E. Gabrielle Sullivan - Emmy Rossum

D'après ce que l'on peut souvent voir dans les films, ou dans les bouquins, lorsque l'on naît dans une famille avec de gros moyens, on ne peut pas vraiment dire que ça soit le cadre le plus aimant, le plus rassurant et tout ça. Mais ce n'est qu'une illusion, que fiction parce que ce n'est pas parce que l'on a de l'argent que l'on n'est absolument pas en mesure d'être aimant, d'aimer les siens. Au sein de ma famille, j'ai vécu le moment le plus fabuleux de toute ma vie. Ils ont été aimants, proches, amicaux également. Il est clair que ces personnes sont les personnes les plus importantes qui soient, pour moi. La famille a toujours eu une importance certaine. Il est vrai que vivre dans une famille aisée me permet d'avoir plus de facilités et tout ça. Je me suis sentie chez moi, à chaque seconde. Je ne fais pas partie de ces gens qui détestent leurs parents pour une raison ou pour une autre, c'est même parfaitement le contraire. Ils comptent pour moi, ceux qui comptent le plus pour moi. Et c'est la seule chose qui soit réellement importante pour moi. Comment pourrais-je une seule seconde, le nier et penser une seule seconde que les choses pourraient être différentes hein ? Oui voilà, je suis bien et j'ai vécu dans l'amour. C'est certain. C'est sans doute pour ça justement que ma relation avec mon frère est si fusionnelle. Et je n'ai pas la moindre raison d'en douter, de toute manière.

Grandir dans une famille où tout est possible, ça nous donne envie de rêver et c'est surtout à ça que je pense, en fin de compte. Je suis heureuse, j'ai toujours eu tout ce que je voulais et jamais la moindre raison de m'en plaindre. C'est clairement ce qui comptait le plus et ce n'est pas moi qui vais me prendre la tête. Mon frère, mes parents, dans le fond, j'avais vraiment cette illusion que tout allait bien et c'était la seule chose qui comptait. Enfin bref, j'ai donc grandi dans cette famille et rien ne semblait pouvoir anéantir ça. Rien ne l'a fait d'ailleurs. J'ai pris une voie qui plaisait à mes parents d'ailleurs, une voie plutôt cool, qui me laissait à penser que j'allais avoir un avenir tel que je pouvais rêver et tel que mes parents voulaient pour moi. Le droit s'est faufilé à l'horizon et je ne me voyais pas faire autre chose, de toute façon. Alors comment croire une seule seconde que je pourrais vouloir faire autre chose ? Enfin.. Voilà quoi.

Mais la famille n'est pas la seule partie d'une vie. Et c'est bien souvent là qu'est le problème. Il y a l'aspect extérieur. Au sein des siens, on a l'impression que l'on est invincible. Mais ce n'est pas comme ça que ça marche. Et c'est à ça que je pense. J'ai grandi, j'ai découvert des gens et je me suis rendue compte que ma capacité à faire confiance aux gens n'était pas très élevé. Une rancune qui naissait aussi, puisque lorsque l'on me trahissait, j'étais incapable de revenir vers eux. Ce qui m'a plutôt bien servi hein, je ne dis pas que c'est tant un défaut que ça. Au moins, en agissant comme ça, je ne courrais pas le risque d'être trahie une nouvelle fois. Et ce n'est pas moi qui m'en serait plainte, une seule seconde hein. Parfaitement impossible même, si on veut tout savoir. Et tant mieux. Les amis, un sujet compliqué, puisque la plupart du temps, ils sont les personnes les plus importantes de nos vies. Et ils occupent vraiment une grande place dans ma vie.

L'amour aussi, je suis une grande rêveuse, c'est vrai. Je rêve de vivre un jour d'amour et d'eau fraîche, même si ce n'est pas comme ça que ça marche, et je le sais bien. Mais bon, ce n'est pas comme ça que ça marche, un jour on aime, le lendemain, c'est autre chose. J'ai rencontré un mec y a un an. Il m'a plu directement, le coup de foudre peut être, je ne saurais dire. Et au final.. On a fait beaucoup de chose ensemble, on a passé beaucoup de temps ensemble, je pensais qu'il était le bon. Je me suis trompée. Six mois de relation qui se finisse par lui, chez moi, dans mon lit, mais avec quelqu'un d'autre, quelqu'un que je ne connais pas et dans une position qui ne laisse aucun doute. Une chose qui me déprime, en faite. Et il n'y a rien de plus à en dire. Je ne l'ai plus revu et disons que ça m'a un peu refroidi. Pour le moment, je dirais que les hommes.. Je galère un peu trop, je ne suis pas faite pour ça peut être. Je me méfie en tout cas et je n'ai pas fait confiance à un homme, du moins comme ça, depuis déjà un moment. Je suis quelqu'un que l'on trouve « indomptable » dira-t-on. On ne parvient pas à me cerner et dès qu'une situation ne me plaît plus, je prends la fuite. Je préfère ne pas courir le moindre risque.