ROWIE - now we're dancing again

rien, absolument rien ne peut t'éloigner d'elle plus de quelques instants. la nécessité d'la laisser cogiter sur votre dispute dans son coin avait été annulé quand tu l'avais vu débouler sur scène avec la rage qui mousse au coin d'sa bouche rouge sang. en soit qu'elle s'donne en spectacle parce qu'elle a besoin de déverser son poison sur l'monde, ok, quoique qu'elle t'avait épargné malgré votre combat d'coq, un award même pour la meilleure personne au monde ... la personnalité amoureuse d'toi avait dû prendre l'dessus à cet instant. mais bref, tu pouvais laisser couler pas mal d'évènements inattendus pour gagner l'argumentation sur lequel d'vous deux avait été l'pire ce soir. mais alan, l'fameux alan qui voulais déjà tâter d'sa souplesse y'a quelques mois en arrière, qu'il se lève comme un prince pour vanter la poitrine imaginaire d'roxane en plus d'à moitié lui lécher la joue, c'est pas acceptable. alors tu joues des coudes pour l'extirper d'la scène comme un bodyguard en charge d'la personne la plus importante de l'univers, ce qu'elle est pour toi, tant pis pour l'reste de la cérémonie tu as un cas d'urgence à gérer d'tes mains habiles. tut-tut on dégage la route, circulez, plus vite, gauche droite, c'est bon ? tu divises la foule en deux, du moins c'est ce à quoi ça ressemble dans ton esprit farfelu, dawie l'héritier d'moïse qui doit mener son peuple en sécurité. ta main elle est vissée autour d'la sienne, sûrement moite à cause du coup d'chaud qu'elle t'a foutu à insulter la terre entière, puis aussi t'arrêtes pas d'manger des petits fours sans t'essuyer les paluches, ça peut coller. t'as pas envie d'aller dehors, y'a ceux qui sont en train d'se vider l'estomac et hors d'question que roxane elle ruine ses beaux escarpins dans d'la bille et des mini-burgers à moitié digérés. tel l'capitaine d'un navire tu la mènes jusqu'aux escaliers qui eux-même sont l'passage secret, enfin connus d'tous mais bon, jusqu'au toit du gymnase. t'arraches l'autocollant interdisant l'accès à cette zone, personne l'saura, et commences l'ascension vertigineuse pour l'sommet. tu dis rien pendant tout l'temps, tu t'assures juste qu'elle tient l'coup avec ses bras chargés de ses récompenses. porte déverrouillée en moins d'une minute sans déclencher l'alarme, ou peut-être que si mais tu l'entends pas vraiment avec la musique qui résonne encore dans tes tympans. c'tait quoi ça ? tu tiens encore sa main, ta voix qui a repris d'sa douceur comparé au début d'soirée. tu respires mieux, l'vent qui t'fait un peu frissonner, mais clairement tu commençais à étouffer avec la foule en délire après l'passage d'la reine de coeur.

une partie d'toi à l'goût amer du regret qui reste en bouche. t'es pas celui qui nourrie l'conflit dans votre couple, davantage l'extincteur qui y met un terme par peur de tout voir voler en fumée. le taux bien dessus d'la limite respectable associé à cette humeur d'chien dans l'air du temps, t'étais pas parvenu à garder ta grande bouche fermée quand sa langue s'était déliée. cet air de déjà vu, disputes à sens unique qui explosaient qui étaient monnaie courante quand vous en étiez encore à l'apprentissage de l'apprivoisement de l'autre. comprendre ses codes, sa manière d'être, savoir respecter la zone de confort. tout ça, une partition que tu connaissais par coeur quand il s'agissait d'elle. ne pas l'acculer, libérer la pression en n'étant pas insistant, mais rester présent pour demeurer l'épaule réconfortante sur laquelle elle pouvait s'reposer. tu restes humain, homme simple qui cède à la tension quand il la juge injuste. on va pas rentrer roxane. tu lèves lentement tes yeux vers l'ciel étoilé, celui de l'intérieur était plus vrai qu'nature faut le reconnaitre. depuis quand elle voulait fuir une soirée aussi importante ? l'épisode insultes à la pelle avait dû peser dans la balance pour qu'elle la qualifie d'pire nuit de toute sa vie. mais roxane sears, anciennement nesbitt, louper l'bal lors de sa première année à harvard ? tu es fatiguée ou énervée ? tu tentes d'tirer la vérité, pourquoi est-ce qu'elle avait déraillé comme ça alors qu'elle attendait ce moment depuis son arrivée. tout avait été calculé, tu entrais même en compte dans sa course à la couronne. l'avis des autres t'passes constamment au dessus, les "on dit" ainsi que les rumeurs murmurées à demi mots dans les couloirs, trop peu pour toi. bien sûr que roxane elle est pas la plus populaire pour sa gentillesse, mais t'as aussi éprouvé d'la peine à ce que tout soit rendu public, un tribunal où les plus faibles étaient venus lui jeter une pierre tandis qu'ils étaient protégés par des cagoules sur l'visage. ils te détestent pas, ils ont peur c'est tout parce qu'ils te connaissent pas, tu laisses personne t'approcher, faut comprendre aussi. tu lâchais l'étreinte, tes doigts filant doucement sur l'dos de sa main. mais j'suis pas pour autant d'accord avec les razzies, c'est pas sympas comme système. parce que si y'en avait un pour l'plus bête t'en aurais hérité à coup sûr, mais tu l'aurais pas aussi mal pris, la bêtise ça protège d'la méchanceté. mais j'te remercie pour celui que tu m'as remis, il était- hésitation et réflexion, comme au pictionary tu dois miser sur l'meilleur mot. tu l'pensais avec ton coeur ça ? nul doute que les insultes elles étaient sincères, mais sa déclaration en dépit de votre différent ?

c'est une espèce méconnue du grand public, c'est plus aisé pour les gens de juger d'son aspect extérieur et de la catégoriser de la sorte plutôt de s'y risquer pour tenter d'en apprendre sur elle. elle est pas la plus avenante, elle t'avait eu avec ton point faible la première fois que vous vous étiez vraiment parlé. une proie facile, d'habitude impressionnante de par ta stature et cette bouche béante qui résonne partout où tu passes, elle avait su t'cerner avant même que tu puisses cligner des yeux à son approche. elle avait mis sur pied tout un stratagème, douteux pour l'humanité, pour parvenir à t'piéger dans ses filets, et là, elle veut s'en aller sans tirer sa révérence. parce que tu passes ton temps à faire croire ça roro. ni plus ni moins, tu peux pas lui expliquer qu'il s'agit d'une campagne contre elle à cause d'un truc en particulier quand tu pourrais citer à la pelle des exemples de ses mauvaises actions. les bizutages, la guerre aux adams, l'nez cassé d'erin ... elle fait pas toujours dans la dentelle ta belle. et toi tu passes derrière elle avec ton balais pour nettoyer les pots cassés, t'excuser à sa place aussi, on reste jamais fâchés trop longtemps envers dada. deux forces en totale opposition, roxane la destruction et dawie le bâtisseur, mais cette mécanique étrange, aléatoire parfois, elle marche non ? pas ce soir, elle a du mal à n'pas s'enrayer. faut l'huiler, passer un coup d'chiffon dessus et enclencher la marche avant car là à part caler, vous avancer pas. j'irais lui parler, lui dire que t'avais trop bu et que t'étais pas dans ton état normal. l'époux qui cherche des solutions, refuse de voir celle qui agite son palpitant se faire lyncher comme ça sans pouvoir intervenir et sauver l'honneur. mais y'a vraiment quelque chose à sauver ? t'es pas un super-héros, t'as aucune certitude que ton charme fera de l'effet sur la vieille dame, encore moins après qu'elle t'ai entendu parler de, je cite, trouduc. non. pas d'explications à fournir, il est catégorique ce refus car dès que ton regard avait croisé l'sien à cette soirée floue d'fin d'été, tu lui avais fait la promesse qu'elle porterait la courone pour parader cette nuit là. fais moi un sourire roxane. ça commence par là, se remonter l'moral avec des enfanteries quand toi même t'en affiches un sur les lèvres, terriblement forcé, à moitié tordu comme tu contrôles que la moitié d'ton visage baigné dans l'alcool. roro l'crapaud, fais moi risette, comme ça. pas avant qui te propulse droit sur elle, tes doigts qui s'enfoncent dans ses joues pour créer un bonheur artificiel sur son visage.

c'est une impasse en face de toi, la majorité dirait qu'il faut que tu fasses demi-tour puisque visiblement tu fonces droit dans un cul d'sac, et tu sais combien ça fait mal un crash à cette allure ? haha, oh que oui, t'en es pas à ton premier essai pour faire bouger une seule brique de cette muraille infrachissable en apparence. drôle de voir que ce maitn t'étais encore en boule dans tes draps, les yeux rougis d'émotion quand elle déambulait pour se parer de ses plus belles affaires et aveugler ceux qui formeront ses admirateurs et détracteurs. tu t'y prends pas comme il faut, l'affronter comme ça ne sert à rien. ta mère t'as toujours dit qu'en amour il n'y a pas d'adversaire, vous êtes dans la même équipe et faut vous soutenir. t'acceptes que t'as pas été l'plus sympas tout à l'heure, des mots qui n'auraient pas être prononcé, seulement elle aussi elle avait ses torts à reconnaitre. ton visage se recouvre de paillettes, faut qu'elle fasse attention à ce qu'elle touche roxane, elle a même pas réalisé qu'à flâner en tâtant la décoration elle en avait plein les paumes et maintenant tu les sens bien t'piquer les yeux comme des millions d'grains de sable. ouais j'suis un crapaud et toi la princesse alors viens m'embrasser. t'as beau faire c'que tu peux pour continuer à t'approcher, elle a pas l'air décidé à enterrer la hâche de guerre, vos deux natures qui ressortent pour mieux s'opposer. ton attention qui dévie comme une barque emportée par l'courant sur les objets dorés qui trônent à côté d'vous. ils sont gravés ou pas ? t'as pas eu l'temps de voir, mais c'est pas la décoration qu'on envie d'afficher les titres et l'nom sont incrits, on peut faire mieux pour l'ambiance cocooning. si elle va pas bien toi non plus, ça va d'paire. elle doit avoir envie de t'écraser la tête comme une vulgaire fourmi sur l'sol, t'fracasser l'torse de ses petites menottes manucurées pour l'occasion et t'dire tes quatre vérités justes à ses yeux. mais il t'abandonnera pas roro, il te l'a promis. alors balances les. tu les réunis dans tes bras pour aller de l'autre côté du toit, celui qui donne sur un bout d'la pelouse du campus, vide à cette heure là. c'est comme les endroits où tu casses d'la vaisselle, tu penses fort à un truc qui t'fait chier et après tu fais un smash. t'images en même temps que tes explications, tu penses sérieusement à te reconvertir dans la psychologie, t'as grandi dada.

c'est un tourbillon, tu le sais et elle aussi. elle arrive pas à reprendre pied pour remonter à la surface après la vague fracassante qu'elle avait pas pu éviter. t'as beau être une belle bouée rouge fluo qui flotte et qui demande juste à ce qu'elle t'agrippe pour l'aider, mais ça semble plus compliqué que ça en a l'air. manque d'confiance en toi, la plaie encore béante de ton impulsion du début d'soirée. tu veux venir à son secours, t'laisser flotter dans sa direction, mais elle est pas du même avis roxane, elle veut pas d'toi et de tout c'que tu crois pouvoir lui apporter. tant pis pour toi dada. ça efface rien, mais ça soulage. t'es pas un adepte du cassage de babioles, mais la fameuse nuit d'votre premier drama t'as encore les images de l'état d'sa chambre, qu'elle dise pas que c'est inutile quand au fond d'elle-même elle doit rêver d'les voir s'écraser et exploser, te poussant également pour soulager ses pulsions. les fesses qui viennet s'poser sur l'un des carrés d'béton de la ventilation, tu hoches légèrement la tête, question qui résonne à peine dans ton esprit avant d'être suivie par une autre similaire. non. tes épaules qui se haussent pour appuyer ton avis sur l'sujet. roxane elle est bien des choses, elle peut paraître comme étant la pire harpie qui foule la terre, t'sais qu'elle s'cache par peur. tu veux juste pas qu'les gens abusent d'toi, qu'ils t'prennent en pitié ou je sais pas trop quoi, tu te surprotèges en fait, mais pas d'la façon qui aide à s'laisser approcher. tu l'avais senti au moment où elle avait presque enfoncer la porte de ta chambre à la dudley, refusant que tu lui files entre les doigts, la maniaque du contrôle qui n'parvenait pas à te faire obéir selon ses caprices, l'besoin constant d'avoir la main mise sur tes actions. certains la diront maladive, manipulatrice, mauvaise et bien entendu sans coeur. moi j'vois qu'une petite fille qui a peur d'pas être aimée, alors elle préfère repousser les gens. tu pèses tes mots, veux à tout prix éviter le second départ d'une crise qui finirait pas plomber encore plus l'ambiance. narcissique pas forcément, mais si c'tait vrai comment on pourrait t'en vouloir ? les autres ils aiment juste pas qu'tu trouves belle comme eux le voient, ils ont l'droit d'le penser, sauf qu'à partir du moment où tu es aussi d'accord bah ça les fait chier. forcément, une fille qui s'trouve parfaite ça surprend, on est tellement habitué à les voir peu sûres d'elles, roxane elle a pas peur d'clâmer haut et fort que c'ets la plus  magique créature vivante. égoïste ... c'est vrai qu'tu veux pas toujours que j'prennes des trucs dans ton assiette ou même tes beaumes à lèvres car soit-disant je les abîme, mais l'reste carrément pas. tu payais mon appart, l'nouveau t'as investi. et surtout tu t'occupes d'moi comme jamais personne l'avait fait. en dehors d'vos disputes, c'est un nid d'amour, encore plus ces derniers temps avec ta panique qui noircit ton quotidien. j'dirais pas provocante, mais piquante, t'es pas fade comme la plupart à vivre tranquillement dans ton coin sans rien faire, l'monde à besoin d'une tornade roxane pour l'secouer. toi elle avait mis l'tien sans dessus dessous.