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 | » (( Nightmare )) Nuit du 13 au 14 octobre Libre |
Un cauchemar, ça devait littéralement être un cauchemar. Je voyais pas ce que ça pouvait être d'autre. Comment une journée, je pouvais me lever avec un espoir de quelque chose de grand et finalement, ouvrir les yeux dans ce cauchemar. Enfermée dans ce qui semblait être une prison, sans la possibilité d'en sortir. Non, ce n'est pas ce qui devait se passer. Ce n'est pas comme ça que notre entretien à Hugo et moi devait se terminer. J'avais crié, j'avais pleuré. J'avais tenté de rejoindre Hugo autant qu'il avait essayé de son côté. Rien à faire. Épuisée, j'avais fini par tomber dans ce qui servait de lit. Pas trop longtemps, j'imagine. Je me réveilla en sursaut, tombant face à face avec ses affreuses poupées de porcelaine qui ornaient mon lit. Me relevant rapidement, j'en fis tomber une au sol. Son visage dû se casser en plusieurs morceaux dans un vacarme qui résonna autour de moi. Et merde, j'voulais pas faire de bruit. Je ne voulais pas me faire remarquer. En espérant que tous ont fait comme moi, qu'ils se sont tous endormis d'épuisement. Parce que je ne suis pas la seule ici, je ne suis pas la seule coincée derrière ses barreaux, dans cette endroit qui nous est tous inconnus.
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7 ème jour. ou peut être huit. peut être plus, peut être moins. poupée désarticulée qui perd petit à petit la notion du temps. ne sait plus, n’arrive plus vraiment à discerner les choses. le réel et le faux. elle est épuisée, les genoux remontés contre sa poitrine, blottit entre le mur froid et ce qui était désormais son lit. cellule effrayante, sombre, tout ce qu’elle déteste. les roses défraîchit remplacées par un nouveau bouquet. toujours rose, éternellement. et elle suffoque la gosse, sanglot qu’elle cherche à étouffer, se balance doucement au rythme de ses pensées. elle voudrait s’échapper, échapper à tout ça. que son esprit lui donne l’opportunité de voir ailleurs, d’oublier. et c’est le rire de suhee qui remonte à ses oreilles, les mots doux d’haneul. le calme de siah et les blagues nulles de jaehwa. elle pense aussi à kieran et ses cheveux délavés, aster l’imbécile à qui elle voudrait dire tant de choses désormais. elle souffre la gosse, les larmes qui perlent une nouvelle fois. il lui a dit pourtant de pas pleurer. et elle essaie si fort sans jamais y arriver. gamine apeurée qui voudrait juste rentrer chez elle, réclame sa père entre deux crises d’angoisse non contrôlées. vacarme qui retentit soudainement, sursaut quand elle tend l’oreille, prit intérieurement pour que ça ne soit pas lui. pas lui mon dieu, faite que ce ne soit pas lui. parce qu’elle a envie d’hurler de terreur quand son ombre vient glisser jusqu’à sa cage. oisillon emprisonnée qui voit chaque jour l’espoir s’amenuiser. ❝ ozalee ? — voix presque étouffée et pourtant qui résonne entre les parois des murs qui les enferment. non, le bruit venait plus de la gauche, plus loin, plus écartée. ❝ on va mourir ici ? — parce qu’elle voudrait revoir sa maman yeji. et sa soeur. dire à naeun qu’elle est désolée de lui avoir piqué ses affaires un nombre incalculable de fois. ❝ j’veux ma maman — yeji l’enfant, terrorisée.
10 jours. la pile de pages de magazine à son effigie s’empile. déchirées chaque jour, pour être remplacé au matin. cauchemar ayant pris vie soudainement. siri il avait voulu tout oublier, tenter de remonter dans le temps en revenant s’installer à Boston, espérer que l’incident ayant détruit sa vie ne le suivrait pas de l’autre côté du monde… preuve qu’il avait tort, qu’il était impossible de fuir son passé. et avec les mauvais souvenirs étaient aussi revenues les habitudes – calme plat qui s’était installé en lui. siri redevenue célébrité adulée, sourire aux lippes constants, alors qu’à l’intérieur, c’était l’orage. cahier aux pages noircies, gribouillées de mots qui ne seraient jamais lu, jamais entendus. siri assis dans un coin du lit, entre la batterie et la guitare, les pieds étendus jusqu’au petit bureau où gisait pages, poster, micro. semi-sommeil interromptu par le bruit résonnant provenant de quelques cellules plus loin. il ne voit pas sirius d’où ça provient, en tout cas pas exactement, entend seulement le bruit. ❝ ozalee ? — ça va? tu ne t’es pas fait mal? les voix se superposent, et il la reconnait l’autre voix, celle de la gamine, celle qui sonne comme une enfant, qui sanglote tous les jours depuis qu’elle est arrivée. on ne va pas mourir ici. on va s’en sortir. je suis sur que la police est déjà sur le cas… murmurer des mots d’encouragement, tenter de rassurer les âmes apeurées, alors qu’à l’intérieur, il criait, hurlait sa peur, sa rage. gamin trop habitué à dissimuler ses émotions sous une façade lisse, cacher ce qu’il ressemblait pour faire plaisir à ses fans, à ces stalkers qui comme le collectionneur s’imaginaient le détenir, le connaître réellement. alors il se collecte sirius, ramasse les fragments de son identité pour se faire confiant, rassurant. écrase ses sentiments pour tenter de leur insuffler l’espoir requis pour survivre. l’habitude qui lui colle à l’épiderme comme une deuxième identité, sirius et son complexe du sauveur, prêt à se détruire pour aider les autres.
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