un message avant ma venue et je préfère clairement prendre des petites quantités aussi souvent que je peux. Tu n'as clairement pas envie de stocker ça chez toi alors que tu vis encore avec ton petit frère et ta petite sœur. Déjà que ce n'est pas facile de faire en sorte qu'ils ne se doutent de rien alors tu ne vas pas t'enfoncer encore plus.

L’accès est protégé par des cartes, par des codes. Je ne peux pas nier que tout avait été bien pensé pour éviter que n’importe qui puisse arriver jusqu’ici en ayant poussé la mauvaise porte ou je ne sais quoi, comme de jeunes imbéciles un peu trop curieux pouvaient le prétendre en fin de soirée, quand ils étaient complètement torchés. Corban n’aura pas cette possibilité de venir seul au départ, pour me permettre de m’assurer qu’il fasse correctement les choses dans un premier temps. Je le laisse pénétrer dans le labo, découvrir les lieux et se familiariser avec l’endroit. Désormais, il allait y venir souvent. « Sage décision. » Je préfères cette solution, pour éviter tout problème, notamment de vol et parce que les quantités prises sont plus facilement contrôlable ainsi. Sur une table, je récupère le téléphone et la puce posés dessus que je remonte tout en fournissant à Corban quelques informations supplémentaires sur notre façon de fonctionner. « L’argent doit être ramené à chaque fois que tu récupères de la marchandise. Pas de crédit, pas de dettes, et uniquement du cash. Tu repars avec ta part à chaque fois, après comptage. Et t’amuses pas à essayer de la récupérer avant, y en a à qui ça pourrait déplaire. » Je pense directement à l’un.e de mes ainé.es qui ne me ferait pas de cadeau si de l’argent devait manquer, d’une façon ou d’une autre. Le téléphone entre mes mains opérationnel, je le tend à Corban. « Désormais, tous tes échanges concernant ce business se font avec ce téléphone. Tout est crypté et protégé. Pas un mot de tout ça à tes potes, ta meuf ou qui sais-je via un autre téléphone, encore moins par écrit. » C’était la cours des grands ici, et le danger était partout.