Cela faisait plus d'un an que Ji-hun avait déménagé de sa chambre chez l'habitant, pourtant ça ne l'avait pas empêché de continuer à s'occuper du jardin des retraités régulièrement. Trop âgés pour l'égayer, ils avaient été heureux de trouver un jeune homme qui s'y connaissait, et puisqu'il avait commencé à y planter ses idées, c'était compliqué d'ainsi s'arrêter. Les fleurs d'hiver s'en étaient allées, il fallait laisser la place aux parfums printaniers. Les clochettes du muguet étaient bien formées, les azalées avaient enfilé leur jupe colorée, de l'humus avait été ajouté aux lobélias d'un bleu à faire tomber. Ji-hun n'attendait plus que le temps se calme pour planter les premiers légumes sans risquer le drame. Raison pour laquelle il se trouva à la jardinerie, histoire de préparer la terre afin que les plants soient bien lotis. À la recherche de graines à semer, amies fidèles du jardinier, il s'était tout de même arrêter sur quelques pots qui manquaient d'un peu d'eau. Ça donnait envie de les ramener, mais impossible d'agrandir le terrain qu'il avait.

Arrêt rapide sur image lorsqu'un vendeur donna une fausse information à la cliente de passage. Il les regarda converser, ne les quitta pas quand il l'emmena en direction du caissier. Je pensais qu'ils étaient tous formés, il dit dans la foulée, sans se préoccuper tout de suite de la personne avec qui il échangeait. À croire qu'il y avait quelques informations qui lui avait échappées. Vous êtes du métier, il l'interrogea, après quoi ses yeux bridés vers elle finirent par glisser. Ou bien une simple fan de ce que la nature savait offrir, pour les sens un si beau et grand plaisir. Jolie crinière qu'il avait sans doute déjà croisée, puisque son visage lui semblait familier. C'est pour offrir, il demanda en jetant son menton vers le ficus figé dans son seau de plantation. À moins qu'elle se demandait où l'installer, à force de parcourir ces mêmes allées, avait-elle encore un endroit où le poser ?