Son regard auparavant bienveillant sur toi prend une toute nouvelle couleur. La couleur de la colère. Il se relève, il fuit, il recule, il s'éloigne. T'as envie de faire de même, de te lever et de t'approcher de lui, mais tu sais que ce serait une très mauvaise idée. Alors à la place, tu te contentes de le regarder faire, penaude et interdite. Il enfile un tee-shirt, puis il frappe dans ses mains plusieurs fois avec un ton dans sa voix que jamais tu ne l'avais entendu t'adresser. Il n'a pas tord, au fond, le passé compte, ton passé compte. T'as tendance à l’oublier car t'aimerai bien l'effacer. Cependant, on t'as toujours appris à penser que l'évolution compte encore plus, surtout lorsqu'elle tend vers le meilleur. Il s’énerve de plus belle, t'ouvres la bouche pour en placer une, mais il ne t'en laisse même pas l’occasion. Son regard se porte à nouveau sur toi, il n'est plus colère il est juste tristesse. Putain, et c'est pire que tout, en fait. Qu'il abatte ses foudres sur toi, qu'il explose, peu important, tout sauf voir l'affreuse tristesse dans son regard. Il t'annonce qu'il va courir et là, t'as comme un électrochoc. Non non non non, hors de question qu'il parte et qu'il laisse cette conversation en suspens. T'arriveras juste pas. Alors tu te redresses vivement, retrouves la terre ferme en quittant le nez et cours jusqu'à l'entrée de la suite pour lui barrer la route. T'arrives avant lui, parce qu'il était en train de récupérer des baskets. T'as jamais vu les traits de son visage de la sorte, ça te glace littéralement le sang. Tu glisses un simple, à peine audible mais ferme « Non... » Tu l'as déjà vu dans une colère monstre dans cette chambre au Spring Break, lorsque tu lui a révélé les souvenirs de ton enlèvement. T'es pas sure de vouloir laisser cette colère affluer vers toi, mais t'es prête à prendre le risque. Tu peux sentir la poignée de la porte dans ton dos. Tu y appuie tellement ton dos contre cette dernière que ça te fait mal. Mais cette douleur n'est rien à côté de la peur de le perdre. « J'étais blessée, j'étais perdue, et j'avais l'impression que tu ne voudrais plus jamais de moi ! » Tu trouves enfin l'usage de la parole et tu relèves le menton pour le regarder dans les yeux. « C'est pas une raison je sais, j'ai fait un énorme erreur, je le regrette tellement... » Un soupir de peine s'échappe de tes lèvres, pourtant, tu continues, de peur que, si tu fais une pause trop longue, il en profite pour te pousser du passage et sortir de la chambre. « Putain mais je réalise depuis qu'on est ici que y'a qu'une seule personne que j'veux... » Tu mords ta lèvre inférieure alors qu'une larme silencieuse s'échappe de ton œil. « c'est toi Toni. » Ta voix s'envole dans les aiguës lorsque tu reprends la parole, tes mains tremblent légèrement « Alors fais ce que tu veux de cette information, accueille la ou balance la par la fenêtre. Le choix t'appartient, mais j'veux juste que tu saches que c'est terminé tout ça et que peu importe ton choix, ça sera encore toi, pour moi ! » Les picotements dans tes doigts remontent jusqu'à tes épaules, alors que la colère s’empare de toi comme un raz de marée. « Alors fait le ! Dis moi que je suis une merde, que je te mérite pas, que tu regrettes d'être venu ici, dis le ! » Tes joues se colorent, tes tempes te brûlent et ton regard toujours plus brillant à cause des émotions te submergeant. « Dis moi d'aller brûler en enfer, ou dis moi qu'il n'y a plus que toi et moi, que c'est terminé tout ça, que je t'appartiens et que je serais irréprochable ! » que tu lui balances à haute voix, sur un air de défi ton rêve le plus cher.would you plant it ?
would you grow it ?
@Toni Caldwell
milan, mar 14 avr
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(Katalia Borgia)