L'éveil d'Iwan était encore tout récent et pourtant le soulagement libère une angoisse, un poids qui n'a plus lieu d'être – bien qu'il subsiste. Un peu plus tot, tu étais au téléphone avec Kenneth, le meilleur ami d'enfance de ton frère et tu lui apportais de bonnes nouvelles. L'énoncer à haute voix rendait la véracité des faits encore plus réelle et tangible. Entendre ton petit-ami te faisait également du bien même si vous étiez loin. Assise en tailleur sur le fauteuil de la chambre de la clinique, tu esquisses un sourire tendre et amusé en regardant ton grand-frère dormir comme un gros bébé. Une vision qui faisait plaisir à voir même si tu aurais préféré le savoir chez vous, tranquille au loin de l'atmosphère aseptisé de l’hôpital. Kian était parti se reposer un peu et ta mère était en pleine discussion avec certains de ses collègues de métier. Elle avait retrouvé des couleurs, avait meilleure mine aussi. Tu attrapes ton cellulaire pour y faire le tour des derniers messages lorsque tu entends un grognement furieux … « Je ne me disais bien que les effluves de pépites de chocolat allait finir par te réveiller, mh ? ». Dis-tu à Iwan tout te levant pour te rapprocher un peu de ton frère, sourire aux lèvres. « Hey … salut frangin ! ». @Iwan Lockhart
c'était pas censé se passer comme ça. ou peut-être que si ? si on suit la lignée de ce qu'il se passe ces derniers mois dans ta vie, on peut dire que c'est la suite logique. t'aimerais tant retourner en arrière. effacer certaines choses, mais tu le sais, c'est pas possible. tu pensais que tout allait s'arranger en t'éloignant, mais tout te renvoies aux mêmes problèmes. t'arrives pas à croire que tout se casse la gueule autour de toi. c'était trop pour toi. t'étais dans cette voiture, et tu te sentais presque libre. t'avais envie de l'être encore plus. la vitesse, l'adrénaline, il n'y avait plus rien autour. ou presque. alors t'avais juste envie de l'être encore plus; tu voulais oublier tout ce qui se passait autour de toi. recommencer encore et encore pour aller plus vite. oublier un peu plus, jusqu'à ne plus y penser du tout. et c'est le trou noir. après quelques tonneaux, c'est dans un mur que la voiture s'est encastrée. tu ne te souviens de rien. tu ne te souviens pas de la fumée, des débris à terre et des cris autour de toi. après deux jours de coma, tu te réveilles enfin. les lésions au cerveau ont provoqué une aphasie. pour combien de temps, tu n'en sais rien. tu comprends pas tout ce qu'on te dit non plus d'ailleurs depuis. pourtant, tu notes la présence de ta soeur à tes côtés et de ta mère. ouvres les yeux, difficilement, puis aperçois riv dans le fauteuil. pour autant, t'en a pas perdu l'odorat et sent effectivement le chocolat dans l'coin ― r-rer-ri.. c'est incompréhensible et tu peines à prononcer le prénom de ta soeur en entier. chose qui ne manques pas de t'agacer. tu t'épuises en l'espace de deux secondes, puis soupires lentement, lâchant l'affaire. t'as les nerfs iwan. les nerfs d'être comme ça.
L'état de ton grand-frère te préoccupe, tu t'interroges sur la suite à donner. Ta dernière discussion avec ta mère avait été mouvementé. Elle baissait les bras, elle avait perdue de sa superbe fougue et de ta ténacité à être optimiste. Tant pis, tu ne mangeais pas de ce pain là et serait se routeur, cette élan de courage et d'espoir pour Iwan. Kian et toi, vous ne cessiez de vous relayez afin d'être à son chevet. Assise sur le fauteuil, tu l'entends grogner, ce qui est bon signe. Il parvient difficile à articuler et tu sais que pour lui la situation est frustrante telle une impasse, un piège. « Ouais je suis là, ne t'en fais pas ... ». Entendre le son de sa voix essoufflée est une souffrance intérieure que tu parviens à dissimuler avec aisance. Tu t'assoies à son coté avec précaution, lui prenant doucement la main pour la serrer avec réconfort comme lorsqu'il le faisait avec toi et que tu avais peur de dormir la nuit toute seule alors que tu étais à peine plus haute que trois pommes. Ce souvenir t'arrache un mince et discret sourire à la commissure de tes lippes. « Ne sois pas trop dur envers toi, mh ? ». Tu sais que Iwan se met souvent la pression, surtout au vue de ce qui lui est arrivé ces derniers mois. « T'es déterminé de nature, tu vas vite reprendre du poils de la bête. ».Lui dis-tu en le considérant d'un franc sourire. @Iwan Lockhart
chaque mot à prononcer est un effort que tu n'es pas encore capable de faire. pourtant, c'est pas faute d'essayer; ça te mets en nerf, tu perds rapidement patience et te braques. t'es tellement sur les nerfs, qu'il t'arrives d'en pleurer. tu te sens tellement comme une merde. les mots n'arrivent pas à sortir et river te fais comprendre, prenant ta main dans la sienne qu'elle ne demanderas aucun effort supplémentaire de ta part. haussement de sourcils lorsqu'elle te qualifies de 'déterminé'. bof. c'est plus trop le cas. t'as l'impression que plus rien ne sera comme avant. ça fait déjà bien trop de temps que plus rien n'est comme avant. hausses les épaules puis prends le temps de bien prononcer ― n-non. ça reviendra plus. tu peines à parler, mais en prenant ton temps, c'est compréhensible ― j'de-devrais pas... être l-là. grimaces sous la difficulté à prononcer les mots. tu te dis que tu serais mieux ailleurs qu'ici à faire chier tout le monde.
Ton frère lutte contre des démons bien personnels qui n'arrangent aucunement les choses au vue de son état. Tu en as pleinement conscience quand bien même cela te ronge de l'intérieur de le voir ainsi. Néanmoins, tu es bien placé pour savoir que ton grand-frère à la rage de pas mal de choses et que parfois cela lui serre pour avancer. Assise sur son lit de clinique, tu fais attention à sa perfusion puis serre doucement sa main dans la tienne. « Moi j'y crois, je suis persuadé que tu vas y arriver, comme toujours d'ailleurs. ». Tu adores Iwan comme tu adores Kian, mais tu sais aussi que votre ainé s'est souvent comporter de telle manière que vous ne souffriez ni l'un ni l'autre. Désormais c'est à vous de gérer et tout faire pour l'aider. Sa dernière réplique t'interpelle tout de suite et tu fronces direct les sourcils, un brin en colère même si ta voix est pleinement calme. « Commence pas à dire des conneries Iwan. Je sais déjà ce qui te trotte à l'esprit. ». Ouais tu le connais bien ton frangin. « Tu penses que t’emmerde ton monde et bein laisse moi te dire que tu vas tout de suite arrêter de le penser. ». Tu as beau être la seule fille de la fratrie tu n'en restes pas moins concise lorsque tu dis les choses. @Iwan Lockhart
léger soupire qui s'échappe d'entre tes lippes. tu sais pas si tout s'arrangera, comme d'habitude, justement. c'est peut-être le coup de trop. tu commences à désespérer de ton cas. tout se casse la gueule autour de toi depuis des mois et t'as même plus l'énergie pour essayer de tout arranger. t'as remonté la pente la dernière fois. pas sur que cette fois là ce sera la même. et quand elle comprend où tu veux en venir, sa réaction ne se fait pas attendre. river c'est bien la seule à qui tu laisses le droit de te remonter les bretelles. river, elle a cette sagesse et ce tact que toi tu n'auras jamais. t'hausses les épaules doucement en grimaçant, puis attrapes sa main en soupirant. paupières qui se ferment pour lui faire signe qu'elle a raison. elle a toujours raison. ou presque. oui, ya eut des périodes où t'étais pas forcement d'accord avec elle ― t-t'es la b-best. meilleure des soeurs, mais flemme de faire une aussi longue phrase. serres doucement sa main, sourire qui se dessine au coin des lèvres. heureusement qu'elle est là.
La situation te peine, l'état d'esprit de ton frère te touche. Jamais tu ne l'as vue abandonner les choses aussi rapidement. Enfant, il était le premier à démontrer qu'il fallait intensifier les efforts pour mieux persévérer mais si cela se fait encore et encore. Ce souvenir étire tes lippes en un sourire mélancolique tandis que tu te montres on ne peut plus directe pour ne pas dire franche avec Iwan. Tu sais que cela ne doit pas lui faire plaisir, mais c'est à toi de cadencé son espoir et sa motivation. À la gestuelle de son corps, tu sais que se mouvoir lui coûte énormément mais tu vois qu'il est d'accord avec tes paroles, ce qui te faire sourire davantage alors qu'il serre doucement sa main. « Je serai toujours ta petite sœur chérie, c'est pour ça que tu dis que je suis là meilleure ... ». Lui dis-tu tout en le considérant d'un clin d’œil mutin tandis que tu te penches pour attraper le sachet de douceurs sucrées. « Alors, un gâteau ça te tente, avant que Kian ne mange tout ? ». @Iwan Lockhart
évidemment que c'est ta petite soeur chérie. c'est la meilleure et clairement, c'est celle qui voit de toi, les meilleurs côtés ― clairement. que tu dis d'une traite, sans buter sur le mot. parce que c'est certain que toi, elle restera sans aucun doute la personne la plus importante de ta vie. hormis ta mère. et ton frère, malgré ce qui s'est passé. malgré tout. regard le sachets en souriant. ah, toi de voir de la bouffe ça te redonnes le sourire, clairement ― yep. il est où ? t'pensais pas qu'il allait venir lui aussi. ça te fais plaisir et tu le cacheras pas.
Ton frère prononce un mot sans aucun bégaiement et c'est déjà une belle victoire, un pas de plus vers la certitude qu'il va vite recouvrer ses habitudes, ses facultés même si un accident change la perception de l'existence. Tu souris franchement à ton lien fraternel car tu as raison dans ce que tu dis, tu tiens énormément à lui. Le paquet de douceurs sucrées entre les mains, tu fais exprès de le mettre sous le nez de Iwan, histoire de le taquiner un peu. Tu connais son penchant pour la nourriture mieux que personne et tu n'es pas surprise de le voir lorgner dessus. « Aha, lorsqu'il est question de bouffe, tu ne te fais pas prier, mh ? ». Tu lui tend le paquet de gâteaux avant de lui répondre. « Il est allé se reposer, il en avait besoin. ». Vous ne cessiez de vous relayer depuis des jours, et il avait besoin de repos. @Iwan Lockhart
t'peux pas dire le contraire. t'as beau ne pas être au top de ta forme, pour le coup, t'as l'appétit qui se fait de plus en plus présent. c'est un peu ton moyen de te réconforter. comme d'habitude, mais là encore plus. hausses les sourcils, sourire léger aux lèvres en attrapant le paquet de gâteaux qu'elle te tendait. puis lorsqu'elle t'explique où se trouvait votre petit frère, tu te racles la gorge doucement, tout en ouvrant le paquet ― cool. tu sais pas pour qui il a fait ça. venir. pour lui, pour toi, pour river, mais dans tous les cas, il était là et c'était déjà beaucoup.
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