Le Sun Rock, c'était un de mes QG de Néo-Bostonien. Une boîte que m'avait fait connaître mon frère quelques temps avant d'être hospitalisé. Avec le Nephilim, ce sont les deux endroits où j'aime sortir pour écouter de la bonne musique. Et puis au Sun, il y a Parker. Je suis pas pincée de cette fille, ce serait un peu abusé de dire ça, mais j'aime sa compagnie, j'aime sa folie. On a des flammes qui se correspondent on dire. Elle est toujours partante pour s'amuser, pour discuter aussi et en plus son métier est fascinant. Il y a plein de boutons, ça clignote de partout et au final malgré l'aspect ludique c'est surtout complexe et très fin. Moi qui suis un Visuel invétéré, renforcer l'aspect auditif de mes sensations me plaît. Bref, j'aime cette fille et j'aime son milieu, d'autant plus que ce soir, c'et un groupe que j'ai écouté et que j'aime bien, hâte de les voir en live pour la première fois. Je prends un Virgin cocktail au bar, le plus girly de tous en vrai, parce qu'ils mettent un petit parasol dedans et qu'il est bien sucré. Abusez des clichés, moi je me roule dedans pour y foutre un beau bordel. Et je sirote tout heureux, comme Patrick au camping. Le mec complètement lunaire, qui marche tranquillou au milieu des poggos. C'est moi. J'arrive avec une aisance presque irréelle, et absolument chanceuse jusqu'à la régie son profitant de la fin du concert et d'une pause. Je fais un grand sourire à mon amie désignée. « Tu veux goûter ? » Je lui tends ma paille. « C'est sans alcool. » Les gens préviennent quand c'est le cas, moi je préviens aussi quand ça l'est pas.

Je suis sincèrement sur un petit nuage depuis notre retour de Coachella. Coachella, c'est un des rares festival de musique je n'avais encore jamais fait aux Etats-Unis et quand Lukas m'a proposé de les accompagner avec le Sun pour y tenir un stand pendant toute la semaine du festival, je n'ai pas hésité une seule minute, presque persuadée que c'était le seul moyen pour moi d'y mettre un jour les pieds. Autant dire que c'était absolument génial. Moi qui vie pour la musique, j'étais comme un poisson dans l'eau là-bas et j'ai un peu du mal à reprendre ma routine Bostonnienne depuis notre retour de Californie. Pourtant, la vie continue et le boulot aussi. Un peu inquiète par les problèmes de santé du fils de ma soeur, j'essaie quand même de voir le positif, comme d'habitude et je ne me laisse pas distraire. Quand j'apprends qui est à l'affiche de la prestation de ce soir, je me doute que Mercutio sera dans le coin car je sais qu'il les écoute et ça ne manque pas, quand je le vois débarquer d'un air nonchalant près de la console alors qu'on fait une mini pause avant de terminer le show. Je tire sur le haut de mon casque pour retirer les coussinets de mes oreilles et je ris. "Comme si t'avais besoin de préciser", que je lui dis avant de me pencher vers lui pour choper la paille entre mes lèvres et boire une gorgée. "T'as conscience que j'ai déjà goûté quasi tous les cocktails de ce bar ?", que je lui demande, sourcils levés. "Alors, pas déçu ?" Question posée en désignant du regard la scène, pour demander si la performance lui plait. "J'peux te les présenter après si tu veux", que je dis à mon tour d'un air totalement nonchalant.