Le soleil recouvrait la mer d'une agréable lumière, réchauffant les corps et les esprits. Le bruit de l'eau qui clapotait contre les rochers créait une douce mélodie, rythmée par le bruit des enfants jouant dans l'eau et construisant d'immenses châteaux de sable blanc, avec leurs tout petits sceaux. Adel se revoyait enfant, lorsque leurs parents les avaient tous amenés une journée à la plage : l'eau était glacée, les vagues les bousculaient et le vent mordait leurs joues rosies par la chaleurs et le sel. Et pourtant, elle en avait gardé un bon souvenir, comme elle en avait peu, malgré l'affreu maillot de bain rose que sa mère lui avait obligé de porter et la quantité d'eau salée qu'ils avaient tous avalés par mégarde. Et cette scène, qui s'offrait à présent devant elle lui faisait se remémorer ces moments passés, alors que tout semblait aller pour le mieux dans cette grande famille. Elle fixait le sable blanc, les silhouettes qui s'agitaient, l'eau d'un bleu envoûtant son crayon en suspens au dessus de son bloc de feuille, assise sur son rocher qui surplombait ce merveilleux tableau. Elle avait vu une multitude de personnes, aux styles personnels, colorés ou au contraire sombre, des gens qui se croisaient sans même s'apercevoir de leur singularité personnelle. Et tous ces vêtements qu'elle avait eu le temps d'observer l'inspiraient profondément, comme les fleurs, les animaux, les maisons qu'ils avaient eu le loisir de photographier sur différentes ailes depuis leur arrivée dans les Caraïbes, une unité pourtant si différente, si particulière contrairement à ce qu'ils avaient eu l'occasion de croiser à Boston. Et sans s'en apercevoir Adel s'était mise à dessiner machinalement une silhouette sur qui son regard c'était fixé, appuyant les détails du visage, des mains, des ombres et elle ne constatait la ressemblance qu'une fois le portrait fini. Alors elle se leva, étirant un peu ses jambes et s'approcha de la personne, détachant le feuillet de son carnet. "Tiens, j'ai dessiné ça à l'instant", dit-elle en lui tendant la feuille. Elle n'aimait pas garder ces portraits volés et préférait toujours les remettre une fois terminés.
#rplibre
(Cleo Salazar)