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TW : guerre fictive Boston, captivité, blessures, violences
Assoupi depuis un certain lapse de temps, ses billes noires commencèrent à s’agiter sous ses paupières closes. Les premières odeurs de sa nouvelle réalité devinrent perceptibles. Ça sentait l’air brassé mais jamais remplacé, et la vieille colle à papier-peint sur un mur attaqué par la moisissure. L’air était humide, les vêtements collaient au corps comme une seconde peau ; à moins que la chaleur étouffante et stagnante le faisait transpirer ? Des bruits se glissaient dans ses oreilles, mais ils lui semblaient lointains, comme s’il portait des boules quiès mal-ajustées. Il souffrait du visage, et peinait à soulever sa cage thoracique. Quelque chose le gênait dans la cuisse gauche, il ressentait la présence d’un corps étranger. Il était anormalement fatigué, désirait prolonger son sommeil, mais luttait pour ouvrir ses yeux sur le monde dans lequel il était entré ; une vague impression d’être en danger.
Les grimaces qu’il fit tirèrent sur l’épiderme de son visage, et un râle s’invita dans le fond de sa gorge. Il battit des cils à plusieurs reprises, ne put relever totalement ses membranes oculaires. D’abord, ce fut un espace flouté qui l’accueillit, puis sa vue vint à s’éclaircir. Les pans de la pièce étaient gâtées d’une tapisserie fleurie, décoration anglaise du début du XXème. Il referma ses yeux quelques secondes avant d’explorer à nouveau, car chaque détail comptait dans ce genre de situations. L’emplacement des meubles, leur taille ainsi que leur poids. Le nombre de portes et de fenêtres, puis leur position stratégique. Le décor, et son pays de provenance. Il n’était pas en Syrie, c’était une certitude ; à Boston ? Il posa un regard sur sa jambe douloureuse, se sentit faiblir à la vue du garrot serré autour de sa cuisse, juste au-dessus d’une entrée de balle de petit calibre.
Il roula des yeux dans leur orbite, mais se ravisa à s’évanouir. Ce n’était pas tant à cause de sa blessure, mais de la possibilité qu’elle puisse mettre fin à sa carrière de militaire ; le choc. Il sentit des liens encercler ses poignets, attachés à l’arrière du dossier de la chaise sur laquelle il avait été positionné, et un « encore » intérieur fit écho dans sa tête ; il s’était déjà retrouvé captif quelques années plus tôt. Il ne se souvenait plus de rien, et espérait une amnésie passagère – due aux divers coups qu’on lui avait portés sans doute. Il s’éloigna de sa condition physique déplorable pour se concentrer sur l’ombre d’un autre corps présent dans la pièce, éclairé par une simple ampoule au plafond. Il l'observa en silence. Aucune corde apparente, et ses habits de civil américain lui donnèrent assez de confiance pour l’interpeller : pssst. T’es avec moi, ou t’es d’jà mort(e) ?
#rplibre , à qui voudrait être le héros d'un jour
(Invité)