the almost anything ((megara))

S’il y a une chose que l’on peut me reprocher, c’est d’être un peu trop proche et entreprenante avec mes frères. Je ne leur laisse pas la moindre chance de faire n’importe quoi et je sais bien que j’abuse. Seulement, j’en ai assez de les voir enchaîner les décisions pourries et je sais bien que je ne suis pas au bout de mes surprises. Il n’y a aucun moyen que Dimitri ne retombe pas dans les bras de Thélio et ça me rend dingue. J’aimerais que tout soit plus facile, que l’italien n’ait pas quitté mon petit frère alors que ce dernier se pensait heureux, joyeux et en sécurité. Il pensait avoir trouvé l’homme qui lui offrirait la vie et la stabilité qu’il recherche pour lui et Thaïs et… Sans commentaire. À cela s’ajoute le stress de l’audition pour la garde de Thaïs. Je ne devrais pas m’impliquer autant, je devrais rester distante mais j’en suis incapable. Ça concerne ma famille et même si le stress est mauvais pour mes plans, je ne peux pas faire autrement. La main sur la porte du Georgetown Cupcakes, j’entre pour aller chercher quelques gâteaux pour Thaïs, mon frère mais aussi Eden que je récupère d'ici quelques heures pour sa leçon au cours de langue des signes américains pour bébé. Un petit quelque chose, une petite activité rien que pour nous deux, quelque chose qui pourrait l’aider plus tard. Mes cupcakes en mains, je sors rapidement et cherche Karl du regard. Mon chauffeur ne pouvait pas rester en double fil alors je l’ai envoyé se garer plus loin. Et lorsque je l’aperçois au loin, je me dirige vers la Rolls Royce noire qui attend au coin de la rue. C’est à ce moment là que j’entends le prénom de mon petit frère, Eliott, et - curieuse comme toujours - je tourne le visage pour voir qui parle de lui. Une femme, bien entendu. Et une que mon second frère fréquente. Alors, forcément, lorsqu’elle arrive à mes côtés et que sa conversation se termine, je lance Pourquoi de se contenter d’un Marriott quand on peut se faire les deux, hein ? C’est tout sauf doux et gentil. Parce que Dimitri a déjà du mal à se remettre de Thélio mais si elle se met à lui faire oublier l’italien pour lui briser le coeur par derrière, je risque de ne pas être gentille, loin de là même.


@Megara Coríon

Les sucreries récupérées, je me hâte à retrouver mon carrosse pour rentrer et être à l’heure pour le goûter. C’est la semaine de Dimitri et j’en profite donc pour passer un maximum de temps avec Thaïs. Bien que je sois persuadée que mon frère obtiendra la garde complète de la petite, j’ai peur que quelque chose se passe mal, qu’Hope n’ait pas supprimé tous les dossiers compromettants au sujet de mon frère et que Carter - et ses avocats - finissent par trouver quelque chose d’incriminant à son sujet. Je tente de gérer cela avec ma récente relation avec Jeremiah, la présence d’Eden dans ma vie et mon envie de tomber enceinte. C’est une guerre quotidienne pour savoir quel sujet gérer et avec quelle importance. J’ai de quoi m’occuper des heures durant mais aussi de quoi me trouer le cerveau pour être complètement honnête. J’aimerais que les choses soient enfin faciles mais je crois que la facilité ne fait pas partie de mon vocabulaire. Parce que lorsque j’entends la demoiselle à mes côtés parler d’Eliott et que je reconnais son visage de mes heures à passer - et stalker - les ami(e)s de mon frère sur les réseaux, je perds vraiment pieds. Ce n’est pas le moment pour qu’il souffre - bien qu’il n’y a aucun moment pour cela - et je ne mâche pas mes mots. À quoi cela servirait, après tout ? Ce n’est pas en se la jouant douce - ce que je ne suis pas la plupart de temps - que le message passera. Se taper des frères, ça me dégoûte et me fait presque monter la bile dans l’oesophage. Que ceux qui le méritent. Et les moins que rien. Bien que l’envie soit forte de la catégoriser de telle, je sais que mon frère m’en voudrait si je venais à insulter la demoiselle de manière aussi peu dissimulée. Il me connaît, je n’ai pas beaucoup de self control dans ces moments mais puisque je m’acharne sur Thélio à longueur de semaine, j’essaye d’y aller doucement avec elle. Megara. Cette demi-princesse. Et que cherche-t-elle, au juste ? Un Demi Dieu pour la sortir des filets des Moires et de la personnalité qui représente son Hadès. Megara Corion. Il n’en existe pas deux. Que je lâche rapidement. Ah les réseaux sociaux. Et j’ai un petit frère bavard. Alors, je réitère. Sérieusement ? Dimitri et Eliott ? Et c’est quoi la prochaine étape ? Camilla ? Ou moi ? Que je lance en levant les yeux au ciel. Bon, moi, c’est foutu, je suis en couple. Et ma soeur vit à New York mais c’est un détail qu’elle n’a pas besoin de savoir. C’est donc ça alors ? Pas le bon timing parce que tu cherches lequel des Marriott est le plus intéressant ? Juger rapidement, c’est ma qualité - non - première ! Et c’est Megara qui en paye les frais aujourd’hui.

Face à la jeune femme, je ne me dégonfle pas, loin de là même. Elle est clairement en train de prendre mes deux frères pour des andouilles et j’ai peur que cet acte de la brune pousse l’aîné des deux à retourner vers son ex petit ami. C’est difficile, désolant et tout ce qui va avec. Je n’ai aucune envie de voir Dimitri retourner avec Thélio pour diverses raisons mais la plus importante est qu’on ne ravale pas son vomis, chez les Marriott-Wildingham. Et que je refuse d’avoir entendu ce discours à la fin de l’été dernier pour le voir faire les conneries qu’il m’a interdit de faire. Mais bon, visiblement, ce n’est pas avec la miss Corion qu’il peut se consoler parce que ça papillonne sévèrement de son côté aussi. Les gens ne savent donc plus comment agir et se contenter d’un plan à la fois ? Après tout, autant manquer de chopper une MST et de la refiler à toute la ville. Quand ça touche mes frères, ça me concerne. Que je lance rapidement. Dois-je faire la liste du nombre de filles que j’ai laissé entrer dans la vie de mon frère sans trop rien dire, sans trop rien vérifier et l’effet qu’elles ont toutes eu sur lui ? De toute façon, il n’est attiré que par ce qui détruit, triste trait que je souhaiterais qu’il arrête de motiver. Parce qu’il mérite la joie, le bonheur et pas seulement ce qu’elle semble lui apporter : de la déception. Pourquoi tu parles de lui alors, si tu t’en fous ? Un peu de cohérence, s’il vous plaît. Je la regarde à nouveau de haut en bas, comme si elle me devait quelque chose - en quelque sorte, oui, elle me doit quelque chose : ne pas briser mon frère - et lance Si tu brises le coeur de mon frère, tu risques d’entendre parler de moi et pas dans le bon sens du terme, c’est clair ? Que je lâche en la pointant du doigt, me montrant agressive au possible. Pas très envie de me battre avec barbie carrefour mais quand même.