Rome, Italie ☆ 17 août 2022 ☆ fin de journée C'était inévitable, tu savais qu'à un moment ou à un autre vous allez devoir discuter, que cela te plaise ou non, tu ne pouvais pas repousser l'échéance plus longtemps. Tu préférais que le pansement soit retiré en un seul coup, même si tu devais en souffrir. Une partie de toi essayait tant bien que mal de se rassurer en se disant que si vraiment c'était mort entre vous deux, elle n'aurait pas pris la peine de venir jusqu'à Rome pour te l'annoncer, elle t'aurait mis au courant bien avant. C'était certes un petit détail de rien du tout mais un espoir tout de même. Tu continuais à croquer ton cornet de glace en silence, tout en écoutant Shay s'exprimer. Même si tu étais très bavard, du genre à ne jamais savoir la fermer, tu savais aussi te mettre en retrait et simplement écouter. Tu te sentis piqué quand Shay te dit que c'était facile pour toi, que tu n'avais
pas à te sacrifier. Tu avais envie de t'insurger, de te défendre parce que c'était faux, mais tu n'en fis rien et tu la laissas parler. Elle te disait vouloir continuer son activité d'influenceuse, qu'elle voulait continuer à voir sa famille et ses amis comme elle le voulait. Tu jetas un regard à Shay, puis tu regardas un point indéfini devant toi pour te concentrer, et tu portas à nouveau ton attention sur la jeune femme assise à tes côtés. "
J'entends tes inquiétudes et elles sont légitimes mais tu sais..." Tu pris une profonde inspiration tandis que tu cherchais tes mots. "
C'est actuellement ma grand-mère qui est au pouvoir. Elle est en bonne santé et ne compte pas renoncer au trône. Mon père sera sûrement vieux quand il y accédera à son tour et moi.. " Tu clignais des yeux et déglutis péniblement. "
Moi, j'ai encore deux ans à tirer avant de décrocher mon diplôme. Je ne sais pas encore ce que je vais faire à la sortie d'Harvard, je vais sûrement me lancer dans la vie active et continuer à m'occuper de mes oeuvres de charité, ce genre de chose. " Tu t'interrompis quelques instants pour regarder le ciel, comme si tu y cherchais un peu d'inspiration. "
Ce que j'essaie de te dire, c'est que nous avons encore plusieurs années devant nous, plus d'une dizaine d'années même. On n'est pas obligés de renoncer à notre vie, ce n'est pas comme ça que j'imagine mener ma vie." Tu avais tout à coup l'air plus abattu, plus grave, comme si tu portais le poids du monde sur tes épaules. C'était peut-être le cas. "
Je dois te dire quelque chose aussi." Tu te frottas à nouveau l'arrière du crâne - une manie. "
C'est à propos des paparazzis qui nous ont pourris les derniers mois. Enfin, toi, plus que moi." Ca aussi c'était un sujet sensible, et il fallait crever l'abcès. "
Ce ne sont pas mes parents qui les ont envoyés. En vrai mon père ne s'est jamais intéressé à ce que je faisais ou qui je fréquentais. Il se contentait de ne pas me calculer. " Tu baissais le regard, parce que évoquer ton père t'était toujours douloureux, son indifférence te tuait à petit feu. "
Quand on a épluché les comptes de mon frère pour gérer la succession, on s'est rendus compte qu'il y avait des transactions suspectes. On a découvert qu'il a fait des virements assez conséquents à des sociétés d'édition pour que la presse à scandale s'intéresse à nous. Si tu y regardes bien, ça a commencé après mon anniversaire, quand je t'avais présentée à ma famille." Tu n'avais jamais cru aux coïncidences, Rainier, tu ne pouvais pas laisser le bénéfice du doute à ton frère, pas sur ce coup là. "
Mon frère n'a jamais pu supporter que je puisse avoir la vie que je voulais, entre mes études et ma relation de couple alors il s'en est pris à ce qui comptait à mes yeux, a savoir le journalisme en compromettant l'intégrité de la presse et toi, la femme que j'aimais et que j'avais choisie comme partenaire de vie et de coeur. Il a fait en quelques sortes d'une pierre deux coups, pour m'atteindre." Ton regard se fit plus lointain. "
Maintenant que mon frère a débarrassé le plancher j'ai bon espoir que ce cauchemar ne recommencera pas. Je ne pourrai jamais dire assez que je suis désolé pour le tort que ça t'a fait. Ça me rend malade de me dire que tu n'as été qu'un dommage collatéral dans les magouilles de mon frère."
w.
@Shay Halliwell