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La fille sous le Chêne [Hazel ~ Aisling]

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J'avais encore les yeux mouillés. Enfin mouillés, c'est un bien grand mot quand on est tout entière dans un océan. Je décide de plonger ma tête pour chasser les larmes qui devaient s'arrêter. Je sentais encore mes yeux légèrement gonflés. Oui, LA a été très dur pour moi et je suis tellement heureuse d'en être partie.
Je vis Aisling s'approcher. Elle ne partait pas. Bien au contraire, elle me rejoignait. Aurait-je souris ? Ses sous-vêtements était blancs. Ils étaient simples. En même temps, elle ne paraissait pas être le genre de personne à vouloir porter une tonne de froufrous.
Elle plongea et ses sous-vêtements devinrent transparents. J'essayais de détourner les yeux pour ne pas la mettre mal à l'aise. C'était ma vieille habitude du lycée. « Je suis là ». Je posai mes yeux sur elle. Elle était belle. Pas plate comme je le suis. Elle au moins elle a des formes appréciables. Mes yeux glissèrent sur son corps, de ses épaules à ses cuisses. « T'as les yeux rouges ».

« Oui, je sais, tu sais, ça fait longtemps que je n'ai pas osé me baigner devant d'autres personnes. La dernière fois, c'était il y a 5 ans ou quelque chose comme ça. Ça fait du bien. Ça m'avait manqué pour être honnête »


Elle comprenait. Ses cuisses. Ce n'était pas le reflet de l'eau. Pas plus que mes bras. L'eau était légèrement transparente. Pas assez pour voir au delà du genou cependant. Il y avait de petites vagues qui ne nous permettaient pas de dériver. Je m'allongeai en planche. Aisling fit de même. Je regardais le ciel qui se teintait de violet et d'orangé.

« Le lycée a été dur pour moi. J'ai arrêté de voir des gens. Je me suis complètement renfermée. Je passais mes journées chez moi. Et comme je ne pouvais plus faire de sport, je rencontrais les gens derrière un appareil. Comme ça, j'étais à la fois proche d'eux et loin pour ne pas être blessée. ».

Elle ne pouvait que comprendre.

« Je crois que je n'ai jamais parlé de cette époque à personne. Je tente de fuir les gens en général. Et toi, c'est quoi ton histoire sans vouloir être indiscrète ? Tu n'es pas du tout obligé de répondre. Tu peux aussi dire que c'est compliqué, tu sais, je comprendrais. » avais-je ajouté.

J'avais besoin qu'elle me raconte son histoire. Pas parce que j'étais curieuse mais plutôt parce que je me sentais désespérément seule. Je n'ai jamais su m'ouvrir. A personne. Pas à ma famille et encore moins ceux qui jouaient faussement le rôle « d'ami.e.s ». J'étais seule depuis le lycée. Pour oublier mes problèmes, je m'étais persuadé que seul le travail et l'acharnement dans les cours arriverait à me faire sortir la tête de l'eau. J'ai failli me noyer et aujourd'hui, je ne peux sortir que mon nez pour respirer.

Mes cheveux courts ondulaient dans l'eau en même temps qu'ils se lissaient. Je pouvais sentir la chevelure d'Aisling me chatouiller les épaules. Même du coin de l’œil, elle était belle. Je l'entendis respirer profondément. J'espérais encore qu'elle me dise quelque chose.


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Quelle idée de mettre des sous vêtements blanc.. Ca m'apprendra. Enfin je ne pensais pas finir dans l'eau ce soir non plus. Surtout sans maillot de bain. Mais voila l'occasion fait que, et je ne vais pas la laisser solo, je vais en profiter pour la rejoindre. Donc oui ils deviennent nettement transparent rapidement laissant apercevoir mes tétons ainsi que la marque de mon intimité. Merci j'étais épilé. Bon je n'ai pas à me douter de rien, elle est hétéro non? Je suis tranquille de ce côté là. Même si, elle aurait été du même bord que moi ça m'aurait pas non plus gênée, je suis certes pudique et timide mais bon... A des moments et devant une aussi jolie femme qu'elle, je ne le suis plus. "Oh tu sais tu n'as pas être timide ou autre. Enfin je comprend, d'habitude... Je cache mes cicatrices, je met du fond de teint pour ne pas qu'on les voit. Je ne veux pas qu'on me juge sur ça, sur mon passé et qu'on me prenne en pitié." Je l'a regarde, elle avait aussi des cicatrices, donc on avait un passé tous les deux compliqués. Je ne sais pas ce qui a amener la jeune femme a faire cela, mais moi c'était le harcèlement. Le fait que je ne m'aimais plus... Je ne m'apprécie pas toujours pas. Je couche avec des nana quasiment tous les soirs pour éviter de m'ennuyer et pour ne pas que mon cerveau réfléchisse. Et surtout je ne m'attache pas, pour ne pas souffrir. Je ne veux plus m'attacher. La jeune femme s'allonge dans l'eau et commence son monologue...Je l'écoute patiemment. Le lycée? Ca a été tard pour elle, donc c'est récent. Ca doit être dure.. Mais je l'a comprend, je me suis aussi enfermé sur moi même. On a voulu me changer au lycée, c'était la fin. Je ne changerais jamais pour une personne. Je m'habille comme je m'habille, il y a des jours où j'aurais des fringues larges et d'autres non. Ca dépend de mon mood, ça dépend de comment je veux apater les gens. De ce que je veux qu'ils voient de moi. Je joue avec les gens. Je met la tête sous l'eau quand elle me demande mon histoire et je ressors de l'eau rapidement, juste pour avoir la tête humide. Je reste sur la pointe de mes pieds, bougeant mes bras à la surface pour ne pas sombrer.
"Moi a partir de la primaire.. Les gens sont méchants entre eux, ils m'ont laissé seule dans un coin. Mis mon sac dans les flaques d'eau... Arrivé au collège.. On se cherche, j'avais ma poitrine qui grossissait.. J'étais pas à l'aise du tout, du coup je portais des pulls XL. Je mettais du S à la base. Et là dès la 5ème/4ème ils ont commencé à dire que j'étais qu'une pauvre lesbienne, que j'avais pas de style etc. Donc que des moqueries.. Je commençais à avoir des idées sombres, ma maladie est arrivé un peu plus fort chaque jours à chaque moment... Incontrôlable. J'ai faillit y passer.. Puis au lycée.. Je suis sortie avec un mec. Les poufs étaient là, "pourquoi tu sors avec elle, c'est qu'une pauvre lesbienne qui se cherche" et le mec a voulu que je change, que je leur prouve que j'étais belle, comme lui le voit quand je suis nue ou comme ça en soutif. Mais j'ai pas voulu, du coup il m'a jeter... J'ai fais ces cicatrices dès le collège. " Je soupire... "du coup je suis bisexuelle mais je suis clairement et nettement plus attirer par les femmes. J'ai su que je l'étais dès le collège. J'ai été sur des chats de plus de 18 ans, j'ai regardé des porno lesbien. Et voila. Quand t'as 15 ans et que tu découvres ça, ça te fait un peu un choc. Puis quand je l'ai fais avec une nana après avoir fini avec l'autre con. Ba j'ai compris que j'étais faite pour ça. Les hommes c'est des batards." Je souris. Voila elle sait que je suis attiré par les meufs, donc clairement à partir de maintenant.. Elle risque de se couvrir le corps.. Comme toutes les hétéro qui flippent que je les matte. Alors que non je ne l'a regarde pas plus que ça. Elle était dans l'eau et moi aussi. Je n'ai jamais raconter les détails même pas à mon psy. Je baisse les yeux et met le derrière de ma tête dans m'eau en soupirant. Je ferme les yeux. "Loin derrière l'horizon.. Il y a ma maison... J'y pense beaucoup... " oui l'irlande est de l'autre côté de l'océan. et mon frère y est...
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Elle m'avait raconté son histoire. C'est une bien triste histoire. En fait, nous n'étions pas si différentes Aisling et moi. Pour être honnête, nous étions peut-être plus proche que je ne souhaiterais l'imaginer.

« Je comprends. J'ai été dépressive, enfin je le suis toujours et j'essaie de remonter la pente comme je peux aujourd'hui mais ça a commencé en seconde. Je me sentais pas forcément bien dans ma peau, j'avais l'impression de mentir à tout le monde, de pas être honnête auprès de mes ami.e.s. J'ai toujours été dans la même école : le lycée français de Los Angeles. Et du coup, en seconde ... »

Je me redresse, me tourne vers elle et regarde son doux visage. J'avais tellement envie de l'embrasser. Je m'approche et mes épaules s’arrondirent.

« … j'ai fait mon coming-out. Ça ne s'est pas très bien passé, mes ami.e.s, enfin ceux que je considérais comme des ami.e.s depuis toujours m'ont tourné le dos et ce sont mis à raconter des ragots sur moi et à se moquer. Je prenais mes épaules en croisant mes bras et avec mes ongles, je me griffais pour ne pas craquer devant elleux. J'ai changé de lycée et j'ai décidé de rester dans le placard pendant ces deux dernières années. Je suis sortie avec un gars qui m'a plaqué parce que je voulais aller à Harvard mais surtout, je me suis noyé dans le travail. J'ai bossé dur, même encore aujourd'hui. Maintenant, j'essaie de sortir un peu plus mais c'est pas facile. J'ai toujours peur d'être jugée, qu'on se moque de moi, qu'on rigole de mes cheveux courts, etc. Enfin, tu comprends. C'était dur. Beaucoup de gens se sont aussi moqués de ma famille parce que ma tante sort avec des femmes qui sont un peu plus âgée qu'elle et vu qu'elle est connue, forcément les gens sont au courant et en parlent. Enfin bref. J'ai vécu un enfer au lycée. J'essaie d'en sortir un peu plus chaque jour maintenant et...

Je crois qu'il commence à se faire tard, je n'avais pas remarqué, on devrait rentrer »


Il était déjà 20h23, le soleil se couchait, l'air devenait plus frais. Tellement frais que je tremblotais. Aisling et moi retournons à notre serviette. Nous prenons nos affaires, nous rhabillons et, avant de se quitter, nous échangeons un regard inexplicable. Je m'approchai de son visage. Elle était belle. Ses cheveux collés par le sel de l'eau sentaient l'océan. J'avais envie de l'embrasser. Là, tout de suite. Maintenant.

« Tu m'envoies un message ? »

« Bien sûr. »

Je ne l'avais pas embrassée, je ne pouvais pas. Pas au 1er rendez-vous, d'autant qu'il était totalement improvisé. J'ai besoin qu'elle ait confiance en moi et surtout j'ai besoin d'avoir confiance en moi avant de m'investir. Toutes ces histoires m'ont fait trop de mal pour souffrir de nouveau.
Mais elle était spéciale. Un peu comme cette fille au théâtre. Elles étaient différentes mais Aisling, sur les quelques heures où je l'avais revu, m'apaisait plus que n'importe qui dans ce monde.

C'était sur ces mots que nous nous sommes quittées, impatientes de se revoir.

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Je l'écoute et je remarque qu'on était limite pareril... Cette sensation de mentir à tout le monde, j'étais obligé de parler de garçon avec des amies car je ne pouvais pas leur dire que voila j'étais bisexuelle avec une grosse tendance lesbienne.. Enfin cette tendance là commence de plus en plus à venir. Je le sens. Je ne ressens plus aucuns besoin d'aller draguer des hommes, ou même de me faire sauter par des penis pas lavés. C'était dure cette période, où lorsque t'es dans les vestiaires, ba ton regard dévie sur les culottes, sur les soutifs, les poitrines nues... Et que t'es la tu dois te tenir, tu dois faire genre que ça ne t'excite pas.. Alors que tu cours aux toilettes dans le but de te faire plaisir.. Elle me dit qu'elle a son coming out en seconde et que d'un coup tout à changer pour elle. Oui les gens tournent le dos rapidement. C'est pour cela que je n'ai jamais fais mon coming out à mes amis de Belfast, mes parents et quelques personnes de New York. ICi, je me sens bien à Boston et bizarrement, je me suis pas caché et je peux dire que je m'en sors bien personnellement. "Des fois rester dans le placard fait du bien. Bon c'est chiant car oui on ment à tout le monde sur notre personnalité, mais voila au moins on a pas de soucis. C'est triste d'en arriver là hélas. J'ai pas fais mon coming out à mes amis.. J'ai pas pu. Je suis pas assez.. Forte. Puis t'es belle avec tes cheveux court, je ne vois pas pourquoi on se moquerait de toi. De toute façon les gens dès que t'es différentes, ça te juge et c'est chiant. " Je l'a regarde, elle arrivera à s'en sortir, puis j'ai l'impression qu'ici les gens sont différent, ils sont plus ouvert. Je veux dire j'ai directement mis sur mon profil que j'étais bisexuelle et j'ai eu plein de like de femme, pas d'homme, rien. Mais de femme. Ca montre que c'était bien. A New York j'avais pas osé, non, j'avais mis le drapeau arc en ciel sur instagrarm mais c'était tout. Ca disait que j'étais dans la cause LGBT mais ça s'arrêtait là. J'ai même pas fais de pride. Car j'avais peur qu'on me voit. "Je connais pas trop Boston mais ici tu pourras être toi. Ca ne m'a pas fais peur d'afficher d'être bi sur les réseaux ici. Ta différence.. C'est ta force Hazel, puis regarde toi comme t'es belle.. " Je souris, alors qu'on sort de l'eau. J'étais trempé... Il faisait un peu plus frais. J'avais des sous vêtement si blanc que là c'était comme si j'étais nue.. Nue devant une fille du même bord que moi. Mais bizarrement, je ne cherche pas à l'attirer dans mes filets. Non. Je veux qu'on se découvre doucement. Elle me voit quasiement nue, elle a vu mes cicatrices.. Elle sait un peu plus sur moi. Et j'en sais sur elle... Je me rhabille... Je l'a regarde, alors qu'on revient de la plage pour arriver sur le trottoir. Mon regard se plante en elle.. On se rapproche mais.. On ne fait rien. Bien sur que j'ai eu cette envie de l'embrasser, de lui dire "viens chez moi.. Pour simplement qu'elle se sèche et pour que je lui prouve qu'elle est belle.. Mais je ne l'ai pas fais. Je lui enverrai un message. Bien sur.. Entièrement.. "Bien sur... Au revoir Hazel.." Je sais pas pour la première fois j'avais envie d'être.. douce. Je ne voyais pas cette nana comme une vulgaire meuf que je pourrais mettre dans mon lit, non c'était bien plus que ça... Je veux pas la brusquer. Je ne dis pas non plus que je suis amoureuse, je ne le suis pas. Pas comme ça, et plus comme ça. Mais je voulais simplement lui faire du bien, lui donner le plaisir qu'elle n'a pas pu avoir au lycée.. Alors que je suis sur que sur LA dans son lycée, d'autres filles devaient être aussi attiré par elle. Enfin je pense. Je ne sais pas... J'ai en tout cas.. Hâte de la revoir.


FIN
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