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━ you should be sad (rowie/aidan)

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elle a mal au coeur roxane. beaucoup trop. elle arpente les rues sans trop savoir où aller. solitude éternelle. c'est devant le lord hobo qu'elle échoue finalement, l'endroit bondé comme bien souvent et elle qui entre à l'intérieur, les verres qu'elle enchaîne encore et encore. qui aurait cru qu'elle serait capable d'ingurgiter autant d'alcool ? le barman qui semble réticent à la servir une nouvelle fois, reine roxane qui crache son venin pour en avoir toujours plus. elle est plus dans son état normal princesse. elle divague, marche de travers, rentre dans les tables. elle pique les verre des autres, pousse plus loin les limites sans se soucier une seule seconde des conséquences. et elle voit l'endroit se vider petit à petit, la musique qui s'arrête soudainement. elle cligne des yeux quand elle voit un mec l'approcher. non, toi, loin jette son premier verre en sa direction, le verre qui s'explose au sol. rouquine qui trouve refuge dans un coin, les tables en guise de protection. y a personne qui peut comprendre sa peine actuelle. personne qui peut saisir à quel point c'est difficile par moment. et elle s'en fout, elle ne veut pas parler de toute façon. elle veut pas interagir avec les autres. elle veut pas qu'on l'aide. pourquoi personne ne comprend qu'il y a rien à sauver. les vigiles qui débarquent, la même scène qu'elle rejoue. les verres qu'elle jette encore et encore au moindre pas en sa direction. puis ses talons qu'elle balance à travers la pièce, arme de destruction. .... les minutes qui s'écoulent, les uniformes qui font leurs apparitions. ils essayent fort. de discuter, de parler avec elle. ils ont son téléphone, ils négocient. mais y a rien à faire, roxane elle écoute pas, elle veut pas. un idiot qui approche, tente de glisser sous la table pour l'attraper et roxane qui plante ses dents dans son bras, féroce animal sauvage. elle s'en fout, elle veut pas. roxane, c'est ça ? elle pouffe de rire, hausse les épaules. ton mari et ton frère arrive. elle rit de plus belle. son frère ? il viendra pas. il s'en fout, pourquoi est-ce qu'il viendrait là ? puis dawie, il s'rendra bientôt compte qu'elle en vaut pas la peine et il partira. alors non, y a personne qui viendra là.
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c'est partie en couille. tout à volé en éclat. j'ai la sensation que rien n'est stable dans ma vie. et cette relation conflictuelle entre roxane et moi commence à me bouffer petit à petit. apprendre qu'elle allait se marier, ça m'a mis dans une rage immense, parce que j'avais peur de la perdre. savoir à présent qu'elle est mariée, ça a réveillé le monstre en moi. elle est devenue la femme de Dawie et j'ai l'impression que moi je vais être plus rien. et au lieu de m'exprimer correctement, j'ai fais ce que je sais faire de mieux. la détruire. on est fort pour ça les Nesbitt. après cette conversation j'ai eu envie de tout détruire. je suis monté dans ce qui était la chambre de ma soeur et j'ai balancé contre les murs ce qui restait. cadre photo, sacs, trophées. j'ai tout retourné. la rage au ventre j'ai tout détruit sur mon passage. je suis retourné dans ma chambre et je me suis directement couché, espérant que c'était juste un mauvais rêve. en plein milieu de la nuit, j'entends mon téléphone sonner. j'entreprends au début de ne pas répondre et puis finalement de décroche, la gueule enfarinée et la voix dégueulasse. « Monsieur Nesbitt, ici la police de Boston, je vous appelle parce qu'on a retrouvé votre soeur ivre au Lord Hobo et qu'elle refuse qu'on l'approche. Elle a déjà mordu un de nos collègue. Est-ce que vous pouvez venir la chercher ? » je fronce les sourcils. est-ce que j'ai bien entendu ? « elle à mordu un flic ? » je suis partagé entre l'envie de rire et de lui balancer un wtf. « j'arrive, je suis presque en route. » je raccroche, m'habille en vitesse avant de filer au Lord Hobo. quand j'arrive y a des voitures de flics. putain roxane qu'est-ce que tu fous. on me fait entrer et là le spectacle me crève le coeur. elle est recroquevillée sous une table, entourée de verres certains encore sur pieds d'autres brisées. je me rapproche doucement et je finis par m'assoir en tailleur à quelque mètre. « vise bien Nesbitt. t'as le droit à une chance » elle comprends ce que ça veut dire. elle sait que j'ai compris qu'elle était dans cet état à cause de ce que j'ai dis. elle semble tellement fragile, les joues pleines de larmes. je déteste la voir comme ça, surtout quand c'est ma faute. c'est arrivé si souvent et pourtant.. je suis incapable de lui dire ce qu'elle voudrait entendre.

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pauvre dawie, tout seul dans ton appartement maintenant que l'clan nesbitt l'a déserté. t'en viendrais presque à avoir des manques des insultes permanentes qu'ils se lancent comme des couteaux aiguisés, toi en arbitre de touche pour quand ça va trop loin et que y'a risque de drame familial. t'es inquiet aussi, jamais roxane elle t'avait repoussé comme ça, tu sentais qu'elle était pas dans son état normale et pourtant elle voulait pas d'ton aide. t'es si inutile que ça ? même pas deux jours que vous êtes officiellement marié et t'as l'impression d'faillir à ton rôle. ouais bon tu prenais soin d'elle avant d'lui passer cette bague au doigt, mais disons que ... t'as cette pression en plus sur tes épaules maintenant, comme si tu devais faire plus. tu tournes un peu en rond, t'es pas prêt à aller au lit, tant pis si tu fais nuit blanche mais tu veux être là quand elle rentrera, ou plutôt si elle rentre. tu surveilles ton téléphone, tu t'dis qu'elle va bien finir par t'appeler, qu'elle te demandera de venir la chercher à tel endroit. et c'est ton coeur qui fait un salto arrière quand ça arrive, tu perds pas une seule seconde à décrocher. mais c'est pas sa voix que t'entends, et ce qu'on te dit ça te rassure pas. ça ajouté aux messages de aidan, tu dis rien mais c'est l'mode dawie poule qui est activé. la voiture qui vrombit à travers les rues muettes jusqu'au lord hobo où t'entres presque en fracassant la porte d'entrée, l'comité d'accueil qui t'refroidit direct. tu calcules même pas les vigiles et les agents, c'que tu vois c'est simplement aidan en négociateur par terre et roxane sous les tables. merde. tu pourrais t'laisser tomber sur l'cul si t'avais pas encore d'composition là. t'es trop sensible à la douleur de roxane et assister à ça ... ça te bouffe. les tripes qui se tordent dans tous les sens et les mains qui tremblent, c'est pas ça qu'tu veux voir. tu sais pas quoi dire ou faire, tu te sens coupable, t'aurais du insister et aller avec elle, la forcer à te dire où elle allait. mais t'avais respecté son choix, tu voulais pas qu'elle se sente étouffée, comme un oiseau en cage. mais pour l'coup c'est comme une bête apeurée et acculée dans sa tanière là. tu t'retiens dawie, mais tu pourrais chialer en moins de dix secondes, parce que la souffrance d'roxane c'est la tienne aussi, mais là t'es interdit, ça te fragilise trop.
electric bird.
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elle le sait et ça l'a fait bien rire de les voir tous là, à attendre la moindre action de sa part sans trop savoir comment s'y prendre. parce qu'elle hurle dès que quelqu'un approche, elle jette tout ce qui lui passe par la main, devient sûrement trop violente quand on vient empiéter sur l'espace qu'elle s'est construit. elle s'en fout de faire perdre du temps à tout le monde. elle a mal au coeur et elle le gère comme elle le peut. comme elle le veut. c'est risible de les voir là, tenter de lui faire la conversation comme si ça allait l'apaiser. elle prend même pas la peine de répondre, se contente de les fixer d'un regard un peu trop noir, bien décidée à pas les laisser venir trop près. puis aidan arrive. le coup qu'elle prend en plein estomac, détourne le regard. elle veut pas le regarder roxane. elle veut pas qu'il soit là. et elle s'en fout qu'il ait été appelé, il avait pas qu'à répondre. et elle s'est écorchée les genoux roxy, à ramper sur le sol au milieu des débris de verre qu'elle avait elle même créé. la ferme qu'elle souffle. ses mains qu'elle pose contre ses tempes, ses jambes qu'elle ramène vers elle alors que c'est dawie qui arrive à son tour. elle a envie de vomir. le trop plein d'alcool, le trop plein de peine. elle a plus envie de faire des efforts, ni d'essayer. c'est pas humain d'avoir mal comme ça. sa main qu'elle tire vers l'avant, attrape un verre qu'elle fait glisser vers elle. ils sont là roxane maintenant, il faut que tu sortes parole de flic qui s'élève alors qu'elle secoue la tête énergiquement. elle bougera pas, elle veut pas. et elle est pas bête. elle est bourrée, amochée, mais certainement pas stupide. elle comprends la diversion. dawie et aidan d'un côté, les pas d'un inconnu qui se rapproche et le verre qui part à toute vitesse pour le dissuader. non. ses poings qu'elle passe sur ses yeux, étale un peu plus le noir sur ses joues. faite le sortir, je veux qu'il sorte. elle hurle. litanie qui s'échappe de ses lèvres, mains tremblantes qui jette une nouvelle fois la vaisselle en direction de son frère. j'te déteste, j'veux pas que t'existes. j'te déteste
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pendant tout le chemin, je me suis demandé ce que j'allais bien faire une fois là bas. est-ce qu'on me laisserais entrer ? est-ce qu'elle me laisserait approcher ? comment est-ce que je devrais me comporter avec les flics ? leur dire que si elle était ici, c'était à cause de moi ? je suis un peu perdu quand je me gare devant le bar et que je vois tout ces flics tourner autour de la bâtisse. je suis autant perdu quand je me rapproche de la table où roxane s'est retranchée. son maquillage à coulé le long de ses joues avec les larmes qui ont emportés tout sa dignité au fur et à mesure qu'elle se descendait les verres d'alcool. on dirait un petit animal sauvage apeuré. recroquevillée sous ce qui semble être le seul abris décent qu'elle ait trouvé, je la vois viser un des flics qui s'éloigne immédiatement. et je vois surtout le sang qui commence à tâcher le parquet du bar. c'est le siens, ses genoux saignent à force de se trainer dans son château de verre. elle se met à hurler qu'elle veut que je sorte et quand les flics me demandent de reculer je refuse. « non » je vois Dawie entrer, sa tête montre à quel point il est dans le mal. je le fixe en disant : « laissez nous régler ça en famille. » ouais Dawie t'en fais partie de cette famille. je me tourne à nouveau vers ma soeur et je me reçois un verre en pleine gueule. il se brise et vient me trancher la chair au niveau de la pommette droite. je l'ai mérité non ? je touche ma joue, regarde le sang sur le bout de mes doigts. je me relève un peu et je m'approche encore un peu plus de la table. je sais que je risque de me prendre d'autres verres dans la gueule mais tant pis, c'est le risque. « c'est pas vrai. tu sais très bien que si t'es dans cet état, c'est parce que justement tu voudrais me détester, mais t'y arrives pas complètement. » je pensais pas que c'était possible qu'elle puisse m'aimer. j'ai grandis en pensant que j'étais le seul à être attaché à ma soeur et que comme c'était tout sauf réciproque, bah je devais juste ne jamais rien dire. maintenant que je sais, c'est pas si facile. je dois me faire violence. je voudrais lui dire qu'elle aime pas pour deux, je voudrais lui dire qu'elle a plus besoin de faire ça toute seule. mais j'y arrive pas.  

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la série noire, à croire que t'as plus l'droit à ta vie d'insouciance sans qu'on te prenne en revers. à chaque bonheur que t'éprouvais, derrière y'avait la chute qui te guettait. t'as jamais eu autant d'emmerdes que depuis que tu traînes avec les nesbitts, mais si tu croyais avoir tout vécu avec l'agression de roxane, votre emménagement, les fiançailles expresses et l'mariage, c'tait un nouveau coup du destin qui explose. ça te rappelle les disputes avec ta mère et ses copains d'passage, les cris d'rage et les pleurs qui s'y mêlent alors que la vaisselle se brise dans un fracas assourdissant. t'aimes pas ça dawie, la tension qu'on peut trancher au couteau, roxane qui est plus tellement elle-même et aidan qui s'prend pour un dompteur. toi t'es qu'un figurant, t'es pas plus utile que les gars bourrés dehors qui s'demandent c'qui se passe. même quand les choses sont mises au clair, c'est à vous d'gérer votre histoire, tout c'que t'arrives à faire c'est ... rien. impuissant, les verres qui volent à travers la pièce sous l'regard horrifié du personnel qui doit sûrement penser à la facture et au ménage pendant que la police se voit déjà dresser l'procès. y a cet amer goût de connu, la seule fois où t'avais blessé roxane et que t'avais été t'excuser jusqu'à chez elle, la forçant à t'laisser entrer. cette nuit elle avait marqué l'début de votre vraie histoire, plus d'mensonge. t'es marié avec maintenant, et tu trouves pas la force d'intervenir quand aidan il encaisse. c'est pas toi dawie, à rester les bras le long du corps, t'es inutile. t'es tétanisé, c'est fou ça, dawie sears comme une biche en plein phares d'une voiture folle. tu t'en foutrais des tartes pour te bouger. L'sang sur le sol et qui perle sur la joue d'son frère, t'assistes à un carnage. ça s'arrête pas, c'est infernal. t'inspires, t'expires. et t'y vas, tu t'mets devant aidan en rempart, ça peut juste pas durer. roxane arrêtes. tu demandes calmement, tu t'inquiètes pas d'prendre pareil, ça te surprendrait pas, mais si c'est l'prix à payer pour qu'elle finisse par écumer sa rage, t'es partant pour subir. t'as chaud, l'genre de chaleur qui te mord les joues et provoques des sueurs froides. t'es abattu dawie, d'les voir se déchirer comme ça, mais surtout d'te rendre compte où ça la mène. viens. tu tends la main, qu'elle vienne te mordre, te frapper ou t'crever les yeux comme elle te menace depuis l'temps, ça sera pas grave.
electric bird.
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elle hurle à en perdre la voix, la raison. elle le déteste aidan. elle le déteste pour tous les coups qu'il lui inflige à chaque fois. il s'rend pas compte lui, de tout le mal qu'il lui fait tout le temps. des mots assassins qu'il lui lance en plein visage comme si elle était capable de tout affronter. elle ne peut pas. pas quand ça vient de lui. c'est trop dur, trop douloureux, trop cruel. il s'rendait compte ou pas de tout ça ? de la cruauté de ses mots et de ses actions ? de la dureté de ce qu'il pouvait lui dire par moment ? elle avait fait quoi pour mériter ça ? pour mériter cet acharnement constant ? parce qu'il laissait jamais tomber aidan. il attendant toujours le meilleur moment pour venir frapper sans se soucier de ce que ça ferait. tu vois ce que ça fait ? elle est une loque au sol, à se foutre de tout et du monde, à ravager l'endroit comme t'étais capable de la ravager elle. et elle plaque ses mains sur sa bouche quand elle voit le sang qui perle sur son visage. elle voulait pas. elle voulait pas lui faire mal. parce que dans toute la merde qu'il lui envoie, elle, elle l'aime encore. va t'en. TU T'EN VAS. elle crie encore, les larmes qui ravagent ses joues. y a toutes les émotions qui passent sur son visage. la rage, la peine, la colère, la déception, le dégoût. elle ressent tout et rien en même temps. la pire des sensations. j'aurais préféré que tu m'laisses cette nuit-là. j'aurais préféré que tu m'laisses si c'était pour m'faire ça après. c'est plus facile d'affronter la douleur physique que celle mentale et toi, tu lui fais trop mal aidan. et soudainement, c'est le physique de dawie devant ses yeux. dawie qui s'interpose, supplique pour qu'elle arrête. mais elle voudrait arrêter tu sais ? arrêter d'avoir mal quand il s'agit d'aidan. elle y arrive juste pas roxane. les yeux souillés qui s'posent sur la main tendu, la brève hésistation alors qu'une nouvelle fois, elle secoue la tête énergiquement. non, non, non. recule le plus loin possible jusqu'à buter contre le mur, ses genoux qu'elle remonte jusqu'à son menton, le corps qui tremblent un peu trop. j'veux juste qu'on m'oublie un peu. laissez moi tranquille. elle a du mal à respirer princesse, s'étouffe dans ses propres larmes, l'air qui vient à manquer. elle voudrait juste se coucher sur le sol froid et qu'on la laisse là.
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la situation devient de plus en plus insupportable. mais cette fois je suis pas blasé, je suis pas agacé.. je suis mort de trouille. quand je vois son état, ses pleures, ses hurlement, j'ai peur de de l'avoir un peu plus brisée. on est pas net dans la famille, c'est pas une nouvelle. je pense que celui qui est le plus normal c'est Colin, c'est le seul qui se trimballe par les tares des Nesbitt. il est pas auto destructeur, violent, sans coeur. nous deux, on se ressemble bien plus qu'on ne le voudrait. et quand je la vois comme ça sous la table je sais qu'elle est capable de se faire du mal. je sais qu'elle peux m'en faire comme moi je lui en ai fait. je l'ai blessé, je l'ai brisé. et je le percute uniquement en voyant ses larmes de mélanger à son sang. je crois que je commence à être choqué. on en était jamais arrivé jusque là. elle vient de tirer la sonnette d'alarme. j'suis qu'une merde. elle me cris de m'en aller et j'arrive pas à bouger. et je crois que c'est pire quand elle parle de la nuit où je l'ai retrouvé en sang sur le sol de notre cuisine. j'aurais jamais pu la laisser. j'en ai été malade de la voir comme ça. elle sait pas elle qu'une fois arrivé à l'hôpital et sûr qu'elle allait s'en sortir, je suis allé vomir mes tripes dans les chiottes tellement que j'ai eu peur de la perdre. j'en était malade. comme maintenant. on parle des liens entre jumeaux. on dit souvent qu'on est capable de ressentir ce que l'autre ressent. c'est parfois vrai. mais ce soir, c'est avec elle que je le ressens. sa peur, sa tristesse, sa colère. je sens les larmes me monter aux yeux quand Dawie prends les devant et essaie de la calmer. il me passe devant et lui demande de s'arrêter. elle vient de me jeter un verre au visage, elle vient de me blesser et il a peur que ça aille trop loin. comment lui dire que ça, c'est rien. elle refuse encore une fois de sortir et se colle un peu plus près du mur. j'attrape le bras de Dawie pour le forcer à ramper sous la table avec moi. on va faire comme si on était seul au monde et sous une cabane. au pire elle nous plantera un bout de verre dans la poitrine ? je crois que lui aussi est prêt à l'endurer s'il le faut. une fois assis autour d'elle, j'attrape un bout de verre et la main de Dawie et je tranche un bout de la paume de sa main. je demande pas l'avis de roxane, je tire sur sa main et je fais pareil. je termine avec la mienne, que je tranche aussi et je prends les mains de ma soeur et de Dawie dans la mienne. « désolé roxane, mais tu connais l'importance des pactes de sang. on a plus le droit de te laisser là. » déjà qu'on risque l'infection et le procès.

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tu dois contenir toutes tes forces pour pas t'effondrer quand elle refuse. c'est pas la question qu'elle veut pas faire c'que tu lui dis, c'est qu'elle t'accorde pas sa confiance. elle qui hier encore disait qu'elle serait prête à aller n'importe où avec toi, l'important c'tait que vous étiez ensemble. tu déchantes, comme si un brouillard opaque venait d'se lever tout autour de toi. flèche en plein coeur, elle s'éloigne de toi comme si t'avais aucune importance, comme si t'étais ... rien ? futile, superflu. t'as cru que t'avais c'pouvoir, un peu d'lui murmurer à l'oreille et qu'elle redescendrait dès qu'tu serais là, qu'elle comprendrait qu'elle pouvait revenir vers toi et que ça serait la fin. mais l'écart se creuse et t'as cette boule qui grandit dans ta gorge. la main d'aidant qui t'attrape pour que tu l'suives, toi qu'es au bord d'la rupture. t'as pas l'choix, tu suis mécaniquement comme un mouton, c'est ton corps qui prend la relève, parce que là haut c'est hors-service. tu sens même pas les débris de verre sur tes paumes et qui s'enfoncent au contact de tes genoux à travers ton jean. dawie est absent, merci d'le recontacter plus tard. tu fonctionnes au radar, aidan comme point d'repère quand il vient près de roxane. et cette douloureuse vive. tu protestes pas quand l'sang s'écoule et qu'il continue son sacrifice, tout c'qui se passe c'est au delà de l'entendement, tu dois délirer. t'sais pas à quoi il joue à vous tenir les mains comme si vous étiez en maternelle avec son pacte qu'il sort tu sais pas d'où. mais- tu retires ta main en la secouant, faut que t'évacues la pression. putain mais vous m'emmerdez avec vos histoires de merde. tu peux pas dawie, tu peux pas supporter tout ça une seconde de plus, c'est plus fort que toi, ça t'bouffe, ça te taillade le coeur. t'y es depuis trop longtemps dans leurs disputes à toujours vouloir tout arranger pour tout l'monde sans jamais qu'on pense à c'que toi tu peux éprouver à vivre ça, toi l'grand pacifiste qui dit rarement un mot plus haut que l'autre. t'as atteint tes limites, la capacité de stockage des émotions. t'as besoin de partir, t'as rien à foutre sous cette table pour des problèmes que tu veux régler depuis l'début. tu sors en manque de renverser les tables en direction d'la sortie. tu t'en fous de ta dégaine de mec qui sort d'une bagarre avec l'sang un peu partout et les larmes qui roulent le long d'ton visage. tout c'que tu veux c'est l'air frais du dehors, tu veux pas les cris de roxane ni les bouts de scotch de aidan pour réparer leur relation, parce que ça impacte sur la votre ça.
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elle n'a plus envie d'essayer puisqu'à chaque fois ça se retourne contre elle. c'est toujours elle le problème dans chaque équation. débarrassez vous d'une roxane et tout iras mieux pour tout le monde. princesse n'encaisse plus, n'est plus capable de le faire. elle ruine tout autour d'elle à commencer par elle même. les hurlements semblables à des appels au secours quand tout s'embrouille dans son esprit. la vision flou dû à un trop plein de larmes, un trop plein d'alcool, qui sait ? elle ressent rien d'autre que sa peine. que ce mal qui la ronge soudainement prêt à ne plus rien laisser d'elle. elle divague roxane, crie des insanités, voit les deux hommes ramper jusqu'à elle alors que les hurlements se font plus stridents. elle gesticule, hurle encore quand elle reste coincée en réalité contre son pan de mur, incapable d'aller nul part. pourquoi vous lui faites ça ? pourquoi t'es toujours là aidan si t'es pas capable d'autre chose que la heurter à chaque fois ? elle s'étrangle encore, inlassablement, sa main qui finit prise en otage, la paume qui pique, tiraille, les perles de sang qui s'écoulent alors que garde enfin le silence. elle comprend pas, se perd en plus, les yeux rivés sur aidan. il était encore plus taré qu'elle, pas vrai ? ouvre la bouche sans son, la poitrine qui se soulève trop rapidement. et dawie qui ouvre la bouche, qui s'en va. ça s'passe trop vite en réalité, pas assez rapidement sans sa tête. elle percute que quand il est presque dehors. non, non, non tu peux pas partir. pas sans elle. elle fait quoi si toi t'es pas là. et c'est d'la faute à aidan tout ça. c'est lui qui casse tout, tout le temps. pourquoi tu m'fais ça hein ? pourquoi t'essaie de casser la seule chose qui m'fait vraiment du bien ? pourquoi tu m'laisses pas tranquille avec lui ? c'est toujours toi, toi.. pourquoi tu m'laisses pas aller bien pour une fois ? elle pleure de plus belle, souffrance trop intense. roxane qui se dégage, rampe au milieu des débris qu'elle a elle même créé. écrase ses paumes sur les bouts de verre, arrache ses jambes sans s'en soucier. elle s'en fout tu sais ? y a rien qui ferait jamais aussi mal que de le perdre lui. que de perdre dawie. elle titube roxane pourtant, a du mal à tenir sur ses deux pieds. elle tangue au milieu des flics et employés qui semblent à mi chemin entre le soulagement et la colère. elle esquive comme elle peut pour atteindre l'extérieur, trébuche une nouvelle fois pour s'étaler au sol. reine roxane qui donne le spectacle le plus pitoyable de sa carrière. dawie.. non, non. s'il te plait. j'suis rien sans toi moi t'y crois toi ? l'indépendance même qui peut plus survivre sans toi. dawie s'il te plaît arrête pas de m'aimer, tu peux pas, s'il te plaît. tu l'entends la détresse ? le cri du désespoir. elle essaie de se redresser pour te rattraper roxy mais c'est les bras d'un homme en uniforme qui l'arrête. elle a tout saccagé, bien sûr qu'elle peut pas partir comme ça. DAWIE retourne toi, la laisse pas. 
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