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if there's any justice (libre)

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IF THERE'S ANY JUSTICE
vendredi 27 août 2021, 02h00 du matin
#rplibre

Coup de téléphone qui provient d'un pays du golfe persique. Coeur qui se serre, l'espoir que ce soit ta soeur depuis un poste sur place. Tu quittes le bar pour gagner ton bureau pour répondre. « Allo ? » De l'autre côté du téléphone, une voix masculine s'élève. Un gradé militaire, qui te demande si tu es bien Lana Killbane. Tu confirmes ton identité. « Je vous appelle au sujet du soldat Clary Killbane. » L'angoisse monte aussi vite que tes larmes. Le cerveau se bloque sur les mots importants qu'il te débite. Attaque du camp ennemi. Ton poing se serre sur le rebord du bureau, et les mâchoires se crispent pour ne pas laisser échapper les larmes. Plusieurs blessés et morts. Première perle salée qui glisse, coeur qui accélère. Le soldat Killbane est tombée au cours de l'assaut. Ton monde s'effondre violemment. Corps rapatrié dans les jours à venir à Vancouver. Rester digne et refuser le Canada, demander Boston, où tout le monde se trouve désormais. Plus aucune attache dans votre pays natal. Le gradé accepte et te présente ses condoléances. Téléphone raccroché, il retrouve sa place dans ta poche. Rester stoïque un instant, avant de tout ravager dans ton espace de travail fermé. Hurlement étouffé par la musique et le brouhaha de la clientèle. Bureau sans dessus-dessous. Tu récupères ta veste, les clés de ta voiture, les clés de chez toi, ton sac, la bouteille de whisky cachée et tes clopes. Tu sors comme une balle du Sun Rock sous le regard de ton équipe. Tu pars sans un mot à personne. Tu manques d'air. T'as besoin de marcher.

Seulement, tes jambes ne t'emmènent pas bien loin. Sous le choc, tu restes le long de la côte. Assise sur un muret qui donne sur l'une des plages, tu laisses ta peine te submerger. Elle t'avait promis de revenir entière. Elle t'avait promis, putain. Elle avait pas le droit de t'abandonner comme ça. Elle avait pas le droit de crever. Ton pilier, ton ange gardien, celle qui te protégeait de tout quand t'étais gosse, n'était plus de ce monde. Et bordel, ça fait mal. Whisky avalé au goulot, trop rapidement vidée. Les nerfs lâchent encore plus. L'envie de fracasser le verre contre le sol dans un geste violent. L'envie d'hurler. Se rappeler que polluer une plage avec du verre peut être dangereux, malgré tout. Se raviser et se contenter d'un lieu isolé du parking.
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Soirée seule, première fois depuis que j’ai posé le pied à Boston et je tourne en rond dans ce foutus appartement bien trop vide à mon goût. Les nouveaux partenaires tous occupé ce soir ou potentiellement pas l’envie de me voir. Les piliers toujours pas revenus de leur foutus summer camp. J’ai épuisé une bonne partit du catalogue Netflix. Balançant stupidement une balle contre le mur du salon, cherchant désespérément une idée pour pouvoir m’occuper ce soir alors que le sommeil refusait de se pointer, la solitude était l’une de mes pires ennemies, bien trop souvent seul ses dernières années, bien trop éloignée de l’essentiel... Je finis par laisser tomber la balle, fracasser une plante – merde, Elvi va me tuer... bon je verrais ça plus tard. Attraper le trousseau de clé, le téléphone et mon portefeuille, idée qui me traverse l’esprit, les doigts qui me démange, le palpitant qui s’excite. Faire une heure de route à cette heure-là, pour sûr que si Elvira le savait elle me tuerait. Prendre la voiture, sortir du parking de l’immeuble, fenêtre ouverte, mais seulement quelques mètre effectué qu’une silhouette me fais tourner la tête, qu’un bruit de verre brisée me rend curieux, alors je rentre sur le parking, m’avance vers la silhouette, phare allumé, je plisse les yeux “Lana ?” Je coupe le moteur et sors de la voiture, m’avance vers elle “Qu’est ce tu fou Killbane ?”. Croisé une fois, présentation faite par l’ainé quand je m’étais pointé sur son lieu de travail. Je ne la connais pas tant que ça et pourtant je vois son cœur se brisé dans son regard. Main glissé dans les poches, ignorant si elle accepterait un quelconque geste de ma part. “T’a envie d’en parler ?”

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Trop de souffrances, trop de pertes dans cette putain de vie. Tu savais que c'était un risque, mais tu voulais pas croire que ça pouvait vraiment lui arriver à elle. Tu voulais pas croire qu'elle pouvait y passer en étant dans le camp des soignants militaire. Pourtant, c'était arrivé, et tu vas devoir t'y faire jusqu'à la fin de tes jours. Ta soeur ne reviendra jamais en vie, seulement entre quatre planches dans les jours à venir. C'était horrible. Peut-être le karma qui se joue de toi. T'as ôté la vie de ton géniteur, on ôte la vie de ta soeur. Ce dieu auquel l'homme croyait n'est-il pas cette sombre pute que t'as la sensation qu'il est ? Tu peux pas t'empêcher de le penser, quand des phares se dirigent vers toi. T'espère juste que ce sont pas les flics. Pas de gyrophare, une voix qui s'élève en sortant de là. Jewell. « J'fais la fête, ça s'voit pas ? » T'es froide comme la glace, détruite. Tu souffres intérieurement. Rictus nerveux qui éclate dans le silence de la nuit. « On vient d'm'apprendre que ma soeur est morte. On vient d'm'enlever un bout d'moi. J'réalise pas vraiment, mais putain, j'ai mal. À l'intérieur de moi, j'suis en train d'crever. J'veux plus rien ressentir. J'veux équilibrer la souffrance. » Te battre, te défoncer. Raviver les vieux démons.
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Je m’appuis contre le capot de ma voiture, reste à distance de la jeune femme, la laisse tourner comme dans un lion en cage, tenter de savoir ce qu’elle à, ne pas la laisser seule alors qu’elle semble dans un sale état, c’est certain qu’Aaron m’en voudrait de l’abandonner à son propre sort. Je ne répond pas quand elle attaque, je lui laisse le choix de se libérer ou non et je n’attends finalement pas longtemps avant qu’elle lâche tout ce qu’elle à sur le cœur... et je comprend son état, je comprend sa douleur, je sais ce qu’elle ressent. Aucun mot ne peut la calmer, je le sais, depuis le temps aucun mot n’a pu calmer ma peine. “Viens avec moi” Je me lève de la voiture et m’apprête à remonter dans celle-ci quand je vois qu’elle ne bouge pas, je fais le tour ouvre la portière passager “Grimpe. Tu veux équilibrer la souffrance ? J’ai des propositions pour toi, mais je ne t’en parlerais pas ici.” Lui dis je en lui montrant la voiture “Fais moi confiance Lana, je suis passé par là”.
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