i lost my faith - alex

dawie pouvait bien dire tout ce qu’il voulait, elle, elle avait réellement l’impression que c’était un retour du karma tout ça. l’agression, la douleur, la peur constante qui venait désormais l’habiter. sûrement que c’était à cause de toutes les crasses qu’elle avait pu faire. une juste revanche du destin la condamnant pour ses péchés. elle a l’esprit un peu embrouillé, l’envie de disparaître sans trop savoir où. le plus gros des problèmes était que désormais, aucun endroit ne semblait être assez sécurisant pour qu’elle y reste réellement. inspire, expire. tente de garder son calme, masque de sérénitude et de suffisance qu’elle aborde face aux autres. la journée était presque terminé, fallait qu’elle relativise. ouais. sûrement qu’elle devait être une des dernières à arpenter les couloirs du bâtiment principal. sentiment loin de la mettre en confiance. et roxane, elle accélère le pas, voit une ombre se faufiler dans l’embrasure d’un ascenseur. attendez moi ses talons qui claquent sur le sol, léger sprint pour passer les portes à son tour, soupir de soulagement jusqu’à.. alex ? oh ? oh. c’était pas prévu ça. inspire lentement, les yeux rivés sur les portes de fer. c’était l’affaire d’une ou deux minutes, pas plus. rien d’insurmontable.

i lost my faith ★ ─
w/ @Roxane Nesbitt

Tout ce que je voulais, c’était rentrer. La journée avait été longue et je pense que j’avais juste besoin d’un peu de repos. Juste du repos. Ce week-end, Veïa sera rétablie et on pourra reprendre nos activités en tête à tête. Bien sûr, j’allais faire attention à ne pas lui faire trop mal, ses côtes sont quand même assez sensibles mais… ouais, elle me manquait terriblement et j’avais été incapable d’entamer les moindres préliminaires, de peur de la blesser. Mais le médecin a été catégorique. Trois semaines avant le moindre effort et ça fera bien trois semaines ce week-end. En attendant, je trainais ma carcasse dans les couloirs, jusque dans l’ascenseur, afin d’atteindre le rez-de-chaussée et par la suite le reste des transports pour rentrer chez moi. Appuyant sur le bouton, les portes étaient prêtes à se refermer pour me laisser seul, avant que quelqu’un - avec des talons étant donné le bruit - ne se faufile dans la cage d’acier. Je n’avais pas vraiment fait gaffe, les yeux rivés sur mon téléphone, jusqu’à entendre une voix distincte prononcer mon nom. Ce ton, cette voix, je reconnaissais. Cœur qui bat avant de te voir en face de moi. « Roxane. » Qu’avions-nous à se dire de toute façon ? Il était clair que j’étais seul dès que j’ai posé les pieds sur le continent, et tu n’as rien fait pour aider tout ça. Certes, trahison et tout le blabla, mais je pensais que notre amitié était plus forte que ça. Faut croire que non. Maintenant, la déception était des deux côtés… tout comme nos chemins. Séparés, sans réel espoir qu’ils ne se rencontrent de nouveau.

credits img/gif: pinterest
code by lumos s.

ouais, rien qu’elle ne pouvait surmonter. après ce qu’elle venait de vivre, descendre quelques étages en compagnie d’alex semblait être un jeu d’enfant. pas vrai ? se rassure mentalement, ses bras qu’elle sert contre elle, pieds qui tapote nerveusement le sol dans l’attente que les portes se réouvrent. pourquoi est-ce que ça parait si long ? pousse un soupir exact à l’instant où les lumières vacillent. soubresaut dans la cage, le bruit du courant qui se stoppe. y a plus rien que les lumières de secours éclairant faiblement l’espace et roxane qui lâche un fuck soudain. inspire lentement, appuie sur le bouton de l’alarme jusqu’à ce qu’une voix se fasse entendre. forcément, ils envoient un technicien, ça prendra un moment et l’écossaises pose ses mains contre la paroi, inspire profondément. non, non, non elle peut pas. elle peut pas être enfermée là. pas après l’autre soir. c’est trop sombre, trop étroit. inspire, expire. elle décale ses cheveux derrière ses oreilles, fouille quelques secondes dans son sac pour en sortir des antidouleurs qu’elle glisse dans sa bouche. ça va aller, tout va bien se parle à elle même à défaut d’adresser la parole à alex. qu’est-ce qu’elle pourrait bien lui dire de toute façon ?

i lost my faith ★ ─
w/ @"Roxane Nesbitt"

Un ascenseur, c’était un endroit supposément inoffensif où rien ne se passe, surtout quand on se retrouve avec la personne qui m’a sûrement fait le plus de mal. Certes je t’en ai fait aussi, quelque part. Mais voilà, c’était tendu entre nous, et l’atmosphère était assez étrange une fois que les portes se sont refermées sur nous. J’aurais peut-être du prendre les escaliers finalement. Surtout quand tout se stoppait d’un coup d’un seul. Lumières qui perdent en intensité et surtout, cage qui se stoppe sans crier gare. What? Calme en tout temps, je restais dans mon coin quand tu décidais d’appeler le technicien de maintenance. Un moment qu’ils disent. Visiblement, tu n’appréciais pas ça non plus et ça tombait bien, on était deux dans ce cas là. Je fronce les sourcils quand je te vois prendre des cachets, te murmurant à toi-même que tout allait bien se passer. M’asseyant sur le sol, dos contre la paroi, je te regardais pendant plusieurs minutes, avant de lancer un « J’suis désolé » Pour ce que j’ai fait, pour Natasha et trahir ta confiance. C’était une chose que de venir ici, c’en était une autre de le proposer à celle que tu détestais le plus.

credits img/gif: pinterest
code by lumos s.

y avait trop longtemps qu’ils n’avaient pas essayés. la rancoeur qui s’était installée petit à petit jusqu’au point de non retour. et elle savait qu’il avait essayé mais pour roxy, essayer n’était jamais assez. elle avait le pardon difficile, préférer balayer les gens que dire qu’elle avait mal. alex avait été tout son monde, son plus grand pilier. elle aurait tout remit en cause pour lui, l’avait toujours mieux traité que les autres sans jamais réussir à poser de mot sur le pourquoi du comment et.. il l’avait juste trahi. trahison qui avait laissé un goût amer, une sensation de vie et dès cet instant, elle avait préféré l’effacer. et elle souffle doucement, cherche à garder son calme, ses doigts qu’elle pose au niveau de ses côtes, souhaite que la douleur cesse rapidement. elle est là, immobile, statue de glace quand alex prend finalement la parole, des excuses une nouvelle fois. je sais. mais est-ce que c’était suffisant ? il était trop facile de demander pardon après avoir blessé les autres. peut être que les gens devraient plus réfléchir à l’idée de ne pas faire du mal plutôt que penser que les excuses suffiraient. elle, elle s’en foutait dans le fond. quand elle faisait de la peine aux autres, elle cherchait pas la rédemption. son épaule qui trouve appuie sur la paroi alors qu’elle grimace, les traits qui se déforment sous la douleur alors qu’enfin son visage se tourne vers lui. et elle sait qu’il le voit. les hématomes sur ses pommettes et puis tout le reste. le fond de teint fait des miracles mais n’efface pas tout. désolée pour veritas. la rancoeur qui avait parlé.

i lost my faith ★ ─
w/ @"Roxane Nesbitt"

J’ai l’impression que ça fait une éternité toi et moi, l’été dernier tout allait encore bien, jusqu’à ce que tu te rendes compte que Natasha était là par ma faute. Et depuis, c’était le vide. J’avais tenté, tu peux pas m’enlever ça. J’avais tenté d’arranger les choses entre nous, en vain. Tu avais décidé de me rayer de ta vie et moi, j’avais fini par m’y faire, tourner la page et n’être plus qu’un souvenir dans ta vie, tout comme tu pouvais l’être dans la mienne. Alors me retrouver dans cet ascenseur avec toi, c’était étrange en bien des points. C’était se retrouver face à un passé lointain, à une autre vie, à une autre histoire. On avait nos torts dans les deux points de vue, et c’était pour ça que je m’excusais. Je sais bien que ça ne changera rien, on était passé à autre chose. Mais il fallait que je le répète, une dernière fois, en face à face. Après tout, c’est pas comme si on s’était revu depuis que tu as su pour Natasha, n’est-ce pas ? Puis tu te retournes vers moi, laissant apparaitre les faibles traces sur ton visage. Oui, le fond de teint aide, mais pas suffisamment dans ton cas. Les sourcils se froncent alors que je balaye tes excuses. « C’est de l’histoire ancienne » Dans le fond, ça m’avait permis de me mettre officiellement avec Veïa alors c’était plus une aide qu’autre chose. Les deux Veritas de la semaine en réalité. Mais qu’importe. « Qu’est-ce qui s’est passé ? » Je n’avais cependant pas bougé. Mon regard rivé sur toi, je voulais juste savoir où en était ta vie à présent, même si j’avais bien vu sur les réseaux sociaux que ta vie amoureuse était au beau fixe.

credits img/gif: pinterest
code by lumos s.

elle aurait pas dû en avoir pourtant, si ? c’était stupide de sa part de te mettre des bâtons dans les roues quand elle avait tourné la page depuis longtemps. puis peut être qu’au fond, elle avait juste pas voulu que tu sois heureux. convaincue que t’étais responsable de son malheur à elle. et c’était pas logique dans le fond. de lui envoyer des roses pour se mettre avec une autre juste après. t’avais toujours été comme ça alex, indécis. sûrement que t’étais pas vraiment fiable non plus. roxy, elle savait qu’elle ne l’était pas mais elle avait jamais cherché à le cacher. toi, tu te cachais sous des airs de gentil garçon quand tu pouvais être le pire parfois. mais c’est du passé, pas vrai ? un peu de patience coincés entre les murs de fer et vous reprendrez le cours de vos vies comme si cet instant n’avait pas existé. ouais, de l’histoire ancienne. comme tout ce qui vous composez. elle le sait que vous avez jamais eu grand chose en commun mais pendant un laps de temps, vous aviez communiqués quitte à peut être sombrer l’un pour l’autre. époque révolue, qu’elle avait rejeté de toute ses forces au moment où tu l’avais trahi. mh ? fais semblant de ne pas comprendre quand ton regard ne la lâche pas une seule seconde. oh c’est.. j’ai glissé dans les escaliers. le mensonge typique pas vrai ? le premier truc qui lui traverse l’esprit. une mauvaise chute, ça passe tout seul et c’est rapidement oublié. elle était pourtant pas maladroite roxane, capable de se déplacer sur des talons aiguilles de 15 centimètres sans même flancher. rien de grave. rien de rien.

i lost my faith ★ ─
w/ @"Roxane Nesbitt"

De l’histoire ancienne, comme le souvenir d’une autre vie. Les choses étaient différentes à Glasgow. C’était l’Écosse, une toute autre ambiance. Ici, tout avait changé. Pour le mieux, autant pour toi que pour moi. Sauf pour nous deux. Notre relation en avait pris un coup, c’était certain. Je regrettais d’avoir fait ce que j’ai fait, autant la vidéo que l’avoir invitée. Mais je suppose que dans tous les cas, je t’aurais perdue. C’était écrit, comme si ce que nous avions n’était qu’éphémère. Une histoire de quelques années. Une histoire qui devait se terminer. Ton autre, c’était Dawie à présent. Et j’avais Veia. L’histoire devait s’écrire comme ça. Mais quand je vois ton visage amoché, des bleus cachés sous du fond de teint, pas forcément bien camouflés, mon inquiétude monte en flèche. Je sais ce que tu penses, c’était possiblement faux de ma part de m’inquiéter pour toi après tout ce qui s’est passé, mais non, je suis réellement inquiet. « Je.. » Un soupir, une tête qui se baisse et qui cherche à s’échapper, mais il n’y avait aucune échappatoire ici. C’était juste toi et moi, et la vérité qui cherchait une issue de secours. « Rox, tu me connais… Je suis tombé déjà dix milles fois dans les escaliers. On a pas ça sur le visage quand on tombe » Et j’ai envie de m’approcher, de te prendre dans mes bras, te rassurer d’une façon ou d’une autre. Mais j’ai perdu ce droit depuis bien longtemps. « Et tu n’es jamais tombée dans les escaliers »  Une conclusion marquée par mon regard posé sur toi. « Qu’est-ce qui s’est passé ? » Et je voulais une réponse honnête. Qui est à l’image de cette ancienne relation passée.

credits img/gif: pinterest
code by lumos s.

puis qu’est-ce qu’elle pourrait bien raconter dans le fond ? la vérité ? c’était stupide. puis en étant parfaitement honnête, alex et elle n’avaient même pas été capable de se tenir dans la même pièce pendant des mois. la présence de deux ici était simplement dû à une panne non contrôlée qui les forçaient à respirer le même air. dans le cas contraire, la rousse aurait mit sa main à couper que l’échange aurait duré deux secondes et qu’il n’aurait probablement même pas remarqué quoi que ce soit. foutu karma. t’es peut être juste pas tombé de la même façon que moi hausse les épaules comme si elle venait de fournir l’excuse la plus plausible du monde. oublie peut être que malgré la distance et les silences, alex la connaissait depuis une éternité. faut une première à tout. un peu de maladresse, n’importe quoi. et pourquoi est-ce qu’il ne se contentait pas des vagues réponses qu’elle pouvait lui offrir. soupir de frustration, ses bras qu’elle décroisent, retombent lourdement le long de son corps. des gens qui sont entrés par effraction chez moi. horrible non ? de le dire sur un ton monotone comme si elle annonçait s’être trompé de teinte de rouge à lèvre le matin. mais ça va, ça va elle inspire profondément, passe ses doigt sous ses yeux, tapotent doucement pour chasser la moindre trace d’émotion. et putain, la vérité était que ça n’allait tout simplement pas mais qu’elle préférait passer pour un robot plutôt qu’avouer qu’elle était terrifiée.

i lost my faith ★ ─
w/ @Roxane Sears

Bien sûr que les choses auraient été différentes si l’ascenseur ne s’était pas stoppé dans son élan. Seulement, c’était comme ça qu’on se trouvait, une configuration loin d’être idéale, autant pour toi que pour moi. Tu m’en voulais et je détestais que tu m’en veuilles à ce point. Alors c’était délicat. Plus que délicat même. Je marchais doucement sur des œufs, avec l’espoir que les choses s’amélioreraient peut-être un jour. Mais là, je faisais face aux marques sur ton visage, soit-disant en tombant dans les escaliers que tu me disais. Tu me connais et les chutes étaient de loin quelque chose que je maîtrisais. Un soupir, le regard qui divague ailleurs. Tu n’avais pas envie de me dire et je pouvais comprendre, je n’insistais pas. Après tout, qui étais-je pour toi à présent, si ce n’est ta plus grosse déception ? Finalement, la vérité sortait de ta bouche, franchissait tes lèvres pour trouver place entre ces quatre murs d’acier. L’expression de mon visage laissait entendre la surprise, puis l’inquiétude directement après. C’était sûrement pour ça que tu tentais de me rassurer. Enfin, plus toi que moi. Pas sûr que tu t’inquiètes vraiment de mon inquiétude vis à vis de toi. « Je te crois pas » Mais c’est pas pour autant que j’insistais. Tes doigts sous les yeux, récupérant la moindre goutte d’eau de trop, ils prouvaient le contraire. « Je sais bien que je suis plus personne pour toi, que… que les choses sont loin d’être les mêmes qu’à Glasgow mais… J’peux toujours être une épaule pour toi. Sans réel engagement. L’histoire d’un soir, tout déballer, pour oublier » Peut-être ou peut-être pas finalement. C’est pas le genre de chose qu’on peut réellement oublier.

credits img/gif: pinterest
code by lumos s.