ALESSIA + only time.

Tu n’avais absolument rien prévu pour ce soir, rester un coup chez toi, ça ne pouvait que te faire du bien. Les soirées tu les enchainais, alors que tu avais repris tes études. Allongé dans ton lit, la télévision allumé, prêt à t’endormir alors que tu recevais un message d’Elia. Cette demoiselle que tu connaissais depuis tes années, depuis toute petite, elle te disait avoir reçu une balle. Tu avais sauté de ton lit, enfiler un jean, un t-shirt classique, pris tes affaires pour décoller jusqu’à ce que tu arrives dans ta voiture. Le coeur battant tellement fort que tu avais l’impression qu’il allait décrocher, qu’il allait sortir de ta poitrine. Tu ne regardais même pas la limitation de vitesse, tout ce qui t’importait c’était de la retrouver. Tu savais ce que c’était les blessures par balles, en même temps, ta famille était dans la mafia. C’était régulier que tu voyais tes personnes avec des blessures, plus d’une fois tu avais du soigner des personnes. Tu lui répondais rapidement, la tenir au courant de ton arrivé. Tu la voyais, tu te garas rapidement près d’elle. Tu sautais de ton SUV pour aller vers elle, ton regard se posa sur elle. « Elia, ça va ? » tu regardais la tâche de sang sur son vêtement. « Tu me laisses voir ? » tu ne voulais pas la brusquer.

Le coeur qui s’emballe quand elle t’annonce la nouvelle, le sang qui ne fait qu’un tour. Oui tu pourrais simplement y aller pour la soutenir, le temps que les urgences arrive. Mais, tu savais y faire, tu savais soigner, tu pouvais l’aider, c’est pour quoi, tu étais grimpé dans ta voiture sans réfléchir longtemps. Tu avais toujours une trousse dans ton coffre, de quoi te soigner si durant tes rencontres, ça pouvait tourner mal. Tu avais mis le gps pour arriver rapidement à l’endroit qu’elle t’avait donné. Tu ne comprenais pas encore comment, elle avait pu en arriver là, le stress qui prenait le dessus, tu n’aimais pas savoir qu’un proche était blessé. Encore moins par balle, tu roulais bien trop vite, heureusement que tu ne croisais pas la police, tu n’aurais certainement plus le permis et une belle amende. Tu arrivais rapidement près d’elle, tu la voyais allongé sur le trottoir, loin d’être bien. Tu n’avais jamais reçu de balle, du moins si, mais juste une éraflure au niveau de ton bras, rien de plus. Mais tu en avais eu des belles, ça ne te faisait pas peur. Descendant en courant, pour te mettre près d’elle. Ton regard sur elle, tu lui posais une simple question, tu connaissais la réponse. Elle ne pouvait pas aller bien, au vu de la situation, entre la douleur et le stress. « Tu sais autant que moi que les urgences, ne sont jamais pressé. » laissais-tu glisser entre tes lèvres. Tu remontais doucement sa robe pour regarder l’impact de la balle. « Tu vas avoir mal, mais ne t’inquiète pas. » tu soulevais légèrement la jambe pour regarder si la balle était sortie et c’était le cas. « La balle est sortie, au moins, c’est déjà ça. » soufflais-tu, regardant la jeune femme. Tu te levas sans réfléchir, ouvrant ton coffre, attrapant ta trousse, revenant vers elle, ouvrant celle-ci. « Tu me fais confiance ? » tu ne voulais rien faire, sans avoir son accord.

C’est là que tu voyais que tu tenais à elle, tu n’aurais pas réagis de la même façon pour des autres personnes. Tu la connaissais depuis tellement d’années, ce n’était pas n’importe qui pour toi. Alors oui, tu prenais les risques pour elle, tu prenais le risque de devoir tout lui balancer. Et tu ne savais pas vraiment comment elle pourrait prendre les choses, en même temps, tu comprendrais qu’elle prenne peur. Une mafia, ce n’était jamais bon de se frotter à ses membres, c’était toujours un risque. Tu avais pris la trousse de secours dans ta voiture, que tu gardais toujours précieusement près de toi. Ton regard était terrorisé par la douleur, mais certainement par la peur. Elle n’était pas au bon endroit au bon moment. Tu attrapais sa jambe, regardant l’état de celle-ci et surtout l’ampleur des dégâts. « Disons que tu as un trou d’un peu près la ta largeur de mon petit doigt, un peu moins gros, mais presque. ». Ça pouvait être impressionnant, oui ça l’était, clairement. Tu sortais une seringue, un produit, tu t’y prenais comme un chef, à croire que tu étais médecin. Tu aurais peut-être dû te spécialiser la-dedans plutôt que dans le droit. « J’ai l’habitude. » laissais-tu simplement glisser entre tes lèvres, tu restais évasif sur tout ça, même si tu savais que ça ne conviendrait pas comme réponse. Après avoir pris la dose qu’il te fallait « Je vais piquer. » soufflais-tu. Tu lui administrais de quoi moins ressentir la douleur, histoire qu’elle se détende un peu. Tu allais devoir désinfecter, et mettre de quoi tenir jusqu’à l’hôpital le plus proche. « Disons que je vais juste faire en sorte que ça soit propre, et je te déposerais directement aux urgences après. Ok ? » tu regardais la jeune femme, faisant en sorte d’être le plus délicat et rapide à la fois. « Je pourrais t’arranger ça, mais disons que je préfère que ça soit d’être chirurgien qui reprennent le relais. Je ne devrais pas avoir tout ça. » avouais-tu.

Tu savais qu’en faisant tout ceci, les questions viendraient et tu n’allais pas pouvoir lui cacher la vérité encore bien longtemps. Tu n’étais pas forcément fier de tout ça, mais d’un côté, ça faisait partie de ta vie et de ta famille. Tu comprendrais qu’elle voudrait prendre des distances après tout ça, ce qui était logique. En tout cas, pour le moment, tu essayais de ne pas penser réellement à tout ça. C’était bien plus important et urgent ce que tu avais sous les yeux. Tu pouvais lui guérir totalement, mais d’un côté, tu ne voulais pas lui laisser de trace sur son corps. Tu n’étais pas non plus le meilleur médecin pour effectuer tout ça, après si elle le voulait vraiment, tu ferais le nécéssaire. Ta trousse à tes côtés avec absolument tout ce qu’il fallait pour soigner ce genre de blessure. Tu sortais une seringue avec un produit, tu faisais attention à la dose que tu allais lui administrer. Puis viens cette questions, tu rigoles légèrement en l’écoutant . « J’ai l’habitude de ce genre de blessure. » laissais-tu glisser entre tes lèvres, clairement, si elle ne comprenait pas, tu ne pouvais pas faire plus clair. Tu poses ton regard sur la jeune femme, comprenant que l’hôpital n’était pas forcément une partie de plaisir. « Ce n’est pas obligé, je peux faire ce qu’il te feront. » tu haussais les épaules, il suffisait simplement qu’elle te le demande. Après tout, ce n’était pas très horrible, la plaie était propre, au vu de ton examen, il n’y avait pas trop de dégât. C’était comme elle le souhaitait, tu ferais ce qu’elle te demanderait. Tu rigoles un peu, en écoutant ses paroles. Le reste que tu devais faire, ne pouvait pas être fait dans une rue, tu avais fait tout ce que tu pouvais là, dans cet endroit. « N’exagérons pas, j’ai pas fais grand chose. » petit sourire sur tes lèvres. « A toi de me dire, hôpital ou chez moi ? » ton regard se pose de nouveau sur la jeune femme.

La vie était parfois injuste, c’était ainsi, il n’était pas possible de la diriger car à chaque fois, elle reprenait à chaque fois le dessus sur tes décisions. Tu l’avais bien remarqué, tu n’aurais jamais voulu faire ça devant une personne que tu connaissais et il fallait que ça tombe sur cette demoiselle. Tu la connaissais depuis toute petite, elle était une amie sans faille, tu ne pouvais pas la laisser ainsi, dans cette situation sans rien faire. La vie avait décidé qu’elle devrait connaitre davantage les personnes qu’elle fréquentait. D’un côté, ça ne pouvait qu’être utile pour la jeune femme, comme négatif pour toi. Qui voudrait côtoyer une personne qui fait des études de droit, mais qui connait très bien les blessures par belle et qui sait les soigner ? Pas une personne banale, ayant une vie classique. Ça voulait dire beaucoup de choses et pas forcément les meilleures. Ton regard se promenait sur la blessure et sur la jeune femme, essayant d’être le plus rassurant possible, même si tu savais que ce n’était pas forcément le plus simple pour elle. Entre la peur, le stress et la douleur, ça faisait un sacré mélange. Tu faisais le nécéssaire pour que le sang arrête de couler, au moins jusqu’à ce que les secours arrivent. Tu ne voulais pas être là quand ils arriveraient, tu ne voulais pas devoir t’expliquer au vu de tout ce que tu pouvais avoir dans ton sac. Tu venais de finir le bandage, le regard dirigé vers la jeune femme « Tu supposes bien, ça changerait ta vision que tu as de moi. » laissais-tu glisser entre tes lèvres. A vrai dire, c’était bien la dernière chose que tu désirais, tu préférais qu’elle garde un bon opinion de toi. Elle préféra attendra les secours, tu hochas la tête. « Je devrais te laisser seule, je ne peux pas prendre le risque qu’il me voit avec tout ça. » tu regardais ta montre, ils devraient arriver d’ici peu de temps. « Ça va aller, ce n’est rien de grave, d’ici quelques mois ça sera un lointain souvenir. » tu nettoyais rapidement tes affaires, tes mains. Rangeant le nécéssaire dans ton sac, déposant un baiser réconfortant sur son front. Tu lui glissas entre les mains les produits que tu lui avais administré « Tu leurs dis, qu’une personne ta donné ça. Histoire qu’ils te shootent pas une deuxième fois. » rigolais-tu légèrement. Tu entendais au loin les sièges approcher. « Allez, j’y vais, et tu me tiens au courant ! ». Tu caressas doucement sa joue, avant de balancer tes affaires dans le coffre et démarrer la voiture, un dernier coup d’oeil dans le rétro, l’ambulance arrivant, toi, tu partais.