ROWIE - apocalypse

elle comprend pas roxane, elle comprendra jamais l'austérité dans laquelle tu avais été plongé dès ta naissance. chez les sears on n'étale pas ses sentiments et ses humeurs devant les autres, on les ravale et on relève la tête pour ne pas perdre la face. jamais assez bon, constamment dans l'amélioration de toi-même pour obtenir l'approbation de ta mère, sans un seul signe d'affection venant d'elle. tel était le crédo de votre famille, si seulement on pouvait la qualifier de la sorte. schéma que tu avais reproduit à ton arrivée ici en début d'année, taper fort du poing pour démontrer ta supériorité, le seul et unique capable de soulever l'équipe de football, le sauveur. j'ai fait des efforts, ne m'en demandes pas trop c'est très compliqué. tu pourrais le jurer, à chacune de tes sorties avec roxane où elle souhaitait que tu te lâches tu n'en rentrais que plus fatigué. émotionnellement parlant c'était un acharnement pour agir contre ta nature, concentrer tes efforts à faire sortir une personnalité que tu avais enfouis. à observer roxane tout coulait de source, elle agissait selon son instinct et ses pulsions de petite fille tête en l'air, la gravité n'ayant aucune répercussion dans l'univers qu'elle avait bâtit. épaules qui se haussent, si toi tu es sérieux inlassablement, elle était déraisonnable, insouciante. oh oui, ils l'aiment tous cette rousse aux airs écervelés, sortie tout droit d'un conte de fées dont elle tiendrait le rôle principal, sauvant le monde entier à l'aide de son coeur pur. toi tu serais son antagoniste au premier abord, l'ombre menaçante au tableau. tu trouves que je t'ai forcé roxane ? soudainement inquiet, étais-tu allé trop loin dawie ? bien qu'originellement, c'était elle qui avait mis le sujet sur la table. comme ça, sortie de nul part au moment où tu t'y attendais le moins. demande excentrique, originale, au delà de ce que tu avais pu imaginer. hors-norme même, dans ton plan bien défini où ça aurait été à toi de lui proposer. tu balayais sa proposition de la main, toi, rassurer skylar ? plutôt mourir que de lui accorder de l'amour, tu avais bien tenté une fois, elle t'avait repoussé avec tant d'ardeur. ça ne sert plus à rien maintenant, elle a dépassé les limites la dernière fois, j'ai été clair avec elle, je ne veux plus la voir. même si elle venait à traverser le couloir devant tes yeux, tu ne lui prêterais pas la moindre attention, elle était comme morte à présent.

comment faire simple alors que durant toute ta vie on te l'avait interdit ? l'amour qualifiée comme étant une faiblesse, quelque chose qui finirait par se retourner contre toi et que l'on te planterait dans le dos quand tu t'y attendrais le moins. tu en avais fait les frais une fois, pensant pouvoir baisser ta garde devant l'élu. tu t'en mords encore les doigts aujourd'hui, la trahison n'en avait été que plus amère quand tu avais appris que ta mère en était à l'origine. roxane et sa crédulité, à être persuadée qu'en affichant un sourire d'une oreille à l'autre et clamer à voix haute que tout allait bien, la magie allait opérer. et ton coeur qui s'arrête, l'impression que toutes tes forces t'abandonnent et que tu perds de ta prestance quand ton visage blêmit. le plèbe d'harvard qui s'apprête à assister à la déchéance de son roi, touché en plein dans le palpitant, un coup net et sans bavure. qu- que tu tentes d'articuler, mais en vain, la panique qui se saisit de ton corps et la respiration qui devient un exercice douloureux. c'est donc ça la mise à mort d'un monarque ? par les mots acérés de celle qu'il pensait être la seule et l'unique. roxane. c'est tout ce que tu parviens à sortir quand elle s'empresse de te rassurer tandis qu'elle est là à se moquer de toi, constamment le dindon de la farce dawie, quand apprendras-tu à discerner le vrai du faux ? pendant de longs mois tu étais parvenu à te tromper toi-même, refouler ce que tu pouvais éprouver pour celle que tu imaginais comme faire valoir, ni plus ni moins qu'un apparat pour augmenter ta valeur. aujourd'hui t'es à deux doigts de te laisser tomber au sol après la peur qu'elle venait de te causer. je veux juste être sûr que tu l'as fait car tu en avais vraiment envie, et toi tu en profites encore pour me rendre ridicule. tu lèves la tête, reprenant ta posture d'intouchable, la vérité étant que tu étais bien ébranlé, roxane ne comprendra donc jamais que tu ne partageais pas son humour ? sa main qui te force à baisser ton regard sur elle accompagnée de ses paroles pour te rassurer, roxane à double face qui pouvait autant te désarmer que te rendre plus fort par moment. c'est toi que je choisis, le reste n'est pas la hauteur, je m'en fiche. vraiment, sincèrement, de tout ton coeur, personne ne pouvait saisir le pourquoi du comment, mais elle passait par dessus tout.