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if she screams don't let her go
10 février 2020
quand elle se lève au milieu de la nuit, bruit sourd qui semble l’avoir tiré des bras de morphée, elle s’interroge quelques secondes avant de soupirer. certainement aidan qui rentre éméché comme bien souvent, rentrant dans les murs sous l’effet de l’alcool, incapable de trouver les portes. rousse qui se tourne lentement, les yeux qui fixent la fenêtre avant de se redresser. étire ses jambes, ses pieds qui touchent finalement la moquette alors qu’elle sort dans le couloir, expédition vers la cuisine. le silence en guise de compagnie, elle se surprend à penser que son frère a visiblement trouvé son lit et le sommeil plus vite qu’elle n’a eu le temps de prendre une inspiration. secoue la tête alors qu’elle ouvre le frigo, emplit un verre d’eau avant de se tourner légèrement. bouh. c’est le verre qui s’échappe de ses mains, s’écrase avec fracas sur le sol alors qu’elle distingue cette fois nettement l’ombre non loin d’elle. et rouquine qui profite du grabuge pour s’enfuir en courant, ouvre à la volée la chambre de son cadet, constate un lit défait mais sans l’ombre d’une vie à l’intérieur. soulagement de courte durée quand des bras puissants l’enveloppent, la tire en arrière, ses cris perçants qui résonnent dans le duplex et personne pour y répondre. la ferme. voix menaçante qui ne change rien puisqu’elle redouble d’intensité, son coupé par la main qui se plaque sur ses lèvres, l’étouffe à moitié. laïa n’est pas là. laïa. prénom qu’elle ne reconnait pas mais qui semble être à l’origine de cette torture nocturne. y a qu’elle ici mouvement de tête en sa direction alors que celui qui la tient prisonnière soupir. ça fera l’affaire. l’affaire pour quoi ? elle gesticule roxane, tente de se débattre. et puisqu’on la prive de sa voix, c’est ses ongles qu’elle plante dans l’épiderme de l’agresseur, appuie de toutes ses forces si bien que le rouge perle sur son avant bras. hoquet de frustration qui s’échappe de l’homme, lâche sa bouche mais la retient par les cheveux, tire si fort en arrière qu’elle en est sonnée. la reine a mauvaise allure, à genoux sur le sol, les larmes qui roulent quand l’un lui fait face. il a beau se mettre à sa hauteur, s’accroupir face à elle, elle ressent tout le danger qu’il émane de la situation, ses yeux qui implorent l’aide quand il passe ses doigts sur sa joue. douce caresse en présage de la douleur. le premier coup tombe sans qu’elle ne le voit venir, goût métallique dans la bouche qui écoeure. le deuxième la fait flancher, cette fois complètement au sol, recroquevillée. et les coups de pieds pleuvent encore et encore. entre les pleurs et les gémissements, elle entend parfois ses os craquer. la respiration qui se fait difficile quand elle tente de ramper, de s’éloigner, aussi vite récupérée comme s’il n’y avait pas de fin. quelques secondes de répit, ses cheveux une nouvelle fois agrippés, son visage à hauteur d’une des ombres. t’iras voir laïa, c’est le message. dernier son de sa tête qui s’entrechoque contre le parquet puis le silence. elle gît seule, au milieu du salon, incapable de bouger sans personne pour l’aider.
@Aidan Nesbitt
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