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don't you know that I'm toxic ?

#rplibre
La scène est prête, l'ambiance tamisée dans ce bar-cabaret où se confondent les inconnus habitués et éphémères anonymes, regards curieux tournés vers le rideau qui se lèvera bientôt pour accueillir l'artiste suivant. Ashley clôture la soirée avec une reprise de Monsieur-Madame sur commande du responsable, prêt à utiliser la fibre dramatique de la poupée pour marquer l'esprit du public. Personne ne saura qu'elle rendait encore ses tripes dans l'arrière boutique, cinq minutes avant d'apparaître derrière son micro. Teint diaphane et courbes félines mises en valeur par la robe légère, aguicheuse; tout pour attirer l'attention, inciter les clients à la consommation. Le silence s'impose lorsque le pourpre s'écarte, dévoile l'égyptienne maquillée, prête à faire vibrer les murs sous la puissance de son timbre, insoupçonnée. Tout commence par quelques notes de piano; paupières closes, le visage prend la mesure au rythme d'un léger balancement, avant que les opales ne se dévoilent et que les paroles n'éclatent. Le texte n'a rien d'innocent; il en va presque de sa propre histoire, de ses fêlures qu'elle dévoile et crache au visage des badauds, tas de cons qu'elle désigne du regard, l'un après l'autre. Cri du coeur, détresse mêlée à l'interprétation du titre, Ash' laisse le plein pouvoir au démon. De toute façon, ils n'y verront que du feu. Aveuglés par les paillettes et projecteurs, leurrés par son physique de poupée parfaite à qui on vendrait le monde sans hésiter. De son point de vue pourtant, le mal-être crève l'écran. Ca brûle les cristallins, tord le souffle dans la gorge et réduit sa voix à néant. C'est une putain de malédiction qui lui fait courber l'échine, un tsunami d'émotions qui emporte et étale le noir sur ses joues. La goutte de trop pour ce soir; l'étoile déchue quitte rapidement la scène, balance ses talons hauts et rejoint le bar, pieds nus. De l'autre côté, la soirée reprend son cours comme si de rien était; ce n'était qu'une chanson, une simple performance comme elle en a déjà exécuté des dizaines. Installée en tailleur sur un tabouret, Ash' réajuste sa robe et commande quelques shooters au barman, histoire d'inhiber ses propres sens. Se mettre minable pour faire passer la pillule, oublier le bad trip et l'envie de crier.       



(Hj: rp long ou court, peu importe. Il faut écouter les paroles pour comprendre le sens du post, bien entendu :heaart:)
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@Ashley McCoy
Certains fantômes sont coriaces, dans l'genre boulet à la cheville, dont on n'se défait pas malgré les années. Ces spectres deviennent des constantes, des images maudites que l'temps n'efface pas. Et c'est bien pour ça, pour l'un d'entre eux, que j'me retrouve en terre étoilée. Tout m'porte à croire qu'les responsables sont américains, ou liés - d'une façon ou d'une autre - au trafic sur c'coin du globe. Bien que, selon la version officielle, je n'sois qu'un spécialiste du monde antique, venu apporter son expérience et ses idées en c'qui concerne l'Egypte, où j'ai passé bon nombre d'années. C'est pas d'gaieté de coeur, soyons honnêtes; j'vois pas l'Amérique comme un signe de réussite, pas même de grandeur. Purement professionnel, en fin d'compte.

Ce cabaret m'a été conseillé. Un autre prof', dont j'connais pas les goûts; impossible de dire s'il s'est planté. J'ai juste demandé à c'qu'on évite l'électro, et qu'on privilégie les chansons, les reprises; tout c'qui rend la musique captivante, en somme. Parce que j'aime la voix, les puissances de timbres, les émotions qu'on partage avec l'artiste sur scène; un titre bien joué, c'est presque intime pour l'public.
Mais j'imaginais pas t'revoir. Jeune McCoy.

Impossible de n'pas reconnaitre cette femme, sur scène; son histoire, ces larmes. J'te connais forte et passionnée, tout comme j'te vois amère et brisée. Incroyable, et furieuse. Resté dans un coin d'la pièce, volontairement plongé dans l'ombre, j'me contente d'écouter. J'encaisse tes mots, ces balles tirées dans l'espoir qu'elles puissent atteindre quelqu'un. Sauf qu'entre nous, personne ici, n'ira gratter sous la surface; ton écorce est trop belle, même si elle ne t'protège pas. L'interprétation est appropriée, laisse les anonymes sans voix. Toi même, tu t'y es perdue. J'reconnais ton souffle coupé, j'distingue sans mal les folles pulsations d'la pompe cardiaque, c'te brûlure thoracique et p'tête même, l'envie de gerber. Puis, tu disparais. Aussi vite que t'es apparue. N'était-ce qu'une éclipse ?

L'égoïste masculin que j'suis aimerait t'revoir. Alors qu'entre nous, c'est pas une solution. J'suis vicié, et t'es une source de corruption. Poison à double sens, on finira par s'entretuer. Mais j'y peux rien, Ashley; quand j'te vois pieds nus, filant au bar pour noyer ta solitude, ma silhouette s'avance d'elle-même. Des shooters, pour commencer; tu vaux mieux qu'ça, on peut même pas dire que ça t'ressemble. Tu détestes toujours l'univers, à c'que j'vois. parce qu'un simple 'bonsoir', n'suffisait pas. Parce que c'est toi, que j'peux pas faire comme si c'était banal. Sympa la robe.. Quand même un peu légère pour chanter. j'remarque aussi l'absence d'amulettes à ton cou; autrement dit, t'es clairement mise à nu. Qu'est-ce que tu fiches ici, McCoy ?  

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@Travis J. Alexander
Perdue dans ses pensées, la poupée avale l'alcool sans compter. Pourvu que cela fasse effet, pourvu qu'on inhibe ses sens, qu'on lui donne le droit d'oublier. Fermer les yeux est suffisant pour qu'elle distingue le sable, peut-être même la brise chaleureuse contre ses joues. Ashley souhaiterait disparaître, emportée dans un tourbillon. S'éclipser de ce cabaret, offrir un majeur à son patron. Le traiter de con, cracher sur ces pieds. Lui faire ravaler sa fierté, et mettre sur son dos, les problèmes du monde entier. Tout ce qu'elle est présentement incapable de porter. Au lieu de quoi, l'égyptienne vide les shooters, un à un. Commande une autre tournée au barman, d'un signe de main. Désinvolte. Et puis, elle l'entend. Cette voix, presque hors du temps. Corde masculine, vestige d'une ombre qu'elle peine à oublier. L'alcool passe de travers et elle s'étouffe, se camoufle derrière sa crinière blonde; n'ose observer celui qui ne devrait pas, ne peut pas être là. Au point de refuser le coup d'oeil, de rabattre sa chevelure à l'image d'une toile dorée; préférant mille fois parler à une hallucination, qu'une réelle entité. - Et toi, t'as rien à faire ici. T'es pas prêt de trouver Cléopâtre, si tu cherches à Boston. l'oeuvre de sa jeune carrière, l'exploit qui immortaliserait son nom et viendrait parfaire sa réputation. Ashley reste persuadée que la tombe ne sera jamais découverte, qu'elle n'existe peut-être pas, tout simplement; quand il s'entête à prétendre l'inverse. L'espoir fait vivre, sans doute. - T'es comme tous les autres, Travis. Tu voudrais juste pouvoir me baiser, ça a pas changé. l'alcool lui monte au nez, décuple sa colère et arrache les filtres. Méprisante, au point de ne pas lui décrocher le moindre regard. Mais plus que tout, blessée; peu encline à le laisser revenir, réapparaître comme bon lui semble, pour mettre le désordre dans une vie qu'elle ne parvient même pas, encore, à ranger correctement.      

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@Ashley McCoy
T'as toujours été comme ça. I mean, en colère. T'en as après l'monde entier. C'est même pas personnel, j'suis qu'un prétexte pour décharger ta haine. Tout c'que tu dois garder en toi, tout c'que tu peux pas dire ouvertement, faut bien qu'tu le balance à un moment donné. J'suis la target facile, l'évidence à cibler. Et t'sais quoi ? J'accepte ce rôle, sans broncher. J'ai appris à gérer. Ca n'change rien à la situation présente. Tu vas t'mettre minable, mais pourquoi ? Des gens qui s'foutent de toi ? Rares seront ceux qui remarqueront ton mal être, Ash'. Et tu l'sais, à force de jouer la comédie. Tu portes des masques, et ces fausses images deviennent ta prison. Tu t'protèges des autres, soit-disant; en fait, tu t'enterres toi-même. Heureusement que j'suis pas là pour ça. tacle, autant qu'tu veux, j'en ai rien à cirer. C'est si facile d's'en prendre aux fondations des autres, plutôt que d'tenter de stabiliser les tiennes. J'ai passé l'âge d'ces réflexions, mais je t'apprends rien. Offre moi un r'gard Ashley, arrête de fuir ta réalité.

C'est c'que t'as toujours fait. Fuir. Les autres, ou moi, ça revient au même. J'ai tenté d'prendre soin de toi, et même si j'ai merdé, l'fond de l'intention était sincère. Sauf qu'entre nous, jolie blonde, tu distingues plus les chiens des loups. J'vais pas tenter de t'faire entendre le contraire, on va économiser la salive. quoi que j'dise, tu trouveras une astuce pour revenir à la charge. Quand tu vois tout en noir, j'préfère te laisser dire. Il va falloir qu'tu te reprennes en main. Tu mérites mieux qu'ça, Ash'. c'est un triste spectacle, et pourtant, j'suis pas l'mieux placé pour parler. Mais t'as l'potentiel, pour t'élever, pour sortir des ombres et devenir une putain d'boule lumineuse; c'est rageant de t'voir gratter la poussière. Tu termines quand ? que j'te ramène chez toi; impossible de t'laisser filer seule, dans ton état. Et vu c'que tu avales, ça m'étonnerait aussi qu'tu puisses remonter sur scène. Toujours pas décidée à m'regarder ? C'est déprimant, Ashley.    

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@Travis J. Alexander
Qu'est-ce qu'il peut bien lui vouloir, le démon aux yeux bleus ? Elle l'a écarté de sa vie en fuyant Le Caire, ce n'est pas pour retourner en tête à tête avec à Boston. A croire qu'il ne peut s'empêcher de la suivre, telle une ombre dans son dos. A croire qu'elle n'est pas assez grande pour se débrouiller seule. A moins qu'il n'ait peur de la voir, éprise d'un autre ? Le bas-ventre pourrait s'échauffer à cette simple idée, qu'il soit venu la rejoindre pour s'assurer de ne pas la perdre. D'un autre côté, Ashley ne peut se permettre de lui laisser reprendre la moindre petite emprise sur sa personne. Il est désormais inconcevable pour l'égyptienne d'espérer obtenir le signe d'une quelconque forme de sentiment à son égard. C'est du passé, la blonde estime lui avoir laissé suffisamment de chances. - Dans ce cas, fais moi rêver. Tu cherches quoi ? L'arche perdue ? Le crâne de cristal ? elle se marre, sous sa pluie de cheveux. A l'imaginer, caricature ratée, grotesque, d'un Indiana Jones des temps modernes. Le connaissant, il court probablement après une idée abstraite. Elle le dénigre ouvertement, s'accorde à affirmer intérieurement qu'il ne mérite pas tant d'intérêt de sa part. Pas même un regard, en effet. Il économise sa salive, et elle manque de l'applaudir. Très bien, Jazz ne compte pas la contredire; et après, il veut une médaille ? Mais alors, quand l'irréprochable petit soldat britannique lui énonce une vérité, Ash' voit rouge. - De quel droit tu te permets de me dire ça ? Tu te prends pour qui, Jazz ? cette fois, les opales se connectent aux siennes, pour le fusiller sur place. Si la poupée ne crie pas, c'est uniquement parce qu'ils sont dans un espace fermé, son lieu de travail, qui plus est. Elle le déteste, ce type arrogant, capable de donner des leçons mais tournant éternellement autour du zéro pointé lorsqu'il s'agit de se remettre en question. - Secundo, je me passerais de tes conseils, pour déterminer ce que je mérite ou pas. et elle lève l'index, pour lui intimer de se taire; Travis sait qu'il ne faut pas pousser trop loin, au risque de la voir montrer les crocs. Il sait, mais c'est un homme de danger; devant les obstacles, il ne reculera point. - Pas encore. J'ai pas de temps à t'accorder. siffle-t-elle, pivotant sur son tabouret pour lui signifier son départ. Dire qu'il est vraiment là. Et Ashley ne peut résister, à l'envie de glisser ses phalanges contre son menton, appréciant la douceur de sa barbe blonde, comme si rien n'avait changé entre eux. - Écoute bien, cette chanson t'est destinée. le souffle chaud épouse la mâchoire, et se retire aussitôt. Elle ne lui fera pas ce plaisir. Quittant le bar sans lui offrir le moindre regard, l'égyptienne regagne la scène et le micro, prête à lui donner un véritable clou du spectacle. Sous la reprise de Toxic, l'instant devient personnel. Travis est le poison, la raison de son addiction. Le connard qu'elle dénonce ouvertement, de ses azurées accusatrices. Cette soirée ne tourne pas rond; à l'image du myocarde en sa présence, tout semble se dérégler, fonctionner de travers. Peut-elle seulement lui échapper ?         

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@Ashley McCoy
C'est classique à dire, mais tu n'peux pas comprendre. Certains éléments sont restés secrets, pour l'bien de mes proches. Si tu savais, Ash', tu comprendrais. J't'assure. Peut-être que ton r'gard sur ma position serait différent. P'tête que tu m'en voudrais aussi. Sauf que ça dépend pas d'toi cette fois, et pour mon fils, mon p'tit protégé, j'suis prêt à tout. Si tu dois m'détester à vie pour qu'son existence reste cachée, alors ainsi soit-il. J'me perdrais mille fois dans l'sable, en quête d'une arche perdue, si ça peut m'donner une excuse pour n'pas l'évoquer. Hélios est un fantôme, une page d'mon livre écrite à l'encre blanche. A distance de son père, pour l'protéger. J'irais pas reproduire les mêmes erreurs; j'veux pas revivre ce même schéma, et détruire une âme comme j'ai pu briser Misty. Un papyrus, une partie du livre des Morts. Entre autre. c'était ironique, mais j'suis pas demeuré. La réponse t'intéresse, t'rappelle l'attrait du danger. Je n'révèle pourtant qu'la surface, la partie officielle d'un boulot totalement officieux. D'toute façon, t'es pas concernée. J'veux pas t'avoir dans mes pattes, Ashley. Pas après la dernière fois, ce sang sur tes mains. Plus jamais.

Déteste moi, j't'en prie. Ce n'est qu'la vérité. Ton comportement est minable; ta gueule de poupée n'empêche pas qu'tu ressembles, présentement, à un véritable déchet. T'inspires même pas la pitié, t'es qu'une putain d'solitaire enfermée dans sa fausse misère. J'me prends pour personne. En fait, j'ai rien à gagner dans c'discours, c'est juste.. La vérité. Ta réalité. qu'ça te plaise ou pas, j'en ai rien à cirer. J'ai jamais été c'gentil personnage qui dira amen à l'ensemble de tes problèmes; j'ai jamais été l'type silencieux, qui préfère n'pas se prononcer par peur de blesser. Apprends à encaisser Ash'. La vie n'fait pas de cadeaux, c'est pas une gentille dame qui va t'prendre la main pour te guider sur l'droit chemin. Je m'en remettrai. t'as pas l'temps, mais tu résistes pas malgré tout. Tu joues avec le feu, belle égyptienne. Et j'te laisse faire, comme si c'passé en commun me rattrapait. Comme si une partie d'moi y restait dépendante; à ton souffle, tes doigts. Dont tu m'prives aussitôt, fleur épineuse sur laquelle j'me suis déjà piqué. Mais j'aime souffrir, c'est bien connu. La souffrance m'rappelle que j'suis vivant, alors l'un dans l'autre..

Mon regard suit tes courbes délicates, sensuelles; panthère blonde retrouvant la scène, sur laquelle personne ne t'voit vraiment. Ta bouche pulpeuse captive, enivre, mais ce sont tes opales qui m'intéressent. Vague azurée m'portant tout droit devant l'tribunal, où j'avouerais mille fois le péché. Coupable d'avoir croqué dans ton fruit, coupable d'avoir vu au d'là de ton apparence, coupable d'avoir fait fondre la cire sur tes joues; coupable prêt à tendre la nuque devant ta langue assassine, si cela peut t'apporter un quelconque réconfort. Ta performance est magnifique; si seulement tu mettais autant d'énergie à aimer l'monde qu'à me détester. Et j'applaudis, vois comme j'admire ton talent, la pureté de ta voix, la sincérité de ton timbre; c'mélange explosif qui te caractérise si bien. Lunettes légèrement replacées sur mon nez, j'profite d'un shooter abandonné à son sort et m'dirige vers la sortie. J'en ai assez vu, et j'compte pas t'faire plus de tort.        

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@Travis J. Alexander
Ce type est un voyou. Il n'en vaut pas la peine, comme la plupart des hommes qu'elle a le malheur de croiser. D'ailleurs, c'est probablement le pire d'entre eux, puisqu'il a obtenu d'Ashley.. Tout ce qu'elle était susceptible de donner. Son corps, bien trop souvent; son coeur aussi, au moins en partie, sur un plateau d'argent. L'homme marié donneur de leçons, qui ira faire d'elle la fautive évidente de son histoire. Ces messieurs ont la fâcheuse tendance à oublier, que la blonde n'était pas seule dans le lit; question sexe, c'est torts partagés. Poupée rabaissée au rang de salope, pute de bas-étage, bouche à pipe pour qui veut, quand le mâle s'en sort presque avec la distinction; celle de l'avoir prise pour une conne. Qu'on ose lui parler de justice, ou d'égalité après ça. L'égyptienne s'incarne en vipère, et crache ainsi son venin sur l'homme; lui, en priorité. Adossé au comptoir, fier comme un paon, préférant lui sourire, l'admirer, que de boire sa colère. Pieds nus sur cette scène tournante, les sens embrumés mais l'esprit toujours conscient; une histoire se joue, ici et maintenant, devant ses opales voilées, contre son myocarde déchiré. Elle voudrait qu'il entende, qu'il comprenne, à quel point c'est difficile sans lui; paradoxalement, qu'elle ne peut se livrer encore, à ce jeu maudit. Travis incarne la solution et le problème, une saleté d'addiction que même la science ne saurait expliquer. Et elle faisait la maline, un peu plus tôt, à prétexter devoir chanter pour mieux l'éviter, et lui transmettre un message saisissant; sans même savoir ce qu'elle espérait en retour, finalement. Alexander bat toujours les cartes à sa façon, tantôt arrogant, tantôt insaisissable; désormais détaché, puisqu'il s'éclipse du cabaret sans broncher. Ashley manque de l'interpeller; comme ça, à voix haute, sans filtre quel qu'il soit, mais se ravise aussitôt, à sentir la présence du patron dans son dos. Sans chaussures ni amulettes, l'égyptienne n'envisage pas de pouvoir suivre son mouvement; si le corps hésite quelques secondes durant, observant la porte de service puis l'entrée des clients, les jambes finissent par l'amener vers la sortie, en courant. - Jazz, attends ! s'écrie-t-elle alors, faisant fi des regards étrangers, surpris de voir une femme dans une tenue si osée. Son timbre trahit le fond de son intention; bien que furieuse, la poupée se refuse à le voir disparaître. Ils n'en ont pas encore terminé.          

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@Ashley McCoy
Cette soirée m'rappelle à quel point nos rapports pouvaient être explosifs. A quel point on s'comprend, à quel point on est nocif pour l'autre. T'as pas d'juste milieu, et j'suis trop vorace pour calmer l'jeu. J'aimais te posséder, t'faire mienne quand j'le désirais. C'était malsain, et tu l'as compris. En dehors d'une passion commune, on devrait pas partager quoi qu'ce soit. Du sable et des momies, quelques hiéroglyphes à déchiffrer, mais rien d'plus. J'vais tenter de respecter ça. Après tout, j'suis pas venu à Boston pour toi. J'me disais même, qu'en fréquentant une université différente, avec un peu d'chance, on s'croiserait pas. Tu pourrais vivre ton échange comme tu l'entends, sans avoir affaire à moi. Ce mal que j'ai fait, j'le regrette; par dessus tout, j'tiens pas à revivre ça. Alors j'quitte la salle, sans un coup d'oeil en arrière, j'te laisse sur scène, où on t'admire pour c'que t'es pas vraiment; peu importe, t'es une experte de l'illusion Ashley. Et puis, lorsque j'regagne l'air frais, la vie nocturne, mon corps s'arrête. L'instinct, ça m'dépasse. Opales au contact de quelques jeunes, un peu plus loin, cigarettes à la main; pourraient-ils être les démons de minuit ? Réflexe miroir, clope au bec à mon tour, l'étincelle embrase le poison, la fumée rejoint l'atmosphère. J'peux pas te laisser, pas comme ça. A moitié nue, éméchée, une cible facile pour un esprit tordu. Et tu débarques en coup d'vent, tornade blonde sans chaussures aux pieds, criant mon nom comme si t'avais peur, au fond, que j'puisse t'échapper. Va t'changer, Ash'. J'vais te raccompagner. aucune émotion, pas même un sourire, j'te laisse le minimum. Assez d'intérêt pour m'soucier de ton retour, en sécurité. Pose pas d'questions inutiles. T'as trop bu, c'est tout. que t'ailles pas imaginer des choses, ou t'faire des films. Même si, au final, on en revient toujours à c'même schéma; fuis moi j'te suis, suis moi j'te fuis. Et on s'y perdra un jour, tu l'sais. Notre histoire n'est pas faite pour durer.       

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@Travis J. Alexander
Certaines choses ne s'expliquent pas, sont simplement faites pour perdurer dans le temps, à l'état de mystère. Son rapport à Travis en fait partie, pratiquement depuis le premier jour. Ce qui ne devait être qu'un jeu, vulgaire délire de l'étudiante sous le charme du professeur, s'est transformé en une relation complexe, extraconjugale, capable de mûrir dans le temps, et d'outrepasser les frontières communément admises par la société. Ashley voudrait croire qu'ils ne sont rien, pour mieux tourner la page; pourtant, force est de constater qu'il revient, encore et toujours, auprès d'elle. La coïncidence est trop belle, pour n'être qu'un vulgaire hasard; le blondinet pourra toujours prétendre l'inverse, de son côté, elle y voit un signe. Qu'importe l'endroit, il la retrouvera. Cette soirée en est la preuve, n'est-ce pas ? La blonde nourrit toujours l'infime espoir, de réussir à détrôner la femme, l'officielle, et de prendre sa place. Quand bien même une partie d'elle tend à se détacher de cette idée, jugée utopique et déraisonnable, l'autre envisage, s'accroche encore à cette possibilité. Au même titre qu'une addiction, quelconque, l'égyptienne ne parvient pas vraiment à s'en détacher; le sevrage devait porter les couleurs de Boston, mais sa présence au cabaret ruine instantanément le moindre de ses efforts. Et elle lui court après, demeurée digne d'une pathétique Cendrillon, sans pantoufles aux petons, débarquant sur le bitume agressif, elle qui préfère de loin fouler le sable plutôt que l'asphalte. - Bouge pas, je me dépêche. souffle-t-elle, inquiète à l'idée qu'il puisse disparaître. L'illusion serait douloureuse, et la peine immense, que de contempler son absence sur le trottoir.

Alors, elle file. Comme le vent, emportée par l'euphorie passagère, prenant le pas sur toute forme de colère. Submergée par les sentiments, par l'ouragan émotionnel filant au creux de ses artères, retrouvant sa loge et ses quelques affaires, soigneusement rangées. Les amulettes rejoignent son tour de cou, une paire de baskets à ses pieds et un gilet sur ses épaules, couvrant sa nudité partielle. A peine le temps de fermer, d'effectuer un signe de main à ses collègues que la poupée disparaît, rejoint à nouveau la sortie, au pas de course. La peur au ventre, l'appréhension et la probabilité pour qu'il se soit barré, font irruption; doutes balayés par sa silhouette massive, toujours en train de fumer. - Amène toi ! s'exclame-t-elle en lui volant la cigarette, sautillant sur quelques mètres avant de porter la tige empoisonnée aux charnues, tirant ainsi une latte. - Ta femme est au courant que t'es ici, avec moi ? elle lui fait face, espiègle, évolue à reculons pour mieux le narguer. Elle pourrait parier que non, la cocue ignore tout. - A moins que tu n'aies eu le même speech avec elle.. " Le livre des morts ", et blablabla.. Tout ça pour se taper de belles américaines, à peine sorties de l'université. Au final, c'est toi le minable de l'histoire. fortement alcoolisée, au point de déformer le fond de ses pensées. La méchanceté, sa meilleure source de défense; s'il ne compte pas la laisser approcher, ou lui offrir une quelconque importance, alors Ash' va riposter. A sa façon, langue de vipère.            

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@Ashley McCoy
Sphinx incompris au coeur du paysage bétonné, à attendre celle que j'me dois de laisser, en paix. Ashley s'rattache à notre histoire, comme pour s'prouver qu'elle existe, qu'elle compte vraiment pour quelqu'un. Pourtant, elle doit savoir, sentir, que c'est pas viable. On s'entretue, avec l'espoir qu'tout soit différent le lendemain. Nous avons créé une oasis, pour consoler nos organes meurtris, bien qu'cette représentation utopique ne soit, dans l'fond, qu'un mirage pathétique. Tu l'sais, jolie blonde, qu'on file droit dans l'mur, à se côtoyer. Et j'ai encore dans l'idée de disparaître, dès demain. Reste loin d'moi, loin des histoires louches, loin des embrouilles et de la mort; par dessus tout, reste en vie.

La tempête égyptienne s'active, m'laisse à peine le temps de griller une clope qu'elle est déjà revenue. Rhabillée, pimpante.. Joyeuse ? T'es difficile à suivre, McCoy. Et tu sais à quel point j'ai horreur qu'on m'vole la clope, surtout quand j'la porte aux lèvres. Mmh, c'est nouveau ? j'te connaissais pas fumeuse, t'avais même pour habitude de m'passer des soufflantes; toujours à m'sortir le même baratin "c'est mauvais pour les voies respiratoires, tu devrais arrêter", avant d'écraser le tout sous tes pieds. Insupportable, mais différente. L'alcool peut-être. Soupir agacé lorsque tu évoques ma femme, je n'prends pas la peine de répondre. T'es pas dans ton état normal; ce dynamisme est exceptionnel, la redescente te guette. Mais j'avoue, j'admets, j'perds patience lorsque nos opales se croisent, s'affrontent en direct; lorsque tu utilises nos excès pour définir mon comportement. Notre aventure n'était qu'une erreur, ça devait pas arriver. Geste soumis à l'impulsivité, mes phalanges accrochent ta gorge, ainsi qu'ta mâchoire inférieure. Assez. Maintenant, tu la fermes. tu dépasses les bornes, malgré ma tolérance. Tu n'connait pas le quart de l'histoire, rentre toi ça dans l'crâne. autant avec ma femme, qu'avec les raisons d'ma venue en terre américaine. Ca m'fait bouillir, mais j'peux pas en dire plus. Reste ancrée sur cette vérité, si elle te convient, si elle te permet d'rester safe. La colère fait place au désir, de t'sentir si proche de moi, et j'te relâche instinctivement, pour dissiper la sensation. Pas question de succomber à nouveau. J'veux pas te donner raison. Sans attendre de réponse, j'me remets en route; plus vite tu seras arrivée, plus vite j'pourrais te laisser. Remettre la distance, pour mieux m'faire oublier.        

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