TG ☀︎ SOIRÉE HAWAÏENNE

Je souris lorsque l’inconnu qui a réussi à me sortir de mes pensées s’installe à côté de moi. Il ne me dérange pas non, au contraire même : il me tient plutôt compagnie. Je crois qu’à force, j’allais finir par retourner à l’hôtel, ou par aller me balader. J’avais peut-être plus de chances de tomber sur d’autres personnes à la recherche de compagnie. Ici je crois que tout le monde se connait plus ou moins, ou tout le monde connait quelqu’un, à part moi et mon inconnu - J’essaie de comprendre comment, vous les hommes, vous faites pour agir sans forcément trop réfléchir aux conséquences. Je me dis que parfois, c’est pas plus mal et ça évite de passer à côté de chouettes moments. Tu veux m'aider à comprendre ? Au moins, j’arrêterais de me poser cinquante mille questions, alors que les conséquences de mes actes ne se répercuterais sur un type qui s’en tape complètement. – Eh non. Je suis venue en touriste. Je pensais que mon frère allait rappliquer, comme sa copine est dans les parages mais je ne le vois pas non plus. A part ça, je ne connais personne rétorquais-je toujours avec un léger sourire. En fait, j’avais l’espoir de rencontrer des gens à ce Spring Break, pour oublier un peu ceux que je connais déjà, mais on verra, ce n’est que le premier jour. Je suis intriguée par la couleur de son cocktail, une jolie couleur contrairement au mien qui est… orange. Banale, mais pas mal au goût et pas hyper alcoolisé. Je lui présente mon verre – Tequila Sunrise. C’est avec du jus d’orange, de la tequila et du sirop de grenadine. C’est pas mal, mais pas aussi sexy que le tien dis-je en laissant un rire spontané s’échapper de mes lèvres – En me voyant comme ça, tu m’appellerais comment ? non non, je ne cherche pas à lui cacher ma véritable identité, mais j’ai envie de voir jusqu’où va son imagination – Attention, si tu me rebaptises ‘Cunégonde’ je vais t’en vouloir. Rassure-moi, Tierney, tu ne voulais pas m’appeler Cunégonde ?

Il était bien content de ne pas l'avoir déranger, parce que Tierney c'était le genre de mec qui ne s'en remettrait pas, ouais pour un truc aussi bête. Il la laissa lui parler de ses pensées, à propos des gars qui justement ne pensaient à rien qu'à eux, et encore. Et il lâcha un petit rire en lui répondant. « Désolé je vais pas t'aider beaucoup. Les rares fois où j'ai été insouciant j'étais gosse, ou je manquait de sommeil. T'es tombé sur le névrosé de la soirée. » D'ailleurs si Ethan était là, il serait étonné de le voir aussi ouvert sur lui-même. Vive les séances chez le psy, ça semblait enfin porté ses fruits. « Et bien maintenant tu me connais moi. C'est une très maigre consolation je sais. » Tierney était comme Nina, il espérait lui aussi rencontré des gens, et pourquoi pas se faire des amis. « Je pense que ma boisson est flatté. Orange et Grenadine, c'est pas mal, mais la téquila... » Quand je vous dis que Tierney est un casseburne en boisson, je rigole pas. Et maintenant elle voulait qu'il devine son prénom. Elle allait pas être déçue du voyage, avec un type comme Spikey. Il lâcha un rire en l'entendant mentionner Cunégonde. « Ah, non j'hésitais entre Pétronille et Germaine... Mais je crois que je vais partir plutôt sur Albertina. T'as une tête d'Albertina ouais. » Il eut beaucoup de mal à garder un semblant de sérieux, parce que ... Est-ce que ça existait seulement Albertina ? Aucune idée.

@Nina M. Vaz

« »

Quand je vois la blonde, je demande à Tamsin si elle me parle d'elle et ma meilleure amie me recadre tout de suite. "Quoi ? Non la brune à côté de lui, pas la serveuse !" J'hausse les sourcils en la regardant et j'explose de rire,  « Rolala, c'est pire que ce que je pensais. » Je parle de moi qui boit une gorgée d'alcool et qui perd déjà la tête. Ca craint ça quand même. "Je.. j'sais pas, non, j'pense pas." J'hausse les épaules, "ça s'peut c'est juste une coïncidence et il a voulu la draguer ?" Je regarde Tamsin et je grimace,  « Ouais ça doit être ça, une coïncidence.  » Je bois une gorgé et je regarde à nouveau la jeune femme, « Ca te fait chier de le voir en draguer une autre ? » Non parce qu'elle a pas l'air à 100% à l'aise et c'est pas la réaction d'une fille qui s'en fiche.

Ama est tête en l'air, mais ça m'a toujours amusée. Ca met de l'ambiance, elle qui est souvent perdue dans l'un de ses mondes. « Rolala, c'est pire que ce que je pensais. » j'hoche la tête en riant, enchaine avec ma découverte. « Ouais ça doit être ça, une coïncidence.  » je prends une gorgée de mon verre aussi, « Ca te fait chier de le voir en draguer une autre ? » je rigole et secoue la tête, "Non, le problème c'est pas qu'il en drague une autre. C'est qu'il lui parle à elle." un cauchemar, en face de moi. "J'ai couché avec ces deux personnes Ama." je me mords la lèvre, "J'ai brisé l'coeur de cette fille, parce qu'elle a vu une photo du.. enfin de.. du bob de Bob, tu vois ?" c'est qui la reine de la soirée, après ça ?

Caleb haussait les épaules. Entre le cœur et la raison, l’épaisseur était mince et il y avait peu de place pour la clarté. « J’sais pas… elles sont… y en a une qui m’fait vibrer, l’autre qui est la mère de ma fille…. » Sa fille, Caleb. Ce dernier tentait de se détacher de Jane par tous les moyens possible mais force est de constater qu’il avait tellement d’amour pour elle que c’était compliqué. Il y avait le choix cohérent, celui de la paix et de la sérénité, le choix censé. Et puis il y avait l’aventure, celle qui emmenait dans des contrées bien plus lointaines et dont on se rappelle toute une vie. Mais le visage qui tourne quand une femme les interpelle le ramène à la réalité, et il oublie de penser à Roxanne ou Alexis ou Jane… Il entrouvre la bouche pour parler, mais aucun son ne sort. Ava. Son esprit frappeur. Il n’a pas le temps de respirer qu’elle fuit déjà et… Ares la connait ? « Quoi ? » Il secoue la tête, les sourcils froncés. « Bien sûr que je la connais, ça fait des années que je la cherche ! » Et il décide d’aller à sa suite. Caleb en avait marre de la voir fuir et il attrape son poignet pour la retenir d’aller plus loin. « Ava, Ava, stop ! » Il gronde un peu, le boxeur. Parce qu’il en a marre de la voir s’absenter de son tableau quand elle est muse peinte dessus.

On s'évite, on s'épargne. D'un "laisse-moi" pour éviter les drames. D'une fuite pour éviter les battements de coeur trop lourds, les situations qui gênent, les larmes salées au bord des yeux. La fuite, souvent le choix le plus simple. Et j'espère que personne ne me voit, et j'espère réussir à me cacher dans la foule, et j'espère qu'Ares le retiendra. Il n'en n'est rien. Le poignet est attrapé, le contact est de trop. Les organes se resserrent de nouveau. « Ava, Ava, stop ! » La salive s'avale difficilement, la tête se secoue. "S'il te plaît Caleb.." elle est faible, la voix, et encore s'il n'y avait qu'elle à se sentir faible face à l'homme. Les yeux descendent à la main qui s'est enroulée autour de la prise, si tu savais comme elle est forte, Caleb, ton emprise. Pas seulement sur cette partie du corps, non, partout. Partout. Enroulée, attrapée, torturée. Laisse moi respirer. "Pas ce soir." évitons les drames, parce que je ne suis là que pour m'amuser, profiter de ces vacances pour lesquelles j'ai tant économisé. Les yeux s'éloignent, cherchent Ares du regard, d'un 'aide-moi' qui se fait comprendre, silencieux qui se fait malgré tout entendre. Et si on décidait de laisser le passé derrière ? Si on décidait qu'il était trop tard pour revenir en arrière ?  

« Biquet, t’es probablement le mec le plus gêné par tout et rien que je connaisse, j’adore ! » Je ris en le tapotant doucement sur l’épaule. Ouais, parce que tu peux dire tout et n’importe quoi, t’auras la certitude de parvenir à le mettre gentiment mal à l’aise à un moment ou un autre. C’est un truc que je prends énormément de plaisir à faire, d’ailleurs, surtout lorsque je trouve un moyen de rebondir avec une allusion machiavéliquement sexuelle. Quand je fais cela, il ne marche pas, il court directement ! « Parfait, parce que je me souviens encore de ton état après quelques margaritas au Mexique hein, ce n’était pas joli joli à voir ! » Je grimace, à la limite du fou rire. Le pauvre, je ne l’avais pas préparé aux doses mexicaines, loin des verres ultra dilués de chez nous. Je sais, j’aurais dû le prévenir, je suis un ami terrible mais, voyez-vous, je voulais que son voyage soit le plus initiatique et authentique possible. N’importe quel quidam serait tombé dans le panneau en commandant quelques margaritas à ce bar. Considérons cela comme un bizutage, il est des nôtre à présent. J’aurais peut-être moins fait le malin s’il avait vomi cela dit… Je suis passé à côté du pire ! « Juste à l’un deux ? C’est moi que tu vas vexer là ! Les deux ou rien, ma caille ! » Non mais attends, il croit quoi, que je vais balancer des idées folles pour ne pas participer ? Hors de question, j’ai trop hâte de partager ses moments à ses côtés. Ma grand-mère, elle est persuadée que Morgan est mon copain, elle n’arrête pas de faire des petites allusions moins discrètes qu’elle ne l’imagine, c’est mignon et gênant à la fois. « Ah ça y est, maintenant que t’as goûté ses cookies, plus jamais t’auras le même plaisir à dévorer les miens ! » Petite moue boudeuse, mi-choquée mi-déçue, infinie tristesse.

Soleil et plage, que demander de plus pour le spring break. Hyun m'avait déjà envoyé un message pour que je le rejoigne. Message qui m'avait bien fait rire d'ailleurs. J'avais envie de faire exactement ce qu'il me disait de ne pas faire, pour le plaisir de le contrarier. Personne ne me disait quoi faire. Pas même lui. Du coup, ce serait short et haut de bikini. Quand-même pas mal couvrant. Je n'avais pas spécialement envie d'exposer mes cicatrices à tout le monde. J'arrive sur le lieu de la soirée, les pieds enfoncés dans le sable, prête à retrouver Hyun. Au lieu de faire dix fois le tour, je lui envoie un message pour lui indiquer ma position exacte. Se retrouver à une soirée n'est peut-être pas notre meilleur idée mais après tout, pourquoi pas ? J'ai le droit de voir un ami quand-même. Les gens n'ont juste pas besoin de savoir que je sort avec cet ami. En attendant Hyun, je vois passer Maddox. Pas une seule seconde d'hésitation, je lui saute dessus pour lui faire un câlin. "Maddddd ! T'es là !"

Me retrouver seule à cette soirée de bienvenue me faisait comprendre que dans le fond, rien ne changera réellement jamais dans ma vie. J'étais toujours la fille invisible, celle qui avait peu d'amis, impopulaire malgré les projecteurs braqués sur elle. Mon verre entre mes mains, je tournais sur moi-même à la recherche d'une personne connue que je pourrais aller embêter, en vain. C'est cinq minutes plus tard que Dieu m'entend et m'envoie la seule personne de la foule (Bri) qui semblait incapable de communiquer. Une petite tape sur l'épaule et je fais volte-face en sursautant, les yeux écarquillés devant une rousse qui m'est inconnue. « Hello ! Je ne te dérange pas ? » qu'elle me demande sur son calepin. « euh... Non. » que j'ose à peine répondre, les joues rouges et les sourcils interrogateurs. « On se connait ? » Parce que si c'est le cas, je ne me souviens pas malheureusement.

@Briséis Wildingham