ROWIE - i, i wanna marry you

elle a ouvert les yeux le matin, trop peu d’heures de sommeil, une fatigue ambiante mais curieusement, un sourire qui semblait ne pas vouloir la quitter. le reste de la journée semblable. reine roxane qui n’attaque personne, qui contient les piques au stricte minimum, qui impressionne. t’es malade roxy ? s’est aventurée une acolyte. n’a reçu en guise de réponse qu’un haussement d’épaule, un sourire un peu trop vraI. mais elle est pas dans son état normal roxane. tout lui semble trop beau, trop nouveau. elle a pas envie d’aller emmerder les autres parce qu’elle sait qu’à dix-sept heures, c’est lui qu’elle verra. dernière heure. elle perd patience dans l’amphi, son pieds qui tape frénétiquement sur le sol, ses doigts qui martèle la table. et avant même que la fin ne soit annoncé, elle se lève d’un coup, quitte la salle. tant pis pour les bonne manières, elle a plus important à faire aujourd’hui. et elle presse le pas jusqu’au parking, le vieux tacot de dawie qui attend sagement et elle, miroir à la main, qui vérifie que tout est parfait. c’est juste que tu me manquais qu’elle souffle quand t’apparaît enfin, accepte de se faire écraser entre tes bras. y avait rien qui pouvait entacher son humeur aujourd’hui ; rien. pas autant que toi. roxane qui retourne un compliment, jour à marquer au fer rouge. c’est parfait. elle s’en fout en fait. elle veut juste ce stupide anneau au doigt, pouvoir fanfaronner devant les autres, se rendre compte elle même que c’est bel et bien réel. elle sautille presque, gosse insouciante qui vient de se faire passer la bague au doigt. entre dans la voiture, ses yeux qui restent rivés sur dawie, ses traits parfaits, la chance qu’elle a. j’ai le droit de poster sur instagram ? genre.. tout ça ? big annonce. lui, elle, le cap passé. allez, stp.

fallait pas oublier que roxy, c’était l’instagrammeuse en puissance. et que dans son monde, chaque évènement devait être annoncé, pouvoir d’étaler son bonheur sur les réseaux sociaux, prouver à tout le monde qu’elle avait trouvé l’homme parfait. parce qu’il l’était. à sa façon mais il l’était. et peu importe ce qu’on pourrait penser de lui, d’elle, de tout le reste, la rousse, elle savait dorénavant exactement ce qu’elle voulait. cool. j’vais préparer ça trouver la photo parfaite, l’exposer, collectionner les likes et voir tout le monde chuchoter sur son passage demain puisque comme bien souvent, roxane prenait au dépourvu. parfait. mais en attendant, elle rangeait son téléphone dans son sac, sourire un peu bête sur le coin des lèvres alors que sa tête se secoue négativement. non. sauf si toi t’as changé d’avis ? demande, le sourcil qui s’arque. est-ce que c’était possible ? que soudainement, il n’ait plus envie de tout ça ? qu’il annule la demande en trouvant des prétextes idiots ? soudainement préoccupée, princesse le regarde fixement, attends les paroles qu’il est censé lancer pour la rassurer. léger poids qui se soulève de sa poitrine quand il se gare finalement, les boutiques à perte de vue et sa main qui attrape la sienne. dis moi ton budget avant l’air sérieux. parce qu’elle est consciente que leurs comptes en banque sont diamétralement opposés. qu’il pourra jamais lui offrir un solitaire ou quoi que ce soit de luxueux. et pour la fille superficielle qu’elle pouvait être, si ça pouvait sembler totalement aberrant, elle s’en fichait finalement.sérieux dis moi. parce que là, tu vois, j'pense déjà qu'on peut tirer un trait montre d'une doigt la bijouterie de luxe sur la droite, la vitrine qui affiche des prix probablement plus cher que toutes ses années d'études cumulés. ici ça semble bien non ? le tire sur une devanture plus petite, l'attire à l'intérieur, probablement trop enjouée.

et peut être que, possiblement, elle finirait par reprendre ses esprits. parce que la gosse trop enjouée, c'était pas elle. c'était pas son domaine. pourtant, elle semblait voguer présentement sur une autre planète, un peu trop heureuse pour se laisser aller à ses piques habituelles. tu pensais braquer une bijouterie ? demande l'air sceptique avant de secouer la tête. peu importe. y avait rien, r i e n, qui ne pourrait entacher sa bonne humeur de la journée. dawie allait glisser un bijou à son doigt, officialiser la demande de la veille et actuellement, c'était la seule chose qu'elle voulait. lui et rien d'autre. et si le regard de la rousse dérive presque par automatisme sur les pierres les plus brillantes, elle ne pouvait s'empêcher de faire la moue aux paroles de dawie. regarde celles-là tire sur son bras pour l'attirer sur une vraie vitrine, tapote sur la glace une en particulier. très mauvais choix, totalement hors prix. grimace quand elle apprend la somme dont elle devra se contenter alors qu'un vendeur fait son apparition, sourire perfide aux lèvres. on va se marier et on voulait choisir nos bagues forcément, il présente le pire du pire. les prix qui arrachent un rein au footballeur. elle voit le brun se décomposer et souffle un coup. vous aurez pas.. moins cher ? plutôt vers les huit cent ? vendeur qui grimace à son tour, ce serait pas la grosse vente de la journée. et roxane, elle aime pas. elle aime pas qu'il fasse sentir que c'était pas assez bien. pas à son dawie. tu sais quoi bébé, on va trouver une autre bijouterie sa main qui attrape la sienne, te tire vers l'extérieur, lâche un sale con quand le carillon tinte.

c'est con dans le fond. parce qu'elle aurait été la première à regarder dawie étrangement par habitude. à trouver que s'il mettait pas le prix, il n'était pas assez bien. et pourtant, l'amour qu'elle lui portait effaçait tout ça. peut être qu'elle avait pas besoin du plus gros des bijoux tant qu'elle l'avait lui. hein ? elle arque un sourcil, pas sûre de comprendre. putain, parfois la communication entre eux était un putain de défi. à croire que leurs conversations étaient un téléphone arabe constant où les mots sortaient d'une certaine façon mais n'était jamais comprit dans le bon sens. non, non. arrête. et putain ce qu'une part d'elle était tentée de dire oui mais.. elle le savait. elle savait que dawie n'était pas de la même classe sociale qu'elle et que par conséquent, il n'avait pas les moyens de lui offrir ne serait ce qu'un quart de ce que ses goûts de bourges pouvait lui donner envie d'avoir. c'est très bien ok ? y a pas besoin de plus, on va trouver peut être. elle espère dans tous les cas. regarde les devantures des boutiques, sa main toujours accrochée à la tienne. y a plein de gens qui font ça, pas vrai ? qui s'en sortent avec des petits budgets tout ça. y avait pas de raison pour qu'ils n'arrivent pas à trouver quelque chose de convainquant. est-ce que j'ai l'air déçue ? question sincère. mais dis lui dawie. est-ce que t'as vu la moindre trace de déception sur son visage parfait ? est-ce que t'as vu quoi que ce soit indiquant que les choses ne lui allaient pas actuellement ? elle soupire alors que tu l'attires contre ton toi, tes lèvres sur les siennes. dawie.. on va trouver, respire. nouvelle boutique, nouvelles possibilités, pas vrai ? les bijoux qui se dessinent les uns à côté des autres et une pure merveille sur la droite. regarde celle là elle a les yeux qui brillent roxy quand elle tire sur le tee shirt de dawie. imagine à quel point elle serait belle si elle était à mon doigt non ?

c'est le coup de coeur absolue. roxane, elle a toujours un peu trop aimé les bijoux, les choses qui brillent. tout ce qu'elle pourrait mettre en valeur sur elle. alors forcément, la faire traîner dans un endroit comme celui-là était suffisant pour la voir sauter d'une devanture à l'autre, à la recherche de la perle rare. je le suis. et ça, malgré le ton que tu pouvais employer. alors certes, c'était jamais vraiment l'émotion prédominante chez elle mais.. elle l'était. parce qu'elle était persuadée d'avoir trouvé sa personne. et si pendant des années l'objectif n'avait même pas été dans sa to do list, maintenant que tu étais là, y avait tout qui était en train de changer chez elle. bah.. non ? elle est... parfaite l'indécision qui passe sur son visage quand elle pose les yeux sur toi. dans le fond, il était clair que vous n'aviez pas les même goûts mais la bague était juste à couper le souffle et.. elle lève les yeux au ciel quand elle comprend. t'es incroyable pas dans le bon sens du terme. parfois, elle aurait voulu comprendre ce qui pouvait se passer dans son cerveau. à quel moment t'avais pu penser qu'un diamant de la sorte irait à ton doigt. et avant qu'elle ne puisse ajouter quoi que ce soit d'autre, elle se faisait entraîner à l'intérieur de la boutique, la vendeuse déjà sur le coup. elle inspire doucement roxane, le bijou qu'elle fait glisser à son doigt, le coeur qui bat trop fort. t'en penses quoi ? qu'elle murmure presque, les yeux rêveurs. une beauté, ni plus ni moins. non, c'est elle, je suis sûre que c'est elle et putain, jamais elle aurait imaginé que tu lui passes la bague au doigt un jour. j'peux avoir celle-là ? question qu'elle te pose, ses yeux qu'elle plonge dans les tiens.