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TW: malaise, réanimation, (décès ?), urgence médicale.
Staying alive
#rplibre
La rose continue de courir. Après quoi ? Le temps. Les gens. La vie. L'amour. Tout semble si fragile, pour celle qui désespère d'accomplir un jour, quelque chose pour sa propre personne. Quelque chose dont elle serait fière, qui lui apporterait satisfaction. L'adoption revient souvent, dans l'éventail restreint de ses possibilités; elle qui se rêve mère, sans pour autant être accompagnée. La trentaine approche, et la fleur angoisse; si les levers de soleil sont magnifiques, ces instants lui rappellent aussi que le temps passe. D'une certaine façon, il est compté. Clary en ferait toute une histoire, intérieurement, si son quotidien n'était pas aussi prenant. Travailler lui évite de réfléchir; son métier est, plus ou moins, le seul domaine qu'elle parvient à "maîtriser". Un refuge, à l'abri des pensées torturées. Sans l'avoir confié à qui que ce soit, la petite Killbane a entamé une démarche pour obtenir l'agrément nécessaire à une éventuelle adoption. Procédure particulièrement stressante, poussant Clary à filer sur les berges du fleuve Charles pour se vider la tête. Les foulées s'allongent, suivent le rythme de la musique; cela ne dure qu'un instant, mais la voilà coupée du monde. Et puis, tout semble s'enchaîner. Le paysage défilait tranquillement devant son regard, voilé; à la seconde suivante, c'est le brouhaha qu'elle rejoint, les allées d'un supermarché du centre ville, bondé. Un paquet de skittles en main, une pomme dans l'autre, la donzelle patiente, préfère ne pas relever, réprimander, celles et ceux qui poussent en espérant que le temps ralentisse.. Ou que l'hôte de caisse aille plus vite. Et puis, elle la remarque. Cette femme, à qui elle ne donnerait pas plus de vingt-cinq ans, quelques mètres plus loin. Tout le monde se fiche qu'elle ait l'air de souffrir le martyre. Paupières closes, visage et comportement trahissent une douleur intense, sans doute insupportable. Appuyée d'une main sur le tapis de caisse, l'autre masse la tempe sans véritable succès. Clary ne veut pas la jouer dramatique, mais l'image l'interpelle. Quelques secondes plus tard, lorsque la rose s'apprête à sortir de sa file, l'inconnue s'écroule de tout son poids sur le carrelage, sous le regard stupéfait des témoins. Vent de panique, le monde s'écarte comme si la demoiselle était une pestiférée; à croire que la tendance actuelle penche plutôt en faveur du "chacun pour sa gueule". L'instinct secouriste reprend le dessus, et la paramédic s'approche, tente une première stimulation. Son - sixième sens - s'emballe et le regard ébène se relève aussitôt, croise celui d'un.e inconnu.e à proximité. - Fais le 911, il faut une ambulance de toute urgence ! le timbre ordonne, s'exclame, tandis que les mains se superposent sur la poitrine, entament la réanimation. Staying alive, disait la musique pour donner le rythme des compressions.
La rose continue de courir. Après quoi ? Le temps. Les gens. La vie. L'amour. Tout semble si fragile, pour celle qui désespère d'accomplir un jour, quelque chose pour sa propre personne. Quelque chose dont elle serait fière, qui lui apporterait satisfaction. L'adoption revient souvent, dans l'éventail restreint de ses possibilités; elle qui se rêve mère, sans pour autant être accompagnée. La trentaine approche, et la fleur angoisse; si les levers de soleil sont magnifiques, ces instants lui rappellent aussi que le temps passe. D'une certaine façon, il est compté. Clary en ferait toute une histoire, intérieurement, si son quotidien n'était pas aussi prenant. Travailler lui évite de réfléchir; son métier est, plus ou moins, le seul domaine qu'elle parvient à "maîtriser". Un refuge, à l'abri des pensées torturées. Sans l'avoir confié à qui que ce soit, la petite Killbane a entamé une démarche pour obtenir l'agrément nécessaire à une éventuelle adoption. Procédure particulièrement stressante, poussant Clary à filer sur les berges du fleuve Charles pour se vider la tête. Les foulées s'allongent, suivent le rythme de la musique; cela ne dure qu'un instant, mais la voilà coupée du monde. Et puis, tout semble s'enchaîner. Le paysage défilait tranquillement devant son regard, voilé; à la seconde suivante, c'est le brouhaha qu'elle rejoint, les allées d'un supermarché du centre ville, bondé. Un paquet de skittles en main, une pomme dans l'autre, la donzelle patiente, préfère ne pas relever, réprimander, celles et ceux qui poussent en espérant que le temps ralentisse.. Ou que l'hôte de caisse aille plus vite. Et puis, elle la remarque. Cette femme, à qui elle ne donnerait pas plus de vingt-cinq ans, quelques mètres plus loin. Tout le monde se fiche qu'elle ait l'air de souffrir le martyre. Paupières closes, visage et comportement trahissent une douleur intense, sans doute insupportable. Appuyée d'une main sur le tapis de caisse, l'autre masse la tempe sans véritable succès. Clary ne veut pas la jouer dramatique, mais l'image l'interpelle. Quelques secondes plus tard, lorsque la rose s'apprête à sortir de sa file, l'inconnue s'écroule de tout son poids sur le carrelage, sous le regard stupéfait des témoins. Vent de panique, le monde s'écarte comme si la demoiselle était une pestiférée; à croire que la tendance actuelle penche plutôt en faveur du "chacun pour sa gueule". L'instinct secouriste reprend le dessus, et la paramédic s'approche, tente une première stimulation. Son - sixième sens - s'emballe et le regard ébène se relève aussitôt, croise celui d'un.e inconnu.e à proximité. - Fais le 911, il faut une ambulance de toute urgence ! le timbre ordonne, s'exclame, tandis que les mains se superposent sur la poitrine, entament la réanimation. Staying alive, disait la musique pour donner le rythme des compressions.
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