En ce moment ton esprit est embrumé, comme mise sur pause. Tu sais ce que tu dois faire pour aller de l'avant mais tu sembles bloquer depuis quelques jours. Une sensation étrange qui te taraude entre culpabilité et caprice. Deux émotions dont la dernière t'est parfaitement étrangère, au loin de te ressembler tout simplement. Tu avais déposé Louise à l'école ce matin, sachant que tu la reverrais qu'à la fin de semaine étant donné que c'était la semaine de Elias. Aujourd'hui étant un jour de congé, tu avais pris l'initiative d'aller courir un peu et bien évidement la compagnie de Fidji était une évidence. Oslo de son coté était partie avec ta petite sœur. Pourquoi faire ? Tu ne saurais réellement le dire quand bien même tu avais déjà une petite idée sur la question. C'est pourquoi tu étais partie en direction de la plage afin d'aller courir un peu. Cela faisait plus d'une heure que tu courrais le long de la plage et le soleil magnifique en dépit de la fin de la brise hivernale était fortement agréable. Le petit golden retriever aboie avec vigueur tout en sautillant lorsqu'il observe quelques poissons sautés à la surface de l'eau salé. Un rire amusé étire tes lippes instantanément puis ton smartphone sonne et tu prends l'appel de Gaël. En effet, avant de partir de la maison, tu avais envoyé un message à ton meilleur pour savoir s'il était partant pour te rejoindre afin de boire un verre au boire de la plage et apparemment il était déjà arrivé dans les parages. @Gael J. Dinkley
@Edie Reuben | Je n’avais pas osé envoyer de message plus tôt, de peur de déranger, de me montrer indiscret. Pourtant, de voir une partie de la vie d’Edie - même indirectement - exposée sur Veritas, ça m’avait désolé pour elle. J’avais donc attendu un peu, en espérant que les choses se tassent avant de venir prendre des nouvelles, m’inquiétant pour elle et ses adelphes. A priori, ça semblait aller, mais son frère avait visiblement des difficultés à se confier à elle sur le problème. Surement que celà partait d’une bonne intention de sa part, mais connaissant Edie, ça ne l’empêcherait de s’inquiéter et de vouloir faire en sorte d’aider son frère à résoudre ses problèmes, comme elle le faisait si souvent. Mais cette fois, je voulais la soutenir également. Parce qu’elle était ma meilleure amie, et que quoiqu’elle traverse, elle aurait mon soutien, mais parce qu’en plus, je lui devais bien ça. La dernière année avait été pleine de chamboulement pour moi, et un aucun moment, je ne m’étais senti incompris ou abandonné par la jeune femme. Alors même si je n’avais pas la prétention de pouvoir régler ses problèmes en un claquement de doigts, je pouvais au moins espérer lui changer un peu les idées.
C’est donc tout naturellement que j’avais accepté de la retrouver sur la plage dans la journée, pour discuter, passer un moment ensemble elle et moi. Inhabituellement à l’heure, je scrute les environs une fois sur place, en vain. Mais m’ayant prévu qu’elle était venue en premier lieu pour courir, je me dis qu’elle devait être plus loin. Je pouvais toujours aller à sa rencontre, mais de quel côté ? Ne voulant pas prendre de risque, je me décide plutôt à l’appeler, utilisant les bâtiments qui se trouvent de l’autre côté de la rue comme repère. Quelques minutes de marche, et je la retrouve enfin, accompagnée de Fidji à qui je gratte la tête après avoir serré ma meilleure amie dans mes bras. « Je ne sais toujours pas comment tu arrives à te motiver pour courir par ces températures.Et je sais que j’avais dis qu’il fallait aussi que je me remette au sport, mais n’espère pas me faire courir avant le printemps. » Je ris doucement. C’est vrai qu’il y a presque un an, j’avais essayé de m’en convaincre, mais finalement, je n’avais pas réussi à franchir le cap, même si j’avais tout de même repris la danse. « On devrait aller se mettre au chaud quand même, ça te va ? »
Tu n'avais aucunement précisé où tu étais lorsque tu as envoyé le message à Gael. Il était encore tôt et comme tu étais en train de courir en compagne de ton fidèle compagnon canin, tu n'y avais pas songé. En ce moment, tu as l'esprit ailleurs, les sentiments oscillant à la lumière de la culpabilité et de l'obscurité de la colère. Tu n'as jamais été ainsi mais au vue de la situation et de la réalité, tu sais que cela n'est pas étonnant. Un aboiement te tires rapidement de ta réflexion personnelle lorsque tu aperçois ton meilleur ami venir à votre rencontre. Une étreinte emplit de complicité et sincérité plus tard, c'est autour de Fidji de profiter de l'attention du jeune homme. Tu rigoles de bon cœur aux propos de ce dernier avant de secouer et de lui répondre. « Je ne sais pas, c'est l'habitude je pense. ». Après tout vous aviez toujours fait beaucoup d'activités sportives lorsque vous étiez gamins et Ilan t'a entraîné avec lui dès ton plus jeune âge. Même si le surf est l'une de tes activités favorites, la course à pied est devenue un moyen de prendre le large, de faire le vide lorsque cela ne va pas dans ton quotidien. « C'est pas simple mais la vue est superbe, faut le dire ! Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd tu sais, je te prends au mot pour te pousser à reprendre le sport. ». Tu le considères d'un clin d’œil amical et emplit de défi à la fois. Une petite bourrasque glaciale vient fouetter vos visages et la réplique de ton meilleur ami tombe à point nommé. « Ouais, je crois qu'il est grand temps de faire une pause. Je connais un petit café à cinq minutes t'es okay ? ». L'interroges-tu avant de marcher en direction du centre de harbor area. @Gael J. Dinkley
@Edie Reuben | C’est serein que je retrouve Edie et l’étreint aujourd’hui. Moi qui suis souvent soumis aux doutes, à l’appréhension, pour une fois, je ne ressens rien de tout cela. Mais ce n’est pas le cas de ma meilleure amie, qui elle semble traverser une période de trouble, que je s’associe - sans savoir à tort ou à raison - à quelques difficultés familiales. Des difficultés sur lesquelles je ne cherche pas particulièrement à la questionner, préférant simplement lui rappeler ma présence, et la possibilité de m’en parler quand elle s’en sentira prête. Alors aujourd’hui, le but est tout simplement de lui tenir compagnie pour lui changer les idées, tout en passant un bon moment ensemble. Et puis je ne doute pas non plus que nos vacances, désormais imminentes, lui feraient également le plus grand bien. Et malgré tout, elle semble quand même bien en forme. En tout cas physiquement, se tenant toujours à ses joggings réguliers, qu’importe les saisons, tandis que je repoussais pour ma part sans cesse la quelconque activité sportive extérieur, trouvant systématiquement un prétexte météorologique pour me défiler. « J’en doute pas une seconde, le coin est super ! Mais c’est l’effort physique qui me fatigue déjà. Je suppose qu’il va falloir que je me mette en condition autant physiquement que psychologiquement. » Me préparer à me faire trainer par Oslo ou Fidji, et à devoir cracher mes poumons. « Enfin, on va déjà attendre que j’ai moins de courbatures avec la danse. » Parce que même si j’avais repris en douceur, rien ne l’était vraiment quand le corps s’était raidis pendant tant d’années.
La brise marine souffle doucement, de quoi nous rappeler que malgré la présence du soleil, la fraîcheur de l’hiver est encore belle et bien présente. Je hoche la tête à la proposition de Edie, attrapant son bras pour la suivre jusque dans un café, histoire de nous poser au chaud pour discuter. « Comment va Louise ? » C’est naturellement que je prends des nouvelles de la petite fille, pour qui j’ai autant de sympathie que pour sa mère. D’autant plus que l’idée de l’emmener avec nous en vacances dans les prochaines semaines me ravi. Les enfants grandissent si vite, et me faisaient réaliser combien passer du temps avec ceux que l’on aimait était important. « Tout le reste se passe comme tu veux ? Le boulot, les cours ? Comment se sont passés tes derniers examens ? » Je suis toujours curieux de son quotidien, surtout à Harvard. Je ne regrettais pas mon choix de ne pas faire d’études aussi longues et intenses, car je pense que je n’étais tout simplement fait pour, mais je ne cessais jamais de m’intéresser à mon amie et de voir combien elle se passionnait pour ce qu’elle faisait, aussi difficile que cela puisse être parfois.
L'esquisse d'un petit sourire un brin taquin se dessine sur tes lèvres alors que tu écoutes ton meilleur ami t'expliquer qu'il doit se conditionner physiquement et psychologiquement avant de finalement reprendre le sport. « Tu n'as pas tout à fait tord dans ce que tu dis tu sais. Il faut que tu aies envie de le faire et si mentalement tu es prêt alors le reste suivra. ». Tu n'avais aucun doute là dessus car c'est bien souvent l'esprit qui conditionne le tout. Tu arques un sourcil lorsqu'il mentionne qu'il le domaine de la danse. « Tu as repris depuis un petit moment ? ». Tu savais que le jeune Dinkley pratiquait par le passé mais tu ne savais pas qu'il avait repris. La vent froid qui vous saisit de manière soudaine vous rappelle à l'ordre que vous devriez peut être vous abriter à la chaleur. Tu proposes à ton comparse de toujours d'aller dans un cagé cosy du bord de plage que tu fréquentes souvent – et pour cause c'est l'un des seuls à accepter les animaux à l'intérieur dans le coin. Gaël attrape ton bras, et le petit golden retriever de quelques mois vous précède d'un bon pas. Sa question ne te surprends guère, ton meilleur ami figure comme un oncle pour elle, le meilleur des tontons d'ailleurs. « Bien ! Elle est déjà pressé de partir en Argentine même si elle part le temps d'un week end avec son père. ». Louise était doté d'une nature curieuse, adepte de découvrir de nouvelles choses et à se ravir des activités proposées. Elle ne semblait pas trop souffrir de la situation entre Elias et toi mais tu sais qu'elle était loin d'être dupe de la situation. Elle apprivoisait le fait qu'elle allait avoir une petite sœur ou un petit frère et la rencontre avec Céleste confirme son comportement. Elle adore les bébés depuis sa première rencontre avec Anaé, le bébé de Céleste. Vous arrivez alors devant le coffee shop dont tu pousses la porte alors qu'une clochette scintille pour annoncer l'arrivé des clients. Vous vous installez à un petit table où deux fauteuils sont disposés. Tu entends alors les interrogations successives de ton meilleur ami qui comme toujours prend des nouvelles de ton quotidien. « Oh tu sais … en ce moment c'est la routine et je me plonge beaucoup dans le boulot et les examens je pense avoir donné le meilleur mais on est jamais à l'abri ... ». La modestie est un attrait qui te colle à la peau depuis toute môme et que l'on te reproche beaucoup aussi. Fidji s'allonge sur le coté de la table alors que le serveur vient prendre votre commande. « Je vais prendre un Latte Vanille et toi Gael ? ». Tu tournes ton regard vers ton meilleur ami qui choisi sa boisson tandis que le serveur repart vers le comptoir. Ton regard se perd dans la vague du paysage au delà de la grande fenêtre tandis que tu poursuis d'une voix lointaine. « Mais pour être franche avec toi en ce moment ce n'est pas la joie mais je fais avec. ». Un mince sourire discret étire tes lippes avant de s'effacer. @Gael J. Dinkley
@Edie Reuben | Se remettre au sport, ça demande plus d’effort qu’il n’y paraît, et j’en ai bien conscience. Sans parler de la motivation. Raison pour laquelle j’avais commencé par reprendre la danse, qui même si cela me demandait pas mal d’effort physiquement, ne m’en demandait aucun psychologiquement. C’était avant tout une passion, un art que j’adore pratiquer depuis que j’étais gamin, et pour lequel je me sentais à l’aise, troquant ma timidité pour l’insouciance des jeunes de mon âge alors que mes pas seuls me guidaient, sans que j’ai à me préocupper de savoir quel chemin ils me feraient prendre puisque tous semblaient alors merveilleux. Une pratique qui m’avait manqué depuis plusieurs années dans laquelle je me replongeais désormais, sereinement, me sentant à nouveau prêt à reprendre ma vie en main. « Non, ça ne doit même pas faire un mois. J’ai encore mal après chaque séance, comme si j’avais le corps d’une vieille personne. » Je ris doucement mais il faut avouer que les courbatures étaient belles et bien au rendez-vous. « Mais dès que ça sera moins dur physiquement. On ira courir tous les deux. » Il me fallait juste le temps de rhabituer mes muscles à faire tant d’efforts, mais ensuite, je savais que ça me ferait véritablement plaisir d’aller courir avec ma meilleure amie. « Tous les trois même ! » Que j’ajoute en accordant une caresse à Fidji qui devient comme tout fou pendant un instant.
Je me redresse, attrape Edie par le bras alors que nous nous mettons en chemin pour nous abriter de ce petit vent encore très frais en cette saison qui souffle légèrement. Naturellement, je questionne la jeune femme sur sa petite fille que je n’allais pas tarder à revoir d’ici quelques semaines. « Je peux la comprendre/ Elle n’est pas la seule à être impatiente. D’ailleurs, je crois que c’est moi qu’il faudra veiller à ne pas perdre sur place. » Un léger rictus vient étirer mes lèvres à cette pensée. Cela faisait tellement longtemps que j’attendais de franchir ce cap, que je serais surement aussi dynamique et intenable qu’une enfant de quatre ans, j’en étais certain. « Oh ! C’est vrai qu’Elias ne la verra pas pendant un petit moment. J’espère que ça n’a pas posé de problème. » Si nous, ça ne nous dérangeait pas d’emmener Louise, ayant tout programmé en prenant en compte sa présence, il pouvait en être différemment pour son père, qui lui, ne la verrait pas pendant presque quinze jours. Bien sur, je me doutais qu’Edie avait déjà anticipé tout cela, mais ça ne m’empêchait pas moi, de m’en inquiéter soudainement.
Il ne nous faut pas longtemps, comme l’avait annoncé la jeune femme, pour entrer dans un petit café, acceptant de nous laisser rentrer avec Fidji. Et je suppose qu’Edie y avait déjà pensé en choisissant de nous emmener ici. On s’installe rapidement, se mettant à l’aise dans les fauteuils, et appréciant la chaleur des lieux. « Un macchiato caramel s’il vous plaît. » Que j’annonce à la suite de la jeune anglaise lorsque le serveur vient prendre nos commandes, alors que nous discutons posément du quotidien, de son travail, ses études. « Ah ? » Je me redresse un petit peu, moins affalé dans le fauteuil, le regard posé sur elle, attentif. « Qu’est ce qui te travaille ? Tu peux m’en parler tu sais. Enfin si tu en as envie. » Je la gratifie d’un sourire tendre. Jamais je ne l’obligerais à le faire, mais si elle en éprouvait le besoin, j’étais là pour elle.
Une passion – peu importe laquelle – ne se discute pas. Tu le sais bien pour être concerné par nombreuses d'entre elle. Les activités aquatiques ont rythmés et animés ton enfance ainsi que ton adolescence pour actuellement colorées ton quotidien. La preuve étant qu'aujourd'hui tu as la charge le soin et l'éducation de mammifères marins pour lesquels tu as énormément d'affection pour les suivre depuis quelques années. Le sport relève présentement plus d'un besoin que d'une passion, tu l'avoues car il te serre de moyen d'exulter le trop plein d'énergie, les mauvaises ondes et de te garder en forme pour maintenir la cadence d'une routine chargée – encore plus depuis la naissance de ta fille. Tu hoches lentement la tête aux paroles de ton meilleur qui te confirme que cela fait un mois qu'il a repris la danse. « C'est génial ! Maintenant j'ai hâte de voir sur une chorégraphie, tu n'as pas le choix ! ». Lui dis-tu tout en le considérant d'un franc sourire emplit de défi. Comme toujours le jeune homme n'oublie jamais la présence de tes compagnons canins ce qui fait le bonheur du plus jeune. Fidji est encore plus joueur que Oslo qui a gagné en sérénité avec la prise de l'âge. Bras dessus bras dessous, vous prenez la direction du petit café où tu te rends souvent lorsque tu cours dans les parages et vous entrez à l'intérieur. Vous prenez place en toute aisance et le petit golden retriever fait comme chez lui – car oui les chiens y sont acceptés. « Ouais j'imagine que tu dois être impatient et excité à la fois ! Mais ne t'en fais pas, on sera là pour veiller à ne pas te perdre, tu as ma parole ! ». Répliques-tu d'un petit signe de main qui accompagne tes propos de promesses que tu tiendras, c'est une certitude. Tu lui expliques ensuite que Louise passe le week end avec Elias. Tu sais que deux semaines sans voir sa fille est compliqué pour lui mais tu aussi que vous vous êtes toujours entendu sur le partage de garde. « Non, vraiment on a réussi à s'entendre là dessus. On a la chance de s'entendre de ce point de vue là au moins. ». La situation entre toi et ton ex petit ami est tendu en ce moment. Toi en as pleinement conscience du pourquoi ainsi que du comment mais c'est loin d'être le cas du Wertheimer. Et tant que cela est ainsi, cela t'arrange. Le serveur vient prendre vos commandes respectives avant de repartir pour vous préparer tout ça. Gaël s'intéresse à ton état d'esprit car comme toujours même si vous vous voyez peu, vous conserver beaucoup le contact par téléphone et via les réseaux. Ta réponse est franche bien qu'abordé de manière évasive. Tu n'aimes aucunement apportés des ennuis à tes proches mais tu sais aussi que tes amis, ton entourage familial te reprochent de trop tout garder pour toi. Ton meilleur ami te gratifie d'un sourire bienveillant, soucieux et tendre à la fois alors que tu soupires avant de poursuivre. « Bien évidement que je vais en discuter avec toi même si une autre partie de moi me sermonne de ne pas t'embêter avec ça ... ». Tu passes tes deux mains sur ton visage avant de reprendre d'une intonation fatigué et perdue à la fois. « Mon attitude et mon choix de prendre mes distances avec Elias le blesse et je n'aime pas … je n'aime pas faire du mal aux autres … je suis complètement paumé Gaël ... ». @Gael J. Dinkley