tonight it's just the two of us [horace]

@Horace Dawson — lui laisser de l'espace. prendre tes distances. cesser toutes pensées à son encontre. arrêter d'espérer un signe banal de sa part. une quelconque attention. te montrer patiente. et juste attendre. cantonnée à demeurer dans l'incertitude. sans pouvoir te projeter. ou connaître les intentions du destin concernant ton avenir devenu bancal. focaliser tes pensées chaotiques sur ce jeune homme dont la relation effritée par le rejet semble renaître de ces cendres. jetant des coups d'oeils brefs dans sa direction pour vérifier qu'il était plongé dans l'obscurité. que ses rétines soient inaccessibles à toute sorte de luminosité. tes doigts entrelacés avec les siens, lui servant de guide temporaire. tous deux prisonniers des effets fatales de l'éthanol. vous étiez blessés, probablement. perdus, sûrement. deux âmes égarées qui se retrouvent, décidant de ne plus te soucier des conséquences d'une telle soirée en sa compagnie. les pas qui s'arrêtent subitement lorsqu'enfin vous arrivez à destination. salon qui n'attendait que vos deux êtres en perdition. les corps qui se faufilent à l'intérieur, remerciant intérieurement une quelconque divinité pour la fermeture tardive de l'établissement. — déshabille toi et mets cette serviette autour de ta taille t'ordonnes, se détachant de sa main pour venir y glisser l'objet qui camouflera le peu d'intimité qui lui restera. —  promis je regarde pas t'ajoute, sourire cocasse qui se dessine, en feignant de te retourner.  

@Jade Beauregard — J'ai un tas de principes, tu sais. Un tas de principes qui n'ont comme seule finalité que le respect de la gente féminine. Le résultat d'une éducation féminine, de l'absence d'un père, un psy y trouverait tout un tas d'explications, à cette obsession de ne jamais blesser. Ne jamais provoquer aucune larme. Ne jamais provoquer d'amie à l'hosto, tu vois ? Ne pas faire tout c'que je fais, depuis des semaines, des mois. Mes caresses sont délicates, et blessent dans une poigne que je ne comprends pas moi-même. Rêve d'un SC parfait. Rêve de vacances dont j'n'ai jamais eu le droit, avant ça. Les rêves, c'est toujours la même chose ; tu finis par te réveiller et t'apercevoir que les couleurs sublimes se sont ternies. Alors ouais, j'ai tout un tas de principes. Tu veux savoir ce que ça m'a fait, ces principes ? Un portable qui me brûles les doigts et dont je crains les messages affichés, un cœur qui s'brise et une amitié fissurée. Deux, trois. J'sais même plus. A croire que j'avais pas prévenu, qu'il ne fallait faner son sourire et arborer un air sérieux avec moi. Mes principes, j'les ai noyé dans les verres qu'on a bu. Parce qu'avec toi, ils ont toujours gagné jusqu'alors. Et j'arrive plus à m'rappeler à quoi ils servent. Bande-moi les yeux, accroche mes doigts, traîne-moi quelque-part où je ne suis coupable de rien. J'essaye même pas de deviner. Large sourire qui tranche, quand dans ma main je réceptionne une serviette. « Pourquoi dès qu'on s'voit, tu me demandes de me dessaper ? » J'exagère, mais j'oublie pas ta silhouette à genoux. Ca éclipserait presque la gifle plus tard. Un tee-shirt qui dégage. Comme s'il ne me fallait pas plus qu'une demande, qu'un ordre, pour me foutre à poil. « Et je suppose que j'dois te croire sur parole ? » Le short qui poursuit. Penché légèrement en avant, vers ce que je suppose être toi. La malice. « C'est pas ton genre de mater. » Le boxer, pareil. La pudeur, pour les faibles. Et la serviette, accrochée en rempart avec la nudité. « Tu fais pareil ? » Parce que j'entends aucun bruit de vêtements, moi. L'impatience et la curiosité. Ne pas connaître le plan et y plonger.