Neyla Al Zahid ►Thalia Crawford

Je suis la petite dernière de la famille Al Zahid, le dernier petit désir de nos parents. Et quand on parle de désir, c'est le mot juste. Ils voulaient une dernière petite fille. Avec la dernière grossesse de maman Al Zahid, plus difficile, ils ont décidé d'aller vers l'adoption. C'est d'ailleurs le 16 mai 2000 que je suis venue au monde à New-York, la grosse pomme. Le moment où ma mère biologique m'a tenu quelques secondes dans ses bras avant qu'on me prenne pour m'amener vers ma nouvelle famille, me séparant d'elle et de ce frère jumeau dont je ne connais pas l'existence. La famille comptait donc au final, mes parents ainsi que trois garçons et deux filles. ● J'ai grandi dans le luxe, sans même avoir à me soucier de quoi que ce soit. Aussitôt qu'on demandait quelque chose, on nous l'offrait carrément sur un plateau d'argent. Ça s'explique facilement vu l'empire sur laquelle la famille Al Zahid était assise. Ça s'étend dans tellement de domaines que j'ai fini par arrêter de m'en soucier. Mais on peut y compter l’exploitation minière, la logistique, le pétrole et gaz, la fabrication, les technologies de l’information et dans l’alimentaire principalement. ● Depuis aussi loin que je me rappelle, j'ai toujours adoré chanter. Je me vois encore à faire de jolis "pestacles" en forçant mes parents, mes frères et soeur à me regarder. Par chance, avec le temps, j'ai appris à contrôler ma voix et en faire un merveilleux instrument. Malgré tout, je chante plus pour moi que pour les autres. ● Étant la plus petite, j'ai toujours été celle qu'on protégeait le plus, celle sur qui on veillait même si elle en avait pas réellement envie. Peut-être que oui, avec le temps, j'ai fini par me reposer sur mes frères et ma soeur. J'ai fini par me dire que j'avais pas à jouer les durs parce qu'ils étaient là pour le faire à ma place. ● Mes frères et soeur ont toujours été une inspiration, des modèles pour moi. Ça fait totalement cliché que la plus jeune du groupe prenne les autres en admiration mais ça été mon cas malgré tout. Ma famille, c'est ce qu'il y a de plus important pour moi. En même temps, nos parents étaient assez occupés de leur côté, il a bien fallu qu'on se resserre les coudes. ● Évidemment, comme dans chaque famille, il y a des hauts et des bas, des événements qui nous séparent, qui nous rapprochent. Je crois qu'on peut facilement dire que l'annonce officielle de l'homosexualité de Solal a été un coup de choc pour la famille. Même si notre père et Malik voient ça du mauvais œil, le reste de la famille a toujours été là pour supporter notre frère. ● La gamine qui veut écouter ses films de princesses mais qui ne veut pas que les autres le sachent, c'est moi. La petite sirène, la belle au bois dormant, je les ai écouté beaucoup trop souvent. Et encore aujourd'hui, j'suis la première à pleurer devant un drame ou à devenir émue devant le dénouement d'une comédie romantique. J'ai ce petit côté sensible qui semble absent chez beaucoup trop de personnes de nos jours. ● On aurait facilement pu penser que j'étais hyperactive depuis mon plus jeune âge. Tel le petit lapin rose d'energizer, j'étais impossible à arrêter. Cours de ballet, cours de chant, cheerleading ou simple gymnastique. J'ai toujours été incapable de ne rien faire. Certains diront d'ailleurs que c'est une chance que je n'aime pas le goût amer du café. J'en dormirais probablement plus si j'en buvais. ● Pour chaque problème, il y a une solution. C'est ma façon de voir les choses. Même si ça peut être difficile, il faut quand même aller vers cette solution. Un peu trop optimiste, la fille mais c'est probablement ce qui fait mon charme (et pleins d'autres choses aussi, on va pas se le cacher) ● Même si j'ai l'air toute sage derrière toute ma fratrie, j'ai quand même réussi à me créer des ennuis. Merci à toi Ibra de m'entraîner dans tes conneries. Au moins, il assure mes arrières en cas de problème. ● Étant la dernière de la famille, je n'ai pas vraiment eu à me soucier de toute cette histoire de succession d'entreprises. C'est clairement Malik qui allait reprendre le tout une fois que notre père allait se retirer. Avant que les choses se rendent à moi, il y avait bien du chemin à faire. Néanmoins, j'ai quand même subi la même pression que les autres concernant nos prestations scolaires, le fait qu'on devait avoir l'air parfait en tout temps. C'est quelque chose que je fais encore aujourd'hui. J'ai toujours fait attention à mon apparence ou encore à l'image que je pouvais projeter tout autant qu'à mes notes en cours. ● D'ailleurs, mon père n'a pas réellement approuvé mon choix de cursus pour l'université. On m'a toujours dit que je devais choisir un métier important, un métier de prestige. Pour moi, le droit est un bon cursus et c'est d'ailleurs les droit de la famille que je vise. ● J'aime sortir, j'aime m'amuser. En fait, je dois constamment être avec quelqu'un. Quand je me retrouve seule, je m'emmerde pour être honnête. J'ai tellement été habituer de vivre dans cette cacophonie, dans cette grande famille que me retrouver seule est impensable pour moi. ● J'ai eu mon premier petit ami à l'âge de 16 ans. Le dernier de mes frères ayant quitté la maison, les prétendants ont arrêté de fuir. Faut croire que les mâles Al Zahid font peur aux plus petits. En fait, il a été le seul petit ami que j'ai eu. On a été ensemble pendant plus de deux ans, il a été ma première fois. Mais comme nos chemins allaient se séparer avec mon admission à Harvard et son départ pour l'université d'Oxford, il a fallu se rendre à l'évidence que ça ne fonctionnerait pas d'aussi loin. ● Je surveille ce que je mange. Pas que je me trouve grosse ou quoi que ce soit du genre mais j'aime bien prendre soin de moi et ça commence avec une alimentation saine. Sans oublier les massages, les séances de spa et tout ce qui peut aider à rester en santé. ● Je crois aux relations sérieuses mais je ne suis pas dupe non plus. C'est plutôt rare qu'on trouve quelqu'un qui veut s'investir dans quelque chose dès les premiers instants. Donc, je fais pas ma grande romantique qui attend le prince charmant sur son cheval blanc mais je ne fais pas la bonniche qui traînent sur le bord de la rue non plus. J'sais quand même me respecter et savoir ce que j'ai envie et ce que je ne veux pas.