Lucian Ridley-B. ► Scott Eastwood

Né avec une cuillère en argent dans la bouche, il a grandi sans manquer de rien, sauf peut-être de libre-arbitre et de liberté. Éducation stricte et sévère, lui inculquant une vision du monde bien précise. Il est l'héritier et le restera toujours. Il est destiné à de grandes choses. Bourrage de crâne, on lui impose des choix qu'il devrait faire lui-même. Pantin sans envie. Il obéit, parce qu'il ne connaît rien d'autre. Il répond au demande, aux exigences. Enfant sage, enfant obéissant, enfant intelligent. Il n'y a que du bien qui peut être dit sur lui… Ou presque parce qu'il n'est pas un enfant épanoui. Il est loin de l'être et loin de pouvoir le devenir. Trop de chaînes qui l'entravent. Trop de choses auxquelles il doit prêter attention. L'enfant souffre en silence. L'enfant subit et grandit.  

Adolescence, âge ingrat de questionnement. Remise en question, découverte de nouvelles choses, de nouvelles sensations. Lucian découvre le monde bien qu’il reste toujours derrière les barreaux dorés de sa cage fictive. Tel un oiseau aux ailes brisées qui ne peut que contempler le ciel de loin. Il tente des choses, mais souvent il est repris de volée, parce que cela ne colle pas à l'image qu'il doit donner. Il endure, pour ses frères et sœurs, pour qu'ils puissent avoir plus de liberté, un meilleur avenir que lui. Il a sa route toute tracée et il est obligé de l'accepter. Il est résigné, pour ne pas dire déprimé par cela. Il obéira et ainsi présentera les examens pour entrer en faculté de management et leadership de Harvard.

Les années de fac, elles sont censées être les plus belles années de la vie, d’après plus d’une rumeur… Et pourtant, elles furent pour lui, les pires. Membre de la Eliot house par obligation, il a été obligé de prendre part à des soirées et une guerre avec la mather. Lui, coincé qui se retrouve face à des fêtards… Ce qui devait arriver arriva donc. Désire d’insoumission qui prend place, désire de rébellion, de liberté prenant de l’ampleur. L’obéissance reste, plus douloureuse que jamais. Il obéit, tente de garder la face alors que tout son être réclame autre chose, une autre vie; la liberté. Soirée, sauterie, il goutte à la débauche une fois, puis deux et finalement, il comprend enfin ce qu’il veut… Envie de vomir sur sa vie, sur son être. Le temps du gentil petit Lucian s’envole. Non il ne veut plus, il ne peut plus. Tout cet héritage, tout ce poids, toutes les cachotteries qu’il doit faire pour avoir l’impression de vivre un peu. Il craque après avoir reçu sa maîtrise. Une copie faite, il s’avance devant ses parents présents pour le féliciter et il déchire le papier. Il ne veut plus être l’héritier de la famille Ridley, il refuse de suivre encore ce chemin tout tracé, c’est cela que signifie ces petits bouts de papiers qui s'envolent dans le vent.

Liberté enfin atteinte. Rebellion bien trop tardive, mais ayant porté ses fruits. La galère commence maintenant pour lui parce qu'il refuse l'aide de papa-maman. Son égo est trop grand, il veut se débrouiller seul et ne plus être dépendant d'eux. Il ne connaissait pas si bien le coût de la vie, le loyer à payer, les courses à faire quand il n'y a pas de revenu fixe. Il apprend tardivement cela, il apprend à faire des concessions et découvre le goût du mc do' au lieu d'un restaurant étoilé. Il revoit ses goûts à la baisse, pour apprendre à vivre sans se faire du mouron à la fin du mois. Ne sachant pas quoi faire les premières années de cette liberté trouvé, il use de son diplôme pour trouver un bon poste, pour ne pas avoir perdu tout le début de sa vie pour rien. Il sait qu'il a gâché des années à obéir, il le regrette, mais il est obligé d'assumer, de faire pendant plusieurs années ce job qu'il désire fuir... Mettre de l'argent de côté, pour pouvoir faire le boulot qu'il voudra quand il aura trouvé sa voie. Après quatre ans, il démissionne, désireux d'enfin trouver sa voie, il va de petit boulot à petit boulot, passant de caissier dans un supermarché à commis de cuisine pour finir par se retrouver barman au Paint bar. Il ne quittera d'ailleurs plus ce post, ayant trouvé un attrait pour la préparation des différents cocktail, il suivra même une formation de barista ainsi qu'une de mixologie. C'est bien loin du management et leadership qu'il a appris à Harvard, mais étrangement, il apprécie cela... Ainsi que l'alcool tout simplement... Et il y a peu de temps, il a vidé son compte épargne pour devenir le propriétaire du PaintBar, la place ayant été libérée par un heureux hasard. Il semblerait que la vie soit enfin désireuse de lui sourire un peu.