ROWIE - apocalypse

soirée sur la plage avec le sang remplacé par des margaritas que t'enchaines vite, trop vite. vite tu vois plus très clair dawie et c'est ta tête dans l'sable qui sonne ton ko technique, l'principal c'est que t'as pas vomi et que là t'es parti pour l'pays des rêves.

tu déambules dans les couloirs avec ta tenue de foot fièrement sur le dos, les gens qui se retournent sur ton passage avec les étoiles dans les yeux quand ils se rendent compte de à qui ils ont à faire. dawie sears, capitaine de l'équipe d'harvard, le seul et l'unique. main que tu passes dans tes cheveux en roulant des mécaniques, l'air totalement détaché de tout ce qu'il peut se passer autour de toi, parce qu'il n'y a rien de plus important en réalité. quelques membres de l'équipe qui te suivent comme dans les films les plus clichés sur les étudiants américains, mais ça t'apporte cette satisfaction de pouvoir. ta petite clique, la secte sears qui rôde comme l'élite écartant d'un geste de la main la mer noire dans les couloirs. ton sang en fait qu'un tour quand un mec perdu dans ses pensées reste planté sur ton chemin tandis que tu manques de lui foncer dedans. bouges de là débile, t'es pas le seul ici. tu ne manques pas de lui asséner un coup d'épaule quand tu passes à son niveau. des excuses, la panique dans son regard et la rougeur sur ses joues quand il disparait au détour d'une porte. échec et mat, personne ne s'oppose au roi du campus. encore heureux pour lui que tu ne sois pas dans l'une de tes journées en mode seabitch. tu fais le pour et le contre, le poursuivre et envoyer tes gars lui apprendre que quand tu es dans le coin il se casse ? réflexion interrompue quand elle apparaît au loin, roxane. c'est bon, j'ai plus besoin qu'on me colle au cul. indication de la tête pour que la meute se disperse et te laisse respirer pour profiter de ce moment avec ta rousse. visage fermé qui pourrait indiqué que l'incident précédent t'avais mis sur les nerfs, mais t'es bel et bien ravi de la voir. les quelques mètres qui vous séparent et quand elle te remarque, tu sais que tu dois vite agir. tu réduis l'espace entre vous, posant précipitamment ta main sur sa bouche. je dois te répéter combien de fois que c'est gênant quand tu cries quand tu me vois ? regard dur quand tu relâches la pression et que tu t'adosses contre le mur, au fond t'aimais cette habitude qu'elle avait, mais c'était toujours trop.

personne ne comprendra jamais ce que tu lui trouves à cette fille, quand elle rie à gorge déployée et qu'on l'entend à l'autre bout du campus, ou bien qu'elle sa ramène le plus souvent habillée d'un jogging trop grand pour elle. dawie, le sublime, le puissant, qui n'avait côtoyé que le haut du panier. t'avais toujours eu les créatures les plus divines à ton bras, des grandes blondes toutes en finesse et les jambes qui n'en finissent plus moulées dans des robes de couturiers parisiens. te voilà avec roxane à présent, certes très agréable à regarder, mais terriblement ... humaine ? le sourire qui lui étirait le visage constamment, à vouloir saluer chaque personne qu'elle croisait et prendre des nouvelles tandis que de ton côté tu t'impatientais, la rappelant à l'ordre la plupart du temps, tu devais être sa seule préoccupation quand vous étiez ensemble. pourtant tu avais tout mis au clair dès le départ, elle ne devait être que tienne. votre histoire aussi fausse qu'elle fut à sa naissance, tu avais mis un point d'honneur à ce que ça soit respecté. jusqu'à ce qu'elle se jette au cou d'azzaro, traître de bas étage. la ferme. tu retires ta main avec dégoût, la fixant sans savoir où t'essuyer avant de le faire sur le premier venu qui passait à proximité. le rouge qui te monte aux joues quand tu lui intimes de ne pas continuer. tu te crois drôle à dire ça en plein milieu du couloir ? problème avec roxane, aucune limite et quand tu pensais être tranquille, elle les repousser sans se soucier de ton avis sur le sujet. tu croisais tes bras sur ton torse, la langue qui claque contre ton palais quand elle aborde le sujet du bal. à croire que tu faisais des efforts de propagande depuis la rentrée pour le plaisir de plaire aux autres. je le serais, qui d'autre autrement ? personne n'est à mon niveau. tous des idiots incapables d'aligner un pied devant l'autre. harvard n'avait plus la réputation d'antan, ils laissaient rentrer n'importe qui à présent et ce titre de roi du bal ne serait qu'une maigre consolation, mais il serait un avantage lorsque l'an prochain tu te représenterais à la présidence de la pforzheimer. et ça va te mener où d'être marrante roxane ? tu ferais mieux de te concentrer sur des choses plus importantes, j'y gagnerais plus si toi aussi t'étais élue reine, mais c'est mal parti. tu peines à maîtriser le mépris dans ta voix, tu l'aimes, affreusement, mais elle restait comme les autres, une gamine sans gloire.

tu pourrais continuer à faire des efforts sur ta lancée, roxane en avait fait d'incroyables juste pour tes beaux yeux. elle t'aime dawie et ce sentiment est réciproque, alors pourquoi tu ne peux pas baisser ta garde plus de quelques minutes dans la journée ? est-ce la peur de perdre cette aura de prince sans coeur ? à croire que si tu baissais trop la tête pour rla regarder ta couronne risquerait de tomber, alors que dans l'intimité de vos quatre murs tu parviens à l'ôter de tes boucles brunes. ou alors c'est toi qui a reçu la double dose en me volant la mienne. si tu es avare en drôlerie, la nouvelle sears en déborde, elle dépasse le quota autorisé par personne. tu oscilles entre l'exaspération qu'elle peut te procurer durant sa folie extrême, rien ne pouvant contenir ses explosions vives, et la tolérance qu'elle t'inculquait depuis votre rencontre. quelle idée tu avais eu de vouloir te marier avec elle, le couteau presque sous la gorge quand tu lui avais posé cet ultimatum, la savoir tienne pour toujours. parce que dans l'ombre de chaque grand souverain se trouvait une femme capable de le faire chavirer. pour toi c'était roxane et sa crinière emmêlée, le rouge à lèvre qui dépasse parfois de sa bouche et ses railleries à répétitions sur ton comportement. tu pourrais apprécier ses courbettes si tu ne savais pas qu'elle se moquait une énième fois de toi et de ton attitude toujours plus haut perchée. bouche qui se crispe, amusé en effet, ton regard qui se détourne quelques secondes d'elle pour maintenir ta prestance et ne pas faire faillir cette image de coeur de pierre. mais c'est perdu, l'arme fatale quand elle se pend à ton cou. je peux essayer, qu'est-ce que je ferais pas pour toi ? ton corps qui se relâche, tu ressembles davantage à une personne normale quand tes dents apparaissent pour accueillir ses mots toujours plus doux à ton oreille. plutôt burger king ? pour que tu aies ta couronne de la reine des vannes à deux balles. t'es sur la bonne voie, maladroitement certes, mais tu cherches à l'imiter dans ce flow inaltéré d'humour qu'elle peut parfois laisser couler. regard autour de vous pour s'assurer que personne ne vous observe comme des animaux sauvages, et c'est ta main qui vient chercher son menton pour le soulever et l'embrasser à nouveau, la tendresse des non-dits. je suis encore un peu sur les nerfs à cause de skylar. confession qui s'échappe de tes lèvres quand tu relèves le visage, rareté d'un aveu de ce qui te tracasse.

du talent ? ce mot là associé à roxane ? ça c'était une belle blague, parce qu'elle est pas la personne avec le plus de capacités que tu connaisses. bien sûr qu'elle brille sur le terrain avec la petite armée de cheerlearders derrière elle, ses grands sourires qui te volent un peu plus le coeur quand tu l'aperçois à l'autre bout du terrain. mais en soit tu l'avais déjà vu plus d'une fois tombée de manière grotesque, même sur le campus. elle était beaucoup de choses, comme gentille, attentionnée, ... mais douée ? elle avait le mérite de faire des efforts, ce qui était énorme et tu étais fier d'elle pour ça, avec son background social elle avait dû se battre pour en arriver jusqu'ici. non, j'avais une crampe dans la joue, elle était douloureuse, c'est tout. retombe sur tes pieds roi de marbre, feignant de ne pas s'accommoder des coutumes des simples mortels. t'aimerais lâcher prise, dire merde à l'éducation que tu as reçu et qui te tortures, t'handicape même, impossible. je suis un public de qualité roxane, il me faut plus que des blagues de maternelle. le niveau ne volait pas haut avec elle, parfois elle parvenait à te prendre au dépourvu et à t'arracher un hoquet de rire que tu n'avais pas eu le temps de ravaler, devant t'avouer vaincu et assumer qu'elle avait touché ton point faible. comme là, à s'intéresser à tes problèmes tandis qu'elle semblait planer dans un éternel état d'insouciance que tu lui enviais, cette facilité à ne rien prendre trop à coeur. elle reste égale à elle-même, je ne pense pas qu'elle changera un jour. tu restes évasif, pourtant en parler avec celle qui était à présent ta femme pourrait t'aider, te faire le plus grand bien, alléger ta peine. mais tu te censures dawie, incapable de partager tes sentiments. mais c'est pas important, c'est pas avec elle que je ferais ma vie, n'est-ce pas ? la main qui vient chercher celle de roxane, caressant du bout du doigt la bague que tu lui avais offert pour sceller votre amour. elle comprendra jamais, elle est incapable d'aimer. tout comme toi tu pensais l'être avant que roxane ne débarque dans ta vie avec sa présence qui faisait vibrer les murs à peine elle ouvrait la bouche. tout le monde aimait roxane et sa bonne humeur, la douceur qui irradiait d'elle.

tu ne prendrais jamais le risque que l'on fasse tomber ton masque dans un endroit aussi critique qu'harvard. qu'est-ce qu'il se passerait si ils apprenaient tous que tu pouvais être accessible et agréable ? impossible, inimaginable, on n'hésiterait pas à te détrôner puisque la crainte et le respect que tu inspirais auraient disparu. même contre tout l'or du monde tu refuserais d'abaisser ta garde, d'accepter que c'est bien un coeur qui bat dans ta poitrine et du sang qui coule dans tes veines comme chaque personne lambda présente ici. il n'y a que les longs cils de roxane qui battent au ralenti pour mieux te séduire qui parviennent à t'apaiser, savoir que tu n'es pas obligé d'entrer en guerre avec tous. inlassablement tu préfères nier qu'il peut t'arriver d'être pris de court et de t'amuser des conneries qu'elle débite sans respirer, constamment en quête de la moindre faille que tu pourrais lui offrir comme à l'instant présent. laisses moi tranquille, c'est douloureux je t'assure. pour davantage croire à ton propre mensonge tes doigts viennent appuyer sur le muscle de tes joues, te permettant ainsi de reprendre le dessus sur ce qui aurait pu se transformer en un sourire étincelant qui en aurait rendu plus d'un aveugle et terrifié à la fois. tes yeux manqueraient de se décrocher quand une nouvelle fois, comme elle en avait la fâcheuse habitude, roxane la bouffone du roi qui tourne le sujet à la dérision, à croire qu'elle passait réellement outre tous les problèmes de la société qui toi te faisais te ronger le sang. je suis sérieux, plaisantes pas avec ça roxane. tu soupirais, une enfant incapable de maintenir sa concentration plus de quelques minutes, c'est qu'elle te faisait travailler ta patience et ta capacité à la maintenir en place. tu la connais pas comme moi, je pense que je serais le premier à savoir que skylar soit apte à comprendre qu'on peut tomber amoureux. tu te surprends à dire ça, l'an dernier tu te joignais à elle pour cracher sur tous ces idiots qui ne font que roucouler et mélanger leur salive, le bonheur débordant de leur bouche. t'en es pas arrivé à ce point, mais les soirées sont plus douces depuis que tu les partages avec ton épouse, toujours aussi surprenant à dire. j'opterais plus que c'est un caprice, elle est malheureuse et ça la confortait qu'on le soit à deux, elle panique parce qu'elle a compris que nous c'était pour de vrai. et pas la ridicule comédie que tu avais proposé au départ, à trop vouloir jouer avec le feu tu avais fini par une brûlure au millième degré.